Le bon, le drone et le truand : ou comment voler en toute (il)légalité avec son drone

Le drone. Une bestiole technologique 100% dans l’air du temps, calibrée pour la mise en scène de nos vies et de nos activités. D’apparence si facile à maîtriser, il donne des envies de faire du cinéma. Rien d’étonnant à ce qu’il se soit aussi vite immiscé dans le sac à dos des rand(r)onneurs et des blogueurs. Son usage est pourtant très strictement encadré par la loi et le règlement de la DGAC, auquel s’ajoutent un escadron complet d’autres avertissements à maîtriser. Le jouet n’en est finalement pas un. Et son pilotage, comme l’usage de ces images, requiert de l’expérience et une certaine forme de sagesse. Ne comptez pas sur moi pour vous faire ici un énième article expliquant comment voyager avec un drone. Beaucoup l’ont déjà fait. Je préfère aborder un sujet plus épineux. Moitié coup de gueule, moitié analyse, je vous livre dans cet article un témoignage et des perspectives, issus de ma propre expérience, sur les secrets de fabrication de ces images aériennes qui font l’admiration du public et sur une profession neuve qui souffre déjà d’irrégularité.

Mise à Jour 2023

De l’eau a coulé sous les ponts depuis la première diffusion de cet article qui a fait couler pas mal d’encre. Tant du côté des opinions favorables que défavorables. Est-ce que trois ans plus tard je suis toujours raccord avec ma pensée de l’époque en forme de billet d’humeur lié à un instant T de ma propre expérience ? La réponse est définitivement non. J’aurais pu, à ce titre, choisir de purement et simplement éliminer l’article en question. Trop facile. Je préfère le laisser en l’état, témoin assumé d’une opinion à un moment donné et preuve que les-dites opinions ne sont pas figées dans le marbre pour définir une personne ad-vitam aeternam.

Depuis cet article j’ai pu voler de nombreuses fois aux côtés de plusieurs pilotes pros dans le cadre de missions professionnelles. On a vu ensemble se durcir une règlementation européenne qui n’en finit pas de complexifier les procédures. Un durcissement qui s’opère également au sein d’institutions administratives plus locales pour réguler les droits à l’image de certains sites ou lieux. Obtenir des autorisations de vol peut devenir un chemin de croix, chronophage et fastidieux, qui se solde parfois malgré tout par une réponse négative. De quoi décourager même les pros. Il paraît même que certains d’entre eux, sur la base du pouvoir d’audience et média en arrière-plan, finissent par s’en passer pour faire malgré tout leurs images. Sans être visiblement inquiétés.

Tout ça m’a usé et m’a fait réaliser l’illégitimité et l’inutilité de ma prise de position sur ce sujet. Qui étais-je pour affirmer que l’usage du drone ne devrait être réservé qu’aux professionnels ? Je dirais un témoin frustré qui n’a pas tapé sur les bonnes personnes. Il n’y a au final pas de bon ou de méchant pilote dans cette histoire. Juste des gens qui essaient, sans véritablement penser à mal, de profiter d’un outil assez incroyable pour faire de belles images et confrontés à des règlements et des accusations de plus en plus improbables. J’ai fait partie des accusateurs. Plus maintenant.

Certains s’efforcent de suivre le protocole, d’autres moins. J’ai d’ailleurs moi-même fini par racheter un drone pour le plaisir de quelques photographies de randonnées personnelles et dont je limite l’usage à des publications isolées et à faible portée sur mes réseaux. Je continue en revanche à bosser avec des amis pilotes pour les grosses missions professionnelles. Je tenais donc à faire ce mea culpa à destination de tous ces pilotes amateurs et de loisir qui ont pu se sentir injustement accusés par cet article polémique. Que chacun continue de se faire plaisir dans le respect, évidemment, des règles de sécurités fondamentales.

2015, la menace Phantom

On peut le dire, le drone, c’est sans aucun doute l’une des plus grosses innovations en terme de possibilités de créations d’images de ces dernières années. De tous les trucs de geeks apparus en une décennie, celui-là, venu en droite ligne de Corée, a mis tout le monde d’accord. Après les essais du Phantom 1 puis 2, la version 3 du modèle DJi débarque en 2015 et initie l’ère du drone en France. Tout le monde a voulu son drone, à commencer par nous autres, les blogueurs. Ce n’était pas difficile de comprendre, dans la seconde, le potentiel monstrueux de cet engin pour développer du contenu vidéo, prendre de l’avance sur les autres et ainsi rester compétitif dans l’éternelle course à la visibilité.

Qui aurait cru, un jour, qu’on sortirait des plans façon Seigneur des Anneaux sans passer par la case hélicoptère ? A moins de jouer dans la cour des grands (cinéma et/ou télé) ou d’être l’héritier d’une grande fortune ?

Et voilà que, pour moins de 1000 euros, un jouet en plastique et sa télécommande nous fait nous prendre pour Peter Jackson et repousse les limites de la création vidéo. Un truc de dingue, non ? Surtout que l’accent est mis sur le côté fun et lifestyle du machin. DJi a bien compris à quelle génération il s’adressait : celle des réseaux et de l’auto mise en scène. Bref, c’est le carton plein. Les ventes explosent. Le marché est lancé. Les drones se mettent à voler de partout et, très vite, les images aériennes ont inondé la toile, les blogs et les réseaux sociaux. L’excitation était à son comble. Jusqu’à ce que le concept de règlementation, un peu oublié dans la folie des débuts, commence à rappeler tout le monde à l’ordre.

Le DJI Phantom 3 Standard : le début de l’explosion du marché du drone en France

 

Ha bon ? Y’a des règles ? Relou…

Il a quand même bien fallu remettre en mémoire que l’espace aérien est, en effet, régi par un certain nombre de règles – inconnues de la plupart d’entre nous, cela va sans dire – et que, à l’instar de celles de la route, les connaître, les respecter et bénéficier d’un statut légitime allait être, non pas nécessaire, mais essentiel et obligatoire. En particulier si on souhaitait exploiter les images filmées. En France, la Direction Générale de l’Aviation Civile, réagit très très vite pour règlementer la pratique du drone et, ainsi, éviter les incidents, tant aériens que juridiques. Est-il utile de rappeler qu’il y a du monde au-dessus de nos têtes ? Ou que ce qui est filmé relève parfois, voire souvent, du droit à l’image ? Vendu comme un jouet rigolo pour adulte, le drone est pourtant un engin aérien à part entière et, en tant que tel, son utilisateur doit se plier aux règles que lui imposent ce statut. Pour faire simple, il y a tout un tas d’éléments du genre plutôt rébarbatifs à assimiler et qu’on a juste envie, au début, de faire semblant de ne pas connaître en se disant « allez, ça va, je fais juste mes trois images ; je dérange personne : c’est que du drone de loisir« . Et là, stop ! Coupez les moteurs. On doit discuter.

La parabole du Mogwaï : ou comment le non-respect des règles peut vite entraîner le chaos

Avant d’aller plus loin, il faut rappeler rapidement ce qu’on définit par « drone de loisir » : vous avez acheté un drone ? trop bien ! Moyennant quelques règles aussi faciles à assimiler que celles permettant d’éviter qu’un Mogwaï se transforme en Gremlin (respecter une altitude maximale, reconnaître les zones de restriction sur une carte, garder son drone à vue, respecter la vie privée, piloter de jour, ne pas survoler les personnes, entre autres) vous pouvez aller filmer les copains ou la famille en rando sur les chemins. Trop bien. Mais – et cette nuance est essentielle – les images que vous allez filmer doivent rester dans la sphère privée. Pas question de les diffuser publiquement, genre sur un blog ou une page Facebook publique ou encore sur YouTube. A ce stade, ce n’est plus du loisir et c’est assimilé à une exploitation des images à usage professionnel. C’est la frontière à ne pas franchir. Et c’est précisément celle qu’on est trop tenté de franchir. A quoi bon filmer si on ne peut pas épater la galerie, montrer ce qu’on sait faire et partager à plus large spectre, non ? C’est un peu les boules de s’en tenir juste à montrer ça à la maison… J’en sais quelque chose. Je l’ai fait ! Pas bien.

La ligne rouge

Eh oui, vous croyez quoi ? C’était trop tentant ! Je fais de la vidéo depuis tout ce temps et là, voilà qu’on me sert sur un plateau la possibilité d’intégrer des images aériennes dans mes épisodes de Carnets de Rando ? Moi je dis banco ! C’était en 2017, lors d’un Black Friday et, sur un coup de tête, je passais commande. Quelques jours plus tard, un beau DJi Phantom 3 arrive à la maison. C’est Noël ! Les semaines qui suivent, je prends le truc en main. Et c’est pas si facile que ça. Je le crashe quelques fois, surpris par la solidité de l’ensemble. Bon an, mal an, en bricolant entre pilotage manuel, pour les manoeuvres simples, et modes automatiques, pour les plus complexes (l’un des points forts de ces engins étant l’automatisation de certains mouvements aériens. Un plus qui peut devenir un moins. On en reparle plus bas, vous verrez pourquoi) je sors mes premières images dignes de ce nom. C’est à cette époque que j’entends parler pour la première fois des zones de vol restreintes.

Faire voler un drone, c’est pas Flight Simulator. Maîtriser l’engin et les données qui entourent le vol, y compris les cartes de l’espace aérien ne doivent pas être des options.

J’avais été volé au-dessus de l’Aqueduc de Roquefavour, près d’Aix-en-Provence. J’avais fait un petit montage à l’issue, tout fier, et je l’avais partagé sur Facebook. Dans les commentaires, un mec me tombe dessus : « cette zone est interdite de vol, fais gaffe la prochaine fois, renseigne toi » me dit-il. Interdite ? Qu’est-ce qu’il dit lui ? Dans la foulée je découvre alors la carte des fameuses zones sur Geoportail. Puis la définition de « drone de loisir » et les limites qu’elle va vite me poser. En tant que blogueur, diffuser mes images aériennes à ma communauté sans être homologué serait hors-la-loi. Pour être dans la légalité, je dois être – avec mon drone – enregistré et homologué par la DGAC et ainsi passer au stade de télépilote, le statut officiel pour bosser avec son drone. Pas franchement motivé à bûcher le théorique ULM pour passer l’examen (le pré-requis pour démarrer comme télépilote pro), je préfère jouer avec les mots en interprétant la législation comme ça m’arrange. Je me borne donc à respecter le scénario S1 (vol hors zone peuplée, à vue, à moins de 150m d’altitude, NdR) puisqu’il est indiqué « ne nécessitant pas d’autorisation« , tout en m’assurant que mes vols ne s’effectuent pas dans une zone rouge (survol interdit) sur Geoportail. Et là, j’arrive presque à me convaincre que je suis dans les clous. Sauf que pas du tout.

Quand tu crashes ton drone et que tu dois aller missionner dans des endroits absurdes pour le récupérer

Le crash de la mauvaise conscience

J’ai le souvenir, en entrant dans le monde du drone, que la législation était compliquée. En France, dès qu’on fait des lois, on se met à parler et écrire bizarrement, comme si on voulait que les gens ne comprennent rien. Les lois doivent sûrement être écrites par des notaires ou des huissiers. C’est rébarbatif et il faut beaucoup de volonté pour les décrypter. La facilité consiste à les interpréter. C’est ce que je fais pendant environ un an. Et comme je me revendique alors humblement comme « petit pilote qui vole dans des endroits perdus » je décide de vendre mes images, mais à petit prix. En gros, je rajoute une prestation « drone » optionnelle à mes devis avec des prix cassés. Dans ma tête, je ne fais rien de mal : je suis loin d’être un pro du drone, donc je me dis que je ne peux pas prétendre tarifer comme eux. Je me trouve même presque juste à ce moment-là. Je ne me rends pas compte à quel point j’ai tout faux et à quel point je fais du tort à l’activité.

