La Routo commence à faire son chemin parmi les randonneurs-ses. Et, avec elle, des images de montagnes, de cols à franchir quelque part dans les Alpes du Sud. Pourtant l’Ubaye n’est qu’une étape sur ce grand itinéraire qui trouve ses racines en Camargue et dans les plaines de la Crau. Bien des jours de marche sont requis avant d’atteindre le Laverq dans les pas des transhumants. Notamment en Provence et dans le Pays de Manosque en traversant le célèbre Plateau de Valensole. C’est ce que j’ai choisi de faire, en amont de la prochaine Fête de la Transhumance, pour m’immerger corps et âme dans l’esprit et l’histoire de cette aventure transfrontalière chevillée à celle du pastoralisme. Une expérience de randonnée qui sort de l’ordinaire.
Difficulté : difficile | Distance : 25,7 km | Dénivelé : +540m | Durée : 7h
Avant de commencer… Un soupçon de contexte
J’ai toujours eu de la curiosité à l’égard de La Routo. Si cet itinéraire de longue haleine – homologué sentier de Grande Randonnée en 2020 – se retrouve aujourd’hui associé au voyage à pied, c’est sans doute parce que, à travers le rythme lent de la marche, il vient puiser dans ces valeurs de l’itinérance qui poussent l’humain à parcourir inlassablement les kilomètres en franchissant plaines, cols et vallées.
Il y a dans La Routo un lien invisible, une connexion à un principe ancestral que la marche mobilise en nous et auquel je suis sensible
La Routo n’est pas une randonnée comme les autres. Je veux dire dans le sens où on attendrait d’elle une forme d’exaltation par l’effort ou le paysage uniquement. L’âme de La Routo n’est, à mon sens, pas là. Du moins pas là uniquement ou exclusivement. Il y a autre chose à y expérimenter. Comme un voyage plus intérieur, en communion avec l’histoire de ce chemin.

D’aucun pourront lui reprocher ses trop larges chemins ou sa « platitude » et tout particulièrement dans ses premières étapes qui avancent, à la patience, vers ces montagnes qu’il faudra traverser. Il faut pourtant considérer que c’est LA route historique, celle des anciennes drailles et des carraires par lesquelles ont transité des générations de transhumants pour se rendre à Borgo San Dalmazzo depuis Arles.
Impossible de marcher sur La Routo sans manifester d’intérêt à l’héritage qu’elle transmet de la transhumance. Impossible de l’apprécier sans avoir à l’esprit l’empreinte laissée sur les territoires, de la Camargue à l’Italie, par ces plus de 50000 brebis qui la parcouraient chaque année.
À l’instar de Saint-Jacques-de-Compostelle, les pas des marcheurs-ses collent ici à l’Histoire. Marcher à l’unisson de cette réalité ancre La Routo dans une nouvelle perspective et en modifie la perception. On ne parle plus de faire « un trek » mais de « far la routo » comme on disait jadis en occitan. De transhumer à son tour dans les pas des hommes et des brebis. Et ça, ça change tout.
Vous voilà ainsi dans les bonnes dispositions pour aborder La Routo.

La Routo en Basse Provence et dans le Pays de Manosque
Ma première rencontre avec La Routo c’était en 2022 grâce à « Mon GR® Préféré ». L’itinéraire, identifié bien moins poétiquement sous le numéro de matricule GR®69, faisait partie de la sélection de la sixième saison de la série. On s’y était donc rendu avec Olivier pour faire les images de l’épisode.
Un peu naturellement on avait choisi l’Ubaye et les montagnes comme décor de ces quatre jours prévus au cahier des charges du programme, parce qu’on se doutait bien que le public y serait sensible. Une décision qui a nécessairement laissé de grands blancs dans ma connaissance personnelle de l’itinéraire intégral, soit 34 étapes et 550 kilomètres, dont 252 dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Marcher en local revêt de plus en plus d’importance pour moi. Depuis les débuts de Carnets de Rando, j’ai souvent privilégié la France au reste du monde. Je pousse aujourd’hui cette philosophie encore plus loin en m’attachant à explorer en profondeur les destinations proches de mon domicile provençal. Une envie tenace que je nourris avec méthode et souci d’exhaustivité.
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À ce jeu, les Alpes-de-Haute-Provence voisines sont bien placées pour régulièrement servir de décor à ces aventures personnelles. Et, après l’expérience « Mon GR® » j’avais gardé en tête de revenir sur La Routo mais en Provence cette fois. Le printemps étant bien installé dans le sud de la France, j’ai jugé le moment opportun pour passer de l’idée à la pratique et j’ai mis le cap un matin sur Valensole pour me rendre compte par moi-même.

