Le Petit et Le Grand Parpaillon en Boucle

Un beau sommet, qui « a de la gueule », posé entre la vallée de l’Ubaye et celle de la Durance. Le Grand Parpaillon veille sur cette route pas mal rock’n’roll qui les relie toutes les deux en empruntant non pas un col mais un tunnel. Il lui manque dix mètres pour atteindre les 3000 et son ascension a tout d’une belle course sauvage dans un cadre grandiose. Pas forcément à la portée de tous, le Grand Parpaillon demeure toutefois un objectif abordable pour qui commence à acquérir une petite expérience des longues chevauchées en crête rocheuse et hors sentier. Démonstration en quelques mots et beaucoup d’images.

Difficulté : difficile | Distance : 14,8 km | Durée : 7h30 | Dénivelé : 1460m

SITUATION & ACCÈS

Le Grand Parpaillon, du haut de ses 2990m, appartient au micro-massif qui porte son nom et qui sert de frontière entre l’Embrunais et l’Ubaye. Étrangement il n’en constitue pas le point culminant. Le rôle est tenu par le Grand Bérard, un peu plus au sud, qui dépasse la symbolique barrière des 3000m avec ses 3046m. Le Grand Parpaillon est surtout connu grâce au fameux tunnel éponyme, ouvert entre lui et le Petit Parpaillon, qui permet aux véhicules de passer des Hautes-Alpes aux Alpes-de-Haute-Provence et vice-versa.

Sa forme pyramidale singulière, bien détachée de la Montagne de Razis qu’il prolonge au sud-est, s’aperçoit et se reconnaît facilement depuis les secteurs du massif situés plus au sud et à l’ouest. C’est d’ailleurs depuis le sommet de l’Aupillon – voir l’article L’Aupillon : Farandole de Crêtes sur le Toit des Orres – qu’on l’avait repéré avec Raphaèle et qu’on avait inscrit son ascension au programme à venir de nos prochaines réjouissances.

Le Grand Parpaillon, vu depuis le col de Girabeau. On distingue parfaitement l’itinéraire de l’arête sud qu’il faudra suivre pour en rallier le sommet

À pied, l’accès se fait habituellement par l’ouest et le col de Girabeau. Il faut donc arriver depuis la N85 et la vallée de la Durance – depuis Briançon ou depuis Gap – et monter ensuite en direction des Orres par la D40, depuis le rond-point desservant Embrun. Dans l’épingle succédant aux Orres-chef lieu, au niveau des Ribes, il faut prendre à gauche après le pont et suivre ce qui devient très vite un chemin forestier.

À une intersection, ne pas redescendre mais suivre le lacet qui monte à droite. Continuer par la piste jusqu’au Pont du Clos. Le franchir et monter encore jusqu’au poteau signalétique rando. Possibilité de stationner un peu plus loin, sur la droite (peu de places) ou sinon, redescendre et stationner près du Pont du Clos.

DIFFICULTÉ & RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES

Cette boucle s’effectue, en bonne partie, hors sentier. Elle emploie des crêtes pas foncièrement techniques mais cependant pas toujours simples. L’aspect vertige que la vue sur l’itinéraire depuis le col de Girabeau peut laisser craindre est la plupart du temps occulté. Le terrain, cependant, peut se révéler parfois fuyant et pentu ; tout particulièrement un peu sous le sommet, dans la dernière partie de l’ascension.

La descente est, ne mâchons pas nos mots, une purge ! Savoir trouver le passage le moins pénible dans des pierriers interminables et raides sera indispensable. De ce fait, cette ascension s’adresse aux personnes aguerries aux itinéraires un peu complexes, hors-sentier, et de longue haleine. Par ailleurs, le rocher est assez médiocre. Tester ses appuis – mains et pieds – est vivement recommandé pendant la progression vers le sommet.

GRAND PARPAILLON : L’EXPRESSO-TOPO EN PHOTOS

Trace GPX

Je dispose de la trace GPX pour cette ascension. N’hésitez pas à me la demander en m’écrivant à l’adresse contact@carnetsderando.net

Ici au niveau du point de stationnement, sur la piste montant depuis Les Ribes. On distingue, à une cinquantaine de mètres, la flèche signalétique jaune du Serre de l’Orivette annonçant le départ du sentier et vers laquelle il faut se diriger. Comme nous vous croiserez peut-être les brebis empruntant, elles aussi, la route les ramenant vers les différentes bergeries situées en amont du vallon.

