Saut de Gouloux : l’instant fraîcheur des forêts du Morvan

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Tous les chemins mènent au Saut de Gouloux ! Après le Lac des Settons, c’est un des gros hubs touristiques du Haut Morvan et une belle porte d’entrée sur la vallée de la Cure. On peut y venir en voiture bien sûr mais, à pied, c’est encore mieux ! J’ai donc testé un itinéraire en boucle, au départ de Saint-Brisson et de la Maison du Parc Naturel Régional du Morvan, pour rendre visite à la fameuse cascade. L’occasion de pénétrer le secret des magnifiques forêts morvandelles et d’y croiser des rivières, des daims et même un (faux) dolmen. La touche finale c’est l’Étang Taureau, la carte postale des prairies tourbeuses nivernaises, qui évoque l’époque révolue où le bois du Morvan flottait jusqu’à Paris. Top départ pour un périple de 19 kilomètres dans la magie et la fraîcheur de l’incontournable forêt de Breuil-Chenue !

Difficulté : difficile| Distance : 19 km| Dénivelé : 555 m| Durée : 6h45 | Carte : IGN TOP 25 1/25000è 2723ET – Château-Chinon/Lac des Settons/PNR du Morvan

Il flotte comme un parfum d’Écosse ce matin-là sur l’Étang Taureau. La pluie de la veille a laissé derrière elle un épais voile de brume qui emprisonne le moindre son dans une masse opaque et faiblement lumineuse. Le premier être vivant que je croise dans ce paysage, en m’apprêtant à démarrer, c’est une massive vache Highland Cattle, totalement insensible à l’humidité ambiante ! Cornes en lyre, frange épaisse, pelage roux et abondant : pas de doute possible, celle-ci a débarqué dans la Nièvre depuis les terres de William Wallace !

La Highland Cattle, cette vache rustique venue d’Écosse, est l’artisan d’un projet de restauration des prairies humides mis en place depuis 2004 par le Parc. Rien d’étonnant, alors, à la croiser autour de l’Étang Taureau !

Aux pieds de Pierre et de Marlène, Fulkan pointe un bout de truffe intrigué vers le gros animal. Nul doute que cette espèce, bien connue pour sa rusticité, se soit aisément accommodée des conditions changeantes de la météo nivernaise. Je reporte mon attention sur la signalétique. Depuis le parking de la Maison du Parc Naturel Régional du Morvan, ce sont les marques jaunes d’un PR® qu’il faut repérer et suivre pour quitter les Petites Fourches et rejoindre… les Grandes !

saut de gouloux

On prend un peu d’altitude par la route. Les grands sont forcément plus hauts que les petits ! Le goudron, les maisons et le monde des hommes est cependant bien vite laissé derrière soi. La Nature morvandelle reprend  ses droits. Au pied d’un talus bordé de fougères et de digitales pourpres dégoulinantes de rosée, un sentier dissimulé nous dirige vers le haut mur de la forêt. Une institution ici, dans la Nièvre. Ce poumon vert de la Bourgogne, qui couvre près de 148000 hectares, est également partagé par les voisins : l’Yonne, la Saône-et-Loire et la Côte-d’Or.

Plus qu’une activité économique, le bois, ici dans la Nièvre, c’est une histoire d’Homme qui fait corps avec le passé du territoire.

Les feuillus, jadis souverains, ont vu leur majorité s’effriter face aux résineux, massivement plantés au débouché de la Seconde Guerre Mondiale afin de dynamiser l’industrie du bois et d’accélérer la reconstruction. La biodiversité, forcément sacrifiée par cette pratique, ne peut-être que le souci d’une société prospère et en paix. Trouver un point d’équilibre entre la protection de la nature, d’un côté, et une filière économique essentielle, de l’autre, est donc le défi des hommes d’aujourd’hui.