Pourquoi Valensole, me direz-vous ? Très certainement parce que ce plateau, que j’ai traversé en voiture des dizaines de fois pour me rendre soit dans le Verdon, soit dans la vallée de l’Asse, annonce l’imminence de la « montagne » pour les transhumants. Un premier palier, presque un désert, à partir duquel voir grandir les Préalpes de Digne derrière lesquelles se dissimule l’Ubaye.
Une étape importante quand on vient de la Camargue après dix jours de marche. Valensole – Riez est en effet la 11ème étape de La Routo. La précédente arrive de Vinon-sur-Verdon, via Gréoux. Vinon où aura lieu très prochainement – le 8 juin – la prochaine Fête de la Transhumance. Un élément supplémentaire qui m’a sans doute donné envie de faire La Routo en amont de l’événement. Un peu en éclaireur, avec un temps d’avance sur les brebis.

J’ai volontairement fait l’impasse sur le segment Vinon-sur-Verdon – Valensole. L’examen de la carte IGN me faisait craindre une étape sans véritable vue ouverte, suivant avec application le tracé de l’ancienne draye des troupeaux d’Arles. Ne disposant que d’une journée pour mon entreprise, j’ai opté pour l’étape suivante en visant une prolongation jusqu’à Puimoisson.
C’est une bonne rasade qui titille les 27 kilomètres et à l’encontre de laquelle je nourris un espoir de voyage à la fois plus varié et plus panoramique. Je trouvais de surcroit intéressant d’aborder Valensole sous un angle différent de celui, attendu et traditionnel, de la lavande. Une institution ici. Au point d’en avoir créé une route. Valensole est un carrefour et la lavande autant une vitrine qu’un levier économique. Avec tous les excès que cela induit.

Tourner le dos à Valensole pour partir sur La Routo, c’est presque un affront fait à la lavande, habituée à être au centre de l’attention. À cette saison, la belle n’a de toute façon pas encore pointé le bout de son nez. Cela me rend plus facile la tâche de l’ignorer. Ou presque. Car, derrière ses façades claires comme un chemin de terre ou les portes ouvertes de ses commerces, Valensole exhale la lavande.
Qu’on le veuille ou non, il est difficile, voire impossible d’échapper à la lavande sur le Plateau de Valensole. Au mieux trouve-t-on des itinéraires pour en limiter le voisinage !
La lavande, c’est une réminiscence de bergamote à l’accent subtilement boisé. Une note florale qui, à elle seule, évoque toute la Provence et agit comme une ancre qui me retient de partir. Le coupable s’appelle linalol. C’est l’un des 300 principes actifs contenus par la lavande et qui lui confère son odeur caractéristique. Et lui vaut ses qualités apaisantes. Et c’est ainsi apaisé que je me résous à quitter Valensole par son chemin du Canet qui prend la direction de son plateau.