Un événement me fait prendre conscience de mon illégitimité à piloter. Et, de surcroît, je ne m’estime pas un pilote exceptionnel. Je trouve mes images moyennes. Il va falloir trouver une autre solution

Il va falloir que je crashe – et perde – mon drone sur un tournage pour amorcer une vraie prise de conscience et une réflexion profonde sur l’usage du drone dans l’activité de créateur de contenus. C’était dans les Pyrénées, sur la saison 2 de Mon GR® Préféré. Premier jour de tournage de l’avant-dernier épisode, consacré au GR®10. On était sur le sentier des Cascades, juste au-dessus de Cauterets. Une mauvaise manip et zou, le drone file dans les arbres, les rotors s’arrêtent et il tombe, comme une pierre, dans le torrent. Le courant l’emporte dans la seconde, il bascule dans une cascade et disparaît. A l’heure actuelle, il a peut-être atteint les Açores après avoir d’abord rejoint la Garonne, puis l’Océan Atlantique. On finira le tournage sans lui. Pour le dernier épisode, celui sur le Tour du Mont-Blanc, je jette l’éponge. J’arrive à convaincre la FFRandonnée d’engager un pilote, un vrai, homologué, pour les tournages. C’est comme ça que Gérard (Ganglion, alias GerGan) nous a rejoints. Et ça a été le jour et la nuit. D’une part, je réalisais à quel point j’étais loin du compte, techniquement parlant, et à quel point un vrai pilote était un plus pour les tournages. D’autre part, Gérard m’a aidé à comprendre toute la législation qui entourait la pratique du drone, la complexité des démarches précédant la phase de vol et pourquoi la publication constante d’images illégales et l’emploi de pilotes non-homologués étaient problématiques. Aujourd’hui, alors que les images de drone manquent encore cruellement de contrôle, j’ai envie d’expliquer à mon tour pourquoi ces images illégales, à mes yeux, doivent cesser. Le mea culpa d’un repenti, préoccupé par des irrégularités permanentes  qui nuisent à l’ensemble des acteurs du voyage et du tourisme, qu’ils soient institutionnels ou créateurs de contenu eux-mêmes.

Gérard, télépilote pro, en tournage avec moi dans la Meuse sur le GR714

Image illégale : comment les reconnaître et comment les éviter ?

Avant toute chose, peut-être vous interrogez-vous en vous demandant qu’est-ce qu’une image illégale ? En quoi une image aérienne, diffusée publiquement, est-elle illégale ? Il existe plusieurs raisons à cela : une seule suffit à lui conférer ce statut mais, la plupart du temps, elles cumulent ces irrégularités. Cela peut tenir à un tas de facteurs mais les trois règles les plus éminemment bafouées sont : le survol de zones interdites ou soumises à des autorisations (genre des photos de monuments en plein Paris ou des séquences de drone dans les Calanques), le drone qui vole tout seul pendant que son propriétaire se filme en mode auto et le survol de personnes. Et, en général, si elles sont bafouées c’est que l’auteur ne les connaît pas – ou ne s’en soucie pas – parce qu’il enfreint une troisième règle : il n’est pas homologué. Une question en entraîne une autre : comment je sais que les-dites images sont illégales ? Pour être parfaitement honnête, je ne peux pas le savoir avec une certitude absolue. C’est un faisceau de présomptions, généré par l’expérience et la connaissance des lieux et de leurs règles. Je cite Paris dans un exemple. Le survol de Paris est interdit. C’est plus du rouge sur la carte, c’est du cramoisi. Les autorisations sont aussi dures à avoir qu’un ticket gagnant à l’Euromillion, sans parler de l’attente. Seuls de très rares candidats peuvent espérer réaliser des images aériennes de la capitale. Alors un instragramer, vous imaginez ? Si vous voyez une image prise en drone de Paris, elle a de bonnes chances d’être illégale. Ça n’empêche pas la multiplication des vols illégaux, ainsi que l’évoque cet article du journal Le Monde.

Le genre d’image sur Instagram que vous pouvez tout de suite définir comme parfaitement illégale

Deuxième exemple : le Parc National des Calanques. Le drone dans des Parcs Nationaux c’est compliqué et soumis à une autorisation officielle. Mais l’obtenir est de plus en plus compliquée. Dans les Calanques il faut maintenant, en plus, mettre la main au porte-monnaie ! Je le sais, j’ai dû annuler un tournage à cause des tarifs pratiqués par le Parc, qui frisaient l’indécence, voire le racket pour des petits entrepreneurs comme moi. Alors quand des créateurs de contenu pondent des vidéos enchaînant les plans de drone dans les Calanques (ou le Verdon aussi, très prisé), sans que personne ne dise rien – à commencer par le Parc – il y a de quoi voir rouge et se poser des questions. Dernier point : pourquoi je dis que le pilote qui se filme tout seul c’est mal ? Parce que l’une des règles fondamentales quand on est télépilote c’est de toujours – je dis bien toujours – garder le contrôle de son appareil. Si celui-ci est en autopilote, il n’y a plus de contrôle. Si une défaillance se produit pendant ce vol automatique et qu’un accident en survient consécutivement, le pilote a intérêt à disposer d’une bonne assurance ! Vous allez me dire : « bah pourquoi on met des modes automatiques alors ? » Facile : c’est pour les pilotes du dimanche qui n’utilisent pas leurs drones à des fins professionnelles. Un télépilote homologué ne se sert jamais de ces programmes. Il opère en pilotage manuel, en permanence. D’abord parce qu’il est formé et qu’il sait manœuvrer ainsi, ensuite parce que la règlementation l’exige. Alors, bien sûr, du point de vue du public – et des territoires – on a envie de répondre : « et alors t’es jaloux ? c’est pour ça que tu râles ? Et qu’est-ce que ça peut faire d’abord ? Tant que les images sont jolies, on s’en fout !« . Et que répondre à ça finalement ? Récolter des likes sur des vidéos ou une photo Insta semble justifier l’appétit à commettre des infractions qui n’en sont, a fortiori, pas des grosses. Relativisons, bien sûr. Y’a pas mort d’homme non plus, me direz-vous. Le résultat plaît au public et ça fait de mal à personne. Vraiment à personne ? Peut-être pas tant que ça et, en tout cas, pas de la manière qu’on croit. Je vous montre.

Le côté obscur et sournois de l’illégalité

Quand la DGAC a mis en place son règlement à usage des utilisateurs de drones, elle a tenté d’entourer d’un cadre légal une pratique qui pouvait très vite dégénérer et causer des débordements liés tout autant à la sécurité des biens et des personnes qu’au droit à l’image et à la propriété privée. On est en France, faut-il le rappeler ? On aime les lois dans ce pays. Et si on les aime autant c’est parce que nous, les français et notre foutu héritage métissé de gaulois et de latin, on adore les ignorer ! Les esprits honnêtes qui ont joué le jeu de bosser en règle, conformément à celles-ci, pour exercer officiellement comme télépilotes, ont donc passé l’examen et les formations requises avant de se voir attribuer un numéro d’homologation. Ils sont donc aujourd’hui, en principe, les candidats légitimes pour réaliser, diffuser et commercialiser des images de drone sur des supports multiples, web y compris. Sauf que, dans la réalité, que ce soit sur le web ou à la télé, bien des pratiques échappent à ce cadre et génèrent injustice, incompréhension, colère, irresponsabilité et interrogations. Pour preuve, cet article récent, parmi d’autres. Sans parler des débats sans fin entre les deux camps. En ce qui me concerne, deux scénario retiennent mon attention dans l’univers de la randonnée et, si je souhaite en parler dans cet article, c’est pour clarifier des zones d’ombre et porter à la connaissance du public et des professionnels une partie de la réalité derrière ces plans de drone devenus -presque – indispensables dans un montage vidéo.

Scénario #1 : pilote pro vs pilote de loisir

Avant un vol, le pilote professionnel doit faire parvenir à la préfecture du territoire concerné par le tournage une demande d’autorisation. C’est la base. C’est le premier feu vert qui ouvre l’espace aérien aux images. D’autres autorisations peuvent s’y ajouter : base militaire ou aéroport-drome si la zone de vol se trouve dans celle de ces lieux par exemple. Et d’autres encore qui touchent, cette fois, au droit à l’image (mairies, propriétaires de lieux survolés, institutions…) ou à des critères de protection (zones Natura 2000, réserves naturelles, parcs, Conservatoire du Littoral…). Pour quelques secondes à l’écran, il faut savoir qu’il y a un ordre de bataille administratif qui, parfois, se solde par un refus d’autorisation. Je vous donne un exemple récent : pour un tournage sur le GR®21 en Normandie, il a fallu demandé une autorisation sectorielle au Conservatoire du Littoral, propriétaire de plusieurs sections de la Côte d’Albatre. On a reçu majoritairement des « oui », sauf à Etretat car notre venue coïncidait avec la nidification de certains oiseaux. Pour éviter le dérangement, il nous a été demandé de ne pas faire voler le drone dans ce secteur. Logique. Sauf que, le jour du tournage, quand notre drone était tranquille dans sa sacoche, trois ou quatre autres volaient dans le ciel au-dessus des falaises… Cherchez l’erreur. Ce qui se passe c’est que là où les pros savent à quelles portes frapper pour demander des autorisations (qu’on leur refuse parfois), le pilote de loisir, lui, n’en sait rien ou, au pire, s’en fout. Au mieux a-t-il regardé sur Geoportail pour voir si la zone était soumise à des restrictions ou non. Le reste, il ne peut, ou ne veut, pas le savoir. Donc il vole. Et les oiseaux sont finalement dérangés. Et nous, qui sommes là pour bosser, on reste au sol. Et, le soir venu, on trouve ces images illégales sur les réseaux, en train de générer des centaines de likes. Frustrant, non ? Vous voyez un peu les limites du cadre règlementaire dans cet exemple ?

« Allez zou toi, au panier ! Je vois bien que tu voles sans papier et en plus tu déranges les mouettes »

La solution c’est quoi ? Pour l’instant, j’en vois deux. La première serait de développer davantage d’outils en ligne à destination du pilote de drone de loisir afin que, lui aussi, dispose des informations nécessaires à l’encadrement de son vol. C’est de la prévention. A l’heure actuelle, franchement, quel particulier est capable de dire s’il se trouve sur une propriété du Conservatoire du Littoral ou sur celle du Pape ? Le vacancier, avec son Mavic Air, peut-être ? Le groupe de copains, en week-end ? Forcément, non. Étrangement, les institutionnels – ici le Conservatoire – sont, eux, très à cheval sur ces questions d’autorisation et, une fois que vous vous êtes signalé auprès d’eux, vous êtes scruté. Normal, donc, que les pros soient sur la sellette puisque eux les informent de leur présence sur les lieux. Pour les autres, c’est pas vu, pas pris. Car les contrôles et les amendes sur le terrain sont rares, voire inexistants. Tout comme les poursuites ou les plaintes suite à des images illégales. Un truc qui rend d’ailleurs assez dingue et qui amplifie la sensation d’inégalité.

Le drone uniquement réservé aux professionnels ? Radical, mais efficace.

