Format des chaussures de randonnée : un petit guide pour mieux comprendre

Tige haute, tige basse, mid… La sainte Trinité des formats de chaussures de randonnée pose toujours aujourd’hui un canevas de base à partir duquel matériaux, éléments de technologie et variables d’ajustement de rigidité, de stabilité ou encore d’adhérence ont développé un cosmos de modèles qui fait pas mal tourner la tête. Dans cette galaxie de références, la chaussure parfaite attend-elle quelque part le/la randonneur/se ? C’est ce que les marques aiment susurrer grâce à des champs lexicaux de communiqués de presse savamment étudiés. Mais une bonne chaussure est davantage qu’un argumentaire commercial : c’est un modèle adapté au niveau de pratique et au programme de son/sa propriétaire. Et, pour ne pas se tromper de candidate, un peu de compréhension de ces différents formats s’impose. Petit article en forme de mode d’emploi pour vous aider à trouver votre chaussure parfaite.

Avant-Propos

J’ai déjà écrit il y a un petit moment sur la thématique « chaussures de randonnée ». J’avais alors abordé le sujet assez pointu du chaussant et des règles importantes associées à celui-ci qu’il est recommandé de connaître pour aborder sereinement l’achat d’une paire. Un article assez dense dont je vous recommande la lecture en amont ou en complément de celui-ci – voir Trouver Chaussure à son Pied : les Clés du Succès – notamment en ce qui concerne les notions de rigidité.

Cette fois j’essaie de rentrer un peu plus dans le détail des formats et des programmes. Ce n’est pas le tout de trouver chaussure à son pied, il faut également la trouver à son usage et à son niveau. Cet article souhaite apporter un éclairage à la question souvent posée qui est « la chaussure parfaite et à tout faire existe-t-elle ? ». Vous verrez, en parcourant le portrait des différents formats de chaussures de randonnée, que selon votre profil, la réponse peut être oui alors que, pour d’autres, la perfection nécessitera peut-être l’achat d’une seconde paire. 

Vous constaterez ainsi par vous-même que, pour le même type de terrain, plusieurs formats de chaussure de randonnée peuvent être recommandés en fonction du profil et du niveau du/de la marcheur/se. Les informations que je donne dans cet article sont basées sur ma propre expérience et ma connaissance du matériel héritée de plusieurs années passées au rayon chaussures rando et montagne de magasins de sports. Pour chaque format j’ai essayé d’identifier une catégorie d’usage et un profil d’utilisateur/trice. Je donne également quelques exemples non exhaustifs d’itinéraires qu’il est possible d’associer à ce format.

Si ce sujet ne répond pas intégralement aux attentes que vous lui portiez et que des questions subsistent après sa lecture, je vous invite à me les poser et à continuer d’échanger sur le sujet des chaussures de randonnée en m’écrivant à l’adresse contact@carnetsderando.net

La tige haute cuir : la grande classique toujours moderne

C’est la machine de guerre du trek et de la randonnée, l’objet historique, héritage d’un savoir-faire ancien qui fut longtemps considéré comme seul capable de chausser les prétendant(e)s à l’aventure de la marche à pied. Notamment en montagne. La tige haute cuir a évolué avec le temps, embarquant avec elle pas mal de la technologie insufflée aux chaussures de randonnée modernes. Aujourd’hui elle reste toujours iconique et référentielle mais a toutefois dû lâcher le monopole de son influence au profit de modèles de constitution moins extrême, plus allégés tout en restant techniques.

L’âge d’or de la haute en cuir est révolue et son usage désormais réservé à une pratique de niche et à des cas bien particuliers. C’est un accessoire au poids conséquent et qui ne peut être simplement ignoré. C’est aussi un certain gage de sécurité, un format rassurant et robuste qui séduit parfois encore les marcheurs/ses peu sûr(e)s d’eux/elles où, à l’inverse, celles/ceux qui, par le niveau d’engagement de leur projet, sont à la recherche de compagnes de confiance absolue.

ConfortMoyen à bon
ImperméabilitéExcellente
StabilitéExcellente
RigiditéImportante
AdhérenceTrès bonne à excellente
PolyvalenceFaible
DurabilitéÉlevée
PoidsImportant
PrixÉlevé
Terrains techniques et escarpés, itinéraires engagés : la zone de confort de la tige haute en cuir

Usage recommandé

L’univers de la tige haute en cuir c’est celui de l’alpin technique. On ne part pas sur ce choix pour des randonnées faciles à la campagne ou en forêt. Même pas sur des sentiers de moyenne montagne où elle sera trop chaude et trop lourde. Autre usage de niche à évoquer pour elle : le cas particulier d’un besoin optionnel de cramponner. Seuls ces modèles autorisent généralement le port de crampons.