Les pessières du Morvan n’ont cependant rien de ces plantations de résineux rectilignes et sans âme qu’on peut trouver ailleurs en France. Elles sont souvent même mixtes et côtoient d’autres essences. Il y a comme de la magie païenne qui suinte derrière les écorces moussues de ces hautes futaies. Drapée dans le brouillard, la forêt renvoie un écho de mystère derrière le chuintement léger de la bruine. Je tends l’oreille, sûr et certain de pouvoir saisir le cliquetis d’un kodama, cet esprit du folklore japonais qu’on retrouve dans le dessin animé Princesse Mononoke.

Le vert qui tapisse la forêt me fascine. Son éclat ici, dans le Morvan, n’a d’égal dans aucune forêt que je connaisse.

Je crois que le plus sidérant, c’est cette nuance si particulière de vert qui recouvre le tapis de mousse étendu sur la litière. Une couleur jeune, claire et étonnamment fluorescente. À un point tel que, désormais, je l’ai ajoutée telle quelle à mon nuancier personnel aux côtés du bleu soldat et de l’orange Feuille d’Automne. C’est le vert Morvan, une coloration unique qui donne à la forêt cet éclat surnaturel caractéristique et face auquel on ne peut décidément pas rester insensible.

Saut de Gouloux

Un large chemin forestier permettant de rejoindre Saint-Aignan, rompt provisoirement le charme. Une parenthèse de courte durée : le balisage renvoie très vite le/la marcheur dans le cœur vivant de la forêt via un étroit single qui déroule son ruban marron entre deux rangées de feuillus. Au bout d’un petit quart d’heure, une éclaircie lumineuse marque le bout du tunnel. Clairière, route, pistes et barrières indiquent, elles, la probable bifurcation de notre itinéraire vers le Saut de Gouloux. Nous voici au lieu, signalé sur l’IGN, de l’enclos à daims.

Les daims de la Forêt de Breuil-Chenue sont passés à un andouiller de l’extinction pure et dure. On est donc content de pouvoir croiser leur route, même si c’est derrière un grillage !

Et un daim, justement, il y en a, tout petit, qui nous observe avec curiosité. Pas farouche le garçon ! Et qui revient de loin par ailleurs. C’est que, suite à une inquiétude suscitée par leur état sanitaire, ils ont échappé de peu au même triste sort que les bouquetins du Bargy. Il aura fallu une pétition pour que le Parc revoit sa copie et évite l’abatage. Meilleur suivi sanitaire et alimentaire, redéfinition de l’habitat et de son périmètre, stérilisation : ce petit daim qui nous salue est, on peut le dire, un rescapé !

Notre itinéraire devient désormais commun avec celui du GR®13 – qui opère la traversée du Morvan. Après avoir suivi quelques temps la petite route forestière de Picherotte, on plonge à la suite des balises rouge et blanc en direction du vallon du Vignan, ce petit affluent de la Cure, qu’on traversera au niveau du Pont des Épines. On est ici au centre quasi absolu de la Forêt Domaniale de Breuil-Chenue, considérée comme l’une des plus belles hêtraies montagnardes du Morvan.

Après le Douglas, voici venir pointer le nez du hêtre. Une essence de montagne qui se sent bien ici dans la Nièvre et le Morvan.

Le hêtre impose désormais sa présence de part et d’autre de la raide trace qui escalade le coteau en direction du Dolmen Chevresse. On a prévu d’y faire la pause pique-nique. Cette drôle de formation rocheuse est une authentique curiosité ici, en plein cœur de la forêt morvandelle. Un spot qui dégage une aura de culte ancien et qui donne envie de lancer des incantations aux esprits sylvestres des environs. Les hommes sont pourtant totalement étrangers à sa conception.

Saut de Gouloux

De dolmen il n’a en fait que le nom, son origine n’étant le fruit que d’un simple empilements de blocs ! Théorie du chaos… mais granitique ! « C’est vrai qu’on peut faire bouger la pierre du dessus ?« , me demande Marlène qui a bien étudié le topo. Apparemment oui, c’est vrai, à condition de trouver le point exact sur cet énorme galet qui a fini par trouver son équilibre seul au fil du temps. Malgré nos tentatives, on reprendra la route vers le Saut de Gouloux sans y être parvenu !