Alors l’autre solution, utopique, serait de déclarer l’usage du drone réservé uniquement aux professionnels homologués. Et voilà je l’ai dit ! Et j’entends déjà la foule hurlante et conspuante, à qui j’essaie d’enlever le droit de voler, me ruer dans les brancards. Pourtant, sur le terrain, plus d’ambigüité possible ainsi. Et puis ça ferait beaucoup moins de boucan dans les airs ! A ce sujet, je ne sais pas si vous avez remarqué cette petite tension qu’on ressent quand un drone décolle avec des gens autour ? J’ai déjà été témoin de réactions très hostiles à ce moment-là (cris, poings en l’air, insultes, agacement manifeste). Les gens râlent mais, paradoxalement, ils adorent les images de drone sur leurs écrans ! Amusant, non ? Fin de la parenthèse. Mon souhait pourrait-il donc un jour advenir ? Peut-être. Un signe de l’épuisement du marché du drone de loisir pourrait bien aller dans mon sens d’ici quelques années. Je croise les doigts.

 

Scénario #2 : le pilote de loisir qui veut faire comme les pros

Ou comment bénéficier de tous les avantages d’un pro sans les inconvénients. Ce que j’ai moi-même fait pendant un an et dont je mesure aujourd’hui, non sans honte, la totale irresponsabilité. Autrement dit, cela consiste à se revendiquer « pilote » du seul fait de posséder un drone et de savoir, moyennant des compétences de pilotes très inégales d’une personne à l’autre, faire des images avec. En général, les faux télépilotes excellent pour aller faire des images de drone dans des endroits règlementés – et bien sûr sans autorisation – et à les diffuser publiquement en récoltant des avalanches de commentaires enthousiastes. La grande classe. Mieux encore – et comble de la malhonnêteté – certains vont même jusqu’à obtenir des contrats et à percevoir des rémunérations de la part de clients (territoires, offices de tourisme, gérants de sites, parcs ou monuments) qui ne vérifient pas – ou s’en foutent – le statut dudit pilote. La belle histoire ! Tout le monde est content : le « pilote », le territoire, le public. Alors pourquoi en faire tout un plat, me demanderez-vous ? Pourquoi tu râles encore David en faisant ton gendarme ? Pour deux bonnes raisons en fait.

A armes (in)égales

La première, et non la moindre, c’est l’aspect déloyal de l’affaire. Pourquoi certains jouent le jeu d’être en règle, avec toutes les contraintes que cela suppose, quand d’autres font l’anguille sans que quiconque ne dise rien ? C’est de l’injustice. Comment vendre son travail dans ces conditions ? Les clients devraient se montrer plus vigilants. En cautionnant de manière tacite ces pratiques irrégulières et en persistant à collaborer avec des pilotes non-homologués, ils se font complice de l’illégalité de ces prises de vue. C’est incompréhensible et rageant pour des télépilotes qui se sont mis en règle auprès de la DGAC pour avoir la légitimité de piloter un drone et de vendre des images. Alors, peut-être, parmi les usurpateurs, y en a-t-il (et c’est sûrement le cas) qui maîtrisent mieux le pilotage que certains professionnels et qui, du coup, vont avancer qu’ils font de plus belles images. Je l’entends, très bien, c’est un bon argument : dans ce cas, va concrétiser ton talent en régularisant ta situation puis, ensuite, va bouffer le marché mec. Et là, alors, la lutte se fera à armes égales.

L’argent et le budget : le nerf de la guerre. Employer des pilotes non homologués, ça coûte forcément moins cher. Une logique libéraliste et irresponsable qui décrédibilise la profession de créateur de contenu.

J’entends aussi les territoires-clients agiter le porte-monnaie et arguer qu’un pilote officiel, ça coûte cher. Ce qui est vrai. Combien d’économies les territoires ont-ils fait avec ces « faux » pilotes qui cassent les prix ? Pas mal c’est sûr. Car, c’est un fait, un vol de drone, c’est pas donné. Mais le matos a un prix, les accessoires et consommables aussi. Sans parler de l’aspect administratif et règlementaire qui entoure la pratique. Du temps. Beaucoup de temps. Et le temps, vous le savez, c’est de l’argent. On parle des charges sociales maintenant, en sus ? Alors, oui, les choses ont un prix. Mais, ces règles, ce ne sont pas les pilotes qui les ont inventées. Ils s’y sont pliés, pour pouvoir travailler. En toute légalité et soumis à la rigueur de l’entreprenariat. Alors il n’est pas difficile de comprendre que, quand ils se font piquer le boulot par des mecs non homologués, qui cassent les prix en ne respectant rien, ils ont un peu les nerfs. Ainsi vont les choses diront certains. C’est le monde qui bouge après tout, non ? Un peu comme pour l’hostellerie traditionnelle avec AirBnB ou pour les taxis avec Uber ? Non, pas vraiment. Faux débat. Car les pilotes non homologués n’ont aucun statut. Ni professionnel, ni juridique. Et là, on touche à la deuxième des raisons pour lesquelles ces vols illégaux doivent cesser.

Irresponsable

Ça tient en un mot : responsabilité. Filmer – ou photographier – un lieu ou des personnes sans autorisation ou sans homologation (ou les deux) puis le diffuser sur ses réseaux sociaux, engage la responsabilité du « pilote ». Lesquelles ? Tout simplement celles qui sont dues à la sécurité des biens et des personnes. Mais l’intrusion d’un tiers, identifié comme client, et d’une rémunération, entérinant la nature commerciale de la transaction, en fait naître d’encore plus grandes. Car, en passant commande, le client engage lui aussi sa responsabilité. Autrement dit, si vous faites partie de ceux qui filment en drone illégitimement et que, en plus de ça, vous vous faites rémunérer pour cela dans le cadre d’un partenariat avec un territoire, vous avez intérêt à serrer les fesses pour que vos vols se déroulent sans incident. Et vice-versa pour le territoire qui valide votre prestation. Et quand on bosse pour un client de la taille d’un territoire, le respect des règles de sécurité se doit d’être absolu. Ça semble évident dit comme ça et pourtant ça ne l’est pas toujours. C’est un peu comme si vous payiez un chauffeur sans permis pour conduire votre voiture parce qu’il fait des super scores sur Gran Tourismo. En acceptant – parce qu’il n’est pas au courant ou parce qu’il feint de ne pas l’être – de travailler avec des pilotes non homologués, le territoire engage sa responsabilité en cas d’accident. Tout comme il l’engage en rémunérant des vols sans autorisation ou sur des zones restreintes ou interdites. Par omission ou pure ignorance, la complicité des territoires qui valident des images illégales contribue par ailleurs à mettre à mal l’exercice du pilotage de drone par les professionnels.

La carte de France, sur Geoportail, des restrictions de vol pour les drones de loisir

Là encore, quelles solutions ? Une meilleure information des attaché(e)s de presse et des responsables de projets serait un bon début afin d’exiger, dans un premier temps, la présentation d’une homologation officielle par les créateurs de contenus avec qui ils travaillent. Une vérification de l’inscription du pilote à la liste officielle publiée par la DGAC me paraît une première étape incontournable dans le cadre d’un contrat. Car oui, cette liste existe. Elle est consultable et téléchargeable très facilement. Tout créateur de contenu bossant en prestation drone devrait s’y retrouver. Être mieux formé permettrait aux institutionnels de mieux contrôler la légalité des prises de vue sur leur territoire. Il faut dire que l’absence de sanctions par la DGAC, en dépit des menaces (1 à 6 mois d’emprisonnement et de 15 000 € à 75 000 € d’amende + confiscation du drone en cas d’infraction) ne cesse d’encourager la pratique des vols illégaux. Des entités administratives, tels les parcs, qui disposent pourtant d’une règlementation interne pour les drones et qui exigent une déclaration de vol en préalable à la délivrance d’une autorisation, ne réagissent même pas à la diffusion de séquences de drone sur les réseaux sociaux tournées sans aucune autorisation dans leurs propres frontières. Et, pour avoir discuté avec plusieurs territoires sur ce thème, ils ne vérifient clairement pas toujours la légitimité des pilotes, en particulier chez les blogueurs. Enfin j’ajoute, histoire de montrer que l’esprit de corruption est des deux côtés, que les pros ne sont pas tout blanc ? Des anecdotes, en coulisses, d’équipes de télé qui débarquent et qui font voler leurs drone sans autorisation au-dessus des villes, j’en ai entendu souvent chez les attachés de presse. « Une autorisation ? Pfff, pour quoi faire ? Pourquoi on on ferait ça, on est la télé !« 

Pourquoi faire ça oui ? Par éthique aurais-je envie, naïvement, d’avancer. Par respect aussi : des règles, des clients, de soi et aussi d’homologues qui font ce qu’il faut pour être en règle et trouver des solutions. Du bon sens et un code de conduite. Ça doit être mon côté scandinave refoulé qui s’exprime là.

Conclusion

On arrive en 2020 dans un peu plus d’un mois. La DGAC continue de durcir chaque année un peu plus la règlementation pour les professionnels mais ne semble pas vouloir s’attaquer au problème des drones de loisir et des séquences de vols illégales. Alors, dans le milieu des créateurs de contenus auquel j’appartiens, j’ai envie d’en appeler au bon sens de chacun et non à l’appât du gain. Il y aura toujours des tricheurs, des menteurs, des usurpateurs. Surtout dans cet univers factice qu’on a bâti sur le sol virtuel du web où le follower vaut de l’or et où le like est une garantie pour dénicher des contrats. La concurrence n’a de sens que si elle s’entoure d’honnêteté. On pourrait en appeler à la bonne conscience de tous ces aspirants-pilotes pour, qu’à leur tour, ils confessent leurs fautes et, malgré l’âpreté du chemin, se remettent sur la bonne voie. On pourrait croire en une éthique de notre profession, au respect d’une charte de bonne conduite. Pas à une méchante partie de Wipe Out où tous les coups, même les plus bas, sont permis. On pourrait aussi demander plus de visibilité de cette certification sur le web afin de balayer tout doute possible lors du contact avec un prétendu télépilote. On pourrait aussi demander aux territoires, avec qui on travaille régulièrement sur le terrain, de ne plus fermer les yeux sur cette question, d’être lucides et responsables en prenant une part active dans l’application du cadre légal de la réalisation d’images de drone. Déjà en s’assurant que le créateur de contenu avec qui il s’apprête à travailler est présent sur la liste officielle des télépilotes de la DGAC. C’est un bon début, quelques pistes et souhaits venu d’un éternel idéaliste. Peut-être en avez-vous d’autres ? Peut-être la situation peut-elle s’améliorer par le fruit patient d’un effort collectif ? Alors, ensemble, sera-t-il peut-être possible d’assainir une situation qui est actuellement, et malheureusement, sérieusement corrompue. Un vœu pour 2020 ? J’ai envie d’y croire.

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55 Comments

  1. Thierry Mohr

    Bonjour,

    Très bon article, relatant bien la réalité.

    Pourriez vous me contacter pour débattre du sujet, qui me tient particulièrement à cœur.

    Thierry Mohr

    Président de l’UNEPAT (l’Union Nationale des Exploitants Professionnels d’Aéronefs Télépilotés)
    Thierry.mohr@unepat.org

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour Thierry,

      Je suis content que mon article trouve un écho favorable auprès de l’UNEPAT. Je vous contacte par mail dès la semaine prochaine si cela vous convient. Bon week-end !

  2. Michel P

    Excellent article. Même problème en Belgique mais un grand nombre de zones de police commence à traquer les films de drones sur le net ainsi que les agences immobilières qui publient.
    Les amendes et confiscations commencent, car il y a souvent une trace quelconque sur les films

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      On aimerait voir ce type de sanction plus souvent en France. Les poursuites ne sont pas monnaie courante. Personnellement, je n’en ai jamais entendu parler.

