Arête de La Ratelle : Du Ski de Rando dans un Fauteuil à Crévoux

Course d’initiation pour les uns, abandon au plaisir facile pour les autres, l’arête de La Ratelle fait déjà partie de ces classiques des Hautes-Alpes qu’on se doit d’avoir fait au moins une fois. À son avantage, un bel et suffisant espace où faire rentrer la foule des grands jours venue tâter la poudre du vallon Pellat, une pente modeste pour un ski facile et tout en douceur et un dénivelé généreux pour dissiper la frustration d’un run trop court. Le tout dans le décor éblouissant des montagnes du Parpaillon, à l’abri derrière la sympathique et familiale petite station de Crévoux. En d’autres termes : une valeur sûre qui ne souffre d’aucune hésitation !

Difficulté : moyen | Distance : 6 km (aller) | Durée : 4h | Dénivelé : 910m

SITUATION & ACCÈS

La Ratelle est le nom donné à cette arête étirée au sud de Crévoux, entre le Pic Haut (2518m) et le sommet pointant au nord du col de Girabeau, coté 2617 sur l’IGN. Elle s’intègre au massif du Parpaillon et sert de frontière entre la vallée du Crévoux, au nord, et celle des Vachères, au sud. Si les skieurs (sur piste) empruntent les remontées mécaniques pour rejoindre le point coté 2552 depuis la station, les randonneurs empruntent plus généralement le vallon Pellat pour se hisser sud-est au niveau du point coté 2578 ou encore à son extrémité, au point coté 2617.

Crévoux voit le jour le 25 avril 1937, faisant d’elle une pionnière de l’économie touristique hivernale des Hautes-Alpes, voire de France. Malgré cet âge canonique, la petite station a su conserver, près de 90 ans plus tard, son aspect familial et une retenue admirable face aux sirènes de l’expansion. Prise pourtant en étau entre deux « poids lourds » du ski – Les Orres et Vars – Crévoux persiste et signe pour que l’esprit montagne perdure malgré tout.

Depuis l’arête de La Ratelle, on domine tout le Vallon Pellat, étendu à nos pieds et dans l’attente des belles courbes qu’on va pouvoir y tracer. Tout au loin l’amorce du Queyras et de ses sommets, parmi lesquels, au centre, la Pointe de la Saume (3043m) et le Pic de Rochebrune (3321m) à gauche.

Un poil plus en amont dans la vallée, le petit hameau traditionnel de La Chalp met le point final à l’habitat humain et, depuis son site nordique, officie comme point de départ pour les marcheurs/ses à raquettes et les skieurs/ses de randonnée. Pour y accéder, il faut d’abord suivre la N85 depuis Gap ou Briançon. On la quitte au niveau du rond-point desservant Embrun et Les Orres en prenant la la D40 jusqu’à Baratier.

À la sortie du bourg, emprunter la D340 qui le relie à Saint-Clément-les-Durance via Saint-André-d’Embrun. Passée plus loin D994d, on la quitte à droite par la D39 direction Crévoux. Peu avant la station, abandonner la direction Crévoux pour La Chalp, traverser le bourg et se stationner au dernier parking avant le domaine nordique.

DIFFICULTÉ & RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES

L’arête de La Ratelle coche toutes les cases d’une course très accessible. Le genre qu’on conseille pour s’initier ou débuter à ski de randonnée. Son ouverture rassure, tout comme sa pente modérée. La cotation ski y est d’ailleurs évaluée à 2.1 (sur une échelle de 5) et les possibilités de descente sont vastes. Pas le genre de spot où on se fait des frayeurs. Seul demeure un dénivelé flirtant avec les 1000m qui réclamera tout de même un minimum de physique.

Avant de s’y engager, il sera obligatoire de consulter le bulletin Neige & Avalanches de Météo France pour le massif du Parpaillon et vivement recommandé de porter sur soi un appareil DVA, ainsi que le matériel de sécurité associé (pelle et sonde).

Le début de la course côtoie le domaine nordique : merci de rester sur les voies réservées aux randonneurs. Si vous étiez amené(e)s à emprunter momentanément une piste, tenez votre droite et laissez la priorité aux skieurs nordiques.

Notez que, en hiver, deux zones de tranquillité pour le tétras-lyre ont été mises en place dans les pentes boisées qui partent sous les cabanes de la Ratelle. Éviter d’y faire des traces à la descente – ou à la montée – est donc requis.