Au niveau de la flèche signalétique, suivre la direction Col de Girabeau et AR Col du Petit/Grand Parpaillon.

Sur le sentier, entre le départ et la cabane de Girabeau. Une trace propre et en lacets émerge peu à peu d’entre les mélèzes. En arrière-plan c’est le Pic de Boussolenc (2832m), point haut de la station des Orres, qu’on aperçoit. Et, plus loin encore, c’est l’ouverture du Petit Vallon, desserte de l’Aupillon (dont on aperçoit la bosse) et de la Tête de l’Aupet (dont on ne voit que la crête rocheuse ouest).

Après avoir rejoint le poteau signalétique Cabane de Girabeau, poursuivre direction col de Girabeau. Il est possible que les troupeaux aient poncé la trace et le versant. Dans ce cas, rester dans l’axe du versant en montant au-dessus de la cabane. La trace redevient davantage visible plus haut.

Au-dessus de la cabane de Girabeau. On a perdu la trace après la cabane en ce qui nous concerne. On a donc été chercher le haut de la croupe qui, à main gauche quand on regarde vers le haut du versant, sert de démarcation avec le thalweg situé juste derrière. On a récupéré le sentier un peu plus haut comme ça, au niveau d’un lacet. Ça fonctionne aussi si, des fois, vous aussi vous perdez la trace après la cabane.

Une fois au col, quitter le sentier et tirer plein sud par le rebord de la crête, en direction du petit sommet qu’on aperçoit entre le col de Girabeau et le Petit Parpaillon.

Passage du col de Girabeau. C’est le début de la partie hors-sentier de la boucle. On va viser le petit point haut triangulaire situé derrière nous, plein sud, avant de se diriger vers le sommet du Petit Parpaillon, visible en arrière-plan.

Attention ! Si, au début, le sommet en pointe sert de repère, il n’est pas utile d’en atteindre le sommet. Ce n’est d’ailleurs pas super pratique. Le mieux est de rester sur son flanc gauche pour le contourner avant de gravir les pentes, à main droite, permettant de prendre ensuite pied sur son arête sud-ouest, au niveau du point coté 2632 sur l’IGN.

On reprend pied sur l’arête depuis le pied des pentes herbeuses situées à droite de notre petit sommet qu’on a habilement contourné. En arrière-plan on voit le col de Girabeau par lequel on est arrivé.
Toujours sur l’arête bien praticable dirigeant maintenant vers le pied du Petit Parpaillon : la vue de premier ordre sur notre objectif, le Grand Parpaillon, ainsi que sur la route et le tunnel.

Suivre le tracé naturel de l’arête en direction de la base du Petit Parpaillon.

On s’éloigne toujours un peu plus du col de Girabeau et du petit sommet triangulaire qui nous a servi de repère. On distingue également parfaitement la belle partie en rocher sur laquelle on évoluait précédemment. À l’issue, tandis qu’on progresse vers le Petit Parpaillon, l’arête s’élargit et une sente se dessine même parfois pour nous guider en direction de celui-ci.

La trace se dirige tout droit en direction du point côté 2795 de l’IGN afin de prendre pied sur l’arête ouest du Petit Parpaillon.

Depuis le point côté 2795 – en arrière de Raphaèle – très joli passage en crête en direction du sommet du Petit Parpaillon.

Suivre la crête et s’affranchir à l’issue des derniers mètres d’ascension en direction du sommet du Petit Parpaillon (2881m).

Sommet du Petit Parpaillon à 2881m et déjà un très joli point de vue. Ce qui nous intéresse ici c’est la ligne évidente qui lui fait suite d’abord en direction du col – légèrement en-dessous – puis du sommet du Grand Parpaillon par une succession d’arêtes.

Basculer par l’arête nord-est du Petit Parpaillon en direction du col situé plus bas, à 2783m sur l’IGN. Le traverser et poursuivre par l’arête sud-ouest du Grand Parpaillon.