Profil d’utilisateurs/trices

Globalement, la tige haute cuir est un modèle « de niche » dont je prescris l’usage à des trekkeurs/ses qui savent déjà ce que marcher signifie mais dont le niveau d’équilibre, d’habileté et de dynamique leur permettant de se sentir à l’aise sur de longues sections de terrains techniques leur semble insuffisant. La tige haute cuir se fait alors un excellent palliatif à ces lacunes. Un vrai shoot de stabilité distillé, évidemment, au détriment de la légèreté et de la fraîcheur.

Toujours garder à l’esprit que cette conception façon blindé en acier trempé à un prix et un poids : j’ai ainsi vu des marcheurs/ses de niveau débutant en porter en espérant la meilleure protection possible pour leurs chevilles parce qu’ils ne faisaient pas confiance à leurs pieds. C’est la double peine : un pas mal assuré, handicapé d’autant plus par le poids de ces mastodontes. Ne le faites pas.

Il y a aussi ceux/celles qui visent le 100% imperméable. Ou qui souhaitent investir dans un modèle robuste qu’ils/elles n’auront pas à changer tous les deux ans pour leurs chaussures de randonnée. Je me souviens, ainsi, avoir vendu des tiges hautes cuir à des chasseurs qui voulaient une pompe costaude et quasi indestructible pour « bartasser » dans les sous-bois.

Exemples de recommandation : GR20, GR54, Tour du Manaslu, John Muir Trail…

Quelques modèles de référence : Lowa Tibet GTX, Garmont Nebraska II GTX, Meindl Himalaya GTX, Millet Bouthan GTX, La Sportive Nepal Trek…

La tige haute hybride : les chaussons de trek

Le programme d’une tige haute cuir mais en mode chausson. Un format pour marcher longtemps et ménager ses petits pieds délicats. Le bon choix pour des treks longue durée moyennement à pas franchement techniques. La tige haute hybride met l’accent sur le confort en essayant de conserver un niveau de technique élevé et une tenue de pied exemplaire. Elle se démarque de la haute « tout cuir » de par l’usage de néo-matières qui la rendent naturellement un peu plus « light » que celle-ci.

L’objet commence de ce fait à intégrer, sur la pointe des pieds, le club fermé de ces chaussures de randonnée qui savent se faire oublier pendant la marche. Ce qu’on perd – à peine – en accroche et en stabilité par rapport à la précédente, on le gagne donc sur la balance. La hauteur de tige assure de son côté le maintien de la cheville, sensation d’enveloppement qui permet d’écarter plus facilement le spectre de l’entorse. Une valeur sûre pour celles/ceux qui aiment se sentir tenus.

ConfortTrès bon à excellent
ImperméabilitéBonne à Très bonne
StabilitéTrès bonne
RigiditéMoyenne
AdhérenceTrès bonne à excellente
PolyvalenceMoyenne
DurabilitéMoyenne
PoidsMoyen à assez important
PrixAssez élevé
La tige haute hybride reste un bel exemple de polyvalence et de sécurité pour celles/ceux qui aiment sentir leur pied solidement enveloppé

Terrain de prédilection

Le terrain d’expression de la tige haute dite souple c’est la montagne et la moyenne montagne dans l’essentiel. C’est là qu’on extraira tout le potentiel de la full list de caractéristiques techniques qu’elle embarque, ainsi que de son format haut qui est là pour, rappelons-le, déjouer les pièges du terrain qui mettront la cheville en difficulté.

Profil d’utilisateurs/trices

La tige haute souple ratisse très large pour trouver son public. Elle retiendra d’abord l’attention des marcheurs/ses de niveau débutant à intermédiaire à la recherche d’une chaussure de randonnée pas trop lourde mais aux états de service suffisamment rassurants pour pouvoir évoluer dans leur pratique et s’engager sur des itinéraires de montagne ambitieux. Elle pourra tout autant satisfaire des trekkeurs/ses avec de la bouteille qui ont toutefois ralentit le rythme et qui souhaitent passer sur des chaussures désormais moins nerveuses pour des aventures plus raisonnables menées de manière plus mesurée. 

