L’Auvergne comme un parfum d’immensité. Visage désormais apaisé d’un territoire façonné jadis par la fureur de la cendre et du magma. Impossible de résister à la beauté de ces espaces d’altitude aujourd’hui caressés par le vent dissimulant leur passé tourmenté sous le masque débonnaire de leurs volcans assoupis. À l’instar de l’Islande – parent éloigné cultivant un goût partagé pour l’infini et le volcanisme – l’Auvergne est une terre de trek avec une prédisposition innée à l’émerveillement. Qui la découvre ne peut la quitter sans éprouver déjà l’envie d’y revenir. L’Auvergne agit comme un charme, surtout pour qui prend la peine de la découvrir à pied, un sac sur le dos et des étoiles dans les yeux. Chemin de ronde collectionnant les plus beaux points de vue sur ce territoire d’exception, le GR30 relie les principaux lacs d’Auvergne, collier gigantesque de joyaux humides et éclatants posé autour du cou des volcans. Un must de l’itinérance sur lequel s’engager sans hésiter.
Difficulté : moyen | Distance : 198 km | Durée : 7 à 10 jours | Dénivelé : 5568m
Introduction à l’itinéraire
Le GR30 a bien fait du chemin depuis la première fois où je m’y suis aventuré. On était alors en 2013 et le blog n’existait pas. Du moins sous sa forme actuelle. J’avais répondu à l’invitation de l’ami Grégory (Rohart, NdR) de l’accompagner à l’occasion du reportage qu’il souhaitait en faire pour son site I-Trekkings. J’en avais profité pour réaliser une série de vidéos avec mes moyens limités de l’époque – celles encore visible sur YouTube que j’ai glissées dans cet article et dont l’image, onze ans après, a salement vieilli (comme l’auteur).
Je me rappelle l’intensité de l’expérience, l’impact des paysages, de l’avoir fait en sandales et de sérieux problèmes de balisage… Je me rappelle aussi de la météo impitoyable des dernières étapes qui nous avait contraints à couper court à l’aventure. J’avais néanmoins pu toucher du doigt le potentiel de l’itinéraire mais j’avais aussi conclu que certaines améliorations seraient les bienvenues.
L’évolution inattendue du blog et de ma profession m’ont ramené en Auvergne en 2020, soit sept ans plus tard, à l’occasion de la sélection du GR30 pour la saison 4 de Mon GR Préféré. Cela m’a non seulement donné la chance d’actualiser mon souvenir initial mais aussi de constater à quel point comment, en quelques années, l’itinéraire était en train de s’inscrire comme un incontournable de la vitrine auvergnate.
Je n’y ai passé que quatre jours – sur les dix prévus au compteur – mais cela a été suffisant pour jauger que le GR30 n’était plus seulement un vague assemblage de balises rouges et blanches mais un itinéraire respecté en passe de devenir l’un de ces GR qui viennent facilement à l’esprit quand on évoque le sujet de l’itinérance en France et en moyenne montagne.
En 2024, le doute n’est plus permis et la nécessité d’une petite mise à jour s’impose. Quatre ans après sa participation au concours, le GR®30 est désormais l’un des fers de lance de la promotion de la randonnée en Auvergne, avec des enjeux parfaitement compris par le territoire. C’est un itinéraire qui a, depuis, fait l’objet de nombreux articles et récits d’expérience et qui a su s’entourer des services et prestations indispensables à la pérennité d’un GR® de ce type, notamment en matière d’hébergements.
Un environnement rassurant pour qui a besoin de garanties avant le départ. Rien d’étonnant, donc, à y voir chaque année s’engager un peu plus de randonneurs/ses, certain(e)s mêmes très jeunes, qui ont bien compris qu’il y avait là une belle aventure à vivre. Peut-être serez-vous parmi les prochain(e)s ?
Difficulté / à qui s’adresse ce trek ?
Le GR30 s’adresse à des marcheurs/ses de niveau intermédiaire. Adjectif je vous l’accorde très générique et qui brasse large. Alors on va prendre le problème dans l’autre sens en définissant à qui il ne s’adresse pas. Et la réponse est aux débutants et aux marcheurs/ses mal équipés.
C’est bien d’avoir quelques expériences itinérantes de quelques jours derrière soi avant d’envisager de s’aligner au départ du GR®30. Avoir à son actif un ou deux treks d’une semaine donnera ainsi une certaine marge de confort. Est-ce que c’est cependant indispensable ? Pas forcément, à condition d’être en revanche en bonne forme physique et de savoir ce que marcher 5h à 6h et/ou faire 600m à 800m de dénivelé signifie.
Plus généralement conseillé à des randonneurs/ses avec une première expérience de l’itinérance, le GR®30 est un excellent candidat pour qui veut commencer à se frotter à des itinéraires de moyenne montagne
L’équipement décidera ensuite du reste. L’Auvergne sait se montrer hostile à ses heures. Ôtez de votre esprit l’image de la montagne à vaches sympa. Ou que des sommets de moins de 2000m d’altitude ne peuvent pas être bien méchants. L’Auvergne EST de la montagne et le rappelle régulièrement aux imprudents qui auraient laissé leur humilité à la maison.
Vent, froid, pluie, neige s’installent parfois sans invitation au programme des réjouissances aux côtés de la truffade et du Saint-Nectaire en vous faisant immédiatement regretter d’être insuffisamment équipés. Comme pour tout trek, le poids du sac – voir plus bas la section À Vous de Jouer – et le choix de l’autonomie (ou pas) conditionneront ensuite le degré de confort de l’expérience.
À propos du découpage des étapes
Le découpage du GR30 n’est pas figé dans le marbre. Si certaines étapes sont incontournables, d’autres peuvent être aménagées selon plusieurs options. La proposition ci-dessous s’appuie sur mon parcours de 2013 mais a depuis été annotée et complétée suite à des expériences plus récentes et à une connaissance plus approfondie du territoire.
