Minerve par Ponts et par Vaux : Tout Faire en un Jour ou Presque

Il y a de la magie dans l’air quand on prononce les mots de Minerve. Après Saint-Guilhem-le-Désert, la seconde grande cité touristique de l’Hérault cumule des fans de plus en plus nombreux tombés en admiration au pied de ses murailles rocheuses. Un succès pourtant bâti sur une tragédie : celle du catharisme et de son éradication violente. Une histoire qui imprègne toujours les lieux mais que le temps a fini par adoucir comme un mauvais rêve. Minerve met aujourd’hui des étoiles dans les yeux à ses visiteurs et peut-être encore plus aux randonneurs qui en explorent les confins. La cité cathare a plus d’une surprise à offrir aux curieux qui feront l’effort de la découvrir au-delà de ses seuls murs d’enceinte. Je suis allé vous en chercher quelques-unes pour cet article. Mais une seule visite n’y suffira pas. Vous le constaterez par vous-même : l’endroit a du potentiel !

Difficulté : moyen | Distance : 9 km | Dénivelé : 455 m | Durée : 4h | Chiens admis : oui | Cartes : IGN TOP 25 1/25000è 2445SB – Lézignan-Corbières, Rieux-Minervois

MINERVE : ENTRE ROMANTISME ET RÉALITÉ

La première fois que j’ai entendu parler de Minerve, son évocation orale m’a inspiré les images d’une cité alanguie au milieu des vignes, un repaire d’amoureux et d’épicuriens, romantique à souhait et baigné dans l’éclat du soleil du sud. J’avais déjà bien en tête qu’on parlait d’un haut lieu de l’Occitanie – à l’époque uniquement Languedoc-Roussillon – doté d’un patrimoine solide et d’une histoire foisonnante.

Entre imaginaire et romanesque, ma conception fantasmée de Minerve aura attendu jusqu’à 2019 pour se concrétiser en une vision réelle. Et vous savez quoi ? Ça s’est avéré encore mieux en vrai !

J’en ignorais cependant les détails et n’ai jamais eu l’occasion d’y inviter une amoureuse pour y conter fleurette autour d’un verre de Minervois. Jusqu’à ce que je rencontre Éric. Après plusieurs épisodes de Carnets de Rando à parcourir l’Hérault ensemble et autant d’Escapades à travers le département pour le faire découvrir au public, le moment est arrivé où mon inséparable binôme local m’a proposé la réalisation d’une Escapade de Plaisirs d’Hérault à Minerve.

La Cité Cathare de Minerve vue depuis le parking de départ du Bouys

Fi, en réalité, de mes vignes pagnolesques épousant les maisons ! De Minerve se dégage la force fière d’une cité d’inspiration médiévale qui a fait de l’intégration au paysage davantage qu’un adage : une profession de foi. Revêche et rebelle, elle tient davantage d’un château de Montségur que d’une bourgade toscane. La faute à une histoire commune avec l’Ariège : le catharisme.

Minerve impressionne avant de séduire, en équilibre sur un pilier rocheux tout autour duquel elle a levé ses propres murailles.

Comme ailleurs dans le sud-ouest, les adeptes de cette religion transgressive ont fait les frais d’une sanglante répression. Au nom du Pape Innocent III, les troupes menées par Simon de Montfort l’encerclent lors de la Croisade des Albigeois en 1210. Au terme d’un siège fatal, Minerve, exsangue, capitule et ce seront près de 140 malheureux/ses cathares qui seront condamné(e)s à expier leur foi par le feu, associant éternellement Minerve au premier bûcher collectif du début de la croisade.

Depuis le trébuchet, la physionomie compacte de Minerve, dressée sur son rocher, prend tout son sens

L’Histoire de Minerve se poursuivra dans les cendres de cette funeste tragédie : guerre de Cent Ans, guerres civiles du 17ème siècle, révolte contre Louis XIII en 1632 puis appauvrissement progressif jusqu’au 19ème siècle… Nous voici au 21ème siècle et Minerve, apaisée, a rebâti ses murs. La Cesse et le Brian continuent de l’enserrer de leurs bras et les seuls assauts que la cité reçoit sont désormais ceux des touristes qui se pressent, en masse, pour arpenter ses pittoresques et charmantes ruelles.