  3. Jérôme peth

    Très bel article de ce monde aérien en plein bouleversement…. Et bientôt les voitures volantes ! L’idée d’outils en ligne me paraît la plus adaptée. Cette solution existe déjà pour les activités souterraines (DICT). Toutes les personnes impactées sont instanement informés, et se doivent de répondre dans des délais impartis…
    Merci à tous les PRO de nous faire rêver avec vos belles images légales.

  4. ID2Rando

    Merci David pour cet éclairage !
    La face inconnue de ces images qui nous font tous envie dès lors que l’on souhaite comme on le fait « partager » nos randonnées.
    Un article très intéressant et instructif.

  5. Jean-Philippe Dollet

    Bravo ! L’article que j’aurais aimer écrire si j’avais eu votre talent. Felicitations! Tout est juste et assorti d’une parfaite analyse de la situation. Un vrai exploitant et télépilote de drone civil qui vous remercie. DCOMDRONE.

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour Jean-Philippe,

      Content que l’article trouve un écho favorable auprès des télépilotes. En espérant qu’il puisse aider à une meilleure information.

  6. FM

    Bien résumé, bel article.
    Lutter contre ces images illégales n’est apparement pas la priorité sinon les sites de stock d’image qui vendent officiellement ne seraient pas aussi libres, juste un exemple pour parler toujours de Paris mais c’est la même chose dans toutes les villes de France: https://www.shutterstock.com/fr/video/search/paris-nuit-drone . Pratiquement aucune de ces images ne sont tournées légalement sans parler des viols de lois ( survol de tiers, de bâtiment protéger , de copropriété, de cartiers entier où bien sûr le télépilote ne vol pas à vue…) et pourtant on a des chances de retrouver ces images à la télé, dans un film et dans tant d’autres d’applications …

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      On se heurte à un mur. La situation est éminemment plombée et on se sent impuissant. Cette justice à deux vitesses est usante et les contrôles sur le terrain sont peu fréquents et difficiles à mettre en oeuvre. Quant à d’éventuelles poursuites à diffusion des images, je ne crois pas en avoir jamais entendu parler. Bref, y’a du boulot ! Merci en tout cas pour votre commentaire.

  7. JF

    Un grand bravo pour votre article très bien écrit, vous avez soulevé de nombreux problèmes et avez résumé en un article le métier de pilote de drone.

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Merci pour votre retour Jean-François. En espérant que ce sujet contribue à une prise de conscience pour le public, ceux qui enfreignent les lois et ceux qui emploient ceux-ci tout autant illégalement.

  8. Lukasz

    Tres bien ecrit. Bravo. On voit clairement que vous y etes bien pour defendre les lois, le public, la moralite et tout. J’ai juste quelques mots pour vous : en Belgique, ou j’habite, le seul moyen de voler legalement est de se faire breveter. En tout, cela coute une somme de EUR 6500-7000. Que vous voulez rentabiliser votre drone ou pas. Trouvez-vous cela normal ?

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour Lukasz,

      Pour ce que je lis de cette règlementation que vous décrivez en Belgique, cela semble tout autant sensé qu’absurde. Ce tarif rhédibitoire devrait limiter le nombre de candidats et donc de drones dans le ciel et donc, par extension, les irrégularités. J’imagine que c’est sa fonction première. Mais ça n’a de sens que si, sur le terrain, des contrôles sont effectués ou que les images diffusées sont également tracées. Est-ce le cas ? Autrement les télépilotes belges ont tout autant de quoi ruer les brancards que les télépilotes français.

  9. Stéph59

    Bonjour David,
    Belle présentation du sujet et j’ai retrouvé des situations vécues sur le terrain car depuis un an (Black Friday également) je me suis équipé d’un Mavic Air qui m’accompagne en rando dans le sac à dos.
    A la différence que, même amateur et avec un appareil sous le poids fatidique des 850 g, j’ai effectué dès le départ la formation en ligne de la DGAC pour connaître les règles du jeu.
    Je fais parfois des plans en tenant le drone à la main lorsque j’entre dans un espace protégé, et j’ai doté mon smartphone de toutes les applis possibles pour avoir les zones d’interdictions en demandant également aux autres randonneurs présents si je peux voler en me limitant à quelques plans sur 5 mn max.
    On parle de baisser la limite du poids pour les amateurs par une nouvelle réglementation mais c’est comme la vitesse sur la route; 60 puis 50 et maintenant 30 ne sert à rien s’il n’y a pas de contrôle car il y en aura toujours au dessus des textes.

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour Stéphane,

      Merci pour ce témoignage et bravo pour cette volonté de rigueur même si vous ne souhaitez rester que dans le domaine du loisir. Le respect des personnes sur les lieux de prises de vue notamment et cela doit être apprécié par les gens concernés. En effet on avance encore et encore de la restriction mais, sans contrôle derrière, ainsi que vous le dites, c’est absurde. Autant interdire tout de suite le vol des drones, comme ça on n’en parle plus.

  10. Geraud Lavergne

    Entièrement d’accord ! Très compliqué en tant qu’exploitant pro d’avoir une crédibilité ET d’être concurrentiel dans ce marché inégal…
    Sans compter qu’il faut à présent garder tous les logs de vols remplir des tableaux Excel de tous les vols, s’assurer des checks de bon fonctionnement…

    Pour ma part, je prône un souhait de réglementation qui ferait toute la différence : chaque photo ou vidéo monétisée devrait avoir une référence de tracabilite. De ce fait s’il n’y a pas de numéro, la vidéo ne peut être monétisable (le client saura plus facilement détecté une fraude). Avec la présence d’un numéro, on pourra associer l’image ou la vidéo à une notification de vol précise et son exploitant professionnel. Et ça serait un procédé de controle économique.
    Bref à faire passer auprès des autres télépilotes. Pour l’instant la DGAC fait la sourde oreille.

    Geraud LAVERGNE de Casteldrone

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour Geraud,

      Merci pour ce retour d’expérience qui confirme l’état désastreux de la situation. Qu’une loi soit mise en place, oui bien sûr. Mais que ce soit les pilotes pros qui en fassent les frais et que ce soit eux qui soient freinés dans leur activité quand les vols illégaux peuvent toujours s’effectuer et se diffuser sans crainte de représailles, c’est du délire. Je ne suis pas rentré dans les détails de toutes les procédures bien lourdes qu’il faut effectuer avant et après chaque vol. Vous avez raison d’en énumérer certaines ici, dont la tenue à jour du livre de vol. Cette idée de la traçabilité de chaque image paraît pertinente. Je l’ajouterais même à toute image diffusée publiquement, monétisée ou pas. Je fais là référence à des images illégales tournées dans des Parcs Nationaux ou des réserves naturelles qui n’ont probablement pas fait l’objet de rémunération mais qui sont gracieusement diffusées pour donner de la visibilité à leur(s) auteur(s) sur les réseaux sociaux. Tout aussi illégal et pénible. Mais j’imagine que la DGAC ayant déjà du mal à gérer l’application de sa propre règlementation ne trouverait pas les moyens de contrôler les centaines de séquences de vol qui leur seraient envoyées pour homologation. C’est comme pour le téléchargement illégal : on met en place des lois mais on n’a pas les moyens humains de les appliquer.

  11. Francis Duruflé

    Bonjour David,
    Merci pour ce beau travail sur un sujet nous tient à coeur.
    Cet article mérite d’être diffusé largement.

    Ce que je rajouterai c’est :
    1-Le décret sur le signalement électronique de la loi drone (2016) qui impose une identification électronique (via du WiFi) obligatoire pour tous les drones de plus de 800g. Ce décret est paru le 1er novembre 2019 et rentre en application 6 mois plus tard. Et 12 mois plus tard pour les drones déjà enregistré avant le 1er mai 2020.
    2-La règlementation européenne qui arrive (catégorie Open est rentrée en application au 1er juin 2019) et qui va nous obliger à revoir nos habitudes. Même si pour les vols en zones peuplées (typiquement en ville) on gardera le même circuit d’approbation (mairie, préfecture, …).

    Comme pour Thierry je serai très heureux de pourvoir échanger de manière plus régulière avec vous.
    Très cordialement
    Francis Duruflé
    Délégué constructeurs à la Fédération Professionnelle du Drone Civil (FPDC)

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour Francis,

      Merci pour votre réponse et pour cet intéressant complément d’information. Un lecteur demandait des infos quant à une règlementation européenne. Votre commentaire y a répondu, merci ! Pas de souci pour rester en contact. Vous pouvez me joindre par mail à l’adresse suivante : david.genestal@gmail.com

      Cordialement,

      David

  12. OLIVIER BRISVILLE

    Bonjour David,
    Merci pour cet article. Je suis moi-même télépilote depuis peu et je vous rejoins à 100%.
    Lorsque je visite des sites de professionnels et que je vois des extraits avec des survols de personnes, de cortège de mariage en vol « hors vue » et sur des routes non fermées, des survols d’agglomération encore en vol « hors vue », lorsque je vois des prestations pour la promotion immobilière à 49€, je me demande si je vais vraiment pouvoir me faire une place dans ce secteur d’activités car il m’est impossible de m’aligner sur de tels tarifs en étant déclaré et en respectant à la lettre la réglementation.
    Je voudrais savoir s’il est possible de partager cet article sur ma page facebook.

    Olivier BRISVILLE – HOME DRONE

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour Olivier,

      Ne vous découragez pas et rappelez à vos futurs clients que c’est leur responsabilité de respecter cette règlementation. Il n’y a pas de petites économies à faire sur la sécurité et le professionalisme. Pas de souci pour partager l’article sur votre page. Il est là pour ça ! Cordialement, David.

  13. Géraud

    Pour la tracabilite de chaque image, je vois plutôt un moyen que le contrôle soit fait plus facilement par chacun : on sait qu’il faut une référence officielle pour une vidéo YouTube ou une photo Instagram…si on ne l’a pas c’est illégal… bref on ne pourra plus se cacher

  14. Mimouni

    INTÉRÊTS ET LIMITES DU BREVET DE TÉLÉPILOTE ?!
    Bonjour
    Je reviens sur ce thème de la différence entre loisir et professionnel telepilote notamment sur l’exploitation commerciales des images aériennes que je trouve très peu respectée.
    J’ai passé ce brevet pour pouvoir exploiter commercialement mes images mais je trouve que la concurrence est féroce non par rapport à mes confrères professionnel mais beaucoup de telepilotes loisir loue leur service ou les offres dans la plus grande illégalité.
    Je ne suis pas flic, ni dénonciateur mais je me pose la question de où en est-on sur le plan de l’application de la législation et des mesures en place.
    La DGAC cadre complètement notre travail en tant que professionnel et c’est bien, mais pensez-vous que le telepilote loisir et sa déclaration en ligne et petit test est suffisant pour le respect de l’exploitation de l’image ?
    Personnellement j’ai le sentiment que ce point échappe facilement au respect des règles.
    c’est pourtant le plus important pour nous différencier des loisirs et gagner notre vie.
    Encore récemment une conférence à la DGAC invitait les telepilote professionnel a s’informer des règles de l’espace aérien, là encore super, mais j’aimerais bien qu’il y ait plus de publicité sur la législation concernant l’exploitation de l’image aérienne…

    merci pour vos retours 🙂
    Par ailleurs une législation européenne a-t-elle vu le jour ?

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour,

      Beaucoup de questions que se posent les télépilotes en effet. Où on en est de l’application des mesures demandez-vous. On aimerait voir une réaction de la DGAC mais – et merci de me reprendre si je me trompe – on n’en voit pas, pour l’instant. Ou peu. Si la réaction ne vient pas d’en haut, c’est aux commanditaires, pour moi, de savoir aussi avec qui ils choisissent de travailler. Et, surtout, de bien comprendre les risques et les conséquences qu’il peut y avoir à faire appel à des non-professionnels pour leurs images. Je ne sais pas ce qu’il en est au niveau européen quoiqu’il en soit. Je ne suis qu’un « petit » qui fait appel à des télépilotes pour les images aériennes de ses reportages. Je suis témoin de ce qui se passe et j’avais envie de le faire savoir auprès des gens qui me suivent. C’est toujours une petite pierre à l’édifice.

