En France il n’y a guère de façade littorale qui n’abrite un sentier côtier. Manche, Atlantique et, au sud, Méditerranée, nos trois grandes frontières maritimes déploient toutes plusieurs centaines de kilomètres de chemins littoraux. Et le rôle du Conservatoire du Littoral dans l’état de conservation et de protection de ce patrimoine est ici à souligner. Ainsi là où l’érosion et l’immobilier l’ont épargné, le littoral offre de magnifiques randonnées aux amoureux/ses de la mer. Dans cette sélection évolutive, j’ai choisi de recenser les plus beaux « sentier du Littoral » compris entre les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes. Des Calanques au Cap Martin, portrait d’un littoral taillé pour les marcheurs/ses.

BOUCHES-DU-RHÔNE
VAR
Introduction : work in progress…
Proposer une sélection annonçant les plus beaux « sentier du Littoral » de Méditerranée revient à s’atteler volontairement à une tache que d’aucun pourrait considérer aussi prétentieuse que subjective. Les plus mesquins assèneront que ça a déjà été fait mille fois. Sans doute. Mais chacun sa vision cependant et je me plais à penser que la mienne intéressera le plus grand nombre. Ensuite des râleurs contesteront probablement certains de ces choix. Inévitable mais ça fait partie du jeu.
Loin d’être figée dans le marbre et résolument personnelle, cette sélection sera complétée au fil du temps par de futures explorations
Mais – et c’est quelque chose qui me rassure et me motive – beaucoup, parmi ceux/celles qui me suivent depuis longtemps et qui connaissent le soin que j’apporte à mes contenus, mon goût de l’exhaustivité, mon sens du détail et la qualité de l’information partagée, trouveront ce nouveau dossier éminemment utile à leurs recherches. À moins qu’il ne se contente de satisfaire uniquement le plaisir des yeux de ses lecteurs/trices ou qu’il officie comme mètre-étalon à leurs propres souvenirs nostalgiques.

Ce dossier n’est pas affaire de promotion. Aucun territoire évoqué, aucun office de tourisme cité, ne m’a versé une quelconque contribution pour y apparaître. Ce n’est pas non plus un torchon sans matière, vite écrit, vite publié pour que son titre racoleur ramène du « click » et du trafic rapide et massif vers le blog. Non c’est un sujet qui a été écrit avec le cœur et l’expérience, porté par l’envie de faire honneur à des itinéraires sublimes dans leur catégorie en les valorisant dans un article dense et fouillé.
Dans tous les cas, c’est une mission de longue haleine à laquelle je me suis attelé, fruit de plusieurs saisons de pratique passées et futures sur le terrain et que je choisis de partager ici avec vous. Je me réserve naturellement le droit de l’annoter et de la compléter dans les années à venir, tant que je n’en estime pas le côté définitif atteint. Et, avant de vous la dévoiler, je vous invite à lire auparavant ces quelques explications destinées à contextualiser ce dossier spécial « Sentier du Littoral ».

Dans quel état d’esprit ai-je abordé cette sélection ?
901 kilomètres. C’est la longueur de côte en Méditerranée entre les Pyrénées et les Alpes, répartis entre 7 départements : les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes.
Et, avec eux, autant de paysages différents et de nuances de Méditerranée révélées. Aucun(e) d’entre nous n’est évidemment sensible aux mêmes paysages mais, toutefois, une tendance générale se dessine et des critères de préférence émergent. J’ai souhaité en tenir compte.
Certains éléments naturels et/ou paysagers ont ainsi la faveur d’une majorité de marcheurs/ses lorsque la question « quel est ton sentier du littoral préféré » leur est posée. Et, ainsi, certaines destinations et certains itinéraires touchent plus facilement nos cœurs de randonneurs/ses que d’autres. J’ai gardé cela à l’esprit en élaborant cette sélection.
Ma propre sensibilité, mes propres coups de foudre, ont ainsi cherché une forme d’association à cette pensée commune autour de laquelle se définit l’idée d’un « beau » sentier du littoral. Ce qui a naturellement exclu plusieurs centaines de kilomètres parmi les près de mille annoncés. Explications.