Singulière formation que ce Dolmen Chevresse qui n’en est, en fait, surtout pas un ! Un empilement que d’aucun adjugeront aux fées – plus poétique – qu’au hasard !

Le chemin se poursuit par un bout de route forestière, longeant des murs bien agencés de rondins coupés. Une manière de rappeler que la Forêt de Breuil-Chenue a fait l’objet de remaniements depuis le 16ème siècle pour l’exploitation du bois de chauffage. Puis c’est à nouveau le plongeon. Direction, cette fois, la vallée de la Cure, étonnante rivière de 112 km dont le débit énergique permet la pratique… du raft ! Un terrain de pratique insolite et définitivement inattendu que l’ami Laurent Bouit a révélé dans un épisode de sa très belle série les Plus Beaux Treks.

On passera cependant beaucoup plus haut que le cours de la Cure en suivant le tracé du GR®13 en direction du Saut de Gouloux et on ne pourra apercevoir la rivière que bien plus tard, en surgissant vers l’amont, au niveau du Pont Dupin. Il faut d’abord traverser de nouvelles plantations de pins Douglas, un géant parmi les résineux, capable d’atteindre jusqu’à 100 mètres chez lui, aux États-Unis, son pays d’origine. Mais aussi un redoutable tueur de biodiversité.

Le Douglas est un géant dont on ne soupçonne pas toujours l’impact désastreux sur la biodiversité. Une présence qui nécessite aujourd’hui une gestion adéquate.

En concertation avec l’Office National des Forêts, le Parc du Morvan œuvre à la mise en place d’une gestion en futaie irrégulière, favorable au mélange des essences et à la limitation des coupes rases. Un travail est également mené sur les douglasaies visant à allonger leur cycle de production. Le/La randonneur/se qui marche en forêt est souvent loin d’imaginer le travail de gestion et les enjeux liés à ce décor séculaire qui a vu les premiers hommes, il y a des milliers d’années, s’aventurer sous ses frondaisons.

Le GR®13 nous fait vite perdre de l’altitude, débarquant soudain dans un bazar motorisé qui surprend après toutes ces heures passées dans la quiétude de la forêt. Coupé par la départementale reliant Saulieu à Montsauche-les-Settons et à moins de dix kilomètres du Lac des Settons le site du Saut de Gouloux est la halte attendue du visiteur, ici, dans le Morvan. Ce qu’on vient y voir c’est le fameux saut, en l’occurrence celui du Caillot dans la Cure.

Une belle cascade, pas forcément haute, mais bien chargée et à l’esthétique certaine, qui investit un agréable bassin circulaire avant de poursuivre sa route vrombissante vers le lac du Créscent.

Un spot à photo, qui invite à la pause. Un nouveau spectacle de l’eau, donné ici à guichets fermés, dans un charmant écrin de forêt. Deux parcours de découverte y ont été récemment aménagés pour celles et ceux que les 19 kilomètres de notre randonnée effraieraient : une petite boucle de 800m et l’autre d’un kilomètre. De quoi goûter au charme du lieu sans trop se fatiguer les mollets !

Saut de Gouloux

La randonnée reprend au-delà du Saut de Gouloux, baignant pour quelques mètres encore dans la douceur des sous-bois. La forêt recule peu à peu et le paysage se clairsème en approchant du village de Gouloux. Morcelé en une poignée de hameaux, Gouloux ne retient pas nécessairement l’attention après les trésors de nature récoltés au cours de la randonnée. On est pourtant surpris d’apprendre qu’il est traversé par l’un des tout premiers chemins tracés, à l’époque, en Gaule !

Insoupçonnable le fait que Gouloux soit mentionné – et à juste titre ! – dans les annales des origines des chemins en France… ou plutôt en Gaule !

Gubilium – c’était son nom – fera s’attarder les chasseurs de petit patrimoine qui y débusqueront un ancien puits, un lavoir, un calvaire et la fontaine Saint-Joseph. Et s’il vous reste un peu de temps, faites le crochet par l’Atelier du Sabotier, où la passion du bois s’est transmise de père en fils. À travers un savoir-faire ancien conjugué aux besoins modernes, du sabot d’hier à la maison contemporaine, les Marchand dévoilent une histoire de famille invariablement liée au bois depuis 1947. Une pause culture et tradition avant le chemin du retour vers Saint-Brisson.