De Valensole à Riez
Au-delà des dernières habitations, La Routo prend la clé des champs. De blé ou de lavande pour l’essentiel. Parfois simplement nu, dans l’attente d’une semence. Ou en jachère, assemblée d’herbes folles que fait danser une légère brise. On peut vite se sentir petit, perdu dans l’immensité des 800 km2 de ce plateau, surnommé localement le « grenier ». Le chemin, simple corridor ouvert entre ces parcelles immenses, y déroule par segments longilignes.
Les routes, comme les pistes, semblent avoir été tracées à la règle et avec une précision mathématique sur le plateau de Valensole
Si la lavande brille encore par son absence, la flore n’y est pas en reste : orchis pyramidaux, pois de senteur, églantiers ou genêts d’Espagne se chargent de la palette de couleurs. Au nord-est, la masse du massif de l’Estrop, encore largement enneigée, remplit l’horizon. Les troupeaux de jadis et les marcheurs d’aujourd’hui la contournent en franchissant, plus au nord, le col de Bernardez, qui relie Seyne-les-Alpes au Laverq. C’est la 19ème étape, encore à 8 jours de marche d’ici.

C’est pourtant vers l’est que le balisage m’expédie, basculant dans l’un de ces nombreux vallons qui labourent le plateau comme un réseau de veines. Des sillons, souvent boisés, qui prodiguent un peu d’ombre et de fraîcheur entre deux épisodes plus exposés. Des ruisseaux timides s’y croisent parfois, la plupart du temps dissimulés sous la végétation épaisse qui y trempe les pieds. C’est le cas de celui de Notre-Dame où j’imagine les chiens de troupeaux venir se rafraichir en chemin.
Inscrite au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO, la tradition de la transhumance, née il y a près de 11000 ans, reste encore très vivante en Provence. Les bêtes – des races de chèvres et de brebis rustiques dotées d’un pied solide – trouvent en route une alimentation variée et contribuent à l’entretien et au débroussaillage des sous-bois, ce qui limite le risque incendie par la même occasion. Une pratique particulièrement vertueuse.

Peu d’obstacles contraignent ici l’horizon. La traversée du plateau de Valensole est une expérience immensément panoramique. Ici les points cardinaux s’incarnent en sommets. Des reliefs connus de tous qui se substituent à la boussole. Le nord, un peu flou, est identifié par le lointain Plateau de Bure et le Dévoluy ; à l’ouest, c’est le Mont Ventoux, sentinelle de la Provence sur la vallée du Rhône. Vers le sud, c’est la ligne de la Montagne Sainte-Victoire qui se démarque.
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Et, enfin, à l’est, viennent les murs du Verdon, Montdenier au premier rang, d’où dépassent les têtes du Chiran et du Mourre de Chanier. J’y ajoute le Grand Margès, balise massive signalant, invisibles, la sortie du Grand Canyon du Verdon et le lac de Sainte-Croix. Sans oublier la Montagne de Lure, frontière entre le Luberon et les Baronnies. Des reliefs toujours familiers, souvent même parcourus, présence visuelle rassurante dans cet hymne au soleil qu’est le plateau de Valensole.

En s’écartant toujours davantage du coeur à lavande du plateau, La Routo invite à une autre vision de celui-ci. Presque à une relecture. Au passage des champs du Ravin d’Aubeire, arrondis en larges lacets telle une rivière de céréales, c’est l’image même de la Provence traditionnelle qui s’efface au profit d’un instantané plus classique de la France agricole.
Lorsque le large chemin suivi jusqu’à maintenant se convertit en un sentier étroit et tapissé d’aphyllantes qui s’aventure sous les chênes, j’ai presque l’impression d’avoir poussé la porte d’un autre univers.
À l’approche de Riez, la lavande cède du terrain au chêne blanc. Un petit paradis pour la truffe noire dont près de 7 tonnes sont récoltées ici dans le secteur du Verdon, soit 13% de la production nationale. Un autre trésor local, jalousement veillé. Ici, comme ailleurs, on ne plaisante pas avec la truffe. La traversée de la Plaine des Tourettes oriente d’ailleurs bientôt La Routo vers la descente sur Riez, « la » capitale de la truffe ici, dans le Verdon, dont le marché dédié est incontournable.