J’y inclus quelques recommandations que j’estime pertinentes pour améliorer l’itinéraire. La description pas-à-pas du GR30 est disponible dans le topo-guide édité par la FFRandonnée Volcans et Lacs d’Auvergne que je vous recommande d’emmener avec vous. Je tiens à votre disposition la trace GPX complète du parcours que vous pouvez me demander par mail en m’écrivant à l’adresse contact@carnetsderando.net
Venir à La Bourboule
Le départ privilégié pour le GR30 est la commune de La Bourboule, dans le Puy-de-Dôme. En voiture, depuis le nord ou l’ouest, il faut approcher par l’A89 via Clermont-Ferrand, direction Bordeaux et prendre la sortie 25 « Bort-les-Orgues, Le Mont-Dore, La Bourboule ». Rouler ensuite 2km jusqu’à un rond-point. Prendre en face, direction Laqueuille, par le N89. À l’intersection avec la D922, tourner à droite direction Bort-les-Orgues. Rouler environ 6 km puis tourner à gauche par la D996, direction la Bourboule. En venant du sud, emprunter l’A75 et la sortie 14 « Issoire ». Suivre intégralement la D996, direction Mont-Dore, via Champeix, Saint-Nectaire, Murol, le col de la Croix-Morand et le Mont-Dore jusqu’à La Bourboule.
Mobilité douce
La gare de La Bourboule a été fermée en 2017 par la SNCF. Dommage, c’était bien pratique pour arriver et repartir. Aujourd’hui il faudra donc s’arrêter en train à Clermont-Ferrand puis prendre le bus de la ligne P46 de 14h10 qui passe par La Bourboule à 15h30. Horaires valables en 2024.
Où dormir à La Bourboule ?
Vaste hybride entre le gîte de groupe et l’auberge de Jeunesse, la Roche des Fées s’inscrit dans un esprit sportif et écoresponsable qui colle bien à la randonnée. Avec sa capacité assez délirante de 100 lits, autant dire qu’on y est quasiment certain de trouver une place. Le lieu, un peu à l’écart du centre ville – à 1,5 kilomètre de la gare pour être précis – a du charme et une âme. Pour manger, la Table de Graêl propose des spécialités auvergnates pour se mettre tout de suite dans le bain. Infos et réservation : 06 65 27 22 12 (Pascal) ou 06 59 12 93 98 (Brigitte)
1ère étape : La Bourboule – Orcival
Difficulté : assez difficile | Distance : 23 km | Durée : 6h30 | Dénivelé : 915m
L’entrée en matière se révèle plutôt musclée pour les mollets en quittant La Bourboule ! Guère le temps de s’échauffer sur ces chemins qui montent droit sous la Banne d’Ordanche avant de surgir – ô extatique ravissement ! – dans ce décor de carte postale fait d’air, de vert, de vaches et de puys arrondis. Immersion garantie. L’itinéraire prend ensuite le temps et s’adoucit sous les pas du marcheur une fois atteintes les hauteurs du Puy Gros. Un parcours en crête qui donne le ton de l’Auvergne et des jours à venir. Le GR30 sait comment plonger le visiteur dans le bain.
L’altitude décroît en direction du Lac de Guéry, le premier sur la route et pas le moindre. Cette étendue de 26 hectares habitée par des truites et des ombles est le plus haut lac de l’Auvergne. C’est un lac de barrage volcanique connu des photographes pour ses magnifiques coucher de soleil. Plus loin vient le col éponyme ouvrant sur le panorama de la Roche Tuilière face à celle de Sanadoire, les gardiennes silencieuses d’un beau vallon où coule la Fontsalade. Un paysage marquant de l’Auvergne progressivement dissimulé par le contournement du Puy de l’Ouire.
Immédiatement assez sportive, la première étape est un pur concentré d’Auvergne qui propulse sans attendre le marcheur au cœur de l’ambiance du trek
Plus loin apparaît, dans les mains en coupe de résineux, le petit lac de Servières, issu lui d’une explosion volcanique. On appelle ces lacs des maars ou lac de cratère. Des herbiers aquatiques aussi fragiles et précieux s’y sont installés qui ont vu en 2019 le classement du lieu en Espace Naturel Sensible. Encore quelques kilomètres puis s’ouvre la vallée du Sioulot où Orcival s’expose autour de sa basilique, un joyau de l’art roman qui compte parmi les cinq plus belles d’Auvergne.
Où dormir à Orcival ?
Orcival dispose de son petit gîte d’étape du Pont, bien pratique et capable d’accueillir jusqu’à 14 personnes réparties entre 4 chambres. Un coin cuisine est mis à disposition pour le repas du soir. La nuitée est proposée à partir du 18 euros. Infos et réservation : 06 88 67 80 86
Hébergement au lac de Servières
Si vous trouvez que 23 km dès le premier jour c’est beaucoup, il y a possibilité de faire halte au gîte du Lac de Servières, bâti de pierre trapu, il peut accueillir jusqu’à 20 personnes sur 3 dortoirs. La nuitée est proposée à partir de 18 euros. Un service de restauration permet de passer en demi-pension sur un tarif plafonné à 50 euros max. Infos et réservation : 04 73 65 93 63
2ème étape : Orcival – Aydat
Difficulté : moyenne | Distance : 24 km | Durée : 6h | Dénivelé : 575m
Cette deuxième journée sur le GR30 s’emploie à présenter une autre facette de la région et, sans toutefois perdre en intérêt – loin de là ! – fait retomber un peu de l’excitation de la veille. L’itinéraire fait son entrée dans un univers plus champêtre et plus habité qui ondule dans le creux de collines boisées où s’abritent régulièrement de petites fermes. L’Auvergne se fait bucolique, invitant à ralentir. Mais pas trop quand même : l’étape est longue jusqu’à Aydat.
Mis provisoirement de côté, voilà les puys qui repointent le bout de leurs cônes. Au moment où le GR30 s’affranchit du GR441 – le Tour de la Chaîne des Puys – ils ont repoussé comme l’acné sur le visage d’un adolescent. Les plus vaillant(e)s pourront même faire un crochet par celui de Lassolas ou de la Vache – ou même des deux, soyons fous (environ 300m de dénivelé en supplément) ! – à l’invitation du PR jaune qui décroche du GR30 pour en atteindre les sommets. Une option pour costaud(e)s mais, avouons-le, immensément gratifiante.