Sur la ligne de crête parfaitement praticable et sans le moindre piège qui surmonte le tunnel et le col de Parpaillon. Du tout cuit tant qu’on n’a pas rejoint le pied de la rampe plus raide qui lui succède en direction du sommet du Grand Parpaillon.
Bientôt le terme de la partie confortable de l’arête. En approchant du ressaut plus raide, on réalise que l’arête n’est pas aussi effilée qu’on aurait pu le craindre et que des gradins, en versant est, vont probablement faciliter la progression.
C’est parti pour le ressaut plus raide ! L’usage confirme, malgré un degré de pente plus prononcé, la présence de gradins et de marches qui rendent l’ascension moins engagée tout en permettant de garder de la distance avec le « gaz » du versant ouest.
Après le ressaut, arrivée sur la traversée intermédiaire qui opère la jonction avec le dernier bloc d’ascension. On se tiendra prudemment à l’écart des ravins de la face ouest. Le versant est, moins raide, permet de progresser en sécurité à quelques mètres du fil de l’arête.
Depuis la fin du ressaut – en arrière-plan – Raphaèle en progression prudente sur le versant est pendant la traversée en direction du dernier bloc de l’ascension.
Fin de la traversée depuis le haut du ressaut. On est ici au pied de la dernière partie de l’ascension. On profite alors de vues exceptionnelles sur le vallon de Parpaillon, clôturé par le col de la Pare. Impossible de manquer également la silhouette élancée du Grand Bérard (3046m), le point culminant du massif du Parpaillon, ainsi que celle, plus indolente, de la Grande Épervière (2879m) à droite du ressaut.
Ascension de la dernière partie après avoir laissé la fin de la traversée plus bas. Si la pente a forci, le terrain reste pour sa part encore très bien praticable. Quelques cairns s’aperçoivent ici et là pour esquisser un itinéraire possible. L’usage des mains se fera un peu plus habituel d’une personne à l’autre. Valider correctement ses appuis s’intensifie également.

Aux abords des 2920/2930m suivre le fil de l’arête n’est plus possible. Il faut donc d’abord s’écarter sur le versant sud-est du Grand Parpaillon pour continuer ensuite à progresser vers le sommet. C’est le passage le plus délicat car la traversée en latéral sur ces pentes de lauzes fuyantes surmontées d’appuis fragiles pour les mains devra être réalisée avec prudence et discernement.

Raphaèle aux prises avec la remontée pénible du versant sud-est. On a traversé depuis l’arête sous les saillies rocheuses qu’on voit quelques mètres en-dessous, sur la photo. Avant de décider de se hisser franchement en direction du sommet. Terrain médiocre et passage assurément le plus pénible de l’ascension.
Un peu plus haut la pente se couche et il devient donc beaucoup plus facile de remonter ces pentes d’éboulis et de lauzes qui dégringolent sous le sommet du Grand Parpaillon. On profitera donc plus tard de l’ouverture, en arrière-plan, sur la partie inférieure de la vallée du Parpaillon qui s’incline vers l’Ubaye. Au fond et au milieu, c’est la Tête de Siguret (3032m) dressée pile au-dessus de Jausiers.
Et voilà le sommet du Grand Parpaillon ! 2990m ! Une bien jolie pyramide offrant un somptueux panorama tant sur l’Ubaye et le Mercantour – on reconnaît d’ailleurs le bloc du Brec et de l’Aiguille de Chambeyron un peu derrière le sommet – que sur le Queyras et les Écrins. On distingue également bien, à droite sur l’image, les pentes qu’il a fallu remonter vaillamment pour accéder au sommet.

Depuis le sommet basculer par l’arête nord-ouest en suivant d’abord le dessin de celle-ci.

Début de la – longue – descente depuis le sommet du Grand Parpaillon en empruntant la rocheuse arête nord-ouest. Cette dernière est sensiblement moins raide et permet de démarrer sur ses deux pieds et les mains dans les poches.
Un peu plus bas de brèves et faciles barres rocheuses imposent de sortir les mains des poches pour s’adonner aux joies de la désescalade.

En approchant des 2850m, on se heurte au ressaut rocheux infranchissable annonçant ce que l’IGN nomme Montagne de Razis. Plutôt que de chercher un passage en versant est et au pied des barres – j’ai trouvé le terrain trop merdique – j’ai choisi de tirer dans les pentes d’éboulis pour perdre de l’altitude et aller chercher l’herbe, beaucoup plus bas. Une section sans le moindre cairn où l’appréciation de la meilleure trajectoire prévaut.