  15. Patrice NICOLAS

    Bonjour, je suis en grande partie d’accord avec votre article, notamment pour tout ce qui concerne la vente d’images par des telepilotes non homologués.
    Toutefois, on parle (et j’espère qu’on pourra encore parler longtemps) de drones de LOISIR.
    C’est sur ce mot que je voudrais m’arrêter un instant.
    Je suis moi même possesseur d’un MAVIC 2 pro pour lequel j’ai obtenu un permis de vol. Mon drone est immatriculé et je suis en règle sur le plan administratif.
    J’utilise mon drone sans aucune prétention. Je fais des images qui me plaisent et monte des vidéos agréables que je diffuse de temps à autre sur YouTube.
    Je ne vole jamais en zone interdite, je ne survole jamais les gens, je n’ai jamais vendu une seule de mes vidéos.
    Je suis à peu près sûr de ne porter préjudice à personne. Mais si l’on écoute l’intégralité de votre discours, il faudrait restreindre l’usage des drones aux seuls professionnels !
    Comme le fait remarquer plus haut un internaute belge, faut il donc payer le prix fort (car même en France, se professionnaliser coûte très cher !), juste pour avoir le droit de faire voler son drone ??!
    Je répète qu’il s’agit de drones vendus pour des drones de loisir, or il serait aberrant de devoir devenir professionnel pour profiter d’un usage de loisir.
    Que l’on fasse la chasse aux escrocs, oui, que tous les utilisateurs de drones soient montrés du doigt et sanctionnés, d’une façon ou d’une autre, je ne peux l’accepter.
    Merci d’avoir pris le temps de me lire.

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour Patrice,

      Merci pour ce retour d’expérience. Je comprends parfaitement, croyez-moi, votre exaspération face à ma proposition radicale. Quand on fait les choses bien et qu’on se retrouve montré du doigt ou pénalisé, ça a de quoi faire râler, je l’entends. Le problème ce sont, comme vous les nommez, ces escrocs qui font du tort à tout le monde. Et que la DGAC ou les autorités n’arrivent pas à – ou ne veulent pas – chasser. Quand j’ose avancer que « l’usage du drone devrait être restreint aux seuls professionnels », c’est parce que je vois les conséquences sur le terrain pour un professionnel de ce cadre règlementaire non respecté. Mais, au regard de ce que vous dites, je vous englobe dans le cercle des pros. Vous vous êtes formés, vous avez un permis de vol et une homologation. Certes, vous n’êtes pas exploitant mais vous respectez les règles en place sans, pour ce que j’en lis, faire une concurrence déloyale et illégale aux pros puisque vous n’essayez pas de percevoir une rémunération avec vos images. Bref, que pourrait-on vous reprocher Patrice ? A priori, rien. Ceux que je pointe du doigt ne sont soit pas formés, soit n’ont pas d’immatriculation pour leur drone, soit commercialisent leurs images sans statut d’exploitant, en toute illégalité. C’est ceux-là qui doivent être sanctionnés, ne nous trompons pas, pas ceux qui sont du bon côté de la barrière. En vous souhaitant une bonne soirée.

  16. Paul S.

    Bonjour,

    Je suis d’accord sur le développement et l’outillage nécessaire auprès des amateurs afin de faire des vols en drones, mais ça s’arrête bien là.

    L’élitisme n’est pas une solution.
    D’autant plus qu’elle est ici vénale.

    Paul

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      La solution serait surtout que la DGAC ou toute autre autorité fasse respecter la réglementation. À partir du moment où des personnes se mettent en règle – avec toutes les contraintes que cela impose – pour réaliser et diffuser leurs images, il n’y a pas de raison que d’autres se soustraient volontairement à ces lois.

  17. ,

    Bonjour,

    Très intéressant cet article !
    Photographe pro, je me tâte pour faire l’acquisition d’un drone mais que d’hésitations après avoir consulté de nombreux sujets, sur la législation.
    L’un des gros problèmes est que même les structures, professionnelles du tourisme,ou autres, partagent à foison des image ou vidéos de drone sur leurs pages car elles ne veulent pas payer pour faire l’acquisition de contenu !
    Et oui, les réseaux sociaux , il faut les alimenter et on tire la langue alors on pille les pros (et les amateurs qui sont fiers de voir leur image publiée ! ), ou bien on partage fièrement des images prises par drones en faisant allègrement et gratuitement la promotion de son territoire avec du contenu illégal !!!
    Ce sont les utilisateurs finaux de ces contenus qu’il faut éduquer également !!! et pas spécialement dans l’industrie touristique bien sur.
    Je ne pense pas qu’une solution idéale soit trouvée très prochainement, il faudra peut être arrêter de vendre des drones comme des paires de baskets dans les supermarchés 🙁

    Et qu’est ce qui arrive aujourd’hui concrètement à un amateur qui vend une image ou une video drone ? pas grand chose je pense … donc pourquoi dépenser 3000 euros pour être homologué ?
    C’est bien triste d’en arriver à une telle conclusion !

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Tout est dit. Et oui, il n’arrive – rarement – rien à un amateur qui vend des images ou à un amateur qui vole illégalement. L’épée de Damoclès de la DGAC est, pour l’instant, uniquement pour le décor. De quoi se rendre un peu fou. C’était le portrait de cette situation ubuesque que je souhaitais établir dans cet article. Et, comme vous le dites, je crois que ce n’est pas près de changer…

  18. Francois

    La solution serait surtout d’avoir une législation raisonnable. Les professionnels ne doivent pas l’être uniquement parce que des barrières ridicules sont mises en place pour empêcher les gens de faire du drone en paix.
    Combien d’accidents de drone en France en 2019? 0 ?
    Vos propos me choquent, légiférer pour créer une niche et un monopole contre ceux qui ont le loisir de filmer….

    On pourrait également, avec votre raisonnement:
    Interdire aux gens de conduire eux même et laisser des chauffeurs pro
    Interdire aux genre de prendre des photos smart phone pour ne pas concurrencer les photographes

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour François,

      Navré si mes propos vous choquent. C’est en tout cas raisonnablement normal à mes yeux de pousser un coup de gueule quand on essaie d’être dans les clous pour bosser – ce qui est pas simple, on est en France je vous rappelle ! – et qu’on se voit interdit de vol dans certains secteurs alors que d’autres y volent illégalement, sans la moindre autorisation et, surtout, diffusent ensuite gentiment leurs images sans craindre l’amende. Qu’est-ce qu’on fait alors ? On encourage l’illégalité ? On dit aux gens de faire ce qu’ils veulent et de pas se soucier de la législation. L’idée n’est pas de privatiser l’activité. L’idée même d’un monopole est sectaire et détestable. Mon opinion n’est pas construite sur le risque d’accident. Il y a sûrement de meilleurs pilotes loisirs que pro et un pro peut tout autant se planter qu’un non-pro. Donc qu’un télépilote loisir vole ne me pose aucun souci. Qu’il montre ses images dans le cadre d’un usage privé non plus. Maintenant, ce qui me fait réagir, c’est quand ceux-ci se mettent à commercialiser leurs images illégales : ça oui, je le répète, ça me choque. Ou bien qu’ils volent là où c’est catégoriquement interdit (couloirs aériens, parcs nationaux, zones protégées pour la faune notamment) et qu’ils diffusent également derrière pour s’attirer des vues. Ce n’est pas tant une raison de concurrence déloyale que de simple éthique. Maintenant est-ce que c’est la seule faute de ce pilote ? Certainement pas : ceux qui leur achètent ces images sont tout aussi complices. Quand il s’agit de frauder, on est plutôt doué en France. Navré, je suis quelqu’un qui aime l’honnêteté. Ce n’est visiblement pas le cas de tout le monde.

  19. Patrick

    Bonjour,

    Et bien moi, avec un drone de loisir (un Potensic D50), volant à peine à 20m au dessus de ma propriété uniquement (grand terrain un demi hectare), celle ci étant en partie en survol interdite, en partie en zone jaune (30m max d’altitude), jai pris une plainte sur la gueule. Résultat : rappel a la loi, saisie et destruction du drone pour avoir un classement sans suite…. Bref n’importe quoi ! Alors que j’étais chez moi en pur vol manuel. Meme a 20cm de hauteur, impossible de voler.

  20. Patrick

    Bonjour,

    Et bien moi, avec un drone de loisir (un Potensic D50), volant à peine à 20m au dessus de ma propriété uniquement (grand terrain un demi hectare), celle ci étant en partie en survol interdite, en partie en zone jaune (30m max d’altitude), jai pris une plainte sur la gueule. Résultat : rappel a la loi, saisie et destruction du drone pour avoir un classement sans suite…. Bref n’importe quoi ! Alors que j’étais chez moi en pur vol manuel. Meme a 20cm de hauteur, impossible de voler. C’était mon premier et unique vol !
    Donc non ce n’est pas si rare de se faire chopper, et encore là, je faisais rien de spécial.

