Niolon : les Calanques, côté pile

Tout le monde connaît les Calanques, ne serait-ce que de nom. Quand on en parle, on pense tout de suite à En Vau, Sormiou, Morgiou ou Sugiton. On évoque les hautes falaises de la Grande Candelle ou le sommet de Marseilleveyre. Mais rarement rattache-t-on au discours les discrètes calanques qui lézardent la côte à l’ouest de l’Anse de l’Estaque, en direction de Carry-le-Rouet. Au départ de Niolon, petit village de pêcheurs attachant et rempli de charme, il y en a quelques-unes à découvrir, d’en haut ou au fil d’un sentier littoral forcément connu sous le dénominatif de « Chemin des Douaniers » ! C’est celui-ci que je suis parti découvrir en famille. Une petite reconnaissance avant des randonnées plus longues.

Voilà c’est officiel : me voici désormais résident tout neuf des Bouches-du-Rhône ! Adieu l’Ardèche, le Tricastin et la Drôme Provençale. Bonjour la Provence, la Sainte-Victoire, les Alpilles, le Lubéron, les Calanques et plein d’autres encore ! Tous ces noms ne sont pas forcément tous vierges d’aventures pour moi, mais ce déplacement plus au sud devrait me permettre de ratisser ces territoires de manière beaucoup plus fréquente. Je n’ai d’ailleurs pas perdu beaucoup de temps pour commencer mes explorations puisque, dès le premier dimanche venu, j’ai embarqué femme et enfant en voiture, direction Niolon, une jolie petite calanque ouvrant sur la rade de Marseille et où sinue, selon la carte IGN, un énième sentier des douaniers, du moins un chemin côtier, porteur de perspectives intéressantes.

Au rang des 1001 choses à faire dans le département des Bouches-du-Rhône, c’est sur le petit village de Niolon et ses calanques plus confidentielles que j’ai jeté mon dévolu en cet après-midi de septembre.

C’est le dernier jour des vacances, le soleil est de la partie et, au regard du trafic, personne n’est prêt à sacrifier ces ultimes heures avant la rentrée. Il va y avoir du monde dans le secteur, d’autant plus que la balade est notoirement connue des marseillais en guinguette à la recherche de petites calanques tranquilles où faire trempette. L’accès à Niolon est, fort heureusement, réglementé. Ne faites pas partie des lourdauds qui persistent à descendre jusqu’au village en imaginant y trouver une place de parking. La route est étroite et les accès réservés aux résidents. Excepté provoquer l’ire des locaux et un bon embouteillage le temps de votre manoeuvre de demi-tour, vous ne trouverez rien au-delà du petit parking situé en amont de Niolon. Mieux vaut donc arriver dans les premiers, sous peine d’arpenter le bitume après avoir laissé votre véhicule au bord de la route quelques centaines de mètres avant cette aire de stationnement.

calanques de niolon

La Calanque des Jonquiers et son viaduc : premier spot baignade possible au départ de Niolon

Nous on est arrivé pour 12h30 et on a trouvé une place facilement. Idem pour le resto. Quoi ? Vous ne croyez quand même pas qu’on allait partir marcher le ventre vide ? En plus Niolon possède quelques bonnes adresses pour la pause déjeuner. On a choisi l’Ancre et sa mignonne petite terrasse panoramique, avec vue sur la mer. Une belle assiette de moules sauce roquefort, un petit rosé bien frais et un café plus tard, on démarre la randonnée en poursuivant le long de la voie ferrée. A l’instar de celle-ci, tracée de gré ou de force dans les escarpements rocheux dressés au-dessus de la Méditerranée, le chemin côtier louvoie de manière plus ou moins aisée le long de ceux-ci, une vingtaine de mètres au-dessus de la mer. Le cadre est somptueux, l’itinéraire motivant et riche en bonnes surprises pour qui aime les ambiances rocheuses. Ne vous attendez en effet pas à un gentil chemin plat et propre : il va falloir la mériter un minimum cette baignade si vous êtes venu pour ça !

