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Corrèze : le Plateau de Millevaches

Au même titre que l’Aubrac ou le Larzac, le nom de Millevaches évoque l’image d’une nature vaste et isolée, comme un peu sortie d’un conte imaginaire. Le fameux plateau ne ressemble pourtant ni à l’un, ni à l’autre. Et même les mille vaches ne s’y retrouvent pas entièrement ! Et finalement c’est un paysage inattendu que l’on découvre et la surprise n’en est que plus grande. De la recette imaginée initiale ne subsiste que l’isolement – relatif – et l’immensité – certaine. Le plaisir de la randonnée, lui, demeure intact. Le Plateau de Millevaches, ce toit de la Corrèze, intégré au sein d’un Parc Naturel Régional, s’ouvre aujourd’hui pour Carnets de Rando. Je vous y emmène avec moi le temps d’un épisode.

Difficulté : moyen | Longueur : 14 km | Durée : 4h15 | Dénivelé : 400m


[dropcap]L[/dropcap]e Plateau de Millevaches se prête bien aux randonnées courtes, à la journée ou à la demi-journée. Le village-même de Millevaches est le point de départ de plusieurs d’entre elles. On est ici au coeur du territoire et au coeur géographique de la zone du Parc Naturel Régional. Ce n’est pas un hasard si c’est ici qu’a été bâtie la Maison de celui-ci, zone d’accueil et d’introduction du public à la nature de Millevaches. L’endroit est calme et silencieux, si ce n’est le passage des camions charriant les troncs de l’industrie forestière, intensive par ici. L’étang des Oussines n’est pas très loin de Millevaches mais l’itinéraire pour le rejoindre s’amuse à s’entortiller dans le paysage bosselé du plateau pour faire durer le plaisir plus longtemps.

Plus arrosé que le Larzac, plus boisé que l’Aubrac, le Plateau de Millevaches déploie sa propre identité. Un mariage harmonieux d’air, de terre et d’eau, où les zones humides se conjuguent aux espaces forestiers omniprésents. Le tout enrobé dans des ondulations de terrain lascives et esthétiques.

Avec la tourbière de Longéroux, c’est sans aucun doute la randonnée autour de Millevaches la plus recommandée. Le menu est, il faut l’avouer, savoureux et complet : pas un paysage caractéristique de l’esprit du plateau qui ne soit pas à la carte. Cela démarre avec les hêtraies, se poursuit à travers une agréable campagne joliment vallonnée, rejoint un bel étang veiné de nombreuses rivières, enchaîne par des bois aux essences variées et tapissés de fougères, avant de s’achever par un petit hameau entouré de grandes prairies au charme bucolique. Un parcours à réaliser sans hâte pour se laisser conter Millevaches au rythme tranquille du randonneur-flâneur.

Mes coups de coeur

L’Etang des Oussines : l’endroit respire le calme et invite à la pause. Le passage entre l’ancien Moulin des Oussines et le petit pont de pierre est enchanteur. Une petite avancée herbeuse, surmontée d’arbres, accueille un petit espace pour se poser sur un banc de pierre, face à l’étang. Libellules et nénuphars composent un décor propice au repos, à la méditation ou, si vous êtes en couple, au romantisme.

L’Etang de Bournel : si l’étang en question s’est volatilisé avec le temps, l’espace qu’il laisse derrière lui est très beau. Au débouché d’une belle forêt, le sentier s’aventure dans un espace ouvert envahi de fougères avant de rejoindre ce qui ressemble à une ancienne digue. Une arche végétale s’y découvre, porte d’entrée vers le Bois des Renardières. Genêts et digitales ponctuent le lieu de couleurs. Un bel endroit.

Le GR®440 : au-delà de la Brugère, l’itinéraire se mêle au tracé du GR®440 qui ramène à Millevaches. Après avoir passé le coin de la dernière maison – une chambre d’hôtes – le sentier plonge dans un superbe petit vallon, entre deux clôtures. C’est un paysage typique du plateau, dans toute sa splendeur : reliefs ondulants, grandes herbes frémissantes, arbres courronnant l’ensemble. Un passage que j’ai beaucoup apprécié.

millevaches corrèze randonnée

Autour de l’itinéraire

La Tour du Mont Bessou : vous n’irez pas à pied jusque là-bas dans la même journée mais, si vous disposez d’un véhicule, il ne faut pas passer à côté de l’occasion d’atteindre le toit du Limousin, à exactement 1000 mètres d’altitude. A 10km au sud de Millevaches, en suivant la direction de Meymac, on rejoint le site du Mont Bessou, surmonté de ses gigantesques antennes. Plus modeste, mais néanmoins haute de 24 mètres, l’originale tour du Mont-Bessou permet aussi de profiter d’un panorama à 180° sur les Monts d’Auvergne, du Sancy au Cantal. Un chouette lieu, original, ludique et visuellement remarquable.

La Maison du Parc : à la sortie – ou à l’entrée selon votre sens d’arrivée – de Millevaches, la Maison du Parc Naturel Régional de Millevaches en Limousin accueille le public. A votre disposition une petite boutique où trouver toutes les informations utiles pour votre séjour randonnée sur le plateau (fiches randonnée accessibles 24/24 grâce à un système d’auto-gestion, topo-guides, ouvrages divers et variés, agenda des animations…) ainsi que des produits locaux, labellisés Parc. A l’extérieur, une vaste prairie aménagée avec des mobiliers destinés à vous guider à la découverte du parc et de ses paysages. C’est super ludique et c’est riche d’infos. Ne vous en privez pas !