De Riez à Puimoisson
Baignée par le Colostre et lovée au pied de la colline Saint-Maxime, Riez présente tous les symptômes d’une ville de Provence heureuse et accueillante. Son « val » aéré et lumineux, qui tranche avec la rigueur plus nue du plateau, n’y est sans doute pas étranger. À l’ouest du village, l’espace dégagé du parc des Colonnes attire naturellement. Tout près de son entrée, les vestiges de l’édifice qui lui a donné son nom se dressent hors sol, excavés après une campagne de fouilles remontant à 1963.
Quatre colonnes en granit de l’Estérel, posées sur des bases de marbres et surmontées de linteaux sculptés, relient Riez directement à l’Antiquité. Dans le coeur du village, rues étroites et façades hautes chassent le romain et convoque le goût du médiéval pour la compacité des bourgades provençales. Des portes conséquentes, reliques de fortifications disparues, renforcent ce cachet hérité du 12ème siècle. La Routo franchit celle de Saint-Sols pour s’élever vers la Tour de l’Horloge.

Enroulé sur le versant occidental de la colline, le sentier s’élève à la rencontre de la Vierge qui attend le marcheur sur l’esplanade sommitale. Un calme religieux plane ici à l’ombre de grands pins d’Alep. Ces hauteurs, aujourd’hui léguées à la Nature et à la foi, étaient occupées au Haut Moyen-Âge quand Riez a été alors promu siège épiscopal.
La ville basse actuelle ne prendra son essor qu’à partir du 12ème siècle. La petite chapelle Saint-Maxime près de laquelle passe le chemin est le fruit d’une reconstruction datant de 1662 après que les Guerres de Religion soient venues à bout d’un édifice plus ancien. Une communauté de soeurs clarisses – un ordre ancien créé en 1212 par Claire d’Assises, également connu sous le nom des « Pauvres Dames » – l’occupe depuis 1975.

Au-delà, La Routo s’élance à nouveau dans la dernière partie de sa traversée du Plateau de Valensole. Une entreprise qui conduisait les transhumants jusqu’à Saint-Jurs avant la descente vers la vallée de l’Asse. J’y retrouve ce bel équilibre de chênaies, d’oliviers et de parcelles cultivées observé sur la Plaine des Tourettes. Avec une touche séduction supplémentaire apportée par la vague de coquelicots qui a submergé l’un de ces grands polygones ouverts.
Une déferlante rouge sang grignote le vert des chênes et des prairies jusqu’à marcher, conquérante, vers l’horizon. De cette marée écarlate semblent surgir les grands reliefs du Verdon : le Grand Margès, d’un côté, et les magistrales falaises de Plein Voir, annonçant Moustiers-Sainte-Marie, de l’autre. Sainte-Croix n’est plus loin et il suffirait de suivre le GR®4, qui prend plus loin la direction de Roumoules, pour se retrouver à s’y baigner en moins de deux heures.

C’est cependant vers le nord et Puimoisson que s’oriente La Routo pour ces derniers kilomètres du jour. Ma marche est sous la surveillance du Montdenier, débonnaire éminence dominant à la fois Saint-Jurs et les Gorges de Trévans. Je progresse enveloppé par l’odeur un rien terreuse et délicieusement sucrée de l’herbe fraîchement fauchée, répandue en tas épars sur la parcelle qui borde le chemin. Dans mon viseur, un bosquet de feuillus et de résineux au sein duquel je sais bientôt trouver la chapelle Notre-Dame.
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Il aura fallu la ferveur et l’engagement de plus d’un passionné pour lui permettre de traverser les ravages et les profanations perpétrés à son encontre depuis sa construction vers 1100 par des moines de l’abbaye de Lérins. Une fête et une messe y sont célébrées depuis le 19ème siècle chaque année le 16 août. Depuis 2023, ses murs extérieurs accueillent une série de magnifiques fresques murales dédiées à La Routo qui sont l’oeuvre des artistes Elsa Noyons et Till Roeskens.