L’Auvergne révèle son visage champêtre sur cette deuxième étape en n’oubliant néanmoins pas de mettre à la carte deux nouveaux lacs et un chapelet de puys que les plus courageux/ses pourront même prétendre à gravir en chemin
Côté lacs, cette deuxième étape place sur le parcours le lac de la Cassière, interdit à la baignade car exclusivement réservé à la pêche, puis le lac d’Aydat, lac de barrage volcanique détenteur d’un nouveau record. Il s’agit en effet du plus grand lac naturel d’Auvergne avec pas moins de 65 hectares de superficie. C’est également l’un de ceux où les activités nautiques sont possibles : catamaran, kayak, aviron ou simplement baignade. Aydat et son lac ont la saveur de ce tourisme familial en quête de fraîcheur dans un écrin de Nature habillé par les hommes. Plaisant mais forcément moins authentique qu’Orcival !
Observation
Le tracé du GR30 est dessiné en rive droite du lac d’Aydat. Il faudra le quitter si vous souhaitez rejoindre le village. Un petit supermarché Vival se trouve à Rouillat Bas, avant d’arriver sur le lac d’Aydat : ça peut être utile pour ravitailler.
Où dormir à Aydat ?
Pile en face du lac d’Aydat se trouve l’hôtel Le Marius, une adresse coquette qui accueille les randonneurs en chemin sur le GR30 dans l’une de ses 6 chambres double. L’hôtel, à taille humaine, vous invite à passer les pieds sous la table le soir à son restaurant la Cocotte Bleue. Tarifs à partir de 72 euros pour la nuit. Infos et réservation : 04 73 79 35 85 ou formulaire de contact sur le site
3ème étape : Aydat – Murol
Difficulté : assez difficile | Distance : 24,5 km | Durée : 7h | Dénivelé : 785m
On dit souvent que c’est le troisième jour le plus dur. L’adage s’est encore vérifié en ce qui me concerne avec cette troisième étape du GR30 qui poursuit son exploration de l’arrière-pays auvergnat. Entre Aydat et Cournols, les premiers kilomètres offrent une marche dans un terroir à travers lequel perce le souvenir palpable d’une tradition agricole ancienne.
Ensuite vient le temps d’une exploration rapide des gorges creusées par la Monne, entre Cournols et Olloix, et qu’on franchit en empruntant le Pont de Riberolles. Un instant décalé de luxuriance sur le parcours avant de reprendre de l’altitude jusqu’à Olloix, à l’ombre du Puy qui porte le même nom que ce village d’à peine trois cents âmes. On flirte ici avec l’extrémité orientale de la chaîne des Puys, par un réseau de chemins carrossables prêts à franchir la frontière menant au Pays d’Issoire.
Avec Saint-Nectaire et Murol, le GR30 fait son entrée dans les grands hubs touristiques de la chaîne des Puys. L’itinéraire ne paraît jamais autant habité que sur cette troisième étape.
Un coude du GR30 réexpédie le tracé vers le final de l’étape et deux hauts lieux du tourisme en Auvergne. C’est d’abord Saint-Nectaire, ses grottes, sa basilique, son célèbre fromage et ses fontaines pétrifiantes, pris en tenaille entre le Puy de Mazeyres et d’Eraigne. Difficile de passer simplement ici sans s’y attarder. Il reste pourtant un peu de chemin jusqu’à Murol, épicentre d’activités variées, où la priorité sera donnée à la visite de son château puis à une promenade sur les rives du Lac du Chambon, cinquième lac sur la ronde du GR30.
Variante
Depuis les hauteurs de Saint-Nectaire, il peut être intéressant de se diriger vers Murol en passant par les Grottes de Châteauneuf (à faire en A/R depuis le PR faisant la jonction entre Saint-Nectaire et Prabellet)
Pour en faire plus
À Murol, si vous avez encore du jus et du temps, vous pouvez également vous lancer dans le tour complet du lac du Chambon, parcours sympathique de 4,2 km pour une durée estimée de 1h45.
Pour en faire moins
Si vous êtes un peu court, il peut carrément s’envisager de vous arrêter à Saint-Nectaire. L’étape du lendemain étant plus courte, rattraper ces kilomètres manquants sera plus facile. Dans ce cas je vous indique l’adresse du gîte Le Panorama, confortable avec sa généreuse capacité de 20 à 35 personnes. Les tarifs s’échelonnent de 16 à 25 euros/personne (hors week-end) fonction du nombre de personnes. Infos et réservation : 06 60 91 32 66 ou mail r.bouri@wanadoo.fr
Où dormir à Murol ?
En bord de lac, Sophie vous accueille dans son gîte O’Chambon avec plusieurs chambres pour 2 à 3 personnes. À noter la proposition du Dôme, en toile et bois, pour presque croire à une nuit à la belle étoile. Le repas peut être pris en table d’hôte. L’adresse permet également de faire une lessive ! Tarifs chambre de 70 à 115 euros et couchage à partir de 35 euros. Infos et réservation : 07 67 19 65 00 ou mail contact@ochambon.fr
4ème étape : Murol – Besse
Difficulté : assez facile | Distance : 16 km | Durée : 5h30 | Dénivelé : 600m
Si vous ne l’avez pas fait hier, c’est le moment de profiter de Murol, de son château – le spectacle vaut vraiment le détour – et de son lac. Avec seulement 16 kilomètres, cette quatrième étape autorise un départ un peu plus tardif et donne aussi l’occasion d’un bon ravitaillement. Murol se quitte par le sud et le chemin des Quayres en direction du petit hameau de Courbanges. C’est une journée de transition entre l’Auvergne du nord et les hauts plateaux à venir.
Il y a déjà quelque chose du Cézallier qui transparaît à la sortie de la forêt de Courbanges. Sans oublier le regard du Sancy appuyé sur l’épaule droite des marcheurs/ses et autour duquel il faut encore tourner quelques jours avant de prétendre pouvoir en atteindre le sommet. Le tracé glisse dans ces grandes étendues comme un souffle d’air dans les estives. Une dernière descente et le voilà qui fait déjà son entrée dans Besse-et-Saint-Anastaise.
