Aller sonner la Petite Cloche de Barles, c’était dans mes objectifs depuis un moment. La magie certaine de ce secteur des Préalpes de Digne fonctionne à plein régime sur l’amoureux des grands espaces que je suis. Il fallait que j’y retourne. Et c’est désormais chose faite, dans l’atmosphère toute particulière de l’hiver, plutôt que du printemps. Dans le collimateur la Petite Cloche à l’instar de la Grande. Étonnamment la plus haute des deux. L’objectif central d’une randonnée volontairement étendue pour couvrir les immensités nues de ces zones d’estive rendues, à la basse saison, aux vents, aux chamois et aux mouflons. De l’immersion, encore et toujours, avec des vues s’étirant loin sur les Alpes du Sud. Et un sommet surprenant et confidentiel, à l’image de ce massif des Alpes-de-Haute-Provence injustement méconnu du plus grand nombre.
Difficulté : difficile | Distance : 17,4 km | Durée : 7h | Dénivelé : 1190m | Chiens admis : oui (attention cependant en période d’estive) | Carte : IGN TOP25 1/25000è 3339ET – La Motte-du-Caire, Vallée du Sasse
L’EXEMPLARITÉ MÉCONNUE D’UN TERRAIN DE JEU HORS-NORMES
Je n’en démords pas : le massif des Préalpes de Digne est une authentique bombe pour les randonneurs/ses en mal de destinations moyenne montagne au caractère affirmé. J’avoue avoir une sacrée chance que ce terrain de jeu soit seulement situé à un peu plus d’une heure de route de mon domicile. Plus j’y randonne, plus mon exaltation face à la nature isolée de cette partie des Alpes-de-Haute-Provence va croissante. Une singularité qui puise souvent ses origines par l’emprunt de voies étroites assez incroyables qui s’enfoncent profondément dans des recoins encore plus reculés de vallées déjà, en soi, très reculées !
Êtes-vous avide de fouler du pied des espaces encore très peu fréquentés par vos homologues marcheur/ses ? Si la réponse est oui, n’hésitez plus et débarquez vite par ici !
La dernière fois, rappelez-vous, c’était Majastres, terminus de la route ouvrant ensuite l’accès au Chiran. Cette fois c’est la D103, un peu plus courte, à peine plus large et moins spectaculaire mais cependant suffisamment hors du commun pour susciter l’émotion du conducteur. Une départementale de caractère qui, depuis la petite commune de la Robine-sur-Galabre, rejoint le hameau d’Ainac, un cul-de-sac s’étirant entre les pentes sud du Moure de Bari et l’extrémité orientale de la Barre de Géruen. Arriver ici fait immédiatement naître la sensation intensément délicieuse d’être simplement loin de tout. Pour le meilleur et uniquement pour le meilleur !
CHANES HAUTES & BASSES : UNE DÉMONSTRATION DE FORCE
Du parking au col Saint-Antoine : 4 km – 400m – 1h15
Un petit parking accueille visiteurs et randonneurs 500 mètres avant l’entrée du hameau. La circulation, au-delà, reste réservée au ayant-droits et aux habitants : merci de respecter cette règle ! Il n’y a, de toute façon, qu’un petit kilomètre de route à parcourir à pied pour rejoindre le début du sentier au niveau de La Ferme du Château (1), un gîte rural où faire le plein de produits locaux et même passer la nuit (voir guide pratique en fin d’article) peut être une idée judicieuse.
En hiver, Ainac est plongé dans le silence et paraît inhabité. Seul les échos du Galabre se précipitant pour rejoindre le Bès 500 mètres plus bas rebondissent dans le vallon
Une flèche signalétique nous expédie à contre-courant du cours du Galabre, en direction du col Saint-Antoine. En poursuivant tout droit, on aurait pu rejoindre Tanaron en 1h30 et ainsi rejoindre une autre fameuse boucle, déjà décrite sur le blog, qui explore la vallée du Bès via la Lame de Facibelle. Mais on est là pour repartir avec une autre pièce du puzzle et c’est donc vers les Chanes Basses qu’on met le cap avec, dans l’idée, la réalisation d’une très large boucle vers le Sommet de Nible et, plus tard, le pied des Monges.