Quels sont les critères qui ont été retenus pour élaborer cette sélection ?
- la part du rocher : qu’il s’agisse du plaisir éprouvé à s’y agripper, à marcher dessus ou de la puissance visuelle qu’il dégage dans un paysage littoral, la présence de l’élément rocheux dans les itinéraires de cette sélection était un pré-requis indispensable. C’est un atout séduction indéniable qui tire vers le haut l’intérêt d’une randonnée côtière. Ont donc naturellement été exclues ces interminables sections de plages plates depuis longtemps abandonnées au tourisme de masse et à ses infrastructures invasives et sans guère d’intérêt, autre que parfois naturaliste, sur un strict plan de « randonnée ».
- la proximité de l’eau : il me paraissait également important que les itinéraires de cette sélection s’efforcent de garder en permanence un contact proche avec la mer. Raison pour laquelle j’ai volontairement écarté les cheminements « avec vue sur mer ». Dans la mesure du possible – et à l’exception de la partie « retour » de certaines boucles décrites ci-après – j’ai veillé à ce que le rivage ne soit jamais à plus de 100m du marcheur, indifférement de l’altitude où se trouve celui/celle-ci. Raison pour laquelle vous ne trouverez pas certaines parties des Calanques ou le massif de l’Esterel dans cette sélection 100% littorale.
- le choix d’une technicité restreinte : j’ai souhaité adresser cette sélection au plus grand nombre. Et quand bien même certains des itinéraires qui y sont présentés s’adressent à des marcheurs/ses plus aguerri(e)s que d’autres, je me suis fixé une limite au chapitre de la technicité. Vous ne trouverez donc pas dans cette proposition ces randonnées dites « du vertige » qui requièrent, en plus de sang-froid et de pied sûr, l’usage de matériel de sécurité comme les cordes et les baudriers.
- une limitation au maximum d’éléments urbains : la part de Nature à allouer dans ces itinéraires était essentielle. Et quand bien même la loi littorale a permis de sauver la servitude d’usage ici et là, celle-ci apparaît parfois bien misérable, écrasée contre le mur d’une propriété affichant clairement son statut « privé ». Il faut se rendre à l’évidence : le littoral est salement construit et il n’est pas rare de se s’y sentir « indésirable » face à la pression foncière. Une sensation désagréable que je n’ai pas cherché à favoriser ici. D’autant que, paysagèrement parlant, le bâti en question contribue plutôt à dégrader la beauté du sentier. Cette sélection se prive donc, en pleine conscience, des portions de sentiers littoraux affleurant sur plus de 30% de leur distance totale à des constructions humaines.

Ces randonnées « Sentier du Littoral » peuvent-elles être réalisées avec des enfants ?
Cela dépendra de l’âge des enfants et de leur aptitude à la marche. Une pratique régulière de la randonnée est cependant globalement recommandée. J’ai effectué certains de ces itinéraires avec ma fille qui a 8 ans au moment de l’écriture de cet article. Elle est habituée à marcher – même si elle n’aime pas toujours forcément ça ! – y compris sur des terrains un peu techniques. Mais cela ne peut cependant pas constituer une référence suffisante. J’apporte donc une réponse personnalisée à cette question pour chaque sentier du littoral décrit.
Ces randonnées « Sentier du Littoral » peuvent-elles être effectuées en boucle ?
Un sentier du Littoral, par nature, est un itinéraire linéaire. De quoi largement perturber mon amour inconditionnel des randonnées en boucle, vous imaginez bien pour celles/ceux qui me connaissent ! Quand cela est possible – parce que le cheminement a du sens – je propose donc un tracé de retour différent de l’aller.
Quand ça ne l’est pas, eh bien… je liste les différentes options possibles pour vous permettre, en amont, de prévoir la logistique nécessaire. Sachez que, dans ce cas spécifique, l’urbanisation littorale joue en notre faveur en plaçant parfois, sur ou à proximité du parcours, des lignes de bus ou de train facilitant la liaison avec le point de départ. Toutes ces pistes sont étudiées, lorsqu’elles existent, dans le guide pratique associé à chaque randonnée présentée.