calanques de niolon

Un chemin côtier qui a de l’allure, régulièrement tracé au fil même de la falaise surplombant la surface de la Méditerranée

Le balisage jaune disparaît dans un repli raviné au niveau du viaduc de la calanque des Jonquiers, la première sur le parcours, quasi immédiatement après le départ. C’est un balisage bleu qu’il va falloir suivre à partir de là, qui crapahute cahin-caha de l’autre côté du viaduc, avant de disparaître à flanc de rocher en direction de la calanque suivante. A partir de là, le tracé prend des allures de petit parcours d’obstacles : pins en travers du sentier, courts passages rocheux, zones affaissées… Rassurez-vous, rien de vraiment très difficile, mais juste de quoi pimenter l’itinéraire vers la calanque de l’Erevine, point de chute des marcheurs venus ici pour le bain plutôt que pour la randonnée à proprement parler. En chemin, on s’attardera à découvrir la calanque du Riflard qui propose un passage sympa et étroit entre un éperon rocheux et la falaise, en contrebas d’un vieux tunnel débouchant sur une courte barre rocheuse. L’endroit a du chien, avec les arches du chemin de fer qui ferme la calanque et le ressac fouettant la roche, plusieurs mètres en-dessous. Très beau passage.

calanque riflard

L’arrivée à la Calanque du Riflard : l’un des plus beaux passages de cet itinéraire

On franchit encore un angle pour découvrir, au loin, le Moulon, une pièce rapportée rocheuse qui s’écarte de la rive et au bas de laquelle les plus intrépides pourront occuper les rochers accueillants, loin des foules et du sentier. A condition d’être les premiers ! Pour les autres, il faudra encore compter une bonne vingtaine de minutes de marche pour finalement atteindre la plage de l’Erevine, un petit coin de galets situé, lui aussi, sous un pont de voie ferrée, et accessible depuis Ensuès-La-Redonne. Initialement, j’avais en tête de boucler par le fort de Niolon. Mais, avec la petite, les pauses, les photos, le goûter et tout un tas d’autres raisons qui justifient d’aller au plus court pour le retour, je décide de me contenter de revenir sur nos pas pour rejoindre la voiture. Je rentre néanmoins satisfait de la découverte et des possibilités d’exploration offertes par ce petit secteur situé entre Carry-le-Rouet et l’Anse de l’Estaque. Il faudra revenir. En mode aventurier ce coup-ci…

niolon randonnée

Un dernier petit coup d’oeil en arrière, au débouché de la Calanque du Riflard, avant de retourner sur Niolon