Le premier contact visuel fort de cet itinéraire sont les contreforts sud de l’Aiguille, cette longue barre qui ferme Géruen au-delà du pas éponyme. Une première muraille qui en précède une seconde, autrement plus impressionnante – du moins à mes yeux. Je veux évidemment parler du formidable pli des Chanes Basses qui s’arc-boute massivement pour soutenir le sommet du Moure du Barri. Un mastodonte dont une simple lecture de carte ne permet pas d’anticiper la présence. Le genre d’endroit qui donne juste envie d’aller fureter pour y débusquer un passage !
Le pli des Chanes Basses : une première rencontre déjà très impactante avec le décor ceinturant les environs d’Ainac
Le sentier contourne prudemment l’arrondi massif par la gauche et grimpe à travers les genêts en direction d’une seconde muraille : les Chanes Hautes. Une nouvelle belle démonstration géologique où l’imagination galope encore à la recherche de voies aventureuses. Notre sentier – balisé – joue lui un temps à saute-mouton par-dessus le Galabre. Puis le bruit du torrent se tarit progressivement, s’évanouissant dans le chant des mésanges qui se poursuivent en pépiant à travers les résineux. La pente se couche bientôt, libérant de l’espace aux abords du col Saint Antoine (2). Fin de la première partie.
À L’OMBRE DE LA GRANDE CLOCHE
Du col Saint-Antoine au col des Cloches : 2 km – 285m – 40mn
Une ombre froide se répand sous les pins le temps de la pause. Le bleu du ciel se fait plus maussade, gâché par des nuages boursouflés qui font barrage au soleil. Le petit rappel qu’on est encore bien en hiver, nonobstant l’absence quasi totale de neige sur les versants sud. De brèves reliques s’en découvre le temps d’une brève incursion côté nord mais c’est rapidement des pentes à genêts parfaitement sèches qui y succèdent.
Dans le viseur apparaît l’impressionnante masse de la Grande Cloche de Barles que je découvre pour la première fois.
Je confronte enfin la réalité du terrain à mes envies d’atteindre le sommet de la Grande Cloche par le pilier sud, à l’aplomb du bien nommé Pas de Terre Rouge. Vu d’ici ce n’est qu’un mur plongeant et infranchissable dans lequel je ne décèle malheureusement aucun passage possible. Je me dis quand même qu’il faudra venir vérifier à l’occasion.
Un mouvement furtif à travers les touffes hirsutes et nues des genêts me tire de mes réflexions. C’est toute une troupe d’ongulés à la robe couleur fauve et crème qui bondissent les uns derrière les autres dans la pente pour rejoindre le fond du vallon sauvage dans lequel fraye l’itinéraire. L’action ne dure qu’une fraction de secondes mais laisse toutefois peu de doute sur l’identité des fuyards : ce sont bel et bien des mouflons !
À moins qu’il y ait des chèvres sauvages dans le coin, c’est à une rencontre heureuse avec les mouflons à laquelle vous pourrez prétendre sur ce circuit
De jeunes mouflons pour le coup, bien vigoureux et peu enclins à se laisser observer longuement. En quelques secondes ils sont déjà hors de portée, nous abandonnant au seul vent glacé qui se renforce à l’approche du col des Cloches. La lumière décline, abdiquant sans lutte face à l’invasion nuageuse qui ternit la végétation tout autour de nous. Je referme ma polaire, avec peu d’espoir de trouver le soleil au col, rejoint maintenant rapidement (3).
À L’ASSAUT DE LA PETITE CLOCHE DE BARLES
Du Col des Cloches au sommet de la Petite Cloche : 0,6 km – 150m – 20mn
Côté nord, les choses ne sont pas les mêmes et des conditions hivernales encore pugnaces se dévoilent. C’est le froid, plus que la quantité de neige, qui assure le maintien d’une pellicule blanche au final pas si épaisse que ça sur ces longues pentes nues qui dévalent vers le Bès. Un décor de saison qui rappelle celui précédemment trouvé en montant au Chiran, il y a une semaine.