L’une des deux courtes étapes de ce trek sur le GR30, cette 4ème journée est propice à prendre le temps d’une découverte des deux principales communes de l’itinéraire : Murol et Besse
Avec la découverte du pittoresque village de Besse, garni de rues étroites à l’ambiance médiévale, le GR30 ouvre un volet patrimoine jusqu’alors simplement effleuré. La pierre de lave , débitée en blocs rectangulaires jointés à la chaux, s’exprime ici dans toutes les nuances de gris. L’architecture auvergnate dans toute sa splendeur, austère et imposante. Le 21ème siècle perpétue à Besse une tradition commerçante démarrée 900 ans plus tôt. C’est un voyage dans le temps unique sur l’itinéraire du GR30.
Où dormir à Besse ?
Adresse économique et bien placée, l’hôtel de la Providence et de la Poste, propose des chambres simples à partir de 65 euros et doubles à partir de 82 euros. Il propose également une formule de demi-pension à partir de 69 euros pour deux personnes. Un restaurant à base de produits frais et locaux permet d’y prendre le repas du soir. Infos et réservation : 04 73 79 51 49 ou mail info@hotel-providence-besse.com
5ème étape : Besse – La Godivelle
Difficulté : assez facile | Distance : 23 km | Durée : 7h15 | Dénivelé : 750m
Retour au grand spectacle avec cette plongée dans l’ADN de l’Auvergne. En tournant le dos à Besse le matin, le cap est d’abord mis sur l’un des plus célèbres lacs du secteur : le lac Pavin, cet incroyable œil liquide tourné vers le ciel depuis son écrin de hêtres. Un puits de 92 mètres de profondeur et âgé de 6900 ans, ce qui en fait le plus jeune lac de cratère de France métropolitaine. Plus loin vient celui de Montcineyre qui s’arrondit, en forme de croissant, autour du Puy du même nom. C’est un secteur préservé qui convie à nouveau une sensation de solitude et d’espace au GR30.
Compains est l’ultime point de bascule avant de changer d’univers. Au débouché de la raide ascension à travers le Bois Saint-Georges, une fois la Couze franchie, le Cézallier est là. Le trekkeur s’y sent comme un Paul Atréïdes face à l’horizon de Dune. Excepté qu’ici les estives ont remplacé le sable. Et les Salers les vers des sables. La trace se déroule patiemment en direction de la Motte de Brion, ce talus plus haut que l’horizon qui évoque ces lieux de légende où des chevaliers revendiquaient leur union sacrée en levant leurs épées vers les étoiles.
Du mythique lac Pavin à La Godivelle, en plein coeur des estives immenses du Cézallier, cette 5ème étape est sans aucun doute l’une des plus belles du GR30
Le Cézallier, véritable pays dans le pays, un immense océan de verdure qui rappelle la Mongolie, quadrillé de kilomètres de clôtures, sur lequel passent sans relâche l’ombre des nuages portés par le vent. Jamais la sensation d’espace n’aura été aussi grande qu’ici. On arrive à La Godivelle euphorique pour y découvrir ses deux petits lacs du Haut et du Bas, ainsi que sa Réserve Naturelle des Sagnes protégeant 24 hectares de tourbières et de zones humides depuis 1975. Une nuit ici, dans le Cézallier, constitue l’un des temps forts du trek.
Pour en faire plus
Pas mal de variantes possibles en fonction du temps dont vous disposez et du temps tout court. En particulier le lac Pavin dont il est possible de faire le tour ainsi que le Puy de Montchal voisin dont il est possible d’atteindre le sommet.
Où dormir à La Godivelle ?
À La Godivelle on dort forcément au gîte des Sagnes, juste à côté de la fameuse fontaine – la plus grande du Puy-de-Dôme ! – parce que c’est une institution ici et que l’accueil y a toujours été top. Il n’est pas très grand – 3 chambres seulement – mais j’ai toujours dormi ici en venant dans le Cézallier et je ne saurai en conseiller un autre ! Possibilité de repas le soir. Infos et réservation : 04 73 71 92 60
Le site de La Godivelle propose, autrement, d’autres hébergements sur le village et alentours.
C’est à partir de La Godivelle que le découpage du GR30 devient notablement plus casse-tête du fait de l’absence d’hébergement à des distances suffisamment décentes pour s’éviter des étapes pénibles de 27 à 30 kilomètres. Pour peu que les-dits hébergements soient complets ou fermés, ça se corse vraiment sévèrement. À moins d’avoir une tente – et encore avec la contrainte posée par l’interdiction de bivouac dans la réserve naturelle de Chastreix-Sancy – il va falloir être prêt(e) à vivre de grosses étapes. Voici la proposition qui me paraît la moins contraignante.
6ème étape : La Godivelle – Égliseneuve-d’Entraigues
Difficulté : assez facile | Distance : 12 km | Durée : 3h15 | Dénivelé : 210m
À moins de vouloir se coller plus de trente kilomètres pour rejoindre Saint-Genès-Champespe, il va bien falloir faire étape à Égliseneuve-d’Entraigues, dernière commune où trouver un hébergement avant longtemps. Une nécessité qui impose une étape courte – la plus courte de tout le GR30. Certain(e)s y verront une opportunité de se reposer : après tout cela fait déjà six jours de marche depuis La Bourboule et une petite pause pourrait être la bienvenue.
D’autres saisiront l’occasion pour s’attarder dans le Cézallier et partir découvrir la Réserve Naturelle des Sagnes. À moins de préférer un aller-retour facile (5 km, 1h30) jusqu’au petit lac de Saint-Alyre. Les deux options se valent avant de prendre la direction d’Espinchal et, progressivement, de laisser derrière soi ces hautes et fascinantes terres nues pour retrouver l’ambiance familière de l’Auvergne agricole. Après un crochet par la cascade du Bois de Chaux, l’itinéraire se colle à la route départementale pour faire son entrée dans Égliseneuve-d’Entraigues.
Où dormir à Égliseneuve-d’Entraigues ?