Petit musée à ciel ouvert, Minerve pousse aux déambulations curieuses. Ici un portique, là un escalier dérobé, plus loin des remparts. On s’y plaît à penser que l’âme primitive de la cité cathare est demeurée intacte des siècles plus tard.

Perchée sur son promontoire qu’encadrent deux canyons spectaculaires, celle qui compte parmi les Plus Beaux Villages de France a mis le paquet pour effacer l’ardoise du passé et ainsi transformer un drame sinistre de l’Histoire en atout touristique. Au quart de ce nouveau siècle, les trésors de Minerve n’ont pas fini de convertir ses visiteurs en admirateurs. À commencer par les randonneurs !

EXPLORER LES ALENTOURS DE MINERVE EN RANDONNÉE

La boucle idéale pour découvrir Minerve et ses alentours fait 9 kilomètres et s’appelle « La Cité de Minerve ». Le départ s’effectue depuis le parking visiteurs du Bouys, au nord de la commune. Très rapidement, un petit PR balisé jaune esquive le goudron de la route et s’engage parmi une végétation très méditerranéenne sur les pentes du Causse Grand. On navigue dans le ciste et on chaloupe dans le genévrier, les narines grandes ouvertes pour accueillir les senteurs du printemps.

Des cépages locaux se dévoilent à partir desquels fleuriront les prochains crus de Minervois, cette appellation d’origine protégée qui s’étend en tout sur près de 15000 hectares entre l’Aude et l’Hérault

On côtoie fréquemment une parcelle de Cinsault ici ou de Roussanne là. « C’est l’illustration parfaite des parcelles du Minervois.« , m’explique Éric. « Un sol rocailleux, aride, un petit peu orienté vers le sud, d’où on a un aperçu des canyons de la Cesse d’un côté et du Brian de l’autre. C’est la parcelle stéréotypique du Minervois. » Au moment de notre passage, le raisin est encore vert et embryonnaire. Quelques mois seront nécessaires avant d’en savourer la délicieuse expression.

Depuis la route, peu après le départ, vue sur la sortie du premier pont naturel sur la Cesse

Après avoir coupé plus loin la route départementale, le PR plonge vers le Causse Mégié en suivant la piste carrossable rejoignant, plus bas, la station de pompage installée en aval de la source des Payrols. Sur ces pelouses sèches et arrosées de soleil, les yeux les plus avertis verront s’épanouir les silhouettes caractéristiques d’une Dame d’Onze Heures ou d’un Orchis au rose encore timide.

Au-dessus du sentier, des bouquets denses d’immortelles tendent leurs têtes dorées accrochées à l’extrémité de tiges pâlichonnes. Le printemps prend son élan dans le Minervois, répandant des couleurs d’arc-en-ciel dans l’austérité de la garrigue.

En arrière plan, d’épaisses strates calcaires barrent l’horizon, indiquant que le chemin n’en finit pas de plonger vers le fond du canyon. On fait ainsi peu à peu notre entrée dans le décor de la deuxième partie de l’itinéraire : les profondeurs du Brian. Ombre et fraîcheur s’invitent à la promenade tandis que l’écho joueur de l’eau se fraie un passage entre les feuillages denses de peuplements de chênes verts.

LE PONT DE DANIEL : TRÉSOR DES GORGES DU BRIAN

Une fois la station de pompage dépassée, la piste s’efface au profit d’un sentier étroit déployé en rive droite du Brian. La végétation s’y éclaircit, rapprochant les pas du marcheurs du cours gentiment agité du ruisseau, l’invitant à faire un pas de côté pour prendre pied sur les rochers et se tremper les mains dans les remous inoffensifs qui en jalonnent le lit.

L’univers du Brian se fait dès lors plus intimiste, offrant aux semelles de ses visiteurs les formes savamment travaillées par l’eau des rochers en délimitant le cours.

Une volée de marche se découvre ensuite au niveau de l’arrondi cimenté de la source des Payrols. L’eau luit ici d’un éclat limoneux, dévalant sans hâte au fil de minces ruptures très espacées, entre lesquelles s’aperçoivent quelques vasques plus profondes. Immergé dans cet univers de roc et d’eau, Minerve paraît bien loin !