La main froide et ferme de l’hiver tient encore les versants nord sous son emprise. L’ascension de la Petite Cloche de Barles, versant sud, est donc une meilleure option que celle de la Grande, en versant nord
Cependant moins abrité, le col des Cloches subit les assauts d’un vent mordant qui n’incite guère à la pause. On tourne donc le dos à l’arrondi massif de la Grande Cloche pour faire face à la silhouette rocheuse plus émaciée de la Petite, également appelée Sommet de Nibles. Contre toute attente, la Petite Cloche de Barles est pourtant plus haute que la Grande, culminant à 1909 mètres contre 1887 pour celle qui prétend être l’aînée.
On s’en va chercher le sec sur le fil d’une croupe arrondie reliant le col à une sorte d’épaule aplanie qui s’étire à l’aplomb du versant sud du sommet. De là on vise, à vue, les derniers pins s’accrochant à la pente. En ouvrant l’œil, il est alors possible de distinguer des cairns poussant à travers les touffes d’herbe encore jaunies. Et, non sans surprise, une trace – allant de parfois vague à bien dessinée – se devine pour franchir ce ressaut somme toute plutôt pentu.
Invisible de loin, une trace cairnée intelligente se découvre pourtant une fois dans le versant, qui facilite largement l’ascension vers le sommet de la Petite Cloche de Barles
La trace s’en va astucieusement arrondir vers l’arête, bien marquée dans les derniers mètres, qui sépare le versant Sud engageant d’une face Est beaucoup plus raide. Une dernière et courte ligne, en forme de traversée, conduit enfin au sommet, matérialisé par un petit cairn (4). Étrangement, on s’y retrouve plus à l’abri du vent que précédemment au col. Sans hésitation, on dégaine le pique-nique après ces presque trois heures d’ascension.
Encore une fois le panorama est au rendez-vous avec une succession de plans d’horizons sommitaux couvrant une vaste partie des Alpes du Sud. Je repère très vite, en guise d’amorce et de repère, le Sommet de Couard qui clôture la Barre des Dourbes avant d’aller cogner contre le Cheval Blanc au-delà du Sommet de Cucuyon. La suite est dissimulée derrière les larges contreforts du Sommet de Blayeul qui déploie son arête ouest jusqu’à Barles, qu’on aperçoit en contrebas.
Les amateurs/rices de lecture de paysage seront aux anges : une belle ligne de cîmes courant des Préalpes jusqu’aux Écrins permet de tester ses connaissances une fois le sommet rejoint
L’Estrop demeure invisible, noyé dans un tourbillon dense de nuages. Le Pic des Têtes se repère ensuite, prolongé par les falaises de Roche Close qui aboutissent au sommet de la Mournière, juste au-dessus du Col la Pierre. La suite c’est toute la Montagne de la Blanche qu’on peut voir s’étirer jusqu’à Dormillouse. En arrière-plan, la tête du Grand Bérard émerge, sortant du lot grâce à ses plus de 3000 mètres d’altitude. Le Mont Guillaume et, au-delà, quelques sommets phare des Écrins, sont les derniers que j’identifie.
EXTENSION DU DOMAINE DU PLAISIR
Du sommet de la Petite Cloche à la Croix de Veyre : 3 km – 295m – 1h30
Pour la descente, ma curiosité me pousse à prolonger par la crête nord qui, à première vue, a plutôt l’air de bien passer. Une rupture de pente plus marquée, peu après le franchissement d’une étroiture rocheuse, pourrait laisser finalement croire le contraire. Et pourtant non : ça continue de passer plutôt bien, soit en suivant le fil de la crête – choix qui demande un tout petit peu plus d’attention – soit en se servant des pentes du versant est pour éviter la trace directe.
L’arête nord de la Petite Cloche offre une belle alternative à celles ou ceux que l’idée de redescendre par le même chemin contrarierait
Dans les deux cas l’arête est récupérée plus bas, offrant à nouveau une progression évidente jusqu’au replat à 1730m (5) qui précède là, pour le coup, une cassure brutale prochaine de la ligne. C’est le moment de dégager à droite dans le versant oriental en direction du col de Baran dont on peut apercevoir la flèche signalétique jaune 80 mètres plus bas. Une partie effectuée, pour nous, les pieds dans le peu de neige recouvrant encore farouchement le versant.