Au carrefour des GR4 et 30, cet ancien relais de Poste reconverti en hôtel dispose de 18 chambres. L’hôtel de la Providence permet de faire ainsi étape au centre d’Égliseneuve. Sur réservation un menu unique peut y être servi le soir pour le diner qui privilégie les produits locaux. Chambre double à partir de 79,50 euros et repas du soir à 29 euros. Infos et réservation : Miriam et Cédric au 04 73 71 90 03 ou mail info@hotel-providence.com
Avant d’arriver à Égliseneuve-d’Entraigues, se trouve le gîte d’étape de La Grange qui propose plusieurs dortoirs et chambres pouvant accueillir jusqu’à 14 personnes et met à disposition une cuisine en gestion libre pour la préparation des repas. Infos et réservation : 06 13 53 56 74
7ème étape : Égliseneuve-d’Entraigues – Saint-Genès-Champespe
Difficulté : moyen | Distance : 24 km | Durée : 6h10 | Dénivelé : 365m
Cette septième journée de marche laisse derrière elle les grands espaces du Cézallier pour un long crochet en direction du lac de La Crégut. Ce sera la seule et unique fois que le parcours du GR30 franchira les frontières du Cantal. C’est une étape assez longue, tracée à l’azimut à travers les immensités agricoles et le réseau de routes communales, un peu en marge du reste du tracé de ce ce tour des lacs d’Auvergne et sous le regard incrédule des vaches qui observent les randonneurs jouer à saute-moutons par-dessus les clôtures.
Relié à celui de Lastioulles et touchant presque celui du Taurons, le lac de la Crégut est l’unique raison qui pousse le GR30 à s’aventurer si loin à l’ouest. Ce n’est ni plus ni moins que le plus grand lac d’origine glaciaire de tout le Massif Central, étendu sur près de 37 hectares. Un sentier de découverte permet, à qui en a le temps et l’envie, d’en réaliser un tour complet. L’endroit est propice à ce type de pause contemplative que savent prodiguer les sites naturels marqués par la présence de l’eau. Le reste de la journée se veut une agréable balade forestière – quoique assez longue – jusqu’à Saint-Genès-Champespe.
Où dormir à Saint-Genès-Champespe ?
Il y a un gîte d’étape à Saint-Genès-Champespe. C’est une petite maisonnette toute blanche avec un dortoir sous toit spacieux pouvant accueillir 13 personnes. Un coin cuisine et une salle de bain complètent l’équipement. Tarif de 9 à 11 euros la nuit. Infos et réservation : 07 87 08 48 76 ou 04 73 22 31 84
8ème étape : Saint-Genès-Champespe – Picherande
Difficulté : moyen | Distance : 21 km | Durée : 5h45 | Dénivelé : 360m
Une étape qui démarre sous le signe du goudron jusqu’aux abords du lac de la Landie. C’est un lac de pêche privé réservé à la pêche à la mouche. Probablement le lac dont on profite le moins sur ce GR30. Il faudra patienter jusqu’au lac Chauvet pour avoir la sensation d’être à nouveau happé par la magie de l’Auvergne. Il faudra, pour ça, avoir marché à la patience sur des chemins carrossables agréables mais dénués de la magie des premières étapes. Un épisode transitoire qui s’achève sur les rives du lac Chauvet.
Le Chauvet fait de la concurrence au Pavin dans la quête de la circularité parfaite. Et sans doute aussi dans celle de la beauté à l’état pur. Si le Chauvet est également un lac privé, il n’en est pas moins autorisé de profiter de son atmosphère sereine et de son paysage incroyablement cinématographique. Les Terres du Milieu ne semblent soudain plus être de la fiction quand, depuis ses berges, le reflet du Sancy apparaît à sa surface. Assurément l’un des très grands lacs de ce GR30.
Sublime Lac Chauvet, parmi les plus beaux lacs croisés sur le GR30. Avec lui vient l’annonce de la rencontre imminente avec le Puy de Sancy
L’itinéraire bascule plus loin sous la cascade de la Barthe et dévale dans le fond boisé du vallon de Neuffonds, fermé par la silhouette du château de Ravel. Un changement d’ambiance radical, dans un pays de tourbières humides et de ruisseaux tortueux, qui dirige longuement les pas du marcheur vers la butte où s’est perché Picherande, petit village étape grisonnant et dernier foyer de vie suffisamment important avant de faire son entrée dans l’univers du Sancy.
Pour en faire moins
Il est possible de raccourcir cette étape en quittant le GR30 après la Chaux et en empruntant alors le PR qui passe par Grouffaud, coupe la D614 et s’en va rejoindre La Beaubie puis Picherande. Une variante courte qui ne passe par contre pas par le Lac Chauvet (13,5km, 3h30, 250m D+). Si vous suivez cette option, je vous invite alors plutôt à pousser jusqu’à Chareire (voir ci-après).
Pour en faire plus
Les plus courageux/ses voudront peut-être continuer d’avancer et pousser dans ce cas jusqu’à Chareire (+5,6km, +1h30 et +135m D+) où se trouve une auberge aux petits oignons. Et c’est ça de pris sur l’étape du Sancy du lendemain. C’est en tout cas l’option à souscrire pour celles/ceux qui ont l’intention d’enchaîner jusqu’à La Bourboule le lendemain. Notez qu’il est possible d’aller plus directement à Chareire par la route que par le tracé du GR30 (+2,5km, +40mn, +80m D+) : pénible mais plus rapide en cas de fatigue ou de souci.
Où dormir à Picherande ?
À Picherande vous trouverez, érigé dans une ancienne ferme auvergnate, le sympathique Volcan’Hostel tenu avec le sourire par Aude et par Jeanne. Il est pourvu de 4 dortoirs avec des petits espaces de 2 à 5 places. Au choix pour le soir vous pourrez opter entre la demi-pension ou la gestion libre avec mise à disposition d’un coin cuisine. Infos et réservation : 04 73 22 34 97 ou formulaire de contact sur le site
Pour info il y a une aire de bivouac à Picherande. Elle est située avant d’arriver sur le village, au niveau de la Blatte et du terrain de tennis. L’installation de la tente y est gratuite. Vous y trouverez des emplacements pour faire du feu, des WC et lavabos – mais pas de douche – et des poubelles.