Belles ambiances entre sous-bois et rochers le long du Brian, de ses cascades et de ses vasques

Le Brian, dans des contorsions savamment esthétiques, a parfois ici des allures de Styx. Avec un détail supplémentaire qui a son importance : il est ici enjambé par un pont. Et voilà que, fermant la gorge surgit un pont de pierre. Non, pas un pont ! Un aqueduc en fait !

« Monsieur de Daniel, riche propriétaire terrien et ancien maire du début du 20ème siècle aurait fait construire cette voie pour irriguer ses champs et faire boire ses chevaux localisés plus en aval.« , m’explique Éric. Ingénieuse infrastructure dont il ne reste aujourd’hui que cette magnifique arche jetée au-dessus du cours du Brian.

LES VERTIGES DU CAUSSE

L’itinéraire ne s’aventure pas plus en amont du Brian, repartant en sens inverse et en rive gauche du cours d’eau une fois le pont franchi. Le temps de produire un certain effort pointe le bout de son nez. Le souffle se fait plus court tandis que le sentier oblique dans le versant jusqu’à sa jonction avec le GR®77, itinéraire méconnu reliant le Saut de Vézoles à la Montagne d’Alaric, dans l’Aude, en 82 kilomètres.

Classique et prudent, le PR cousu au GR® remonte sagement sur le causse, jaillissant dans un pot-pourri de buis, de chêne kermès et de lapiaz fissuré, sur le rebord occidental du Causse de la Courounelle et de ses impressionnantes falaises.

Plus haut, au niveau du point coté 266 sur l’IGN, il arrondit dans un lacet abritant le départ (ou l’arrivée selon le sens dans lequel vous évoluez) anonyme du spectaculaire – mais malheureusement interdit par arrêté communal – itinéraire s’engageant sur la vire médiane de la falaise orientale du canyon du Brian. À défaut de s’y aventurer, il est possible plus loin d’en tutoyer les immenses ravins pour profiter d’ambiances exceptionnelles au-dessus du Brian. Un lot de consolation de haute volée !

RETOUR SUR MINERVE

Décrochant plus loin de la falaise après avoir dépassé la reproduction du trébuchet ayant servi aux troupes de Simon de Montfort pour assiéger Minerve il y a près de 800 ans, un escalier presque dérobé se dévoile sous un figuier et permet de descendre au pied de la cité après traversé le Brian. Nous voici à la sortie du canyon, à la confluence de la Cesse, sous les hauts murs rocheux qui portent aux nues ce Plus Beau Village de France.

Quel regard ont jadis posé ces soldats engagés pour faire tomber Minerve en se tenant au même endroit que moi ? Quelle folie poussait déjà des hommes à décider d’en faire mourir d’autres sur un bûcher collectif au nom de divergences d’opinions religieuses ? La radicalité sauvage du christianisme d’alors me fait froid dans le dos.

Après être remonté aux remparts en usant de la facilité d’un escalier entortillé sous le bastion sud de Minerve, j’écoute Éric me conter quelques événements et dates clés de l’histoire de ce lieu que n’assiège plus aujourd’hui que le tourisme. Difficile de se représenter une époque aussi brutale et impitoyable dans la douceur de vivre contemporaine. Le temps a fait son effet qui, de l’horreur et de l’absurde, ne laisse plus échapper au visiteur qu’une indignation éphémère.

BONUS #1 : LES PONTS NATURELS

Il est encore trop tôt pour quitter Minerve. Jouer les prolongations s’impose. Après une nouvelle déambulation dans les rues caladées de la commune, Éric m’entraîne à sa suite vers le premier des ponts naturels, ouverture béante creusée à la patience par la Cesse dans les roches calcaires tendres de son canyon pour y adapter son cours. Près de 250m de cavité traversante à travers laquelle s’engouffre l’excitation de l’aventure. Toute proportion gardée, évidemment !

La seule aventure qui vous sera peut-être réclamée sera d’enlever vos chaussures pour franchir les quelques passages à gué qui peuvent subsister tôt en saison. Trois fois rien mais déjà beaucoup pourtant pour pimenter et rendre encore plus mémorable sa visite.