La délimitation de la frontière neigeuse est étonnamment nette, ne débordant pas d’un centimètre sur les pentes sud. Les langues blanches épousent à la perfection les avancées ocres des combes du petit ravin où se situe le col de Baran (6). Tournant le dos au Blayeul, on s’extirpe de ce thalweg de terre humide et collante pour se hisser à travers les espaces d’estive entourant la cabane des Prés (7).
Dans l’encadrement du Sommet de Chine et de la Petite Cloche, le souffle des grands espaces se ravive ici avec panache.
Ici le maître mot est rusticité. L’abri ne brille ni par sa taille, ni par son confort mais il a, au moins, le mérite d’exister. Au cas où… On le contourne donc rapidement, poursuivant au-delà, à gauche, en direction d’une première épaule bien visible sur les pentes ceinturant la cabane (8). La pyramide blanche de la Petite Cloche de Barles encadre à la perfection le paysage ouvert dans lequel s’effectue la progression.
En étant attentif, on pourra découvrir de rares cairns qui balisent la trace escaladant ensuite la crête herbeuse qui dessert, juste au-dessus, le rebord du plateau des Pâturages de Chine (9). Un dernier dénivelé à vue avec l’objectif de se percher sur cette belle ligne sommitale qui dessine une frontière entre les estives de Chine et le secteur des Cloches avec la face orientale des Monges en ligne de mire.
Retrouvailles avec les grands espaces s’étirant de part et d’autre du col de Clapouse, un lieu hautement immersif qui agit contre l’anxiété et le stress
Une atmosphère appréciable, constituée de longues prairies incurvées – et encore largement enneigées lors de notre passage – et de roches écroulées avançant sur de modestes ravins. De ce côté, de nouveaux sommets entrent dans le champ de vision. Il s’agit de celui de la Laupie et de l’Oratoire, reliés par une splendide ligne de crête qui nous inspire de nouvelles idées de randonnée dans le secteur.
L’endroit ravive les souvenirs du premier bivouac réalisé avec Ambre quand elle avait quatre ans. On l’avait posé juste de l’autre côté du col de Clapouse qu’on aperçoit depuis le Sommet de Chine, finalement rejoint (10). Un endroit merveilleux au printemps, vert et immensément fleuri. Pour l’heure, l’hiver exerce encore la pression, inondant de neige dure tout le vallon de Chine jusqu’à la cabane éponyme qu’on peut distinguer bien plus bas.
Amateurs/trices de bivouac : les grands étendues de Chine et de Clapouse n’attendent que vous ! Succès garanti !
Tout ce secteur est idéal pour accueillir l’itinérant le soir, à condition d’y venir avant – ou après – les troupeaux. Autrement dit avant le 15 juin ou après le 15 octobre, à peu de chose près. On se laisse ensuite facilement glisser jusqu’à la Croix de Veyre (11), carrefour essentiel desservant à la fois Clapouse, la descente sur Barles ou l’ascension des Monges. C’est néanmoins vers le sud qu’on se tourne, pur emprunter le GR®6 en direction d’Authon.
LA CLOCHE A SONNÉ : C’EST L’HEURE DE BOUCLER
De la Croix de Veyre à Ainac : 7,5 km – 65m – 2h30
C’est l’heure de la descente après l’euphorie des espaces sommitaux. La Petite Cloche de Barles s’attarde dans le décor comme pour rappeler qu’elle était le personnage central de l’aventure du jour. Autour de nous, le paysage se modifie, se creusant toujours davantage en combes marneuses dont le gris profond est sublimé par l’éclat de la neige le recouvrant parfois.
Notre itinéraire au sommet de la Petite Cloche de Barles n’est déjà plus qu’un profil éloigné lorsqu’est atteinte la borne signalétique des Bastides (12)
Discrètement, les résineux recolonisent le terrain annonçant l’entrée du sentier dans la Forêt Domaniale de Vanson. À partir de ce point, le GR®6 fait progressivement son entrée dans une immense plaine boisée, cheminant sans charme sur une piste caillouteuse qui conduit jusqu’à Authon. Loin d’être la meilleure partie du parcours.