Quelle est la meilleure période pour pratiquer un Sentier du Littoral ?
J’ai une affection toute particulière pour profiter d’un sentier du Littoral l’hiver ou à la sortie de l’hiver, aux premiers frémissements du printemps. La saison froide, dans le sud, se traduit par des ciels d’azur pur et une fraîcheur tolérable, à condition d’éviter les jours de vent.
Les mois d’avril et de mai voient la douceur s’installer et les belles couleurs de la garrigue revenir. À cette saison on évite la chaleur de plus en plus hostile de l’été – et le risque incendie associé – et on peut profiter des sentiers en-dehors des périodes de tourisme de masse qui sature le littoral entre mi-juin et septembre. L’essentiel des images de ce dossier ont été réalisées à cette période.
Comment est organisée cette sélection et pourquoi se limite-elle à cinq « Sentier du Littoral » et deux départements ?
Cet article est fait pour évoluer et se compléter au fil du temps. Selon une logique qui n’appartient qu’à moi, la version finale de ces plus beaux « sentier du Littoral » présentera ainsi des randonnées retenues d’ouest en est, soit des Bouches-du-Rhône aux Alpes-Maritimes. Le découpage interne se fera dans l’ordre chronologique où j’ai effectué les itinéraires et non par rapport à une quelconque et subjective hiérarchie.
À l’heure où je publie la première mouture de cette sélection (janvier 2025), seul cinq itinéraires – répartis entre les Bouches-du-Rhône et le Var – sont disponibles à la lecture : ceux les plus proches de mon rayon d’action. Les autres n’apparaissent pas encore. Retenus à ma seule discrétion « sur le papier » en tant que candidats prometteurs répondant aux critères listés plus haut, je n’ai cependant pas encore eu le temps de les mettre en image.
Je ne validerai donc leur présence dans cette sélection et n’en détaillerai le tracé qu’une fois cela effectué. Tout nouvel ajout sera signalé dans la newsletter mensuelle du blog. N’oubliez donc pas de vous y inscrire, si ce n’est pas déjà fait ! Enfin, à celles/ceux qui aimeraient voir mise à l’honneur la partie allant des Pyrénées-Orientales au Gard, je leur dis qu’elle devra forcément faire partie d’un article à part qui complètera celui-ci. Sinon ça aurait fait beaucoup trop long pour un seul article !
1 – SENTIER DU LITTORAL DE LA CÔTE BLEUE : LES CALANQUES DE NIOLON
Départ/Arrivée : Arrêt Ferroviaire de la Redonne, Niolon, Le Rove (13)
Difficulté : moyen | Distance : 7 km | Dénivelé : 295m | Durée : 3h15
Réaliser ce dossier m’a donné une bonne excuse pour revenir me nourrir des embruns et des paysages spectaculaires de la Côte Bleue. J’y avais consacré un premier court récit sur le blog, en forme de découverte enthousiaste, il y a de ça déjà quelques années – voir l’article Niolon : les Calanques côté pile. La Côte Bleue c’est ce morceau de littoral qui prolonge Marseille à l’ouest et qui sépare la Méditerranée de l’Étang de Berre. Moins vaste que les Calanques, elle n’en abrite pas moins quelques sections de sentiers littoraux qui méritent bien davantage qu’une simple mention.
Si le Sentier Littoral complet totalise 112 kilomètres entre Niolon et Carro, nécessitant 4 étapes pour être parcouru entièrement, c’est au segment compris entre la Redonne et Niolon que je me suis particulièrement intéressé pour cette sélection. La présence du chemin de fer y permet une organisation logistique très pratique et donne l’occasion – au retour ou à l’aller – de profiter du voyage sur l’une de ces petites lignes ferroviaires historiques qui ont su défier la Nature.

On sera immédiatement saisi par ce décor provençal de carte postale qui projette le visiteur dans un temps où seul comptaient la mer et le nombre de poissons pêchés. Au-delà de Méjean et de ses petites cahutes agglomérées portant fièrement un nom issu des vagues et de l’écume, c’est le retour à une Nature sauvage bordée de falaises inhospitalières et à l’émerveillement attendu d’un sentier littoral. L’arrondi en direction du Cap Méjean, à flanc, sur un rocher cuivré par le soleil du sud, donne ensuite le ton de ce qui attend le/la randonneur/se au-delà, en direction du Rocher de l’Érevine puis de Niolon. Tout simplement magique !