Exemples de recommandations : Tour du Viso, GR5, GR10, Laugavegur, Tour du Mont Blanc…

Quelques modèles de référence : Asolo Alta Via GTX, Scarpa ZG Trek GTX, Meindl Litepeak Pro GTX, Garmont Tower 2.0 GTX, Millet G Trek 5, Lowa Camino Evo GTX…

La mid technique : la sportive au look aguicheur

C’est la branche de l’évolution qui a poussé pour apporter une polyvalence attendue. Un authentique concentré de technologie et de matières modernes pour répondre à un niveau de pratique déjà régulier. On bascule sur un format un peu plus réduit qui réduit le poids sur la balance sans cependant rogner sur la technique, bien au contraire. Authentique hybride d’adhérence, de stabilité et d’efficacité, la mid technique s’impose comme l’un des meilleurs compromis actuels pour jouer dans la cour des grands.

Ce sont des chaussures de randonnée qui demandent à bouffer du trek avec voracité, de très bon tout-terrain qui n’ont pas à rougir dès que le terrain se fait accidenté. Côté esthétique les modèles ont souvent de la gueule, affichant leur nature par des choix de couleurs et de matériaux qui sont à la chaussure de randonnée ce que la voiture de rallye est aux sports mécaniques. Ce sont des produits racés qui en ont sous le capot. Avec eux, autant dire qu’on tape dans un très large spectre d’utilisateurs/trices.

ConfortBon à Très Bon
ImperméabilitéBonne
StabilitéTrès Bonne
RigiditéMoyenne à Élevée
AdhérenceBonne à Excellente
PolyvalenceBonne
DurabilitéMoyenne à Élevée
PoidsMoyen
PrixAssez Élevé
Avec une semelle intermédiaire qui donne de la stabilité et un pare-pierre à l’avant, la mid plus technique sait tirer son épingle du jeu dans des situations difficiles

Terrain de prédilection

Si le terrain de jeu de la mid technique compte les parcours accidentés et donc la montagne, moyenne ou plus engagée (sans non plus arriver à l’alpinisme), on peut très largement en réserver l’usage sur des parcours moins techniques et des circuits plus « roulants ». Un comportement qui variera en confort fonction de la rigidité du modèle.

Profil d’utilisateur/trice

Avec la mid technique, on commence à se caler dans des profils d’usagers plus débrouillés. Ce sont des chaussures de randonnée qui conviennent bien à tous ces randonneurs/ses qui commencent à trouver des appuis solides, à développer un pas très sûr et à progresser à un rythme plus tonique que la moyenne. Plus vraiment des débutants donc, de plus en plus intéressés par des aventures hors sentier et qui sont à la recherche d’une chaussure encore suffisamment évolutive pour les amener au niveau suivant. 

Exemples de recommandations : GR20, Calanques, Caroux, HRP, Continental Davide Trail

Quelques modèles de référence : Salewa MTN Trainer Mid GTX, Millet Super Trident GTX, Garmont Vetta GTX, Lowa Renegade GTX, La Sportiva Boulder X Mid GTX, Salomon Quest 4 GTX, Asolo Drifter GV…

La mid souple : la polyvalence incarnée

La mid souple c’est, à mes yeux et sans méchanceté, la « bonne à toute faire » chez les non-experts. C’est un format qui se plie à l’usage le plus large, avec un volume chaussant généreux, du confort à revendre mais, en contrepartie, des performances qui vont de correctes à pas franchement folichonnes. Elle décevra donc les profils exigeants par son programme inadapté à leurs besoins. Elle ravira, en revanche, celles/ceux aux ambitions plus modestes qui veulent avant tout se sentir bien dans leurs chaussures. La mid souple compte également parmi ces chaussures de randonnée qui existent en version femme.

Le cadre d’emploi de la mid souple peut outrepasser celui de la randonnée. Par nature, c’est la pompe outdoor par excellence, dotée d’un rapport qualité/prix difficile à battre. Une bonne élève, suffisamment studieuse pour ne pas subir le feu de grosses critiques mais pas assez talentueuse pour briller quand le niveau se durcit. On la choisit aussi pour son poids et sa ventilation, en gardant à l’esprit de ne pas attendre des miracles du côté de la durabilité : sur ce format, en effet, on commence à entrouvrir la porte du « produit de consommation ». La mid souple fait le taf attendu : ni trop, ni pas assez. Un format qui ne fait ni zèle, ni miracle.