Hébergement à Chareire
Si vous poussez jusqu’à Chareire, vos efforts seront récompensés à l’Auberge du Taraffet ! L’hébergement propose un gîte de 28 places en gestion en libre ou la demi-pension. Et, franchement, je vous recommande chaudement de vous laisser tenter par la demi-pension. On y avait fait étape sur le tournage de Mon GR® Préféré et je me rappelle qu’on s’était littéralement pété le bide avec Olivier ! On avait vraiment apprécié après une étape longue et assez crevante. Infos et réservation : 04 73 22 31 17 ou formulaire de contact sur le site
Variante pour les étapes 7 & 8 : Égliseneuve-d’Entraigues-Picherande en direct
La faute à la météo – grise et maussade lors de mon passage – ou à un balisage moins fiable exigeant davantage de vigilance ? À moins que ce soit du fait de cette subite montée des eaux du lac de la Crégut qui avait totalement noyé le tracé du sentier en nous obligeant à des azimuts sangliers en forêt pénibles ? Ou encore de l’omniprésence du goudron qui a fini par me coller un sacré mal de pieds… Peut-être était-ce un peu à cause de tout ça que j’ai eu du mal à savourer ces étapes qui éloignent pas mal, je trouve, de l’ambiance des puys du début.
Le lac de la Crégut justifie-t-il ce long détour ? C’est la question que je me suis sincèrement posée. Et pour celles et ceux qui souhaiteraient s’en dispenser, il est possible d’esquiver cette partie et d’aller plus vite à Picherande et, ainsi, de gagner un jour. Comment ? Easy : il suffit de s’embarquer sur le GR4 depuis Égliseneuve-d’Entraigues pour rejoindre directement le Lac Chauvet. Ce qui fait une étape de 17km, 4h45 et 405m de dénivelé. Vous avez alors même la marge pour pousser jusqu’à Chareire si vous le souhaitez. C’est ce qu’on a fait pour Mon GR® Préféré et c’est passé carrément bien.
Note : sur la vidéo ci-dessous le découpage indiqué pousse loin jusqu’à Marchal car, à l’époque, les hébergements sur Saint-Genès-Champespe étaient tous complets. On a donc eu droit à ce détour pas marrant…
Le cas particulier de la 9ème étape
Il y a plusieurs moyens d’envisager la 9ème étape qui dépend essentiellement de deux choses : que vous voyagiez en autonomie ou pas et que vous souhaitiez rejoindre en une fois La Bourboule ou pas. Personnellement, je trouve que faire le forcing sur ce que je considère comme l’apothéose du GR30 pour réussir à rentrer, au minimum, 27 bornes dans la journée (ça va dépendre d’où va se situer le départ de votre étape : Picherande ou Chareire) c’est n’importe quoi.
C’est passer à côté du Sancy sous la pression de la montre et de l’effort à fournir. Contre-productif et je ne vous le recommande absolument pas, à moins d’aimer les marathons. On va donc partir du principe que vous souhaitez découper la distance Picherande – La Bourboule en deux étapes. Voici ce que vous pouvez faire selon que vous ayez la tente avec vous ou pas.
9ème étape : Picherande – Puy de Sancy – col de Courre (tronçon commun aux deux options)
Difficulté : difficile | Distance : 17 km | Durée : 5h45 | Dénivelé : 905m
Le temps est venu d’affronter le plus gros client du GR30 après lui avoir longuement tourné autour depuis bientôt dix jours. Le Sancy se sera laissé admirer sous toutes les coutures avant d’autoriser quiconque à s’attaquer à son ascension. L’échauffement jusqu’aux premiers frémissements de son relief est suffisamment long pour ne pas se faire surprendre par l’effort. C’est juste après la Morangie que les choses vont petit à petit se corser. L’ultime base humaine avant les grands espaces de son versant méridional.
Les frontières de la Réserve Naturelle de Chastreix-Sancy sont franchies. Vers 1400m d’altitude, les arbres cessent leur progression, abandonnant la colonisation du volcan à la végétation rase. C’est un grand bol d’Auvergne qui est servi ici. Le genre à envoyer du paysage grandiose dans les mirettes du marcheur. À grands coups d’épaules herbeuses, le sentier remonte au-dessus du Cirque de la Fontaine Salée et sous les pentes abruptes du Puy Gros en direction du col du Couhay. C’est souvent ici qu’on recommence à se cogner dans le monde qui peuple le Sancy. Un monde parfois indécent, monté sans effort par le téléphérique. La rançon du succès d’un lieu complètement fou.
Majestueux Puy de Sancy ! Un final complètement dingue balayé par le souffle épique de l’Auvergne. Le décor est étourdissant et transcendé par l’effort accompli. Dément !
Le GR30 oscille comme un serpent sous le sommet du Puy Ferrand en tournant sciemment le dos à l’armée de remontées mécaniques qui prend d’assaut celui de la Perdrix depuis Super Besse. Après le col de la Cabane le sentier convulse littéralement pour s’affranchir de la pente finale. Le but est proche. L’arrivée au sommet du Sancy a une toute autre saveur quand on a consenti à autant d’efforts pour l’atteindre. C’est davantage que de la joie qui inonde le corps quand on en touche enfin la table d’orientation sommitale en écarquillant les yeux face à un paysage subitement libéré de tout obstacle. Le Sancy a définitivement la puissance d’un authentique sommet.
Où dormir après le Puy de Sancy ?
Option sous tente : Aire de Bivouac de Chastreix (+2,7km, +45mn, -300m)
Le Sancy est situé en pleine Réserve Naturelle : autrement dit, pas question d’y planter une sardine ! Le bivouac est absolument interdit dans la Réserve. Mais : parmi les bonnes initiatives jaillies pour répondre à la fréquentation du GR30 et le sommet ne disposant d’aucun hébergement, il a été entrepris d’ouvrir une aire de bivouac… environ 500m plus bas ! OK ça fait beaucoup à redescendre mais, au moins, ça témoigne d’une démarche d’ouverture. Alors moi je valide. Pour la rejoindre il faudra continuer un peu sur le GR30 jusqu’au col de Courre – section totalement incroyable – puis basculer en versant ouest par le PR jusqu’à la station de Chastreix-Sancy. Le bivouac est gratuit avec toilettes, point d’eau et local poubelle à proximité. Pas de douche par contre !