Remonter la Cesse à l’ombre des hauts murs de son canyon intègre instantanément le rang de ces simulacres d’exploration qui transforment une simple balade en énorme coup de cœur. D’autant que le plaisir ne s’arrête pas à la sortie du premier pont car c’est bien un second pont naturel – de 110m celui-ci – qui attend plus loin la visite des Livingstone du Minervois. Un spectacle de nature gratifiant auquel il serait dommage de se soustraire et qui m’a donné des envies de pousser plus loin encore à contre-courant de la Cesse, jusqu’au gué du Moulin d’Azam.

BONUS #2 : LE PONT DU MOULIN

Sauf que ce n’est pas le programme du jour. Jour qui se rapproche de son terme, ne nous autorisant désormais plus qu’à jouer une dernière carte avant de rentrer sur Montpellier. Taquin, je lance l’idée de la vire médiane du Brian. Une requête impossible à valider, stoppés nets que nous sommes par un arrêté municipal d’un autre temps. La frustration générée fait néanmoins jaillir un compromis.

Nous retournons en quatrième vitesse par le Causse de la Courounelle, filant d’abord par le chemin taillé dans le roc de la face sud, remontant l’escalier de pierre, dépassant le trébuchet et, en sens inverse de notre randonnée du jour, nous rebasculons dans les gorges jusqu’au point coté 266. Là un autre (hors) sentier permet de se glisser sous les falaises jusqu’au Pont du Moulin, ouvrage vétuste et peu visité à mi-chemin de la station de pompage et de Minerve.

On y retrouve un Brian plus chahuteur et plus large qui cascade vigoureusement dans un théâtre de roche plus marqué où des blocs de la taille d’un éléphant font trempette en invitant à l’escalade. Un petit paradis presque perdu depuis lequel admirer l’arc de la falaise et le parcours excitant de cette vire interdite qui m’évoque – en bien plus abordable – la Grande Vire d’Archiane dans le Vercors.

Le discret et beaucoup moins fréquenté Pont du Moulin, dans les tréfonds des gorges du Brian

La suite, au fil du Brian, compose encore quelques tableaux enchanteurs au regard du promeneur. Avec une petite touche d’exubérance en plus lorsque, au détour du chemin, surgit un érable vénérable au tronc boursouflé et que les multiples racines rampant à même le sol font soudain ressembler à une étrange créature lovecraftienne. D’autres y verront peut-être le Vieil Homme Saule croisé par Frodon et ses amis hobbits dans le Seigneur des Anneaux… Ni moi, ni Éric, n’avons en tout cas eu l’idée de nous y endormir !

Il y a Minerve et ce qu’il y a autour de Minerve. Une dimension supplémentaire qui va au-delà du tourisme en convoquant une curiosité enfantine : celle consistant à vouloir savoir ce qui se cache derrière chaque début de sentier, à commencer par ceux qui ne sont pas balisés.

Le sentier invite ensuite à reprendre un peu de hauteur, jusqu’à en croiser un autre circulant au pied des remparts calcaires du versant ouest du canyon. Un chemin du retour qui, jusqu’au bout de cette journée remplie de surprises, n’en lasse pas d’étonner. J’imagine alors Minerve comme un énorme coffre à trésors riant sous cape de ne pas m’avoir vu en percer tous ses secrets. Un rire que je n’oublierai pas. Le genre à appeler une suite, comme dans ces films aux cliffhangers insoutenables où le générique s’achève en points de suspension.

Alors oui, Minerve, c’est forcément un à suivre…

MINERVE : LE GUIDE PRATIQUE

Venir à Minerve

Située tout à l’ouest du département de l’Hérault, Minerve se rallie plus facilement depuis l’Aude ou le Tarn que depuis Montpellier ! Pour la rejoindre en voiture, il faudra se déplacer, dans un sens ou dans l’autre, sur l’axe qui relie Carcassonne à Béziers : alternativement D6113 – entre Carcassonne et Trèbes – puis D610 – entre Trèbes et Homps- puis D5 et D11 – entre Homps et Béziers. Pour la joindre côté Béziers il faudra sortir de l’A9 à la sortie 36 Béziers-ouest et suivre la D64 direction Mazamet d’abord, avant de sortir à l’indication de D11, direction Montady et Capestang. Pour la joindre côté Carcassonne – en arrivant de Toulouse ou Bordeaux par exemple – il faudra sortir de l’A61 à la sortie 24, Carcassonne-est, direction Narbonne et Trèbes.