ConfortBon à Excellent
ImperméabilitéMoyenne à Très bonne
StabilitéMoyenne à bonne
RigiditéFaible à Moyenne
AdhérenceBonne à Très Bonne
PolyvalenceÉlevée
DurabilitéMoyenne à Faible
PoidsMoyen
PrixMoyen
Facile à porter et à chausser, la mid plus souple se plaît surtout sur les sentiers bien dessinés et les randonnées de niveau facile à intermédiaire

Terrain de prédilection

En faisant presque tout bien sans briguer l’excellence, la mid souple trouve sa place dans une très large palette d’usages. Tant qu’il y a un sentier, il y a de la place pour elle. On peut donc la solliciter pour des aventures en moyenne montagne peu technique comme en milieu rural ou un sentier littoral. Sa souplesse la fera cependant davantage recommander pour des terrains peu techniques ou très faiblement escarpés. Elle ne sera jamais aussi douée que pour avaler du kilomètre avec vous, avec tout le confort et la légèreté attendue pour ce type de programme.

Profil d’utilisateur/trice

Avec un prix souvent relativement abordable et une allure extérieure qui les font encore vraiment ressembler à des chaussures de randonnée, les mid souples sont encore les favorites de beaucoup de randonneur/ses. Elles n’intéresseront pas beaucoup les expert(e)s qui les considéreront trop molles pour leur usage – à moins du besoin d’une seconde paire pour sorties dilettantes sur terrain cool. En revanche elles trouveront preneur du côté des marcheurs/ses débutant(e)s qui veulent investir au-delà du premier prix dans un format à même de répondre à plusieurs types d’utilisation. Elles intéresseront également des marcheurs/ses intermédiaires qui ne ressentent pas le besoin d’évoluer au-delà de leur niveau actuel et qui cherchent essentiellement de la polyvalence et un minimum de technique.

Exemples de recommandation : Chemin de Stevenson, GR34, GR46, GR65

Quelques modèles de référence : Salomon Onis Mid GTX, Merrell Speed Strike Mid, Meindl Respond Mid II GTX, Lowa Innox Pro GTX, Asolo Finder GV…

La chaussure d’approche : l’arme secrète ultime

Authentique arme de guerre pour pieds d’expert(e)s, la chaussure basse technique (ou chaussure d’approche) est aux antipodes de sa cousine souple. Elle revendique le même programme que la mid technique mais dans un format encore plus épuré et des ambitions encore plus hautes. Elle s’est débarrassée au passage de quelques grammes superflus et affiche un look racé, presque agressif. Avec sa semelle intermédiaire souvent épaisse, elle fait preuve d’une stabilité redoutable. Le tout sans se départir d’une accroche dynamique et offensive.

La basse technique n’aime pas les faibles régimes et réclame de l’engagement. Si elle se comporte bien sur les chemins, elle excelle tout particulièrement dès qu’on les quitte. À condition de maîtriser les rudiments de l’équilibre et de la posture, c’est la compagne idéale des aventures en terrain varié. Plus proche du chausson d’escalade que de la pompe de randonnée, elle épouse le pied comme un gant grâce à un système de laçage rallongé pour des sessions en rocher tout en confiance et en précision. Du bonheur en barre à réserver à des profils débrouillés.

ConfortBon à Excellent
ImperméabilitéBonne
StabilitéExcellente
RigiditéImportante
AdhérenceTrès bonne à excellente
PolyvalenceMoyenne
DurabilitéMoyenne à Bonne
PoidsFaible à Moyen
PrixMoyen à Assez Élevé
La chaussure d’approche est désormais la compagne de toutes mes aventures pédestres, y compris les plus engagées

Terrain de prédilection

À l’instar des autres formats techniques et, plus particulièrement, de la mid technique dont elle constitue un dérivé, l’étonnante rigidité de la chaussure basse technique la prédestine naturellement aux défis montagneux. Elle est tout autant agréable à porter à la journée qu’en trek pour celles/ceux qui correspondront à son programme et à son chaussant.

Le format gère en effet parfaitement le sentier mais révèle son véritable talent en-dehors et, plus spécifiquement, en rocher. Rappelons que la basse technique s’est développée conjointement au phénomène du fast-hiking dont elle constitue le bras armé.