La descente de la colline vers la vallée de l’Auvestre offre une vue dégagée sur Puimoisson s’étirant comme un chat au soleil au faite de sa colline. On y ressent l’excitation de l’arrivée imminente tandis que La Routo, dans un coude, ignore le village pour partir à contre-courant du cours d’eau, en direction de Saint-Jurs et, bien au-delà, de la vallée de la Stura et du Piémont Italien, son terminus.
Fidèle à une certaine tradition provençale, Puimoisson est un village perché. Une protection nécessaire entre le 9ème et le 11ème siècle et qui permet à nos contemporains d’hériter aujourd’hui d’une vue magnifique sur le Verdon
Le bourg, qui cultive la pente, affiche de beaux escaliers fleuris, des calades étroites et des façades de plusieurs étages qui font de l’ombre aux ruelles. En plus d’un point final, Puimoisson offre un dernier aperçu de la Provence d’antan, d’un temps où, chaque année, les moutons de Camargue la traversaient pour franchir les montagnes. Les temps ont sans doute un peu changé mais l’esprit de la transhumance souffle assurément toujours ici, immortel parmi les lavandes.

La Routo au Pays de Manosque : Guide Pratique
Venir à Valensole
En voiture il faut arriver par l’A51 depuis Aix-en-Provence ou Gap et la quitter à la sortie 18 « Manosque ». Après le péage, on prend à droite au rond-point la D907 direction Gréoux et Valensole. Après avoir franchi la Durance, au rond-point suivant, continuer tout droit par la D6 direction Valensole. Une fois à Valensole, suivre « centre ville ». Stationnement possible sur le parking de l’avenue Segond ou sur le parking public en bas de la ville.
Le bus Manosque-Valensole est calé sur les horaires scolaires. Le premier bus dans ce sens – celui de la ligne 133 – ne peut être pris qu’à 12h25 à la gare SNCF de Manosque. Pas forcément pratique pour partir ensuite sur 27 km…
Revenir de Puimoisson
Une solution peut être de venir à deux véhicules pour en laisser un à Puimoisson. À ce sujet, avec un seul véhicule, sachez que le bus scolaire de la ligne 141 opère un Puimoisson – Valensole seulement les lundi, mardi, jeudi et vendredi à 17h.

Topo pas-à-pas et trace GPX
Je dispose de la trace GPX de cet itinéraire. Vous pouvez me le demander par mail en m’écrivant à l’adresse contact@carnetsderando.net
Pour info, l’étape Valensole-Riez est également décrite sur le site Chemins des Parcs
Depuis le parking de l’avenue Segond, tourner le dos au centre de Valensole et suivre le chemin de Saint-Claude qui part au-dessus de la D6. Plus loin prendre à gauche le chemin du Vallon de Levès puis prendre la première à droite et remonter, plus loin, en suivant le chemin de Canet qui prend pied sur le haut de l’Adrech de Notre-Dame et le traverse jusqu’à atteindre le chemin de la ferme des Barbegiers. Continuer tout droit quelques pas puis plonger à droite jusqu’au carrefour de Notre-Dame (1).
Suivre à droite direction Monaco. Au poteau signalétique Monaco (2), monter à gauche et, par un large chemin, rejoindre et traverser les champs jusqu’à croiser la D56 (3). La suivre à droite jusqu’au site de recyclage des eaux. Prendre un chemin à gauche juste après l’avoir dépassé (4). À la fourche suivante, prendre la voie de gauche, entre les oliviers. Descendre dans le vallon des Conches et remonter en pente douce, d’abord en sous-bois puis plein champ jusqu’à la flèche signalétique suivante (5). Prendre alors à gauche direction Riez.