Bon à savoir
Il est possible de venir en TER à Niolon depuis Marseille avec de nombreux départs quotidiens pour moins de 5 euros. Il faut continuer sur la même ligne pour rejoindre l’arrêt de La Redonne qui peut, indifféremment, servir de point de départ ou d’arrivée à cet itinéraire.
Pensez à avoir toujours suffisamment d’eau avec vous car il peut vite faire chaud sur la Côte Bleue. Pour info il y a point d’eau potable au niveau du port de Méjean, en contrebas du chemin du Tire-Cul.
Il y a un petit bar-restaurant où faire une pause saveurs à Méjean : c’est le Mange-Tout. Il y a également un petit café-snack intégré à la gare de Niolon pour boire un bon coup entre amis ou en famille après la randonnée.
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Peut-on le faire avec des enfants ?
Pas de contre-indication particulière à condition que les enfants en question soient, d’une part, suffisamment dégourdis en randonnée et aient déjà marché sur des sentiers accidentés. Autre condition : que les-dits enfants soient attentifs aux recommandations des adultes et ne soient pas du genre « fous-fous ». On évitera donc ce sentier littoral avec les plus petits.

À propos de la difficulté
J’ai lu sur le web des commentaires d’utilisateurs/trices totalement délirants au sujet de ce sentier littoral. Genre « je fais de la randonnée depuis dix ans et je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie« . Des coups de gueule aussi. Contre les sites qui présenteraient cette randonnée sans avertir suffisamment sur sa dangerosité. De quoi sérieusement m’interpeller. Où est le vrai là-dedans ?
Des itinéraires scabreux et engagés, vous en voyez passer régulièrement ici, sur Carnets de Rando. Et si les Calanques en abritent évidemment quelques-uns, la Côte Bleue, en revanche, se montre plus indulgente. Aussi, si je peux confirmer la nature souvent rocheuse du tracé, je ne peux en revanche pas hurler avec les loups pour qualifier cette randonnée de « extrêmement difficile ».

Alors, à quoi faut-il s’attendre ? Eh bien à croiser la route de quelques gradins rocheux souvent patinés par le passage répété des marcheurs et… et… c’est tout ! Oui c’est fréquemment accidenté et, oui, les moins équilibrés devront peut-être s’aider de temps en temps de leurs mains pour monter ou de leurs fesses pour descendre. Le passage de la Calanque du Riflard peut, à tort, impressionner par l’ambiance générale du lieu mais se pratique bien, à condition de suivre la bonne trace et de ne pas essayer de passer par le tunnel du dessus…
Car, m’est avis, le seul et unique moyen de se retrouver en difficulté sur ce parcours est de perdre le balisage et de forcer arbitrairement un passage. Or le balisage est de bonne qualité mais exige une attention de chaque instant pour éviter de se fourvoyer dans la mauvaise direction. Est-ce que ce sentier côtier est dangereux ? Réponse non. Est-il fatigant ? Assurément. Et l’effectuer avec des chaussures adéquates avec une certaine habitude du terrain rocheux devrait vous éviter pas mal de déboires.

2 – PRESQU’ÎLE DE GIENS : SENTIER LITTORAL DE LA MADRAGUE
Départ/Arrivée : La Madrague, parking du Chemin de la Table Ronde, Hyères (83)
Difficulté : moyen | Distance : 7 km | Dénivelé : 220m | Durée : 2h40
Un énorme coup de cœur en ce qui me concerne pour ce sentier littoral. Savouré à cette bonne saison où la température de l’eau n’incite pas encore à la baignade et où les places de stationnement se trouvent sans effort. Une période où les visiteurs sont rares et où les sentiers semblent vous appartenir. Presque un état de grâce. Ou, tout du moins, un moment de répit pour un lieu que sa beauté condamne à la saturation.
Gardons à l’esprit que la Presqu’Île de Giens, ce sont 120m² et 3000 résidents permanents pour… un million de visiteurs par an ! Inscrire sa venue hors des périodes d’affluence s’apparente presque donc déjà à un acte de charité envers un territoire fragilisé par son succès.
Mais qu’est-ce qui pousse donc autant de personnes jusqu’à Giens ? Sans doute, et d’abord, la curiosité à l’égard de son double tombolo, ces deux bandes de sable qui relient ce qui fut jadis une île au continent. Une rareté géologique – il n’y en a que cinq dans le monde ! – qui pourraient, comme bien des choses, disparaître sous peu. On cherche actuellement des responsables et des solutions à ce problème.