Un chemin du retour qu’on se surprend à trouver beaucoup plus quelconque que l’aller. La traversée du Bois du Frène, d’abord, et de La Faye, ensuite, sont sans commune mesure avec celle de la Forêt de Breuil-Chenue. « Il faut bien rentrer !« , plaisante Pierre pour répondre à mon commentaire. En effet Pierre, tu as raison, il faut bien rentrer. Je me fais néanmoins la réflexion que, dans la mesure du possible, venir à deux voitures – si c’est possible – peut être une meilleure solution que de tout faire à pied.

Après une première partie riche en surprises et remplie de charme, la seconde partie de la randonnée paraît étonnamment morose

Une voiture à Saint-Brisson, l’autre à Gouloux – qui n’est pas très éloigné en plus – et le tour est joué. On évite une section à l’intérêt mineur et on récupère ainsi du temps sur la première partie – unanimement majeure ! – le Saut de Gouloux et la visite du village. Et aussi, ne l’oublions pas, sur Saint-Brisson et l’Étang Taureau, autour duquel les chemins rivalisent de cachet. Bonne nouvelle pour nous : le soleil boudeur de la journée pointe finalement le bout de son nez en fin d’après-midi. Une apparition qui révèle l’endroit à sa juste valeur.

Saut de Gouloux

Cet étang oligotrophe, bordé de prairies tourbeuses typiques du Haut-Morvan, s’il fait aujourd’hui partie de la Réserve Naturelle Régionale des Tourbières du Morvan date pourtant de bien avant la Révolution. Il avait été alors créé pour permettre le flottage du bois vers Paris. Aujourd’hui, à l’ombre de la Maison du Parc Naturel Régional du Morvan, c’est un espace surveillé et protégé, théâtre régulier d’opérations de sensibilisation du public.

Près d’un millier d’espèces – dont 200 protégées – ont été recensées autour de l’Étang Taureau. Parmi elles, l’Écrevisse à Pieds Rouges, côté faune, et la Pédiculaire des Marais, côté flore

Un parcours découverte, ponctué de mobiliers pédagogiques, permet au visiteur d’aller tranquillement à la découverte de ce cadre naturel qui fait la fierté du Morvan et où se dénichent également herbularium et arboretum. Du rabais pour les insatiables qui trouveront, dans les 40 hectares de la Maison du Parc, de quoi assouvir leur curiosité. J’y croise même, avant de partir, Alain Millot, qui nous avait accompagnés l’an passé sur le tournage de Mon GR® Préféré en Morvan. Une bonne surprise ! Le monde est décidément petit !

Saut de Gouloux

VENIR DANS LE MORVAN

En voiture, la desserte principale du Morvan c’est la départementale qui, du nord au sud, le traverse en reliant Avallon, dans l’Yonne, à Château-Chinon. Avallon, c’est la sortie 22 sur l’A6 entre Paris , Dijon et Lyon. Château-Chinon, en revanche, s’atteindra par la D78 soit depuis l’A6, sortie Beaune ou Châlon-sur-Saône selon, via Autun ou Le Creusot, soit depuis l’A77, sortie Nevers. Cette dernière option sera réservée à celles et ceux qui viennent de l’ouest, du sud-ouest ou qui transitent par l’Auvergne et Clermont-Ferrand.

En train

La longue histoire qui lie l’Île-de-France à la Nièvre lui permet une desserte encore excellente en train depuis Paris. Des Paris-Nevers en seulement deux heures et pour moins de trente euros, vous en trouverez sans peine. Même chose pour Paris-Avallon. Depuis Marseille, Montpellier, Rennes ou Bordeaux, c’est plutôt en 5h à 6h et pour, en moyenne, deux à trois fois plus cher. Mais la ligne existe et la fréquence quotidienne est correcte.