Quand le chemin carrossable s’incurve à gauche plus loin, continuer tout droit et basculer dans le vallon d’Aubeire. Le remonter pour prendre pied sur un nouveau replat et le traverser jusqu’au bout. Entrer dans le sous-bois et, très vite, suivre les balises à droite par un sentier étroit qui, en larges lacets, atteint le fond du vallon de Mauroue (6). Continuer et remonter sur l’autre versant par un chemin large et caillouteux jusqu’à l’intersection Ravin de Chassemesties (7). Prendre à droite direction Riez.
Plus loin, suivre encore la direction Riez via un petit chemin qui s’écarte de la piste à droite. Il arrondit autour d’un relief puis plonge plus franchement vers le vallon de Prayon en suivant une ligne électrique. En bas suivre le sentier qui prolonge en face et remonter jusqu’au poteau signalétique « chemin de Prayon » (8). Suivre alors à droite la direction Riez. Rejoindre plus loin une large piste et la suivre à droite pour traverser la Plaine des Tourettes. À terme la piste devient route et descend jusqu’à l’entrée de Riez (9).

Avant d’atteindre la départementale, prendre à droite la petite rue Louis Balthazar Phélypeaux qui permet de traverser ensuite la D953 de manière sécurisée en poursuivant en face par la rue de l’Auvestre. Plus loin continuer à droite par la rue Jules Henry jusqu’à la Porte Saint Sols. L’emprunter et remonter par les escaliers de la Tour de l’Horloge jusqu’à celle-ci.
Suivre alors à gauche le chemin des Mongettes en direction du cimetière. Monter à droite de celui-ci par le chemin en lacets qui rejoint la chapelle Saint-Maxime. Au niveau de la statue de la Vierge (10), prendre à gauche et se diriger vers la chapelle. La dépasser par la gauche pour continuer par une petite route.
La suivre et l’abandonner dans un lacet à gauche pour continuer tout droit par un large chemin. Continuer jusqu’au poteau signalétique suivant (11). Ne pas aller vers Roumoules et continuer, tout droit, direction Puimoisson.

Plus loin, le chemin tourne à droite, franchit un bref sous-bois et récupère une petite route qu’il faut suivre, à gauche. Redevenue rapidement chemin, elle ondule à travers champs jusqu’au poteau signalétique « chapelle Notre-Dame » (12). Prendre le chemin de gauche et atteindre la chapelle. Descendre de la colline par un chemin en lacets et atteindre la station d’épuration (13). Le GR®69 continue sa route à droite, vers Saint-Jurs.
Continuer tout droit par la route pour remonter en direction de Puimoisson. Couper la D256 et monter en face par la rue du Pré de Chabert. La suivre et repérer l’escalier à gauche qui monte jusqu’à la rue Portail qu’on suit à droite. Puis, par la rue du Sac, à gauche, atteindre l’église et le parking de Puimoisson.

Difficulté Particulière & Recommandations
J’ai choisi de faire ce Valensole-Puimoisson en une seule étape de 27 kilomètres. C’est faisable mais ça fait une journée copieuse, sachez-le. L’objectif de cette proposition de randonnée n’est pas de s’épuiser mais de s’immerger dans l’ambiance de La Routo. Aussi ne vous engagez sur les 27 kilomètres que si vous êtes déjà familiers des longues distances en randonnée.
Autrement un Valensole – Riez sera déjà bien suffisant. Il est également envisageable de découper ce tracé sur deux jours, avec une nuit à Riez. On profitera alors de ce joli village en matinée de J2 avant de s’attaquer aux sept derniers kilomètres vers Puimoisson.
Bon à savoir : sur le site Rando Alpes de Haute-Provence, vous trouverez une itinérance en quatre jours sur La Routo sur le Plateau de Valensole, de Vinon-sur-Verdon à Bras-d’Asse.
En dehors de ça, il n’y a pas de difficulté technique sur ce parcours bien tracé et balisé qui emploie des chemins larges et parfois caillouteux. L’ennemie sera la chaleur éventuelle. Je vous déconseille d’effectuer ce parcours quand le soleil cogne trop fort sur la Provence.
Il y a des endroits très exposés où la déshydratation et l’insolation guettent. Ne partez pas sans un chapeau ou une casquette. Prévoyez les lunettes de soleil et la crème solaire. Enfin ne soyez pas avare en eau car, excepté à Riez, vous n’en trouverez nulle part sur l’itinéraire. Un minimum de 2L par personne me parait indispensable.