Une fois sur cet axe général, pour celles/ceux venant de Béziers, le quitter au rond-point après Cabezac par la D607 ou, pour celles/ceux venant de Carcassonne, le quitter après Homps, à gauche, par la D52E3. Dans les deux cas, Minerve est désormais indiquée. En arrivant à Minerve, qu’importe le côté, ne pas stationner sur le parking proche du pont de la cité. Au contraire, passer devant le pont en s’échappant à droite de la route principale par la D147, direction Boisset et commencer à contourner Minerve par l’ouest. Attention à bien suivre, plus loin, la D147 à droite, direction Boisset et parking Bus-Voitures. L’entrée du parking du Bouys – payant – apparaît un peu plus haut à droite.

Pas de possibilité de venir en bus jusqu’à Minerve. Les arrêts les plus proches sont La Caunette – ligne 694 – ou Olonzac – ligne 689 + 642 depuis Béziers. En train, la gare la plus proche est celle de Béziers, pour l’Hérault, ou de Lézignan-Corbières, pour l’Aude.

LA CITÉ DE MINERVE : LE TOPO PAS-À-PAS

Besoin d’une trace GPX pour cette randonnée ? Elle est ici : GPX Minerve

Depuis le parking du Bouys, revenir sur ses pas sur la D147. Ignorer un premier chemin qui monte à droite et continuer à descendre sur la route. Plus bas, tourner à droite par un petit sentier balisé jaune (1). Il oscille, assez étroit, entre la végétation avant de commencer à remonter. Il longe des vignes et finit par rejoindre un chemin plus large. (2)

Le suivre tout droit en montée légère. Il rejoint un autre chemin du même type dans un large lacet. (3) Le suivre à droite et, très vite, après un lacet à droite, repiquer à gauche par un sentier quittant ce chemin. (4) S’élever à travers une végétation de garrigue jusqu’à atteindre la route D147. (5) La traverser et repartir quasiment en face par un chemin carrossable.

Descendre tout en bas au niveau de la station de pompage. (6) Note : lors de notre passage, le PR quittant piste à droite dans un lacet était fermé. S’il est ré-ouvert il est recommandé de le prendre pour atteindre la station de pompage. Sinon le faire par la piste. La dépasser ensuite et continuer par l’étroit sentier qui prolonge la piste en remontant le cours du Brian en rive droite. Suivre les traces jaunes au fil du Brian jusqu’au Pont de Daniel. (7)

Traverser le pont et continuer par le sentier en rive gauche. D’abord à flanc, il s’élève ensuite jusqu’à croiser le tracé du GR®77 (8). Continuer tout droit pour remonter vers le causse. Après avoir atteint une épaule (9), le sentier arrondit à gauche pour se hisser à travers des versants caillouteux et, passé un bref escarpement rocheux, atteindre le causse. (10)

Bien suivre les traces jaunes à travers une sorte de lapiaz jusqu’à recouper un chemin plus large et dégagé. (11) Le suivre à droite et amorcer la descente progressive vers Minerve, toujours sur le GR®77. Plus tard, au niveau du trébuchet (12) quitter le large sentier pour trouver la suite du chemin dans des petits gradins rocheux à droite. Une trace repart nord-est en descendant vers le Brian, au pied de Minerve.

On trouve un escalier : le descendre. À son pied, ne pas poursuivre par la vire dont on aperçoit le début à main droite : repartir complètement à gauche pour franchir le pont sur le Brian. Sur l’autre rive, s’engager à gauche jusqu’au pied de l’escalier. Remonter entièrement celui-ci pour atteindre les remparts.