  21. Robert Petit

    Bonjour,
    J’ai lu avec attention cet article complet et très bien fait où l’on apprend des choses intéressantes même pour un télépilote pro. Les commentaires sont également très intéressants.
    Moi je suis télépilote professionnel depuis 2017 mais pas à mon compte mais pour celui de mon entreprise et le but n’est pas de faire de l’image pour la revendre mais faire des images bien ciblées à utilisation interne. Quand on sait la difficulté de l’examen de l’époque où 90% des choses qu’on nous a appris ne servent à rien car à cette époque pas adapté à la législation sur les drones, quand on sait la durée et le coût de la formation, le prix d’un drone, alors oui je comprends que les pros qui ont investi dans une telle entreprise puissent être remonté de voir que des gens qui font du drone pour leur loisir puissent s’octroyer des droits volontairement ou par ignorance que nous pros ne pouvons pas nous permettre. Je comprends que c’est frustrant de voir des images vendues bien en dessous de leur prix à des entreprises alors que le pro s’est vu refuser le survol de tel ou tel monument ou site.
    Mais je voudrais quand même donner mon coup de gueule contre cette législation franco européenne qui est de plus en plus restrictive en matière de drones. Il y a quelques temps la hauteur max était 150 m, réglementation européenne oblige maintenant c’est 120 m et demain ? Franchement ça décourage de plus en plus de faire cette activité. Alors je comprends bien qu’il faut réglementer, qu’on ne peut pas faire n’importe quoi, mais aujourd’hui on paye les débordements de certains et ceux qui sont em…dés sont les pros car ceux qui faisaient n’importe quoi il y a quelques années continuent de faire n’importe quoi aujourd’hui. Mais c’est la France, on met sur le marché des choses accessibles à tout le monde sans loi pour encadrer et quand ça devient le foutoir c’est là qu’on se réveille, on a le même problème avec les trottinettes où il a fallu attendre des mois et une invasion et des morts pour qu’on commence à sortir une réglementation.
    Si on prend une carte , on se rend compte qu’il y a presque plus d’endroits où l’on ne peut pas voler que d’endroits libres : entre les volumes à proximités des aéroports, des aérodromes, pistes ULM, héliports, NFZ (terrains militaires, prisons, centrales nucléaires, ministères…) ce que je comprends et c’est normal, par contre que les côtes où j’apprends qu’il faut une autorisation du Conservatoire du Littoral, Calanques de Cassis, traversées de voies SNCF, d’autoroutes, Parcs nationaux, régionaux, réserves naturelles, zones Natura 2000, monuments historiques, agglomérations … où c’est interdit où soumis à autorisation de l’exploitant des lieux ou du propriétaire, là j’ai du mal à me résigner. Surtout quand on sait que pour certains monuments ou parcs il faut je ne sais combien d’autorisations et de demandes à faire pour avoir soit pas de réponse soit une réponse négative ou alors trop de contraintes, je comprends que des gens entreprennent de le faire en douce. Un exemple que j’ai connu : l’année dernière je décide de visiter le Pont du Gard, il faisait beau, sachant que je prendrais les mêmes photos qu’on voit partout, je me dis que le drone donnerait un autre point de vue que ce qu’on voit habituellement, je vois sur leur site que les drones sont interdits, je les contacte par mail pour leur dire que je suis télépilote de drone pro, que je veux faire de la photo, que si ok je leurs envoie les documents nécessaire, coordonnées, dates et la réponse donnée : le survol du site en drone est interdit, on ne fait pas d’exception. Je leurs réponds qu’il y a des exceptions puisqu’on voit des émissions à la télé sur le Pont du Gard qui ont été filmées par drone, mais je respecterai leur volonté. Et là pas de réponse, j’ai dû mettre le doigt où il fallait pas. Donc bien souvent il ne reste plus qu’à voler au dessus d’un champ en faisant bien attention à ce qu’il n’y ait pas une ligne à haute tension et encore il se peut que le champ soit dans le périmètre d’un parc national ou régional.
    Moi j’aime faire de la photo, comme je ne vole pas beaucoup dans le cadre de mon travail faute de temps car c’est une activité supplémentaire, alors pour garder mes compétences je vole en dehors de mon temps de travail, il m’arrive de survoler des villages pittoresques en restant à plus de 50 m des maisons, de tourner autour d’un château en restant en dehors de la propriété, je ne survole pas les gens , je ne fais pas de voyeurisme, ça me permet d’avoir une vue autre que ce qu’on photographie en restant les pieds au sol ça change de toujours avoir les mêmes cadres partout. Mais je ne publie pas les photos sur internet, je n’en fais pas commerce, elles restent dans le cadre privé et très restreint.
    Quand on parle de la propriété privée, du respect de la vie privée, ok quand on se positionne devant une fenêtre pour prendre en photo, où au dessus d’une piscine pour se rincer l’œil, là c’est même du voyeurisme et il faut l’interdire mais différent quand on photographie un château par exemple ou un village en étant à 50 m de haut et à minima à 50 m des maisons. Photographier du sol sous tous ses angles ce village et publier les photos sur Facebook ou autre blogs sans flouter les gens (touristes, voisins, occupants des lieux…) on peut. Donc atteinte au respect de la vie des gens dans un cas et pas dans l’autre, un non sens.
    Pour finir je vais aussi parler de cette règle qui dit qu’on doit garder à vue le drone, c’est à se demander si ceux qui ont pondu cette loi ont déjà vu un drone car ok si c’est un drone sans caméra ou équipé d’instruments autres que pour filmer ou photographier mais quand on a un drone avec caméra intégrée qui est l’œil du drone et qui retransmet au télépilote en direct ce que le drone voit sur la tablette, en plus l’appareil étant équipé de capteurs avant et arrière d’obstacles, de capteurs en dessous, et de tout un tas d’instruments pour le localiser en temps réel, si on a repéré le terrain avant on peut voler sans voir le drone, je le fait régulièrement sans souci. C’est plus précis que voir le drone à 200 m de son point d’envol. Quand l’écran se fige car trop loin il me dit que le signal est faible, donc je stoppe, je monte et je poursuis et si malgré tout ça continue, alors demi -tour. Bien évidemment faut pas faire 600 m à 15 m du sol. Alors on va peut être me dire si mon écran tombe en panne, dans ce cas RTH.
    Oui il faut une réglementation, mais trop de contraintes. Ceux qui ne respectaient pas et qui ont engendrés cette réglementation, ne respectent pas mieux et les plus impactés sont les pros qui passent leurs temps à faire des papiers pour avoir des autorisations qu’on leur refuse la plupart du temps alors que eux volent sans autorisations, alors oui je comprends la colère et le dégoût des gens qui veulent un retour sur investissent pour leur effort consenti.

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour et merci pour ce retour d’expérience très détaillé. Je suis entièrement d’accord sur le fait que la règlementation va trop loin et se durcit. Et surtout que la multiplication des autorisations « secondaires » ne tend que davantage à alourdir et complexifier les procédures. Sans compter la durée des instances pour enfin avoir le feu vert. Récemment une Réserve Naturelle que je ne citerai pas m’a refusé l’autorisation de tournage car je faisais ma demande en juillet pour septembre et que leur prochaine session pour instruire les demandes n’était qu’en octobre… Le manque de flexibilité de cette administration procédurière est épuisant et je peux comprendre qu’à la longue on est juste envie de ne plus rien demander. Assurément les victimes de cette rigueur/lourdeur sont, comme vous le dites, les pros qui perdent leur temps en paperasse, mail et coups de fils. Tout ça parfois pour qu’on leur refuse finalement la demande. Drôle de monde…

  22. ANTHONY HELLEC

    Je rejoins Robert Petit dans la pratique du drone.
    Je suis également passionné de photo et il y a une quinzaine d’année, j’ai l’impression d’entendre le même discours entre le pro et l’amateur, ce dernier qui pique le boulot du pro ! Car au final l’amateur pouvait enfin avoir un rendu identique au pro avec les premiers reflex numériques et bien souvent le traitement de l’image était encore plus propre. Jalousie ou les pros veulent se garder ce terrain rien que pour eux ? Je n’en sais rien mais l’amateur a bien le droit d’avoir le loisir de ramener des images qui changent mais aussi de les partager sans voir forcément un intérêt financier. J’ai des milliers d’euros de matos, c’est pour du loisir, mon propre plaisir, histoire d’être dehors et de s’évader puis d’en garder un souvenir mais aussi de faire de la création graphique. On parle d’illégalité, droits à l’image mais en photo je suis pris tous les jours en photo car travaillant dans un lieu touristique et ma tête doit être des centaines de fois sur le net, pourtant qui m’a demandé l’autorisation ? SI je prends une photo avec le smartphone, personne t’embête, avec un hybride ? ça commence, un reflex? ça devient compliqué, un drone? c’est un déchainement ! Bref selon l’APN ça pose soucis donc c’est pas un problème de droit à l’image mais un soucis de matériel qui prend en photo ! Je ne suis pas pour les vols en zone rouge mais quand je vois l’absurdité des zones rouges (genre sur les côtes où la ville derrière est en rouge, la mer devant est en rouge et la plage est sans limite sur une largeur de 20m sauf qu’il y a des gens sur la page…bref on sort pas le matériel !) pareil avec nos côtes bretonnes qui sont loin d’être lisses, selon la zone rouge et le tracé, certaines pointes sont interdites quand celle 50m plus loin n’a aucun soucis ! Bref, je viens juste de me prendre un drone mais pas sûr de voler beaucoup

  23. Jessy

    Article intéressant au début puis ça part un peu sur de l’extrémisme à la fin

    En 2021 avec les restrictions de la DGAC, ça donne quoi?

    Au passage, si un territoire, parc ou autre organisme propriétaire du terrain où sont faites les prises de vu.
    pro ou pas, tu n’a pas ton mot à dire là dessus car si le propriétaire donne l’autorisation (avec le respect des zones de vol) a quiconque a un drone alors il peut le faire voler.

    Depuis 2021, les drones ont l’obligation d’avoir un transpondeur ducoup pour ce qui est des vols illégaux, la gendarmerie a publié un petit soft à faire tourner sous linux pour récupérer l’immatriculation du transpondeur.

    A la base ça sert pour l’enregistrement du drone sur le site de la DGAC mais rien n’empêche de l’avoir sur un raspberry pour chopper les vols illégaux.

    Bref, plus il y aura de pro, moins il y’aura de travail.

    Il est impossible de limiter l’utilisation des drones de loisirs au seul pro sous réserve que ça leurs fais de la concurrence déloyale.

    Si les gens publient des vidéos ou photos de zones où ils n’ont pas le droit d’aller sans autorisation ou si ils n’ont simplement pas le droit sur les images alors c’est aux ayants droit de faire respecter cela.

    Si des accidents se produisent avec un drone, c’est aux personnes victimes de porter plainte.

    Le pilote sera puni en conséquence…

    Ça peut faire rager qu’il y ai des injustices (que tu estimé injuste envers toi) mais si la personne se fait chopper, au revoir le drone….

    Les gendarmes ne demandes pas d’autorisations au préfet pour autant non plus.

    Le blog me fais un peu penser au combat des taxis contre les VTC

    Pour ma part mon drone est un Mavic air 2 avec une caméra 48Mp, je suis en règle sur la DGAC, je me suis fait chier à faire ce putain de QCM où certaines questions sont d’une logique effrayante et ou d’autres ne le sont complètement pas.

    J’en ai un pour le loisir et pas pour l’argent, aucune vidéo ne fini sur youtube ou autre sites publique, je n’ai pas de like dessus ou autre chose du genre.

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Hello Jessy,

      Merci pour ton commentaire qui apporte des éléments intéressants et pertinents au débat. Je t’avoue qu’entre le moment de la rédaction de cet article et aujourd’hui, je ne suis plus tout à fait dans le même état d’esprit. Je me rappelle l’avoir écrit sur un coup de colère, au retour du tournage de la saison 3 de Mon GR® Préféré. Depuis il y a eu la saison 4 et de l’eau a coulé sous les ponts. J’ai notamment appris une chose importante : à lâcher prise sur ce genre de sujet. Un mec veut faire des images dans un Parc sans autorisation pour satisfaire ensuite son petit ego et accumuler de la vue sur les réseaux ? Qu’il le fasse ! Un autre veut vendre ses images à un territoire sans le statut adéquat ? Mais qu’il le fasse aussi ! Au final, c’est pas à moi de faire le gendarme. Comme tu le dis, que chacun prenne ses responsabilités et que les ayant-droit se fassent entendre si une infraction est constatée. Au final, toi qui te présente comme un bon élève qui s’est donné du mal à être dans les clous et qui, derrière, ne cherche ni à rendre publiques tes images, ni à en toucher une quelconque rémunération, tu es autant pénalisé qu’un pro par ces pratiques. La bonne nouvelle c’est, comme tu l’évoques, que des possibilités de traçage de plus en plus élaborées existent pour remonter jusqu’aux utilisateurs peu scrupuleux. En 2021, je nuancerai donc la partie « extrémiste » du propos de l’article. Que chacun fasse comme il veut : de toute façon, y’a largement du boulot pour tout le monde 😉

  24. jessy

    Je retombe sur l’article en cherchant sur google : « drone interdit astuce » pour rechercher des astuces « connes » pour filmer en vu aérienne ^^

    Du genre, une go pro sur un cerf-volant (c’est pas interdit mais le rendu peut être le même)

    En passant, dji a sorti un joli drone FPV qu’il est normalement impossible légalement d’utiliser car il faut un copilote … mais les images sont … vraiment pas mal …

    Pour en revenir au commentaire (pourquoi on peut pas répondre à une réponse ? x) ) : oui c’est la meilleur façon de penser, d’un coté si on en viens à faire la police, c’est qu’on profite même plus de cette passion.

    Et non, je ne suis pas un bon élève, je fais juste des vidéos pour moi en faisant bien attention aux règles de sécurités (pas de survol de personnes, dès que j’aperçois un hélico ou avion alors je descend le drone, etc..)