Option sans tente : Gîte-Hôtel le P’tit Cham (+2,9km, +55mn, -420m)
À moins de descendre par le téléphérique, c’est le même topo que l’option sous tente jusqu’au col de Courre, par le versant nord du Sancy et le GR30. Sauf que là il faudra basculer à droite, versant est, par le PR qui descend le Val de Courre. À la jonction avec la route, au niveau du monument, remonter vers le parking de la télécabine, le dépasser et arrondir par la route en direction du Mont-Dore. Dépasser l’Auberge de Jeunesse et, un peu après à gauche, rejoindre le petit gîte-hôtel, jolie adresse à l’esprit outdoor qui propose des chambres (double, triple, quadruple) à partir de 65 euros la nuit. Un restaurant à la cuisine traditionnelle et fait maison permet de manger le soir. Infos et réservation : 04 73 65 22 33 ou mail contact@lepetitcham.com
10ème étape : col de Courre – La Bourboule
Difficulté : moyen | Distance : 15 km | Durée : 4h25 | Dénivelé : 90m
Remonter au col de Courre : si vous avez bivouaqué, il faudra remonter à pied au col de Courre (+2,7 km, 1h, +300m). Si vous êtes descendu sur le Mont-Dore, vous pouvez remonter à pied (+2,9km, +1h30, +420m) ou prendre le téléphérique (ouverture début avril au 1er septembre – 14,70 euros l’aller) | Attention : en 2024 le téléphérique sera exceptionnellement fermé pour maintenance du 2 septembre aux vacances de Noël. Il est également fermé en cas de mauvais temps.
Cette dernière étape permet de glisser en douceur des hauteurs du Sancy jusqu’à La Bourboule. On savoure encore l’atmosphère des puys en franchissant celui de Cliergue avant d’amorcer une belle descente jusqu’au Capucin. C’est le retour à l’ombre des bois et une balade en forme de au revoir au GR30. Bien plus bas on retrouve la Dordogne que le sentier va longer en rive gauche jusqu’aux abords de La Bourboule. La civilisation est là et, avec elle, les dernières lignes à écrire de cette aventure sur le GR30.
Pour en faire moins
Si vous n’avez pas bivouaqué et que vous démarrez l’étape depuis le Mon-Dore, l’humeur du jour ou une météo contrariée pourrait vous saper l’envie de remonter au sommet du Sancy pour reprendre le GR30 là où vous l’aviez laissé. Il suffira dans ce cas d’aller retrouver le GR®4 au niveau du départ du télésiège des Longes puis de suivre sa variante jusqu’à une bifurcation peu après avoir croisé le funiculaire du Capucin. Descendre alors vers le Mont-Dore et rejoindre sa gare pour y trouver les balises de l’accès au GR30 qui vous ramèneront jusqu’à La Bourboule. Possibilité également d’attraper un train à partir du Mont-Dore.
Note : dans le dernier épisode de la série GR30 en vidéo (ci-dessous), on a coupé court au sommet du Sancy à cause de la météo catastrophique. On a pu profité d’une dernière benne pour vite redescendre dans la vallée… Pas glop comme final à l’époque…
GR30 : à vous de jouer !
Alors si après ça je ne vous ai pas convaincu de faire sans traîner votre paquetage pour l’Auvergne et de partir à la conquête de ses lacs, je pige pas ! J’espère avoir suffisamment détaillé les étapes pour vous faciliter votre découpage et votre organisation. Je vais maintenant essayer de répondre à quelques interrogations qui pourraient subsister, quitte à mettre à jour cette section ultérieurement avec des questions que vous pourriez être amené(e)s à me poser plus tard en privé et que j’estimerai suffisamment pertinentes pour mériter d’apparaître ici.
Est-ce qu’il y a un topo-guide pour le GR30 ?
Réponse : oui et c’est bien évidemment la FFRandonnée qui l’édite. Il a bien évolué et compile dans sa 8ème édition datée tout fraîchement d’avril 2024 les tracés et descriptifs des GR30, GR4 et GR441. Vous le trouverez sous la référence 304 au tarif de 18,40 euros sous le titre de Volcans et Lacs d’Auvergne – Pays du Val d’Allier.
Quelles sont les cartes à emporter sur le GR30 ?
Si vous n’utilisez pas d’application – genre IphiGéNie – et que vous préférez la bonne vieille carte, il faudra emporter les références suivantes avec vous : IGN TOP25 1/25000ème 2432ET Massif du Sancy, PNR des Volcans d’Auvergne , IGN TOP25 1/25000ème 2531ET Chaîne des Puys, PNR des Volcans d’Auvergne et IGN TOP25 1/25000ème 2534OT Monts du Cézallier, PNR des Volcans d’Auvergne.
Est-ce que tu as une trace GPX à nous donner ?
Oui bien sûr, je l’ai à disposition. Pour la recevoir, écrivez-moi un p’tit mot gentil à l’adresse contact@carnetsderando.net ! Elle correspond au tracé officiel, sans les variantes évoquées dans l’article. Sauf changement intervenus depuis l’itinéraire, elle est toujours d’actualité en 2024. Merci de me faire remonter toute modification que vous pourriez constater sur le terrain et qui nécessiterait une mise à jour de la trace et des informations données sur le blog.
Quelle est la meilleure période pour faire le GR30 ?
L’Auvergne c’est de la vraie montagne, ainsi que je l’ai déjà expliqué au début de cet article. Elle peut rester un moment sous la neige avant de commencer à voir le printemps. De ce fait, comme pour un GR® de montagne, la meilleure période sera comprise entre la mi-juin et la fin septembre. Période à laquelle la plupart des hébergements et services sont ouverts. Je ne vois pas d’inconvénient à pousser jusqu’à la mi-octobre selon la météo. Au-delà, avec des jours plus courts et des températures en berne, il s’adressera à des marcheurs/ses bien équipé(e)s et habitué(e)s à moins de confort. La récompense sera pour eux/elles les fantastiques ambiances lumineuses de l’automne en Auvergne.