Saisonnalité
Vous aurez compris que le plein été n’est pas la période recommandée pour se promener sur les étapes de La Routo qui traversent le Plateau de Valensole. J’ai moi-même effectué ce parcours fin mai quand la chaleur commence progressivement à s’ancrer à l’air et à la terre. Le printemps est une bonne saison car la température reste confortable et bien équilibrée entre le frais et le chaud.
Les arbres ont retrouvé leurs feuillages et les fleurs sauvages s’en donnent à coeur joie. Les cultures, en revanche, attendent leur heure de gloire. Pour la lavande, par exemple, c’est mi-juin à mi-juillet. Pour l’admirer, il faudra donc accepter de cuire ! L’arrière-saison, de septembre à octobre, reste une très bonne alternative.

Liens Utiles
Plus qu’un chemin de randonnée, La Routo est une invitation transfrontalière destinée à mettre en lumière les métiers, les produits et le patrimoine liés à la grande transhumance. Que ce soit pour s’informer sur cette tradition et cet itinéraire ou pour se préparer à le parcourir entre Arles et Borgo San Dalmazzo, rendez-vous sur le site officiel de La Routo.
Le segment présenté dans ce reportage fait partie intégrante du territoire plus élargi « Durance Luberon Verdon Agglomération » qui s’étend de Manosque à Quinson, au sud, et jusqu’au-dessus d’Oraison, au nord. Un bureau d’information est ouvert à Valensole. Pour le découvrir au-delà de La Routo, rendez-vous sur le site de l’Office de Tourisme du Pays de Manosque.
La Fête de la Transhumance a lieu chaque année début juin. Elle met à l’honneur les métiers du pastoralisme, de l’artisanat, des créateurs et producteurs en vente directe. Les visiteurs y trouvent des exposition de photos, des dessins, des textes sur le thème de la transhumance, ainsi qu’un marché du terroir et artisanal. Pour l’édition 2025, rendez-vous le 8 juin à Vinon-sur-Verdon.

Où dormir et manger à Valensole ?
Dormir à Valensole se fera en chambre d’hôte, en dehors de toute autre alternative. À moins d’être en tente et de trouver un emplacement au Camping des Lavandes. L’adresse la plus centrale se trouve chez Delphine, à Bulle d’Eau Dace, juste derrière la Grande Fontaine et l’Office de Tourisme. Delphine est une passionnée de sports nature, de voyages et de plongée. Tarif : à partir de 80 euros la nuit, petit déjeuner compris. Infos et réservation : 06 60 08 47 80 ou par mail à info@bulledeaudace.com
Pour le repas du soir, je vous recommande de rendre visite à Mélanie à la Maison de Marius, un lieu de vie local qui rayonne autour de la restauration à base d’ingrédients frais de saison. Dans l’assiette se retrouvent ainsi des aliments maisons et des produits du terroir. Infos et réservation : 04 92 75 42 90

Où dormir et manger à Puimoisson ?
Pas trop de solution économique pour passer la nuit à Puimoisson. L’Auberge Côté Soleil ne se réserve que pour trois nuits minimum. Il faudra donc se tourner vers la chambre Six Chandelles m’étaient comptées. Une belle prestation qui va chercher, en moyenne, dans les 120 euros la nuit. Pas de site internet mais visible sur Booking. Infos et réservation : 06 11 33 57 61
Pour le repas du soir, la table de l’Auberge Côté Soleil s’est fait un petit nom depuis son installation à Puimoisson en 2005 avec sa cuisine du terroir mais aussi ses pizzas cuites au feu de bois. Le Café des Arts reste également un candidat sérieux pour le diner.

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