Pas impossible que le randonneur – un intrus parmi d’autres et dont ce n’est pas le jardin – pointe un jour sur le banc des accusés. Raison de plus pour profiter de cet itinéraire d’exception avant d’inévitables et légitimes restrictions d’accès. Car cette boucle est sincèrement majeure dans la catégorie des sentiers littoraux. Et je vous explique pourquoi en quelques mots.
Du double tombolo, vous ne verrez pas grand-chose au niveau du sol, sachez-le. En revanche, vous allez jouer aux montagnes russes sur la façade sud et ouest de cette partie occidentale de l’île qui sert de décor à cette boucle régulièrement spectaculaire.

Giens est incroyablement accidentée et défendue par des falaises escarpées et frappées par les vagues. Un spectacle sauvage et fascinant ! En particulier entre la Pointe du Rabat et celle des Chevaliers. Des escaliers aménagés à l’entrée de cette section asseyent cette identité très marquée. De quoi ravir les amateurs/trices de sentiers sportifs.
Pour les autres, vous ne serez pas prêts d’oublier une succession de points de vues incroyables, notamment sur la rade de Toulon et sur Porquerolles, ainsi que des sections de sentiers parfaitement réjouissantes taillées dans une végétation bigarrée, changeante et luxuriante. Un must absolu !

Bon à savoir
Avec des enfants : déconseillé avec des petit(e)s de moins de 7 ans, 10 ans me paraissant un âge plus sûr et à condition qu’ils/elles soient déjà bien dégourdi(e)s avec du terrain accidenté et du dénivelé (s’il n’est pas excessif, il reste bien « sec » lorsqu’il survient). Par ailleurs, l’itinéraire emprunte sur de courtes distances des passages assez proches du bord de la falaise. Restez particulièrement vigilants à ces moments-là, surtout si vous avez des enfants « distraits » et/ou « maladroits ».
La Presqu’Île est un milieu naturel fragile, déjà intensément sujet à l’érosion naturelle dûe au vent et à la mer. Ne l’accentuez pas en restant bien sur les chemins balisés. Remportez vos déchets et ne fumez pas.
Bien que j’ai spécifié que la meilleure période se situait en-dehors des mois d’été, si toutefois vous n’aviez pas d’autre choix que de visiter Giens à cette période peu propice, consultez impérativement le site de la Préfecture du Var pour connaître les conditions d’accès au massif dans le cadre de la protection contre les incendies.
Évitez si possible également les jours de grand vent. Et, dans le cas contraire, redoublez de vigilance au passage des falaises en évitant de vous approcher trop près du bord.
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Liens Utiles
Pour une présentation du restant des itinéraires pédestres sur la Presqu’Île de Giens, vous pouvez consulter le site de l’Office de Tourisme de Hyères. Également disponible, en téléchargement libre, la plaquette de randonnée du Sentier du Littoral de la Presqu’Île de Giens.

3 – LA LONDE-LES-MAURES : POINTE & PLAGE DE L’ESTAGNOL
Départ/Arrivée : La Londe-les-Maures (83), parking de la Plage de l’Argentière
Difficulté : moyen | Distance A/R : 11,5 km | Dénivelé : 100m | Durée : 3h30
Dans le prolongement de Hyères, La Londe-les-Maures est la station balnéaire suivante sur la route menant vers l’Esterel et les Alpes-Maritimes. Ce n’est pas sans nostalgie que j’y suis repassé avec femme et enfant après avoir moi-même été, il y a bien longtemps, un jeune vacancier suivant le mouvement des vacances en famille.
À l’époque, la randonnée n’était pas à l’ordre du jour et j’ignorais donc tout de la beauté du sentier littoral qui, depuis la plage de L’Argentière permet de relier celle de l’Estagnol et même de prolonger jusqu’aux abords du célèbre Fort de Brégançon.

Ce segment mérite pourtant largement sa place dans ce dossier avec son chapelet de plages reliées entre elles par d’agréables passages en corniches. En dépit d’un dénivelé très faible, l’itinéraire franchit régulièrement de farouches pointes rocheuses. Certaines demeurant plus impressionnantes que d’autres, à l’image de celle de l’Estagnol.
Ouvrant sur les îlots du même nom qui émergent des eaux de la Méditerranée comme des points de suspension c’est un endroit splendide. Avant de l’atteindre, on croise plusieurs plages de sable clair qui incitent à la pause, voire à la baignade en fonction de la saison. Un détail qui, n’étant pas l’apanage de tous les itinéraires de cette sélection, peut avoir de l’importance.