Profil d’utilisateur/trice

On est, à mes yeux, encore un cran au-dessus de la mid dans l’usage avec une demande de l’utilisateur/trice pour encore plus de tonicité, plus d’accroche, plus d’engagement et de liberté de mouvement. Les porteurs/ses de basses techniques sont des chamois dont la dynamique les fait parfois flirter avec le trail. Le format séduira donc d’abord davantage les expert(e)s disposant d’un pied suffisamment sûr pour compenser l’absence de soutien de la cheville.

Hors terrain technique, la légèreté et la flexibilité du format permettront d’en envisager l’utilisation pour être rapide sur des terrains plus « collinéens » ou comme alternative aux « grosses » sur des treks de très longue durée et/ou à faible dénivelé pour des marcheurs/ses de niveau intermédiaire.

Exemples de recommandations : Tour du Queyras, GR738, GR400, Tour des Lacs d’Auvergne

Quelques modèles de référence : Garmont Dragontail LT, La Sportiva TX5 Low GTX, Salewa Wildfire, Scarpa Mescalito, Meindl Literock GTX, Asolo Eldo…

La basse souple : le choix discount

À ce stade c’est difficile de parler de chaussures de randonnée. Quand on débute dans l’activité, on peut facilement s’y laisser prendre pour de simples questions de budget. C’est souvent le prix d’appel qui donne envie de marcher sans se ruiner. À mes yeux c’est davantage la chaussure décontractée du quotidien qu’une véritable chaussure sportive. Avant on s’achetait des tennis pour courir comme pour aller aux courses. Aujourd’hui la tige basse peut faire fureur en mode casual.

Si les prix d’appel ne sont pas les modèles généralement les plus « sexys » on trouve pour quelques dizaines d’euros de plus des références qui gèrent les sentiers et qui font aussi habillé. Sont-ce cependant là des chaussures qu’on peut considérer comme techniques ? Il serait un peu abusé de répondre oui à cette question. C’est une technicité d’appoint qui trouve rapidement ses limites. C’est également souvent un produit peu robuste et à la durée de vie frustrante. Les économies réalisées à l’achat peuvent, assez souvent, disparaître dans la nécessité d’un rachat bien trop rapide. Une catégorie capable de brasser autant du bon que du très mauvais.

ConfortMoyen à bon
ImperméabilitéMédiocre à Bonne
StabilitéFaible
RigiditéFaible
AdhérenceMoyenne
PolyvalenceAssez importante
DurabilitéFaible
PoidsFaible
PrixPeu Élevé
Idéale pour découvrir l’activité sur des itinéraires courts et les chemins faciles, la tige basse souple trouvera cependant vite ses limites

Terrain de prédilection

L’usage de la basse souple exclue les impératifs de stabilité et de rigidité induites par la montagne. On évitera donc de la mettre en situation sur des itinéraires alpins du fait de sa tenue de pied trop approximative. C’est un format qu’on ne met pas dans le rouge et qui se satisfait donc de chemins bien tracés et peu accidentés.

En cas de non respect de ce contrat, il touchera ses propres limites. Ce qui signifie que votre pied compensera ces lacunes et se fatiguera plus rapidement. Je vous recommande donc son usage pour de la randonnée facile à la journée et vous déconseille d’opter pour ce type de chaussure pour vous engager dans un trek. À moins de le faire sans portage, sur des distances courtes et une durée qui n’excède pas quelques jours.

Profil d’utilisateur/trice

Les chaussures basses souples sont des chaussures de randonnée pour surtout découvrir l’activité sans se ruiner. C’est un choix dicté par le budget et/ou une fréquence d’utilisation faible. C’est, par leur nature, des modèles vers lesquels se tournent les néo-pratiquant(e)s habitant des régions peu ou pas montagneuses pour s’initier à la randonnée. Cohérent mais il faut ensuite rapidement évoluer vers autre chose, une mid souple par exemple, déjà un peu mieux finie. Elles peuvent également être choisies pour leur légèreté et leur fraîcheur sur des itinéraires type « Compostelle » où il y a pas mal de route. Auquel cas on évitera les « premiers prix » pour viser un minimum de tenue de pied et des matériaux le plus durable possible.