ARÊTE DE LA RATELLE : L’EXPRESSO-TOPO EN PHOTOS

Trace GPX

Je dispose de la trace GPX pour cette course. N’hésitez pas à me la demander en m’écrivant à l’adresse contact@carnetsderando.net

Top départ depuis le site nordique de La Chalp : des piquets et une signalétique violette indiquent le chemin aux randonneurs/ses et piéton(ne)s car leur circulation est interdite sur les pistes réservées aux skieur/ses de fond. Au fond et en face c’est le verrou glaciaire qui dessert le vallon du Crachet, son lac et son col, point de passage pour le col de Vars.

Depuis le site nordique et en empruntant le chemin raquettes, se diriger vers la passerelle enjambant le torrent du Crévoux (point coté 1654) et la franchir. De l’autre côté, ne pas suivre le sentier balisé qui monte mais partir à gauche, rive gauche du torrent qu’on remonte, jusqu’à l’aire du Pont du Plan.

Courte jonction par la route du col du Parpaillon, transformée en piste de ski de fond l’hiver, vers le départ du sentier du kilomètre vertical. Derrière s’affiche le robuste et magnifique bastion du Pic de Crévoux (2649m) sur le versant duquel sinue, invisible, le sentier d’été menant à la cabane et au col de Jaffueil. Depuis ce dernier, possibilité de gravir le Pic de Chabrières (2742m) ou de faire la bascule sur la station de Vars.

Depuis le carrefour de Pont du Plan, emprunter quelques mètres à droite la piste de ski de fond (prudence et respect des skieur/ses nordiques) jusqu’à la flèche signalétique indiquant, à gauche, la direction de la cabane des Espagnols. C’est également le tracé du Kilomètre Vertical.

Suivre le tracé du KV qui se prolonge ensuite au-dessus de la cabane des Espagnols, à travers le mélezin. Aux abords des 2000m, il finit par déboucher dans de vastes prairies annonçant les espaces d’altitude où le résineux se fait plus rare et isolé.

Au débouché du mélezin, on fait notre entrée dans les belles et lumineuses clairières qui commencent à clairsemer la forêt. En arrière-plan, dépassant de la ligne des arbres, c’est la pyramide massive du Pic de Crévoux (2649m). Et puis, s’étirant sur la gauche, vient la crête de Chabrières grimpant vers le sommet du pic du même nom (mais invisible sur la photo).

Une fois dans les prairies d’altitude – et si la trace n’est pas faite – tirer en douceur à main droite pour aller chercher la crête de la Posterle. Globalement, on suit le tracé du chemin d’alpage indiqué en noir sur l’IGN et on le quitte une fois installé sur la crête.

Depuis la sortie dans les prairies et les espaces d’altitude, on arrondit en douceur vers la droite en suivant la trace qui va chercher la hauteur de la crête de la Posterle. En toile de fond, c’est cette fois la silhouette trapue de la Pointe de l’Eyssina (2837m) qui apparaît dans le paysage.
Ambiance ligne droite sur la crête de la Posterle. On comprend bien la position de la trace par rapport au vallon Pellat. Les espaces ouvrant à droite sont généralement utilisés davantage à la descente qu’à la montée.

Suivre la crête – avec ou sans virage, selon votre forme et/ou la trace déjà présente – en franchissant une succession de bosses jusqu’au point coté 2434, petit point haut clôturant la ligne.

Montée patiente et par palier en direction du point côté 2434 qu’on devine un peu, tout au bout de la trace visible sur la photo. Les corniches de l’arête de La Ratelle s’aperçoivent également, annonçant la fin de plus en plus proche de l’ascension.
Raphaèle dans l’effort, appliquée à suivre une trace qui ne s’embarrasse guère de la moindre courbe. Dressée au-dessus du vallon Pellat, derrière elle, les pentes et rochers marbrés de neige de la Crête des Charances, terminée par le sommet de la Montagne Pellat (2675m).

Après le point côté 2434, il est recommandé de quitter la « directe » de la crête qui se raidit sensiblement – à moins de vouloir se tirer dans les jambes volontairement – pour emprunter la cuvette qui s’ouvre à droite. Par une dernière succession de petites pentes, atteindre une sorte de boyau entre la crête et des espaces sommitaux en forme de terrasses. Le remonter jusqu’à l’une de celles-ci.

Attention aux corniches formées au niveau du rebord de l’arête de La Ratelle. Il est préférable de s’en tenir éloigné et de se contenter des espaces aplanis et ouverts en versant nord-est.

Juste après le monticule du point coté 2434, on fait le choix de la cuvette ouverte à droite de la crête pour se hisser, plus en douceur et en courbes, en direction du sommet de l’arête de La Ratelle. Le point haut bien visible au-dessus du personnage correspond au point coté 2568 sur l’IGN. Nous on va se diriger plutôt vers le haut à gauche.
Arrivée sur l’arête de La Ratelle ! On distingue parfaitement le couloir formé par le « boyau » évoqué précédemment et l’espace en terrasse à l’écart de la corniche. Un endroit parfait pour se poser, dépeauter et se préparer pour la descente. Bien visible dans le décor, au centre : le sommet du Grand Parpaillon.