Accès à Saint-Brisson

Depuis Avallon, au nord, c’est la D10 puis la D20 qui dessert Saint-Brisson (40mn). Depuis Château-Chinon, au sud, c’est d’abord la D37 jusqu’à Planchez qu’il faut suivre. Puis direction Lac des Settons par la D520 puis Montsauche-les-Settons par la D193. À Montsauche-les-Settons suivre à droite la D977bis direction Saulieu. Après les Fontenottes, il faudra prendre à gauche par la D20 jusqu’à Saint-Brisson (45mn). À l’intersection avec la D6, suivre la direction de la Maison du Parc et se stationner au parking situé devant.

+ d’infos : site de l’Office de Tourisme Morvan Sommets & Lacs

LE SAUT DE GOULOUX : LE TOPO PAS-À-PAS

Quitter le parking par l’entrée de celui-ci et se diriger à droite pour rejoindre la route D6. La suivre prudemment à gauche jusqu’à l’intersection avec la D20. Poursuivre en face, par la D6 toujours, et très rapidement monter à droite par la route des Grandes Fourches. Ignorer un premier balisage qui s’en échappe plus haut par la gauche et continuer de monter. Au niveau de l’intersection en Y suivante, prendre à gauche (1).

Après avoir dépassé les dernières fermes, le chemin atteint un espace bien dégagé, au débouché d’une rangée d’arbres. Ignorer le coude à gauche du chemin et poursuivre tout droit, dans l’axe, le long d’un champ bordé d’un talus. Atteindre l’entrée du Bois de la Bertoux.

Dans le bois, le chemin s’affaisse progressivement jusqu’au passage d’une passerelle en bois. Remonter à sa suite jusqu’à l’intersection avec une route forestière (2).

La suivre à gauche sur 250m puis repérer, à droite, le chemin qui reprend à travers la forêt (3). D’abord à plat entre les feuillus, il amorce ensuite sa descente, rejoint une piste forestière qu’on emprunte par la droite et atteint une grosse intersection au niveau de l’enclos des daims. (4)

Tourner à gauche en suivant la route forestière de Picherotte. Après 500m, la quitter pour basculer à droite par la forêt (5). Couper une piste et poursuivre en face en continuant à descendre jusqu’à rejoindre finalement la D6. La suivre par la gauche pour rejoindre le Pont des Épines, visible sur la droite et qu’on traverse (6).

Suivre le large chemin qui part à gauche, après le pont, en suivant le cours du Vignan. Ignorer le GR®13 qui part à droite et continuer le long du Vignan. Dépasser deux petits ponts lancés au-dessus de celui-ci et guetter alors le sentier balisé qui part en ascension à droite, à travers la forêt (7). Le suivre et rejoindre, plus haut, le Dolmen Chevresse (8).

Du Dolmen suivre à droite la route forestière sur 500m, en ascendance légère. Puis, dans un coude à gauche marqué (9), la quitter à droite pour venir, presque immédiatement, croiser un chemin bien marqué des balises du GR®13 qu’on va descendre, à gauche. Croiser et traverser plus bas un chemin forestier. Poursuivre en face, toujours en descente. Plus bas, le GR®13 opère un changement de direction à gauche : le suivre.

Après une montée, le GR® redescend et rejoint une piste au niveau d’une barrière (10). La suivre par la gauche et atteindre les quelques maisons du lieu-dit Metz Roblin (11). Tourner alors à droite et descendre. Le sentier n’est jamais très loin de la D977bis et la rejoint plus bas au niveau du Pont Dupin et du parking pour le Saut de Gouloux (12).

Traverser et poursuivre de l’autre côté par le chemin bien marqué conduisant au Saut de Gouloux (13). Après avoir visité le site, continuer par le GR®13 en remontant dans le fond d’un vallon boisé. On rejoint une route : la suivre à droite et atteindre Gouloux (14).

À l’intersection, prendre à gauche, dépasser l’intersection à droite avec la D229 et prendre, juste après à droite, le chemin du Chêne Rocroy. S’élever par la route et, peu après le croisement avec le chemin de Matrat, à droite, repérer à gauche le chemin qui monte dans les bois (15).