    Le survol d’une côte est qui plus est assez dangereuse quand des rafales (l’avion pour ceux qui lisent) passent à 20 mètres de hauteur, la possibilité de se faire confisquer son drone fait qu’on en profite pas tant que ça avec un survol de 5 min avant de le ranger.

    Au final, c’est plus sain d’avoir des autorisations ^^.

    Quand on regarde bien les lois qui sont pondu, on se rend compte qu’en faite, personne n’aurais le droit d’avoir un drone….. Car le drone est une passion, si on s’en tien aux lois, jamais on aurait pu découvrir cette passion car pas moyen de le faire voler :S

    Ces lois sont faites car des gens font n’importe quoi avec leur drone sous prétexte que ça coûte pas cher (modèle de base dangereux sans stabilité ou capteur de distance)

    Il y’a un monde entre la légalité et la liberté de vivre et c’est quand même relativement triste …

    En gros, si l’on veux pouvoir faire voler un drone, il faut des autorisations mais quand tu part sur les côtes bretonnes sur un coup de tête, en combien de temps a-t-on les autorisations ?

    Plus qu’un problème de légalité, il faudrait pouvoir faire ces demandes d’autorisation rapidement, simplement, de n’importe où et sans paperasses qui vont prendre 1-2 mois.
    En gros, l’administration est encore et toujours à la ramasse coté technologies, on est dirigé par des personnes qui n’arrivent plus à suivre l’évolution technologique et qui pénalise ces opportunités.

    Si on rends les choses plus simple et rapide alors il y-aura moins de problèmes de légalité, les gens ne sont pas non plus tous cons, si une raison de refus leur ai donné alors je pense qu’ils pourraient le comprendre et au passage, ça permet de savoir que si un drone vol dans la zone concerné, c’est peut être la personne à qui on l’a refuser l’autorisation et donc savoir à qui appartient le drone (cf: ton article).

    Et moi aussi, je pense que j’étais un poil sur les nerfs vers la fin de l’article ^^

  25. Nico

    Bonjour,
    Un grand merci pour cet article, très bien écrit, très pertinent et dont je rejoins les idées à 100% ! Oui 100% et j’ai même envie de dire plus, parce que j’y rajouterai bien quelques lignes, malheureusement je n’ai pas votre plume ou vos connaissances sur le sujet. (Profitez bien du « vous » pck je te tutoie sans vergogne bien avant la fin du com, lol)

    Je raconterai mon histoire le plus rapidement possible (aïe quand je dis ça, c’est souvent que ça va être tresssss long), mais en gros j’ai toujours fait de l’image depuis ado, photo au début puis vidéo lorsque ça s’est démocratisé, j’ai fait de la vidéo en amateur au début (volant un peu déloyalement le travail des pros, mais en soit pas dans l’illégalité car aucune homologation nécessaire pour être vidéaste et je ne prenais pas d’argent aussi, faut le dire) tout en étant en CDi dans un autre domaine, en 2016 j’ai quitté mon cdi, et me suis lancé dans la vidéo pour de vrai, en pro ! Youpi joie !
    Plus ou moins au même moment je me suis vraiment intéressé au drone (j’avais un pote avec qui je bossai en vidéo, celui qui m’a formé pdt que j’étais en cdi, qui était déjà très intéressé par le drone et plus avancé que moi sur le sujet), et rapidement j’ai perçu la complexité du cadre légal associé à cette pratique, donc en tant que bon petit microentrepreneur fraîchement lancé, je me suis dis que j’allais passer l’ULM (on est en 2017 hein) et rajouter la casquette de pilote de drone officiel à ma collection.
    J’ai donc eu le truc au 2eme coup (en révisant en tout et pour tout 3/4h sur internet) tellement logique pour la plupart des questions que j’ai à peine eu à vraiment m’intéresser au truc pour y arriver.
    Bon cela dit je m’y suis intéressé parce que très intéressant à mon sens, mais c’était quand même très lourd toutes ces notions d’aéronautiques pour au final pas s’en servir. J’en ai encore la goute. (Au front hein la goute)
    Bref j’ai eu le diplôme (valable à vie hein ! Enc….és !) et ensuite j’ai cherché à comprendre comment devenir pilote, et là ! Le trou noir ! Personne pour me répondre, que des discours différents, etc….. pour au final après des mois (oui pck je lançais ma boîte de vidéo donc j’avais pas que ça à foutre), donc oui, après des mois je finis par enfin apprendre/comprendre que je devais en tant qu’auto-entrepreneur, m’auto-attribuer une attestation de formation pratique, puis faire le Cerfa, le Map, et voilà !
    Au final, à ce moment là l’histoire de l’auto-attestation me fait peur tellement je trouve ça incohérent au vu de la lourdeur des notions présentes dans la partie théorique, je ne trouve pas non plus confirmation ou quoi sur internet, résultat je ne le fais pas ! Et le temps passe. Il passe mais pas que !

    Pck pendant qu’il passe, les choses évoluent !
    Premièrement, j’ai tout un tas de potes/contacts qui se mettent à acheter des drones, à clairement s’en branler des règles, à voler de partout tout le temps, pour tout et n’importe quoi et à récupérer des likes, des coms, et de manière générale la « gloire » au yeux de tous.
    On me disait meme parfois à des apéros entre potes.
    – Hey t’as vu la vidéo de machin ou machin, trop stylé hein !?
    – Aaarrggghhh mais nique ta race ! Moi je passe mille ans à m’arracher les cheveux avec des conneries d’aéronautique et de législation, à pas osez voler donc à pas faire de vidéos stylées et vous autres trimards que vous êtes, vous vous branlez tous sur les vidéos de mon con qui fait de la merde avec son drone ! (Je rage là! Mais vous aviez compris). (Exemple: tous les connards qui ont poncé les villes pendant le confinement, ahhhh ben on aurait tous aimé la faire la vidéo de Marseille, Lyon ou Montpellier vide)
    Donc ce que je dis c’est que j’ai tout le monde autour de moi qui s’y met et fait n’importe quoi alors moi qui suis détenteur de mon diplôme je me dis quoi ?
    Que je vais pas être le dernier gland à continuer de me battre pour le respect des règles, je me dis FUCK, et je m’autorise à voler ! À voler oui, mais à voler en connaissance de causes, en pleine conscience si je puis dire.
    Et la ! Je me retrouve dans ton scénario#2 du mec qui veut faire comme les pros mais qui fait un peu n’importe quoi.
    Bref, je m’autorise à voler, mais je fais gaffe et tout en sachant que je fais un peu de la merde j’essaie d’éduquer mes potes qui eux font vraiment de la merde. Je m’autorise même à vendre quelques presta à des clients qui me connaissent personnellement (mais je ne me vends pas en tant que pilote, ni sur Instagram ni nulle part, juste en bouche à oreille, pck je ne veux pas qu’on se mette à m’appeler pour ça et que je soit coincé et obligé de dire non pck pas homologué) je me retrouve même à faire un clip de NEKFEU qui fait 4Millions de vues en 48h, avec mon nom à la fin !
    Et bien j’ai même pas fait une story Instagram pour le dire ! Tellement je savais que je faisais n’importe quoi.

    (Ah oui et pour info, je faisais des presta mais je mentionnais pas drone, je faisais des forfaits de prises de vues, qui passaient pour des prises de vues à la cam mais qui étaient du drone, pck j’allais carrément jusqu’à facturer, bon après on doit se parler d’une 10aines de job au drone en 2ans) (2017/2019)

    Et deuxièmement,
    Bah deuxièmement, on arrive juillet 2019, mon pote (qui depuis est pilote pro, un des plus connus de paris, celui qui a fait Les Misérables de Ladj Ly) m’appelle et me dit : T’as vu poulet, apparement ils ont changé la réglementation pour le drone, l’ULM c’est plus valable !
    – mais non !? T’es sérieux ?

    J’appelle la DGAC et la en gros le mec me dit qu’il y avait 6mois pour faire un genre de transfert mais que le délai est terminé et que de toute manière comme j’étais pas déclaré comme exploitant avant la réforme je l’ai dans le cul et je vais devoir repasser le nouveau diplôme spécial drone et cerise sur le gâteau, passer en plus une formation pratique qui est obligatoire et qui coûte 2mille balles et qui me servira à rien puisque maintenant je sais faire tout ce que je vais y apprendre. Génial ! J’adore !

    Résultat depuis juillet 2019, je suis découragé à l’idée de refaire tout ça sans même parler de l’aspect financier, je ne suis toujours pas pilote de drone, je me vends pas en tant que tel, je vole 2fois par an avec mon mavic 2 pro full équipé, je suis dégoûté.
    Depuis, idiot que je suis j’ai en plus mis le nez dans le FPV qui est le nouveau standard en prise de vue pro, je vais pas m’étaler dessus mais encore plus horrible le process de ce délire, je me suis rarement senti aussi bette dans ma vie qu’en essayant d’apprendre le FPV (tout seul)
    Mais bref, c’est pas le sujet

    Aujourd’hui, Avril 2021, je me suis enfin inscrit à une formation de 3000€ pour faire théorie + pratique, que je vais faire en juin prochain.
    Je suis fier et content (mais depuis la lecture de ton article je sais plus trop si au final je regrette pas d’avoir mis 3000€ la dedans)

    Et le plus dingue à mon sens !
    C’est que ce soir j’étais invité chez un pote qui a une école de kite et qui ne communique que grâce à l’image (drone ou pas peu importe), à peine arrivé, il me sort son ordi et me montre tout content, des images au drone en me disant trop bien mec aujourd’hui, j’ai mon moniteur de kite (son employé) qui a ramené son drone et qui nous a fait des images ça déchire !
    Et me voilà parti dans 3h de débat avec lui pour essayer de lui faire comprendre que c’est un enfoiré ou à minima qu’en tant qu’ami il devrait pas me le dire ou me le montrer comme ça tout fier sans qu’on ai l’impression qu’il me chie dessus !

    Je rentre chez moi encore déçu de mon pote, je cherche à voir sur internet si j’ai pas dit des conneries dans mon débat avec lui et la je tombe sur ton article !
    Alelouya ! J’ai trouvé mon guide !
    Si seulement tu avais pu être là pour lui expliquer tout ça !

    Voilà je crois que j’ai fini de raconter ma vie, je remercie tous ceux qui aurons eu l’énergie de lire jusqu’au bout.
    Mais j’ai le regret de vous annoncer que maintenant que j’ai raconté ma vie, je vais pouvoir commencer mon commentaire ! – Ahahahaa

    Alors, alors, je l’ai déjà dit, je suis d’accord avec toi à 100%, ce qui veut dire que je suis d’accord avec ton option extrémiste aussi, je le serai même plus que toi en disant que je suis pour « le drone aux Droniste » et les autres, bah allez vous faire foutre, vous aviez qu’à pas faire de la merde, et pour ceux qui sont entre les deux , bah désolé.
    J’ai bien conscience que c’est pas top, et que limite ça sert à rien de faire des débats pour en arriver là.
    Donc on va dire qu’on va mettre cette idée de côté.