L’ombre de la fin de journée et l’intérêt déclinant de l’itinéraire nous plonge dans une pesante léthargie. J’en émerge non sans mal pour ne pas manquer la bifurcation vers le col Saint-Antoine, fort heureusement signalée par un poteau fléché (13). Adieu piste ennuyeuse ! La suite se fait à nouveau à vue, en s’efforçant de suivre les balises jaunes qui aident à traverser cette zone assez humide qui contourne le mamelon du Coulet Moutette.
La liaison vers le col Saint-Antoine oblige à traverser quelques zones au fort potentiel humide. Pas sûr, selon l’époque, que vous gardiez les pieds bien au sec !
On retrouve la neige qui encombre la trace. Je nous en extrais en préférant les berges au sec situées de l’autre côté du petit cours d’eau qui se répand à travers la prairie. Un cheminement parallèle qu’on stoppe en venant buter contre les arbres et le début des pentes clôturant cette dernière. Moins dense avec la prise d’altitude, la neige finit par s’évanouir tandis que s’atteint, pour la deuxième fois de la journée, le col Saint-Antoine (2).
Pour le retour, j’opte pour une variante repérée sur la carte. Au niveau de l’altitude 1350, un sentier est dessiné sur l’IGN, inspirant la faisabilité d’un chemin différent de celui de l’aller. On le trouve effectivement (14) [GPS : 44°13’40.8″N 6°12’34.0″E], s’échappant du sentier balisé par la droite mais se perdant en revanche rapidement dans un fouillis de résineux que la tempête d’il y a quelques semaines a bien mis à mal.
La variante du retour, non balisée, permet également de raccourcir la distance. Attention toutefois à parvenir à garder le cap sur sa première partie !
On sort sur une dernière ligne de résineux, dans un espace plus ouvert et qui précède une rupture de pente (15) [GPS : 44°13’30.4″N 6°12’35.6″E]. La trace se perd alors et il faut aller la retrouver sur la gauche pour contourner et descendre de cette butte. À l’issue, le dessin du sentier s’améliore et on le suit ensuite aisément jusqu’à l’antenne-relais d’Ainac (16). En poursuivant au-delà on retrouve un chemin large qui descend ensuite en lacets jusqu’au petit hameau, puis à la route ramenant finalement au parking. Le crépuscule est déjà là. Je n’ai qu’une chose à dire : quel beau périple encore !
ACCÈS À AINAC
À moins de venir depuis Barcelonnette ou Briançon, le meilleur point d’accès à cet itinéraire passe forcément par Digne-les-Bains, accessible par l’A51 – Aix-en-Provence – Gap – soit depuis Château-Arnoux via la N85, soit depuis les Mées via la D4. Une fois dans Digne, au rond-point du centre-ville, il faut suivre la direction Barles via la D900a qui dessert toute la vallée du Bès. Rouler jusqu’à rencontrer la bifurcation qui part à gauche en direction de la Robine-sur-Galabre via la D103. Rejoindre et traverser le village. La route se prolonge après, plus étroite et sineuse, jusqu’à Ainac. Parking obligatoire à gauche de la route 500 mètres avant le hameau.
En venant de Briançon : descendre direction Gap et quitter la N94 à Savines pour suivre la D954 direction Barcelonnette. À la jonction avec la D900 au-dessus du Lauzet-sur-Ubaye, remonter à droite direction Gap où on rejoint l’accès venant de Barcelonnette. Juste avant de basculer totalement, peu après le passage au sommet de la montée, bifurquer à gauche direction Saint-Jean-de-Monclar et Seyne-les-Alpes et suivre intégralement la D900 jusqu’à Digne et son rond-point principal. Suivre alors l’itinéraire décrit ci-dessus.