Le suivre avec attention dans les Bois du Frène et de La Faye qui sont des bois d’exploitation où le passage des forestiers peut facilement modifier la configuration. Le tracé grimpe et rejoint d’abord un « col » boisé avant de tirer droit et à plat selon un axe légèrement sud/nord. Peu de temps après le « col », il s’échappe par la droite en ascendance plus marquée. Une trentaine de mètres d’altitude plus haut, il se réoriente nord, à niveau et à plat, avant d’imprimer une descente progressive qui s’achève au niveau d’un étang. Quelques mètres plus loin, on croise la D977bis à nouveau (16).

La traverser et continuer en face par une petite route qui contourne un relief et rejoint la D20 à l’entrée de Saint-Brisson (17). La suivre à gauche, rejoindre le centre de Saint-Brisson, passer devant l’église et descendre le long de la route pour passer devant l’Étang Taureau.

Juste après l’étang, passer la grille ouverte dans le mur, à droite (18), et longer à nouveau le plan d’eau. Une fois les arbres rejoints, à l’intersection, prendre à gauche et remonter jusqu’au parking de la Maison du Parc.

Saut de Gouloux

LE SAUT DE GOULOUX : LE DÉBRIEF’

Saint-Brisson, la Forêt de Breuil-Chenue, le Saut de Gouloux… Voilà assurément des spots qui ont du potentiel. Sur le papier, je trouvais que c’était un beau défi que ce parcours de près de 20 bornes, doublé d’une occasion en or de procéder à une découverte exhaustive du secteur. Et si nombre de sections et de lieux m’ont enchanté, en tant que randonneur, sur la première moitié du parcours, je me montre moins enthousiaste sur la seconde, entre Gouloux et Saint-Brisson. Comment remédier à ça ? Voici mes conseils pour ne pas passer à côté de l’essentiel et optimiser votre journée de randonnée dans cette partie du Haut-Morvan qui vaut assurément la visite.

Les immanquables

Marcher dans la Forêt de Breuil-Chenue

J’ai beaucoup été marqué par Breuil-Chenue. Je la cite assez souvent, depuis, pour évoquer des forêts de France aux ambiances remarquables. Je le vois au temps et au soin que j’ai passé à y faire des images. Je perdais régulièrement Pierre, Marlène et Fulkan parce que je traînais derrière, incapable de m’arrêter de faire des plans ! La randonnée présentée ici permet, de plus, d’en voir des visages vraiment différents. Petite préférence au passage dans la pessière du Bois de la Bertoux, plutôt au début. Mais la hêtraie voisine du Dolmen de Chevresse est carrément magnifique aussi. Globalement, toute cette section, de la sortie des Grandes Fourches au dolmen, projette le marcheur dans de superbes décors forestiers. À faire, sans hésitation.

Saut de Gouloux

Faire une pause au Dolmen Chevresse

OK c’est un chaos et pas un dolmen. N’empêche, c’est le genre de lieu auréolé d’énigme, un soupçon mystique, qui appelle à un moment de pause. Le spot est plutôt aéré, entouré de hêtres remarquables et, franchement, cet empilement de cailloux géants est surprenant. On y retrouve son âme d’enfant et on a juste envie d’une chose : grimper dessus et chercher l’endroit qui permet de les faire bouger. Un endroit vraiment plaisant qui renouvelle, par-dessus ça, l’intérêt que la forêt, à ce stade du parcours, aurait pu, chez certain(e)s, commencé à émousser.

Découvrir le Saut de Gouloux

L’un des gros highlights de la journée. Si ce n’est LE temps fort. Après tout, c’est lui qui occupe le haut de l’affiche du topo et c’est, généralement, l’objectif numéro un quand on vient ici. Le lieu vaut le détour. Toute cette eau qui cavalcade dans la forêt, cette chute inattendue et remarquable, ce décor de sous-bois, en font un spot naturel attachant. On pourra éventuellement être gêné par l’affluence qu’il peut y avoir parfois, selon la saison. Le Saut de Gouloux est largement signalé et fléché pour y faire converger le visiteur. N’empêche, ce n’est pas une raison pour le bouder. C’est une pause fraîcheur bienvenue et un chouette endroit pour s’abandonner à laisser filer le temps et se vider l’esprit.