Recommandé pour : initiation, balade, route

Quelques modèles : Merrell Moab 3, Quechua MH500, Adidas Terrex AX4, Salomon X Ultra, Millet Hike Up, Meindl Caribe GTX, Asolo Agent…

Deux cas particuliers

La chaussure de trail

La démocratisation du trail depuis plusieurs années a inévitablement conduit à l’ouverture du marché des chaussures de randonnée aux pompes qui vont avec. Plutôt bien ou plutôt pas bien ? À mes yeux les résultats sont mitigés. Le format même du produit le destine à courir plutôt qu’à marcher. Vouloir le contraindre à autre chose est non seulement contre-nature mais peut, d’un modèle à l’autre, occasionner une gêne, voire des douleurs pour le pied. En particulier si on charge la chaussure avec le poids du sac à dos.

Sur la papier c’est un poids-plume. Ce qui peut être un atout sur de courtes distances et sans lourd chargement. Augmenter ces deux variables – ensemble ou isolément – conduit, d’une personne à l’autre, à des résultats plus critiques. Ce choix de chaussures ne peut être réservé que dans des cas de figure spécifiques, sous peine d’effets secondaires désagréables. Un mot également sur la durabilité, très courte en cas d’usage intense, notamment de l’élément semelle. La chaussure de trail doit rester une option réservé à celles/ceux qui voyagent léger et veulent être rapides.

ConfortTrès bon à Excellent
ImperméabilitéMoyenne à Bonne
StabilitéMoyenne à Bonne
RigiditéTrès Faible
AdhérenceTrès bonne à excellente
PolyvalenceImportante
DurabilitéPeu élevée
PoidsFaible
PrixAssez Élevé

La sandale

Si vous me suivez depuis longtemps, vous n’êtes pas sans ignorer que la sandale a longtemps eu mes faveurs pour se substituer à des chaussures de randonnée. Je lui ai d’ailleurs déjà consacré un dossier complet qu’il peut être utile de lire ou relire en complément de cette synthèse : la Sandale et la Chaussure. La sandale – mais pas n’importe laquelle – coche pas mal de bonnes cases : elle est légère, elle est étonnamment précise et accrocheuse, elle permet de garder le pied à l’air libre. La quantité de scénario dans lesquelles elle assure grave est étonnante. Le tout pour un budget joliment contenu.

Mais. Car il y a un mais. Mais la sandale n’est pas spécialement copine avec le port de charges lourdes et une prolongation de cet état dans le temps finit par conduire à une fatigue du pied. Les effets sur le long terme se manifesteront, pour certain(e)s, jusque dans le dos. Le cadre d’usage de la sandale doit donc être très exactement défini pour pouvoir tirer parti des très nombreuses qualités qu’a à offrir ce format étonnamment méconnu de chaussant.

ConfortMoyen à bon
ImperméabilitéFaible
StabilitéBonne
RigiditéFaible à Moyenne
AdhérenceBonne à Très Bonne
PolyvalenceImportante
DurabilitéMoyenne
PoidsFaible
PrixPeu Élevé

Ma paire de chaussures actuelle

Scarpa Mescalito

Après le décès de mes Zodiac qui m’allaient comme un gant, je n’ai pas hésité à retourner voir chez Scarpa pour m’équiper en 2024. J’ai immédiatement flashé sur le coloris orange et gris de la Mescalito, dans la catégorie chaussure d’approche technique où je me chausse d’office. Mon pied l’a validée presque instantanément tant j’y retrouve les sensations que je cherche.

Depuis cet achat j’ai déjà pas mal de bornes à mon actif avec elle et zéro déception. La pompe fait le travail attendu, aussi agréable pour dérouler sur de la distance que pour accrocher efficacement en terrain montagne. Elle supporte bien le poids du sac à dos en autonomie : pas la moindre tension plantaire après plusieurs jours de trek. Malgré la rigidité globale, elle permet des descentes bien toniques et en confiance. Un vrai plaisir et pas d’usure marquée pour l’instant. Pourvu que ça dure !

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2 Comments

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Mon pied est fan de Scarpa. Je suis comme dans des chaussons dans cette marque. Je suis content de la Mescalito pour l’instant. Reste à voir son seuil d’usure dans le temps. La matière intérieure et extérieure commencent à pelucher légèrement mais rien de grave. Je sens également que le chaussant s’est légèrement agrandi. J’ai davantage besoin de jouer sur le laçage mais à des seuils encore très faibles donc, là aussi, rien de grave. Je ferai le point en fin de saison !

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