PETITE CLOCHE DE BARLES : LA CARTO
Les chiffres sur la carte font référence aux points de passage mentionnés en rouge dans l’article descriptif ci-dessus. Notez que je suis en possession de la trace GPX de cet itinéraire. Vous pouvez me la demander par mail – contact_at_carnetsderando.net – je vous l’enverrai en retour.
RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES
TROUPEAUX ET PATOUS
Selon l’époque à laquelle vous choisirez de pratiquer cette randonnée vers la Petite Cloche de Barles, vous trouverez peut-être des troupeaux sur le chemin. Et donc des patous. Ce secteur est une é-nor-me terre d’estive une fois l’été installé et des centaines de brebis y passent plusieurs mois pour ratisser le moindre brin d’herbe. Les cabanes sont alors souvent occupées par les bergers. Il faut donc veiller à respecter leur travail et, quand c’est possible, à contourner les troupeaux pour éviter d’avoir à les traverser. Les chiens vous verront de loin. Montrez patte blanche en vous tenant à distance respectueuse, en gardant le contact visuel et en évitant les gestes brusques. Ça devrait bien se passer.
SAISONNALITÉ
Ce reportage a été réalisé à l’hiver 2022. Un hiver marqué par un enneigement ultra déficitaire sur les Alpes du Sud. C’est ce qui l’a rendu praticable à cette époque. Les sommets des deux Cloches ne se prêtent pas spécialement à une ascension pédestre hivernale. L’accès aux alpages de Chine pourrait lui aussi être défendu par une petite corniche par fort enneigement. Prudence donc dans les choix que vous pourrez faire en hiver : adaptez votre itinéraire aux conditions du moment. Raquettes, piolet et, éventuellement, petits crampons, pourraient faire la différence si vous faisiez le choix de tenter l’aventure en neige et/ou en glace. Une option réservée à des randonneurs/ses aguerri(e)s à la pratique de la randonnée en montagne hivernale.
ABRI
La Cabane des Prés, située sur l’itinéraire, peut servir de repli d’urgence en cas de mauvaises conditions. Elle était ouverte lors de notre passage mais ne pouvait guère accueillir plus de deux randonneurs à l’intérieur de son espace en bazar. L’eau ne coulait pas en cette saison mais des séries de bachats, situés plus bas que la cabane, ainsi que des sources sont signalées à proximité et peuvent laisser espérer trouver de l’eau aux beaux jours.
TECHNICITÉ/DIFFICULTÉ
Le passage par l’arête nord de la Petite Cloche de Barles n’est ni difficile, ni engagé et les (courtes) sections les plus raides peuvent facilement s’éviter en faisant des lacets dans la pente Est. Un échappatoire par ce versant est également envisageable à tout moment pour celles et ceux qui voudraient rejoindre rapidement le col de Baran.
Il est également possible d’éviter tout simplement le sommet de la Petite Cloche en suivant l’itinéraire balisé qui relie le col des Cloches au col de Baran. L’hiver cette partie est, notez-le, sous la neige. Le circuit décrit est, en revanche, plutôt long et commence à être gourmand en dénivelé. Il demande donc une bonne forme physique être réalisé.
PETITE CLOCHE DE BARLES : AVIS PERSO & RÉSUMÉ
Encore une bien belle boucle à faire dans ce splendide secteur des Préalpes de Digne. On y trouve régulièrement des paysages marquants – pli des Channes Basses, silhouette massive de la Grande Cloche – et on y bénéficie de panoramas assez lointains pour poser le regard sur une large partie des Alpes du Sud. C’est, de plus, un terrain à la nature sauvage auquel le peu de fréquentation assure la possibilité de fréquentes observations animales.
L’ascension de la Petite Cloche de Barles est courte mais enthousiasmante et offre une belle continuité aux amateurs/trices de courses d’arêtes faciles.
Il faudra cependant en garder sous le pied pour pouvoir boucler la totalité des 17 kilomètres et des 1200 mètres de dénivelé qui prévoit l’extension par le Sommet de Chine, crochet nécessaire pour raccorder le GR®6 et l’itinéraire de retour. La belle immersion sur ces nouvelles hauteurs devrait compenser l’effort d’endurance à fournir. Seule la dernière heure fait preuve d’une petite baisse de régime au niveau de l’intérêt.