Saut de Gouloux

L’Étang Taureau

Encore un bien bel endroit. Une Nature qu’on sent désormais maîtrisée – protection du biotope oblige – mais cependant aménagée avec soin pour rendre la balade agréable. Une rupture après le milieu fermé qu’est la forêt. Et l’occasion de profiter des infrastructures de la Maison du Parc Naturel Régional qui, indépendamment des itinéraires de découverte balisés, propose également deux musées pour approfondir sa connaissance du Nivernais et de ses habitants. Un lieu de départ et d’arrivée qui a du sens et auquel il convient de consacrer un peu de son temps.

Solutions d’optimisation

Venir à deux voitures

Si c’est possible, c’est une très bonne solution pour profiter des meilleurs passages de l’itinéraire et ainsi passer plus de temps sur les spots remarquables. Une voiture à la Maison du Parc et une autre, soit au parking du Saut de Gouloux, soit à Gouloux même, me paraît la combinaison parfaite.

Faire une boucle plus petite

Considérant que la première partie est carrément sympa, je vous propose de suivre l’itinéraire décrit jusqu’au Dolmen Chevresse. Mais, après avoir quitté le dolmen par la route forestière, tourner rapidement par un sentier à gauche qui ramène en 3,5 km sur Saint-Brisson. Soit une économie de près de 9 km par rapport à la grande boucle. Vous pouvez ainsi aller en voiture jusqu’au Saut de Gouloux et profiter du site et de ses courtes boucles de randonnée. Une solution pour davantage de mobilité.

DIFFICULTÉ & RECOMMANDATIONS SPÉCIALES

La principale difficulté tient à la longueur de l’itinéraire. 19 kilomètres, ce n’est pas rien. Mais, comme expliqué dans la section précédente, il est possible de l’écourter si, une fois Gouloux atteint, marcher pour marcher ne vous intéresse pas plus que ça.

L’essentiel de l’itinéraire se passe en forêt. Qui dit forêt dit… dit ? Dit tiques ! Alors on n’oublie pas de prévenir, plutôt que de guérir. On prend donc la pince pour retirer ces satanées bestioles, on s’asperge de répulsif, on évite de quitter les chemins, on marche éventuellement en pantalon et on s’inspecte fréquemment !

Côté saison, ce sera une randonnée particulièrement agréable en été, à l’ombre des arbres et dans la fraîcheur du Saut de Gouloux. Sauf si, comme nous, vous n’avez pas de chance et qu’il a plu la veille ! Je serais également curieux d’admirer la forêt morvandelle à l’automne. Côté magie, ça doit aussi bien envoyer dans la hêtraie. Sans oublier le printemps et ses couleurs qui explosent sous la pression de l’éveil de la Nature. Entre les trois, mon cœur balance !

HÉBERGEMENTS ASSOCIÉS

On dormait un peu loin de Saint-Brisson pour notre part. On avait élu une ancienne ferme morvandelle comme quartier général, du côté de Saint-Martin-du-Puy pour nos trois jours de présence. Un choix stratégique qui nous était propre. Mais, cependant, une adresse à connaître tant par son calme, que son charme et sa modernité. Ça s’appelait La Nouvelle Ancienne et on y passé trois excellentes nuits tous les trois (ou quatre si on compte Fulkan) !

Les Petites Fourches (non testé)

Juste au départ de cette randonnée, il y a une petite maisonnette qui peut accueillir jusqu’à 4 personnes à la nuitée. Vous serez à 300 mètres de la Maison du Parc ! Difficile de faire plus près. Et aussi plus économique : 40 euros la nuit, ça va ! Infos et réservations : 03.86.76.06.56 ou 06.86.47.08.74. Mail : annievanba@yahoo.fr

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