J’ai beaucoup apprécié l’accessibilité de cet itinéraire jamais bien loin de la mer et son alternance entre plages bordées de résineux et passages en rocher, parfois équipés mais jamais bien difficile. C’est aussi une bonne occasion de profiter de l’agréable petit port de Miramar – avant ou après la randonnée – avec ses petits cafés où siroter un verre bien frais et ses petites boutiques à l’intérieur desquelles flâner en quête d’un souvenir à rapporter. Une ambiance bien différente des deux précédents itinéraires, moins abrupte mais toute aussi engageante. Une vision plus douce de ce qu’un sentier littoral peut avoir à offrir aux marcheurs/ses le parcourant.

Bon à savoir
Aucun souci, sur le plan technique, pour profiter de ce sentier littoral avec des enfants, à condition évidemment qu’ils sachent marcher ! Un peu d’endurance sera cependant requise pour engranger l’aller-retour.
Il est possible d’attraper l’itinéraire plus vite en se stationnant au parking de la plage de Pellegrin (payant). Il est également possible d’accéder directement à celle de l’Estagnol en se stationnant sur le parking (payant) de celle-ci.
Pensez à prendre suffisamment d’eau pour la randonnée. Un espace pique-nique avec des tables en bois et des bancs disséminés sous les pins se trouve au niveau de la plage de Pellegrin. Chouette spot pour une pause.
Plus d’informations sur la destination sur le site de Méditerranée Porte des Maures Tourisme.
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4 – CALANQUES : LA BOUCLE SUGITON-MORGIOU
Départ/Arrivée : Parking de la Faculté de Luminy, Marseille (13)
Difficulté : difficile | Distance : 7 km | Dénivelé : 280m | Durée : 2h35
Les Calanques, entre Cassis et Marseille, constituent à mes yeux une forme d’apothéose. Nulle part ailleurs sur la côte méditerranéenne voit-on de sentier littoral qui atteigne pareils sommets, tant en terme d’envergure que d’esthétisme. Et d’engagement aussi.
Les Calanques se méritent la plupart du temps, recelant pas mal d’itinéraires retors exigeant de ne pas avoir froid aux yeux – voir, par exemple, sur le blog l’article sur les Corniches du CAF. Cependant, respectueux des critères de cette sélection, j’ai volontairement écarté ces parcours de haute voltige pour privilégier l’accessibilité.

Au départ de Luminy, les calanques de Sugiton et de Morgiou comptent parmi les grandes classiques. Tout comme Sormiou et son Bec. Après avoir rejoint le col de Sugiton par la grande allée façon Champs-Élysées montant depuis le site de la Faculté, il faut basculer par la large piste accrochée aux falaises en direction de la Calanque de Sugiton.
Encadrée par la muraille de la Falaise des Toits et, plus loin, par le doigt levé de la Grande Candelle, Sugiton s’encaisse dans une cuvette boisée, sous l’oeil, au large, du Torpilleur, cet étrange rocher qui semble tout droit sorti d’une partie de Touché-Coulé.

Sugiton s’affiche plus secrète et intime qu’En Vau, que gangrène parfois trop le tourisme de masse. Plus rocheuse également. On la quitte en traversant son cap au moyen d’une étonnante échelle permettant d’en franchir la haute marche. Jusqu’à surgir finalement sur Morgiou, déjà bien plus large, habitée et tournée vers la mer.
Un prélude à Sormiou, que les plus courageux/ses pourront être tenté de rejoindre pour réaliser une trilogie. À mes yeux, toutefois, le plus beau de ce sentier littoral est contenu là, entre Sugiton et Morgiou. Pas grand-chose à jeter dans cette boucle gratifiante où s’admire, sans trop de difficulté, le meilleur des Calanques. Un subtil équilibre d’eau, d’air, de rocher et de passages aventureux.