PETITE CLOCHE DE BARLES : HÉBERGEMENT ASSOCIÉ
La Ferme du Château (non testé)
En passant devant, au départ de l’itinéraire, je me suis dit que mentionner l’existence de la Ferme du Château avait du sens et pourrait intéresser celles et ceux qui souhaitent dormir sur place la veille ou après cette randonnée vers la Petite Cloche de Barles. Tenue par Alessia et Jérôme, la ferme est ouverte toute l’année et propose des visites pédagogiques à seulement 2 euros. On peut y acheter les produits fabriqués sur place (fromage de chèvre, viande d’agneau/chevreau, jus de poire et/ou charcuterie) et on peut dormir dans le gîte rural attenant. Infos et réservation : 0963529206 / 0666462117 ou par mail : lafermeduchateau04@gmail.com
Bonjour,
Je vois votre site web http://www.carnetsderando.net et c’est impressionnant. Je me demande si des options publicitaires telles que la publication d’invités, le contenu publicitaire sont disponibles sur votre site ?
Quel est le prix si nous voulons faire de la publicité sur votre site ?
À votre santé
Stephan Bonnar
Salut Stephan,
Ces options ne sont pas disponibles malheureusement. Je ne monétise pas le blog de cette manière.
Cordialement,
David
Bonjour,
Avant toute chose merci pour votre blog. C’est une véritable mine d’or pour tous les randonneurs autant pour l’intérêt des parcours que vous proposez que pour la qualité des articles qui les décrivent.
Nous avons fait cette randonnée le 8 mai 2023 avec notre chien, les bêtes n’étant pas encore en estive. La montée jusqu’au col St-Antoine est assez douce et progressive. Le sentier longe un petit torrent qui permet de se désaltérer (peut-être à éviter lorsque les animaux pâturent en amont), de se rafraîchir voire de se baigner en cas de coup de chaud.
Une fois au col St-Antoine, la montée au col des Cloches se fait tranquillement sur un sentier balcon
avec vue sur la vallée que nous venons d’emprunter pour rejoindre le col St-Antoine.
Le col des Cloches atteint, l’ascension vers la petite Cloche se fait hors sentier sur une pente assez raide mais sans difficulté technique.
Après le déjeuner tant attendu au sommet de la petite Cloche (nous avions commencé à marcher à 9h30 après avoir fait 2 heures de route), la descente jusqu’à la Roche Folle le long de la crête permet de prolonger le plaisir offert par le panorama dont nous avions profité depuis le sommet. Nous avons également pu apercevoir une demi-douzaine de mouflons en contrebas dans la direction du col de Baran.
Depuis la Roche Folle, nous sommes descendus jusqu’au col de Baran en traversant la grande pente herbeuse dans laquelle nous avions observé les mouflons quelques instants plus tôt.
Du col Baran, nous avons rejoint la cabane des Prés de laquelle nous avons attaqué la montée finale jusqu’à la crête qui domine les pâturages de Chine. Quel émerveillement à la vue de ce petit plateau aux allures de prairie perdue dans la montagne. Un dernier effort et nous voilà rendus au point culminant de cette belle journée, le sommet de Chine.
Après un dernier regard vers les sommets encore enneigés des Écrins, nous sommes descendus assez vite au col de la croix de Veyre depuis lequel il est possible de se rendre aux Monges en une petite heure d’après le panneau. Pour cette fois, nous sommes un peu justes en jambes et en temps. Mais nous reviendrons.
La descente jusqu’au col St-Antoine est assez agréable et permet de retrouver de l’eau en cas de besoin. Du col, nous avons choisi d’emprunter le même chemin qu’à l’aller qui nous a pourtant semblé bien différent grâce à la pluie qui s’était invitée au cours de la descente.
Retour à la voiture après un peu moins de 7 heures de marche sans compter les pause (9h30 – 18h30).
Bilan : 18,9 km et 1150 m de dénivelé (Visorando).
Nous sommes très heureux d’avoir découvert ce parcours grâce à Carnets de rando et nous projetons déjà de revenir après l’été.