INFOS PRATIQUES

Difficulté : moyenne | Longueur : 5 km | Durée : 2h | Dénivelé : <100m
Carte : IGN TOP25 1/25000 3145ET Les Calanques
Accès : en voiture, depuis Nîmes et Lyon, rejoindre Salon-de-Provence par l’A54 ou l’A7 et continuer par l’A7 direction Marseille et Marignane. Au niveau des Pennes-Mirabeau, bifurquer par l’A55 direction Martigues. En venant d’Aix-en-Provence, prendre l’A51 direction Marseille puis, après Plan-de-Campagne, suivre l’A7 et, plus loin, l’A55 direction Martigues. Quitter l’A55 à la sortie 7 « Le Rove ». Après l’échangeur, continuer jusqu’au rond-point de Gignac et en faire entièrement le tour pour revenir en direction de l’autoroute. Passer en-dessous et continuer jusqu’à l’entrée du Rove par la D568. Au rond-point, tourner immédiatement à droite, par la D5, direction Ensuès et Niolon. Un kilomètre plus loin, tourner à gauche en direction de Niolon. Stationnement sur le parking réservé aux visiteurs, 500m avant le village.
Topo : depuis le parking, descendre vers le village de Niolon, passer devant la gare et, au pont, continuer en face, au-delà de la barrière, en suivant la voie ferrée. Rejoindre un parking. Au bout de celui-ci, passer entre les blocs fermant le passage et suivre un agréable chemin bordant la mer. Il rejoint l’extrémité du viaduc des Jonquiers, opère un coude à droite et s’engage vers le fond de la calanque. Laisser le balisage jaune et suivre des rectangles bleus qui basculent, à gauche, vers le bas de la calanque. Ne pas descendre tout en bas (à moins de vouloir vous baigner) mais remonter rapidement en face pour rejoindre l’autre côté du viaduc et poursuivre par le sentier des douaniers. A une séparation en Y bien marquée, suivre le balisage bleu à droite. Plus loin, on rejoint l’entrée d’un tunnel. Ne pas s’y engager mais basculer à gauche (cairn+balises) par un passage étroit taillé entre un bel éperon et la falaise. Remonter derrière en direction de la voie ferrée, la longer et arrondir sur l’autre versant de la calanque du Riflard. On rejoint plus loin le Moulon et, encore au-delà, la calanque de l’Erevine. Retour par le même itinéraire.
Notes & Recommandations : je suis toujours amusé de voir que le public qui circule sur ce style d’itinéraire n’est pas nécessairement un public familiers des terrains accidentés, mais que la perspective de la baignade motive à emprunter. Du coup, il est peut-être bon de rappeler que ce n’est pas vraiment une balade de santé et que les pièges sont nombreux. La vigilance est requise pour progresser et, être bien chaussé, quand bien même on va se baigner, me paraît indispensable. A moins de savoir où on met les pieds. Il n’y a pas d’eau non plus sur le sentier. Certes, il y en a 20 mètres en-dessous mais personne n’a envie de boire la tasse avec celle-ci. Prévoyez donc ce qu’il faut dans votre besace, aux côtés des chapeaux, lunettes et crème solaire qui s’y trouvent déjà. On a fait cette sortie avec Ambre, qui avait 21 mois à ce moment-là. Elle a passé la sortie dans le sac à dos. Le chemin est pas évident pour un bébé. On a croisé un autre couple en porte-bébé. Le chemin n’est pas des plus évidents avec ce type de portage. A ne recommander qu’aux papas (ou mamans) qui ont le pied sûr et l’habitude de ce style de terrain.
Bonnes adresses : je vous renvoie pour manger vers l’Ancre, parce que c’était bon et que l’équipe était au top ! Des petits plats de la mer – mais pas que – à des prix abordables, une terrasse panoramique qui claque. Moi, j’y ai passé un bon moment, alors je partage ! Pour deux, avec deux plats, un peu de vin et un café, on en a eu pour 40 euros. Parfait pour une formule midi, l’ambiance bord de mer en plus. Pas de site web, mais une page Facebook et un numéro de téléphone : 09.83.09.97.58
Liens utiles : RAS
Bibliographie : Autour d’Aix-en-Provence et Marseille | C’est un topo de la collection du P’tit Crapahut qui m’a inspiré cette sortie. C’est la boucle qui passe par le Fort qui y est présentée. C’est elle que j’étais censée faire mais, vous savez comment c’est, on improvise une fois sur le terrain. Ceci étant y’a d’intéressants petits circuits en famille qui sont présentés dans ce volume, comme chaque fois dans le P’tit Crapahut. Prix indicatif : 12,50 € | Ref. EAN/ISBN : 9782344019665

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6 Comments

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Bonjour !

      Eh oui y’a le choix sur Niolon ! On y pensera la prochaine fois promis, histoire de goûter à toutes les saveurs offertes par ce petit coin 😉

  1. Richard claire Répondre

    Bonjour,
    Merci pour ce joli et sympa reportage qui donne envie d’aller marcher avec vous !
    Merci à Carnets de RANDO de nous permettre d’échanger et partager nos bons moments .

  2. Natty Répondre

    Un monde fou partout. Pas de place pour garer la voiture. Sur le sentier plein de randonneurs qui ne peuvent pas aller dans le parc des calanques. A éviter

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Il faut évidemment y aller hors saison ! En ce moment c’est l’orgie, c’est irrespirable, tant à cause de la chaleur que de l’afflux de personnes. Nous on va dans les Calanques en janvier et c’est franchement une saison idéale.

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