Bon à savoir
On a fait ce sentier littoral avec Ambre qui, à l’époque, avait 8 ans. Rodée depuis petite à la randonnée et à la montagne, elle n’a eu aucun mal à venir à bout de cette boucle. Le franchissement de l’échelle et de la cheminée se sont également passés crème mais est cependant susceptible de présenter des difficultés pour des personnes – y compris adultes – pas du tout familières en matière de désescalade de cheminée.
Non pas que ce soit vraiment très compliqué mais ces petits passages nécessitent un pied sûr et un engagement particulier. Idem sur le retour, au-dessus de Morgiou, où traine un petit ressaut où il faut mettre les mains. De base, soyez donc bien chaussés et ne tentez pas le diable si vous estimez votre expérience insuffisante.
Comme d’habitude, pensez également à partir avec suffisamment d’eau pour cette boucle. Gardez également à l’esprit que les Calanques sont un Parc National et que, en tant que tel, une série de règles est à respecter : ramassez vos déchets, ne cueillez pas de fleur, ne faites pas de feu… La base en fait quand on y réfléchit !
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5 – LE SENTIER LITTORAL DE L’ÎLE VERTE
Départ/Arrivée : Port Vieux, La Ciotat (13)
Difficulté : facile | Distance : 1,2 km | Dénivelé : 45m | Durée : 0h40
L’Île Verte, la seule île boisée des Bouches-du-Rhône, c’est un petit concentré de ce que les plus grandes îles du littoral méditerranéen ont à offrir – notamment celle de Porquerolles, dont j’ai déjà parlé dans Carnets de Rando : lire l’article Le Circuit du Langoustier.
Et qui dit « île » dit traversée. Depuis le Port Vieux de La Ciotat, on embarque à bord de la navette maritime direction la Calanque de Saint-Pierre et, en soi, c’est déjà un pas vers le dépaysement. L’effet « bateau » joue carrément en faveur de la main d’atouts dont dispose l’attachante petite île.

Le tour complet de l’Île Verte par son sentier littoral tient dans un mouchoir de poche. Pas d’exploit au programme une fois débarqué. L’ambition du voyage se borne à la promenade et au plaisir d’arpenter ces agréables sentiers dessinés sous l’ombre des pins qui coiffent l’îlot.
Les plages – Saint-Pierre et Seynerolles, façade nord-est de l’île – vous feront probablement vous sentir à l’étroit après les grands espaces de l’Estagnol. Mais leur charme ne tient pas tant qu’à la baignade intimiste qu’elles proposent mais aussi, et surtout, qu’au décor étrange de leurs roches de poudingue orangé qui les caractérisent.

Plus accidentée sur sa façade sud-ouest, l’Île Verte offre alors des perspectives saisissantes sur ses courtes falaises boursouflées qui ne sont pas sans rappeler leurs voisines, autrement plus impressionnantes, du Cap Canaille. La balade permet d’ailleurs de profiter d’ouvertures maritimes généreuses sur le Bec de l’Aigle.
Le Bec de l’Aigle c’est ce rocher impressionnant dressé au-dessus de l’Anse du Sec. On passera également devant les ruines du Fort de Saint-Pierre, érigé par le Maréchal de Trouville au 17ème siècle au-dessus de la Grande Calanque. Un tour petit par la taille mais étonnamment gratifiant par la sensation de confidentialité qu’il dispense.

Bon à savoir
De toute la sélection, le tour de l’Île Verte est probablement le sentier littoral plus recommandable pour les enfants, les familles et toutes les personnes qu’une trop longue randonnée découragerait. Du tout cuit !
La traversée vers l’Île Verte s’effectue depuis le Port Vieux de La Ciotat et est assuré par des navettes partant toutes les heures, de 10h à 17h entre avril et octobre (9h à 18h en pleine saison). La traversée prend environ 15mn et vous coûtera 14 euros (pour un adulte) ou 9 euros (pour un enfant de moins de 10 ans) – tarifs au 1er janvier 2025. Plus d’infos ici.
Il n’y a pas de poubelle sur l’île. Il vous est donc recommandé de ramener vos déchets sur le continent à l’issue de votre visite. Prévoir son pique-nique et amener de l’eau est vivement recommandé. Possibilité de repas au restaurant de l’Île Verte (ouvert 7/7 du 2 avril au 31 octobre)
L’Île Verte est un domaine départemental depuis 1963. C’est un milieu fragile dont la superficie réduite est sensible à la pression touristique. En l’absence d’un règlement type Parc National, merci d’y appliquer malgré tout les mêmes règles de bon sens qui s’imposent naturellement.
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À SUIVRE…
Ici s’arrête pour le moment cette sélection spéciale « sentier du Littoral ». Bien d’autres itinéraires attendent leur heure de gloire pour rejoindre cet article. Pour rester au courant de nouvelles mises à jour, pensez à vous inscrire à la newsletter de Carnets de Rando !
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