DEPUIS L’ARÊTE DE LA RATELLE : TOUR D’HORIZON

De l’autre côté de l’arête de La Ratelle s’ouvre, sud-ouest, le vallon des Vachères, scindé en deux par la Pointe de Prémian (2559m) et qui flanque les Orres au sud, invisibles derrière le Pic de Boussolenc (2832m). Plus au fond, on repère la bosse de l’Aupillon (2916m) – voir l’article : L’Aupillon, Farandole de Crêtes sur le Toit des Orres.

Vers l’est, la trouée du Lac de Serre-Ponçon permet à la vue de porter loin jusqu’aux Baronnies et à la Provence et au Mont-Ventoux (1910m) – voir l’article : Mont-Ventoux, le Défi de la Directe Sud-Ouest. Du Dévoluy on ne voit que le Pic de Bure (2709m) et le Grand Ferrand (2758m) – voir l’article : Dévoluy, 5 Sommets Essentiels qui vont vous rendre Fous de ce Massif.

Au nord, derrière la masse bien visible du Mont Tailland (2938m), une fraction des Écrins se laissent voir. Parmi les géants les plus immédiatement identifiables on citera Les Rouies (3589m), la Barre des Écrins (4102m) et un tout petit bout de l’Olan (3564m).

En glissant vers l’est, la pyramide bien formée du Pic de Rochebrune (3078m) est immanquable. Les sommets du Queyras, quant à eux, demeurent mal formés pour s’identifier facilement, quand bien même le bloc de la Font Sancte (3385m) sont repérables. Enfin, dans le prolongement de l’arête de La Ratelle, impossible de rater le Grand Parpaillon (2990m), déjà présenté ici sur le blog – voir l’article : Le Petit et le Grand Parpaillon en Boucle.

Le Grand Parpaillon (2990m) en livrée d’hiver. Pour celles/ceux qui ont lu le topo que je lui ai consacré sur le blog, j’attire leur attention sur cette photo qui montre bien l’itinéraire de descente le long de l’arête nord-ouest avant de se heurter au ressaut de la Montagne de Razis. Notez également la présence du groupe de skieurs à droite, sur le point haut correspondant à l’extrémité du Vallon Pellat et coté 2617 sur l’IGN. En poursuivant derrière par la crête sud, on rejoindrait le col de Girabeau.

ARÊTE DE LA RATELLE : LA DESCENTE

Le champ des possibles en matière de descente sur cet itinéraire est assez immense et s’adaptera à vos envies et à votre niveau. Les plus frileux/ses pourront facilement suivre les lignes les moins pentues pour aller récupérer, en contrebas, les grands et accueillants espaces du grand Vallon Pellat. Les plus techniques débusqueront eux les croupes et cassures un peu plus raides pour se faire plaisir le temps de quelques courbes bien senties. Tout le monde convergera ensuite vers la ligne du mélezin signant la fin de la meilleure partie de cette descente.

Attention au niveau des crêtes, souvent soufflées, à la présence de quelques requins à la surface de la neige !

La descente en mode tranquille pour les uns…
… et en mode plus au taquet pour les autres ! À chacun(e) son rythme !

La section en forêt peut, ensuite et selon les conditions, être beaucoup plus pénible. Après la bonne poudre du vallon Pellat, on a connu la neige durcie et pas transformée pour récupérer la cabane des Espagnols. Depuis celle-ci et, en restant prudent et en gérant notre vitesse, on a donc opté pour un retour par la piste de ski de fond (autrement dit la route du col du Parpaillon en version été) pour éviter un accident en forêt qui aurait pu résulter de l’état du manteau neigeux à ces altitudes. Une fois de retour au niveau de Pont du Plan, il faut emprunter à nouveau les pistes dédiées « raquettes/randonneurs ».

APRÈS LE SKI

Après le ski on s’arrête à La Petite Fringale pour boire un verre ou manger un bout. L’endroit parfait pour mettre le point final à cette journée de ski de randonnée !

LIENS UTILES

Site officiel de l’Office de Tourisme de Crévoux

Remarque : les informations données dans cet article consacré à l’Arête de La Ratelle engagent uniquement la responsabilité de l’utilisateur/rice sur le terrain qui saura les adapter à son niveau et à son expérience. Carnets de Rando ne saurait être tenu responsable de tout accident survenant suite à un mauvais usage de cet article ou à une mauvaise appréciation du niveau du/de la pratiquant(e) par rapport à celui requis.
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