Continuer tout droit pour longer la partie est de Minerve en utilisant le beau chemin de ronde récemment aménagé. Après un dernier escalier, déboucher ainsi en haut de la rue des Remparts. Suivre à droite pour sortir de Minerve et, en suivant la route, rejoindre le parking du Bouys.

Accès aux Ponts Naturels

Si vous souhaitez inclure la visite des ponts à la randonnée, il ne faudra pas emprunter l’escalier sud comme indiqué dans le topo après avoir traversé le Brian. Au niveau de l’escalier, continuez plutôt tout droit, par un chemin qui arrondit plus loin sous un toit rocheux. Continuer après ce toit par un chemin aménagé dans le rocher : vous rejoindrez le pied de la chaussée descendant depuis la Porte de la Poterne.

N’y montez pas et continuez tout droit. Quand vous arriverez presque sous les arches du pont de Minerve, quittez la route par un sentier plus ou moins visible dans un dégagement en contrebas à gauche de la route. Après avoir franchi rapidement une partie buissonnante, il vous conduira devant l’entrée du premier pont.

L’ouverture du premier pont naturel : massive !

Selon la saison, le lit de la Cesse pourra être en eau. Je vous conseille, pour votre confort, de prévoir des chaussures de rivière si vous souhaitez poursuivre par ce pont naturel. Une lampe frontale est également recommandée car il y a un moment où c’est bien noir entre les deux ouvertures. Pas de danger à signaler autrement. La traversée se fait en général plutôt côté gauche, là où l’accumulation de cailloux permet d’être le plus au sec.

Il est possible de continuer au-delà du premier pont en suivant une trace plus ou moins visible qui longe la Cesse. On atteint ainsi le second pont naturel, un peu plus petit que le premier. Il est également possible de le traverser. Celui-ci peut être davantage en eau que le précédent !

À la sortie du second pont naturel : il n’y avait plus d’eau ce jour-là

Accès au Pont du Moulin

Il y a deux possibilités pour rejoindre le Pont du Moulin. Je vous explique les deux.

1 – Au cours de la randonnée, en venant depuis le Pont Daniel : au niveau de l’épaule – indiquée (9) dans le topo et la carto, côté 266 sur l’IGN – quitter le sentier au niveau du lacet repartant à gauche par une vague sente, à droite, s’échappant à travers la végétation. Normalement il y a un petit cairn. La trace va peu à peu descendre parmi une végétation parfois assez épaisse pour s’engager sous les falaises. Quelques jolis coups d’œil sur les gorges du Brian en-dessous sont possibles. Plus tard, la sente commence à descendre plus franchement vers le fond des gorges. On finit par rejoindre le Pont du Moulin.

2 – Depuis Minerve : il faut rejoindre le pied de l’escalier du bastion sud, sous les remparts, juste avant le petit pont enjambant le Brian. Ne pas le traverser et repérer une trace qui s’engage au nord, très proche du pied des falaises du canyon du Brian à main gauche. Emprunter un joli tracé en vire qui s’applique à épouser la courbure des falaises. Après environ 200m s’en échapper par un sentier à droite qui va se tenir parallèle au Brian jusqu’à l’approcher et le rejoindre pour de bon au niveau du Pont du Moulin.

Retour par le chemin inverse de celui décrit en venant de Minerve.

La vire médiane du Canyon du Brian

Si vous avez l’œil – comme nous – la présence d’un chemin à certains endroits de la partie médiane de la falaise est du canyon du Brian ne vous échappera pas. Les drogué(e)s aux passages aventureux s’interrogeront forcément sur cet itinéraire aguicheur. Il existe en effet, sans interruption de continuité. Il est malheureusement sous le coup d’un interdit de passage par un arrêté municipal tellement vieux que le panneau le stipulant est quasiment enfoui sous le figuier qui en dissimule l’un des accès.

J’ai eu la chance de le parcourir une autre fois, à titre personnel et donc hors du cadre professionnel dans lequel je me trouvais pour la réalisation de cet article sur Minerve. À mes risques et périls. Le risque d’éboulement y est, sachez-le, avéré et, quoique sans commune mesure avec la vire d’Archiane dans le Vercors, le tracé n’est pas protégé et engage donc l’entière responsabilité de qui décidera de transgresser l’arrêté décidé par la commune. Vous voilà prévenu(e)s !