Vers 2700m, passage au mieux et par la droite de l’affleurement rocheux visible près du « Château » sur l’IGN et par lequel passe notre trace.
Elle est là la purge ! Dans cette austère pente d’éboulis qui descend depuis la crête et par laquelle il va falloir passer pour rejoindre les versants herbeux plus accueillants de la suite de l’itinéraire. On distingue Raphaèle vers le centre de la photo, perdue dans les cailloux. On repère également la barre rocheuse un peu plus noire qui correspond à la photo précédente.

Après avoir pris pied sur le replat herbeux qui succède aux pierriers, poursuivre la descente globalement nord, nord-est, en tenant à main gauche la hauteur surmontant le vallon emprunté.

La suite de la descente, dans l’herbe retrouvée. Toujours pas de chemin en vue : il faut continuer à l’instinct pour perdre encore de l’altitude et passer sous l’arrondi de roche qu’on identifie à gauche de la photo. À noter qu’on retrouve également de l’eau, jaillie de sous le sol dans ce secteur. C’est le moment de remplir les gourdes si elles sont vides.

En descendant, se diriger à travers les pentes herbeuses et en suivant le petit cours d’eau en direction du replat interrompant le large rebord tenu à main gauche, point coté 2355 sur l’IGN. Le traverser pour passer derrière, côté vallon des Posterles.

Sur le replat, au niveau du point coté 2355. On va alors aller chercher l’extrémité de l’arrondi mentionné précédemment – sur la photo il correspond à la zone à gauche et dans l’ombre – pour aller dénicher une trace à flanc enroulant derrière par le vallon des Posterles.
Après avoir enroulé derrière le replat, on déniche ce qui ressemble fortement à une sente assez bien dessinée. Tracée à peu près en balcon, elle va ainsi franchir la cuvette du vallon des Posterles pour aller raccorder, de l’autre côté, la cabane de Jaffueil.
Aperçu dans l’autre sens, après avoir traversé le torrent des Posterles : on voit le chemin parcouru en empruntant la sente balcon arrivant de tout à gauche de la photo, après qu’on l’ait trouvé en passant au pied de la barre rocheuse. Et, encore en arrière-plan, c’est le sommet de l’Aupillon depuis lequel a démarré cette longue descente.

Au débouché du vallon des Posterles, continuer dans l’axe de la courbe de niveau, en remontant légèrement et en direction de la cabane de Jaffueil.

Magnifiques lumières de la fin d’après-midi dans les prairies constellées de pulsatilles. Là-bas, au loin et dans l’axe du sentier, on aperçoit le toit de la cabane de Jaffueil, vers laquelle on se dirige au fil d’une trace évasive. En toile de fond, le sommet de la Montagne Pellat (2675m).

On finit par rejoindre le large chemin montant vers la cabane. Inutile de faire les derniers mètres jusqu’à celle-ci : il faut partir en descendant à droite et en suivant ce grand chemin jusqu’à croiser la route du Parpaillon : la suivre en montant à gauche. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi couper par les prairies sans descendre jusqu’à la route afin de rejoindre celle-ci sans trop avoir à perdre d’altitude. C’est ce qu’on a fait et ce que propose la trace GPX. Le terrain est ouvert mais accidenté. Je ne suis pas certain d’avoir tant gagner que ça de temps…

La cabane des Écuelles devant laquelle il va falloir passer en remontant la route du col du Parpaillon. Encore quelques mètres de dénivelé supplémentaires !

Après la cabane des Écuelles, au niveau d’une croix en bois – point coté 2445 – prendre à droite pour monter en direction du col de Girabeau. Descendre par l’itinéraire de montée pour rejoindre le véhicule en bas.

Remarque : les informations données dans cet article consacré au Grand Parpaillon engagent uniquement la responsabilité de l’utilisateur/rice sur le terrain qui saura les adapter à son niveau et à son expérience. Carnets de Rando ne saurait être tenu responsable de tout accident survenant suite à un mauvais usage de cet article ou à une mauvaise appréciation du niveau du/de la pratiquant(e) par rapport à celui requis.
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