Le petit +

Randonnez accompagné : le plateau de Millevaches est typiquement le genre de territoire qui ne se dévoile intégralement qu’à qui prend le temps de mieux le découvrir. S’il est possible d’user librement de ses nombreux sentiers, il est beaucoup plus enrichissant de bénéficier du regard d’un expert sur ce plateau riche d’histoire, tant naturelle qu’humaine. Le Bureau des Accompagnateurs de la Montagne Limousine (voir plus bas « Liens Utiles ») est l’interlocuteur idéal si vous souhaitez aller plus loin que la seule randonnée à Millevaches. Ne voyez pas là une banale promotion ou publicité : juste un conseil pour marcher et s’instruire afin de mieux comprendre le territoire que vous parcourez.

Sur la digue de l’étang de Bournel. L’un des endroits où l’harmonie du plateau m’a vraiment séduit

– INFOS PRATIQUES –

Carte : IGN TOP25 1/25000è 2232E Peyrelavade
Accès : en voiture, depuis Paris, A10 jusqu’à Orléans, puis A71 direction Clermont-Ferrand. Après la sortie 12.1 « Combronde », suivre par l’échangeur l’A89 direction Bordeaux. Prendre la sortie 23 « Meymac ». Autre possibilité depuis Paris : A10 puis A71 jusqu’à Vierzon : de là prendre la direction Limoges, par A20 et rejoindre l’A89 après la sortie 46 « Perpezac ». De là rejoindre la sortie 23 « Meymac ». Depuis Bordeaux, suivre l’A89 direction Clermont-Ferrand. Depuis Toulouse et le sud, suivre l’A20 et attraper l’A89 après la sortie 47 « Donzenac ». Dans tous les cas, prendre la sortie 23 « Meymac », sur l’A89. Rejoindre le centre-ville de Meymac par la D979 puis, tourner à droite par la D36 direction Millevaches. Stationnement sur les espaces parking de la Maison du Parc.
Topo : tout cet itinéraire est parfaitement décrit sur la rando-fiche éditée par le Parc et que vous pouvez retrouver, télécharger et imprimer en cliquant sur ce lien. Le balisage est de couleur vert
Note saisonnière et recommandations : cette randonnée a été effectuée au mois de juin, sous une chaleur particulièrement éprouvante. Si le plateau est bien connu pour ses nombreuses sources et rivières, les points d’eau dits « potables » sont rares, voire inexistants. J’ai trouvé un robinet à Chavanac, planqué sous l’escalier d’une maison. Mais la fontaine n’est pas potable, par exemple. Vous n’oublierez donc pas d’emporter de l’eau en suffisance, au minimum 2 litres par personne. On n’est pas dans les Alpes mais ça monte et ça descend en continu : méfiance ! Autre chose : on navigue pas mal en milieu forestier avec son cortège de branches à écarter, de plantes qui frottent les genoux, etc. Les tiques sont donc bien loties et en trouver sur ses jambes n’est pas chose rare. Soyez prévoyant et vigilant. Comme pour les Vosges, je vous renvoie vers le blog de François, Randonner Malin, qui s’avère bien exhaustif et utile sur le sujet des tiques.
Liens utiles : en premier lieu, on découvre le territoire de la Corrèze dans sa globalité sur le site de Corrèze Tourisme, porte d’entrée obligatoire pour s’introduire à ce département méconnu. Ensuite on navigue sur le site du Parc Naturel Régional de Millevaches en Limousin pour toutes les infos liées à ce territoire spécifique. Je vous invite également à parcourir la page du Bureau des Accompagnateurs de la Montagne Limousine qui, entre autres, proposent des séjours itinérants sur le plateau de Millevaches. Le nec plus ultra de l’immersion !
Les hébergements : j’ai eu la chance de pouvoir dormir une nuit dans le gîte Retrouvance de Millevaches et c’est un chouette endroit. Mais uniquement sur réservation ! J’ai une autre adresse pour vous, à une douzaine de kilomètres, du côté de Meymac. Un lieu un peu plus cossu, très british, qui plaira aux randonneurs en quête d’un endroit nature, coquet et distingué : c’est le Moulin des Farges, superbement restauré et tenu par Georgina et Andy, un couple sympa de britanniques. Les chambres sont à partir de 75 euros.

Sur le GR440, entre Chavanac et le village de Millevaches. Un moment de sérénité en pleine campagne limousine.

EN BREF

Jolie plongée dans les paysages du plateau de Millevaches, cette balade la fleur aux dents permet d’aller à la rencontre d’un territoire qu’on croit connaître mais dont on ignore finalement tout. Les contemplatifs amoureux de paysages doux et délicatement champêtres seront aux anges. On vient ici pour l’immersion, pas pour l’aspect sportif. Curieux de nature et de territoires hors des sentiers battus, c’est pour vous !

by-nc-ndCe reportage Carnets de Rando, sous licence Creative Commons, est la propriété exclusive de Carnets de Rando. Son usage à des fins non commerciales est autorisé à condition de mentionner son appartenance au site www.carnetsderando.net. Pour toute autre utilisation, merci de me contacter.

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3 Comments

  1. Sandra Répondre

    Merci d’avoir fait cette rando. Etant une corrézienne expatriée à Grenoble, cela me rapelle de beaux souvenirs de balades. J’y retourne de temps en temps et votre reportage me donne envie de redécouvrir les sentiers de Millevaches que je n’ai pas foulé depuis longtemps.

  2. Lepage Répondre

    Merci pour ces reportages mais je signale que rien n est fait pour permettre aux cavaliers de se déplacer aisément dans le parc …aucun circuit équestre balisé ….et des passes à piétons en bois fixes qui bloquent le passage a cheval …..!!,,,,,,,,,,grand regret d une cavalière depuis des années !
    C lepage

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