Est-ce qu’on peut bivouaquer sur le GR30 ?
À l’exception du périmètre de la Réserve Naturelle de Chastreix-Sancy – et aussi de celle de la vallée de Chaudefour – où le bivouac est interdit, il est possible de poser sa tente un peu partout ailleurs nonobstant de veiller quand même à ne pas se retrouver sur un terrain privé sans l’accord du propriétaire. On respecte les règles du bivouac : installation tardive et départ matinal si possible, pas de feu, pas de déchet derrière soi. Pour parer à l’interdit dans la zone des Réserves, sachez que deux aires de bivouac ont été aménagées : l’une à Picherande et l’autre à Chastreix.
Est-ce qu’on peut se faire porter les sacs pour voyager plus léger ?
C’est carrément possible en effet. Il y a un service de transport de bagages qui a été mis en place par la petite société locale Sancy Taxi Maryline.
Tu nous conseilles de partir en autonomie ou pas ?
L’autonomie n’est pas qu’une question d’état d’esprit. C’est aussi – et souvent – un choix imposé par le budget. Il est évident que se lancer sur la totalité du GR30 en ne comptant dormir uniquement que dans des hébergements en dur ça finit par faire une addition finale assez salée. À la louche, on s’en tire – sans compter les pique-nique – pour un total compris entre 750 et 900 euros. Un vrai investissement. Donc, à moins d’être à l’aise financièrement – comme le chanterait David Castillo-Lopez – je conseille de couper la poire en deux et d’opter pour une semi-autonomie en réservant 3/4 nuits en dur et le reste en bivouac. Ça permet aussi de se poser un peu entre les sessions tente, de recharger les batteries et de se prendre une bonne douche. Tout en ménageant son budget. D’autant plus si vous dormez dans des gîtes d’étape en gestion libre où la nuitée ne dépasse pas les 15 euros.
Qu’est-ce que je dois mettre dans le sac ?
La gestion du sac et de son poids c’est un peu ce qui peut faire basculer l’expérience du bon au catastrophique. Le choix de l’autonomie nécessitera forcément quelques compromis de ce côté-là avec la présence d’éléments indispensables comme la tente, le matelas de sol, le duvet, le réchaud et les accessoires de cuisine qui pèsent et qui encombrent. Pour le reste, les indispensables sont les mêmes qu’en montagne et ailleurs : système trois couches pour les coups de froid et la pluie, un peu de rechange pour les tee-shirts (en mérinos c’est mieux, 2 ou 3 feront l’affaire), protection soleil (chapeau, lunettes, crème), 2/3 paires de chaussettes. J’ai fait une liste de sac de trek complète pour vous inspirer si besoin dans l’article Savoir Faire son Sac à Dos : les Règles du Juste Poids.
GR30 : LE MOT DE LA FIN
Le GR30 c’est vraiment un très bel itinéraire pour prendre la mesure de ce qu’est l’Auvergne. C’est un tracé très identitaire, qui tourne les pages du territoire avec le souci d’en présenter le plus d’éléments constitutifs possible. En guise d’introduction à l’univers des puys et du Massif Central, ça reste un excellent choix.
On pourra lui reprocher une longueur mal justifiée et quelques étapes un peu sous la moyenne générale de l’ensemble mais ce serait faire peu de cas des moments de grâce qu’il offre régulièrement. Sans compter que la question de la distance inutile peut facilement être résolue ainsi qu’il a été expliqué dans l’article. La déconnexion opérée sur l’essentiel du tracé fait oublier ces maigres critiques.
À l’usage, le GR30 est de surcroît très confortable avec, en 2024, une offre d’hébergements étoffée depuis sa création et une fréquentation en hausse qui favorise les rencontres sans non plus être invivable. Il rentre aujourd’hui dans la catégorie des GR® réussis avec, à la clé, une expérience mémorable qui devrait vous faire succomber rapidement aux charmes de l’Auvergne. Et, probablement, une envie tenace d’y revenir.
Bonsoir,
Mille merci pour cette rando si bien détaillée, avec beaucoup de précieuses informations.
Nous (une maman et sa fille de 23 ans) allons nous lancer dans cette nouvelle l’aventure en août après avoir découvert le Mercantour l’an passé.
Nous partons avec notre chien ; ne pouvant entrer dans la réserve naturelle de Chastreix Sancy auriez-vous une alternative à nous proposer pour les étapes 9 et 10. Un grand merci !
Françoise et Marina
Bonjour Françoise, bonjour Marina,
Une belle aventure mère-fille en perspective ! Vous devriez bien vous régaler sur ce parcours plein de bonnes surprises. Pour le toutou, en effet, le passage par la Réserve est compliqué. La contourner (par l’ouest depuis Picherande et vers Chastreix) est assez bof. C’est dommage de louper le Sancy qui est quand même une sorte de totem et de récompense finale en fin de trek. Ce que vous pouvez faire sinon c’est, peu après le passage du lac Chauvet, sortir du GR30 et filer vers Super Besse par le GR4. De là vous rejoignez le GR30 en montant au col du Couhay. Là vous montez au Puy de la Perdrix et vous suivez l’itinéraire balisé qui rejoint le col de la Cabane. De là vous empruntez la variante du GR4 qui redescend vers le départ du télécabine, côté Mont Dore. De là vous restez à gauche de la vallée en tenant cette variante du GR4 jusqu’au lieu dit sur l’IGN « le Salon du Capucin » où vous pouvez récupérer le GR30. Ce que je décris là emprunte un couloir étroit qui flirte avec les périmètres des Réserves Naturelles de Chastreix-Sancy d’un côté et de Chaudefour de l’autre. Mais ça doit passer car on se tient vraiment à leur frontière, voire si on y entre c’est à peine de quelques mètres. Ce qui permet de ne pas écarter la zone du Sancy dont le sommet, si je ne m’abuse, est lui pile sur la frontière de la Réserve. Ça pourrait donc même rester jouable d’y monter avec le chien. À vérifier sur place fonction de la signalétique mise en place. Bon trek à toutes les deux !
Amicalement,
David