Saisonnalité

Il y a comme de plus en plus une évidence dans ce que je vais dire mais, en gros et comme assez souvent désormais, choisissez n’importe quelle période de l’année, sauf le plein été. Déjà parce qu’il fait chaud. De plus en plus chaud. Et que, malgré cela, il y a quand même du monde. Un peu trop certains jours.

Minerve c’est un plat qui se déguste aux inter-saisons. Le printemps a ma voix. À la majorité absolue de moi-même. Plus calme, fraîche – mais pas trop – indécemment fleurie et avec les cours de la Cesse et du Brian encore très généreux, Minerve rutile.

Idem à l’automne, un peu différemment, quand la saison tardive commence à roussir les vignes. Deux sacro-saintes époques, idéales pour venir randonner à Minerve. L’hiver ne sera pas un mauvais choix, en troisième lieu avec un poil moins de fulgurance !

Liens Utiles

Pour en savoir plus sur Minerve, direction la page consacrée à la Cité Cathare chez le partenaire Hérault Tourisme. Je ne dis pas ça simplement parce qu’on est partenaire mais aussi parce qu’elle est simplement bien faite, concise et synthétique pour identifier les différents visages de Minerve. Vous y retrouverez également l’épisode des Escapades de Plaisirs d’Hérault sur Minerve que j’ai réalisé, il y a quelques années, avec l’ami Éric Brendle toujours.

Si le thème du catharisme vous interpelle et que vous souhaitez creuser le sujet, je vous renvoie vers la présentation rédigée par Pilar Jiménez Sanchez qui est directrice scientifique du Centre d’Études Cathares ainsi que directrice de rédaction de la revue Heresis. Une synthèse bien faite disponible sur le site Terres Cathares.

Bibliographie

L’Hérault… à pied

Cet itinéraire et 68 autres sont à retrouver dans le topo-guide édité par la FFRandonnée « L’Hérault… à pied ». La collection classique recensant des PR de niveaux facile à difficile pour explorer le temps d’une randonnée à la journée les multiples possibilités offertes par le territoire. Ref. D034. Prix : 15,90 euros

Hébergements

Relais Chantovent

C’est là qu’on a dormi avec Éric lors du tournage de l’Escapade mentionnée plus tôt. Un excellent souvenir, au cœur même de Minerve. En fait il y a le restaurant d’un côté de la rue – succulente adresse avec vue sur le canyon du Brian – et les chambres de l’autre. Tout est conçu avec soin et pensé avec élégance. C’est une adresse carrément cosy et j’avais à l’époque pensé, à tort, que les tarifs devaient être pas mal élevés. Figurez-vous que même pas ! La chambre double est proposée à 60 euros – la simple à 55 euros – et la demi-pension grimpe à 110 euros -pour une personne – et à 160 euros pour deux personnes. Un rapport qualité-prix avéré quand vous constatez la qualité des plats et du petit-déjeuner. Pour vous dire, c’était complet chaque fois qu’on a voulu y revenir avec Éric ! Pensez donc à réserver, c’est mieux ! Infos et réservation : 04 68 91 14 18

Gîte d’Étape Communal

Sans l’avoir testé, je signale également l’existence du gîte d’étape de Minerve, dans le village même également. Il dispose de 12 places en dortoirs et d’une chambre indépendante avec deux lits, soit 14 places au total. On y trouve également une salle commune et un coin cuisine pour se préparer ses repas, ainsi qu’une salle de bain et un WC. Je n’ai pas réussi à récupérer une info sur le tarif. On peut imaginer qu’on est, pour ce genre de gîte, à moins de 20 euros la nuit. Par contre j’ai un numéro à appeler pour plus d’informations et/ou des réservations. C’est le 04 68 91 22 92.

Remarque : les informations données dans cet article consacré à Minerve engagent uniquement la responsabilité de l’utilisateur/rice sur le terrain qui saura les adapter à son niveau et à son expérience. Carnets de Rando ne saurait être tenu responsable de tout accident survenant suite à un mauvais usage de cet article ou à une mauvaise appréciation du niveau du/de la pratiquant(e) par rapport à celui requis.

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