    Je me dis un truc, est-ce qu’en soit on est pas un peu les parias de l’espace aérien !?
    On nous écroule de démarches et autres process insupportables et malgré tout j’ai l’impression qu’on nous exclu de l’espace aérien et qu’on nous considère pas du tout comme des pilotes de l’air (attention je ne nous compare pas à des pilotes d’avion, même de loisir, aïe, le fameux mot, lol)
    Ce que je veux dire par la, c’est que sauf erreur de ma part il n’existe pas un avion qui vole, même de loisir, qui ne ce soit pas mis en contact avec une base aérienne, avant et pendant son évolution.
    Et qui donc, demande et reçois une autorisation de vol en temps réel.
    Pourquoi alors, ne pouvons nous pas réfléchir à une solution dans cette esprit, qui prendrait en compte le côté numérique et connecté du drone et donc pourquoi la DGAC ne pourrait avoir du personnel et des écrans dédiés au drones, et fournir des autorisations de vol en temps réel que ce soit pour du loisir ou du pro.
    Je manque peut être de culture sur le sujet, mais clairement de toutes les options que j’ai lues, entendues, ou autre, même dans les commentaires de cet article, je me permets de dire sans prétention que je trouve la mienne meilleure.
    Clairement on arrêtera pas le développement du drone en général, et quand on voit le nombre d’avion dans le ciel, j’ai envie de dire autant se dépêcher de créer des services vraiment dédiés !
    Donc en résumé, drone avec émetteur (quels qu’ils soit, loisir ou pro, 0,1g ou 10kg, S1/2/3/4…..) peut importe ! Ensuite bah écrans et mecs devant les écrans dans les divers bureaux de la DGAC.
    Mise en contact du pilote et du contrôleur aérien, vérification par le contrôleur Aérien de la bonne formation du pilote de loisir ou pro par référencement officiel, vérification des diverses autorisations complémentaires, de la zone, de la corrélation entre les divers éléments, etc, etc…. et validation ou non de l’autorisation de décollage.
    J’ai l’impression que c’est ce que font tous les pilotes d’avions aussi petits soient-ils et j’ai pas l’impression de les entendre s’en plaindre.
    En mode, j’ai jamais entendu un pilote rager du fait qu’il faille demander une autorisation au lieu de pouvoir voler n’importe où comme dans GTA !

    Hummm….tiens tien, on aurait pas un débat là !?
    Est ce que GTA est pas un peu à l’origine de tout ça ? Nous autres, on à développé cet esprit d’openworld omniprésent dans le gaming alors les concepts de frontière, de lois, de règles, de barrière nous sont d’autant plus insoutenables qu’ils ne l’étaient avant !

    Voilà fini,
    Merci et désolé pour cet interminable commentaire.
    NMVISUALS

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Merci pour cet interminable commentaire qui complète plutôt bien l’article d’origine. Il y a de quoi se décourager c’est certain. Cet article était, à l’époque, une réaction – en mode en colère et un peu dégouté – à des situations vécues sur le terrain. Certains ont apprécié, d’autres nettement moins. C’est loin d’avoir fait l’unanimité et j’arrive à comprendre tout le monde. Je prends un peu moins position maintenant que la colère est passée. Je fais de mon mieux, selon mon échelle de valeurs personnelle et j’essaie de ne pas trop vouloir faire le policier quand je constate des infractions. Je m’efforce de tenir ma place et d’agir selon ma propre vision du respect des règles, aussi insensées soient-elles. Quand tu bosses avec d’autres pros, il vaut mieux adopter un comportement de pro. Pour le reste, que chacun fasse comme il veut en gardant à l’esprit la règle suivante : tu joues, (parfois) tu perds ! Il faut accepter de perdre quand on fait n’importe quoi. En tout cas l’idée des « contrôleurs aériens » pour le drone se tient. D’aucun y opposeront l’impossibilité de mettre suffisamment de personnel dessus ou autre argument pour la mettre au panier. Mais l’idée a au moins le mérite d’être proposée. Merci à toi et bonne continuation 😉

  26. Vladimir

    bonjour,

    Article fort sympathique.
    Toutefois, pour moi, le combat devrait plutôt etre, non pas pro vs non pro, mais pilotes responsables vs administration !
    Car quand on assiste médusé à l’augmentation des NFZ, additionnés à la lourdeur et lenteur de l’administration, je peux comprendre que les vols sans autorisations se multiplient!

    J’ai acquis dernièrement un drone, me suis posé la question de la formation mais ayant été confronté aux services publics tous puissants, je volerais dans les zones autorisées mais refuse de devoir perdre mon temps avec la plus part du temps, des incompétents qui profitent de ce droit de sévices du public !

  27. Laurent

    Excellent article.

    Recemment propriétaire d’un drone « de loisir » ( Mavic mini ) . Je sais que la pratique est très encadrée juridiquement, et j’attache de l’importance aux règles des minis 150m, pas de survol de gens ou de propriétés privé. De la à checker auprès des parcs nationaux ou des mairies, franchement c’est lourd.
    J’ai la naïveté de croire que la susceptibilité des autorités est variable en fonction du cheque que le videaste demande pour ses images. Mais dans le cadre de plans à diffusion personnelle ( soit moi et ma famille), je sais que cette complexité est contre productive. ( comme tout les règlements kafkaïen en France) et que ça ne posera des problemes qu’au plus vertueux.

    Ce debat fait écho aux photographes de mariages et photographes instagram.

    J’ignorais cependant que les drones en vol pouvait perturber la faune et la nidification.

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Bonjour Laurent,

      Merci pour cet avis raisonné et réaliste quant aux côtés kafkaïens – très bon choix d’adjectif – de nos réglementations diverses et variées. On est complètement dedans avec toute l’absurdité et la complexité que cela peut générer. Je crains que ça n’aille pas en s’arrangeant puisque la réglementation du drone va peu à peu s’aligner et s’étendre au niveau européen. Chacun – usage privé ou professionnel – fera sans aucun doute de son mieux pour voler dans les clous. Je te souhaite de belles images ! (et oui je te confirme au passage que la faune – et l’avifaune en particulier – sont extrêmement sensibles à la présence des drones ; ce qui peut entraîner des comportements de stress et d’agressivité de leur part selon les espèces)

  28. Lulu

    C’est un sujet sur lequel il serait possible d’y passer des semaines, des mois sans pour autant avancer.
    Une zone rouge et comme un sens interdit : on ne s’engage pas !!
    Je connais des usagers drones de loisirs respectueux des règles, et d’un autre côté les autres.
    Je connais également des professionnels qui ne déclarent pas toujours leurs missions et fonce tête baissé !

    Le jour où , sens interdit, stop, feu rouge, vitesse seront respectés…il y aura une grande avancée .

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Hello !

      Oui c’est un sujet sur lequel on peut parler pendant des heures avec passion ! Le topic a pris un peu de bouteille mais reste d’actualité. Avec le temps j’ai appris à mettre un peu d’eau dans mon vin quant aux comportements irréguliers. Et j’ai aussi moins la passion de l’image drone du coup je relativise quand on n’a pas le feu vert 🙂

  29. Guiton

    Bonjour,
    j’ai lu cet article d’un autre age (l’eau a fort heureusement coulé sous les ponts) avec intérêt ainsi qu’une partie des commentaires où les gardiens du droit sont à deux doigt de proposer la délation rémunérée pour dénoncer tout drone en vol n’importe où, qui à mobiliser la totalité des fdo et faire un bon tri aux portes de la prison !

    Tout ceci on l’aura compris parce qu’il y a un monde des pros, ce sont ceux qui vivent de l’image aérienne et pas touche au gâteau, ils étaient la les premiers !
    Alors l’auteur fait un amalgame entre deux mondes, les bons (les pros qui sont « homologuées » pour faire des images vues d’en haut et les mauvais (les délinquants qui filment leur balade et mettent ça sur YouTube, les scélérats, bons pour Cayenne si c’était encore ouvert !

    Et ben ça tombe bien, on va respecter la loi, celle qui tombe de l’Europe unifiée et amendée par la France pour quelques points et qui va même permettre à de simples dronistes en catégorie « open A1 A3 » de produire des vidéos à but commercial, à condition d’avoir un drone muni d’une classe Européenne et d’évoluer dans une catégorie correspondante avec droits et devoirs ! A la condition évidemment qu’ils aient une structure commerciale en bonne et due forme et qu’ils respectent les textes !
    Les pros pourront évidemment continuer à faire de l’image et des prestations dans des schémas plus complexes avec des formations plus qualifiantes aussi, et en open s’ils le veulent.

    Mais l’auteur ne pourra plus associer au grand banditisme toute personne faisant une vidéo d’un superbe paysage et la diffusant sur youtube « parce qu’il n’est pas homologué, qu’il ne sait pas faire de belles images et qu’il mange le pain d’un professionnel » parce qu’il existe des gens respectueux des lois, amateur de photos et de vidéo, aimant aussi piloter un drone et qui vont pourvoir le faire légalement dans les conditions suivantes (extrait)

    « Mon drone dispose d’une indication de classe, voici ce que je peux faire dès maintenant :

    Si le drone est de classe C0 (moins de 250 grammes), le vol est opéré en sous-catégorie A1 :
    – le survol des personnes est autorisé
    – le survol des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives est autorisé
    – les vols automatiques de type Follow-me sont possibles sans la présence d’un observateur, mais à une distance de 50 mètres max du télépilote
    Si le drone est de classe C1 (moins de 900 grammes), le vol est opéré en sous-catégorie A1 :
    – le survol des personnes est interdit mais toléré s’il est involontaire et stoppé rapidement
    – le survol des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives est autorisé
    – les vols automatiques de type Follow-me sont possibles sans la présence d’un observateur, mais à une distance de 50 mètres max du télépilote  »

    Ce t extrait est tiré de l’excellent résumé fait sur Hélicomicro qui permet de sortir des légendes et de ne plus raconter d’âneries pour cette fin d’année et surtout à partir du 1er janvier 2024 !

    https://www.helicomicro.com/2022/12/25/reglementation-drone-2023-2024-simplifie/

    Pour conclure, dans toute société il y a des abrutis qui ne respecteront jamais rien, ce n’est pas une question de pro pas pro, amateur ou pas, mais on ne peut pas prendre un parti aussi tranché en ayant pour seul but de discréditer l’ensemble des utilisateur de drone en loisir en les marginalisant et les habillant de tous les vices comme l’article le fait un peu beaucoup pour angéliser les pros qui eux auraient toutes les vertus (y’en a a aussi qui font des incursions hors des clous sans que ce soit non plus une généralité !)

    J’écris ce coup de gueule parce que je suis un utilisateur de drone amateur, pour mon plaisir, il ne me rapporte pas une tune, ce serait plutôt le contraire, mais si je met une brève vidéo d’un joli site que j’ai filmé légalement et qu’on me dit que c’est pas mal, je suis satisfait du partage, ça me suffit, pas besoin de m’envoyer la police parce que je ne suis pas « homologué » et que je suis par force un délinquant de l’air parce que « non pro » !

    Quand à ceux qui commercent de vidéos et d’image à but pécuniaire sans se soucier de la réglementation, ils y a assez de lois pour les poursuivre sans instaurer une terreur de l’air, les inconscients traverseront tous les interdits de toute façon !

    1. carnetsderando Auteur de l'article

      Salut !

      Merci pour cette réponse éclairée et argumentée ! Comme tu le dis de l’eau a coulé sous les ponts et les choses ont évolué. L’article a été rédigé à un moment donné et sa problématique a évolué. Tant mieux ! Je vois bien ce qui t’a agacé et je peux le comprendre. L’idée n’était pas de diaboliser les non-pros et d’angéliser les pros. Je suis navré si c’est ce qui est ressorti de ta lecture. Ce qu’il y a toujours de vrai c’est qu’en tant que pro il faut parfois passer un temps indécent à envoyer des documents, remplir des formulaires et se justifier encore et encore pour avoir l’autorisation de faire un misérable plan lors d’un tournage. Parfois on te dit même non malgré tes efforts. Et quand on te dit oui c’est lors d’un créneau horaire précis, à une date fixe et invariable, indépendamment des conditions météo du jour. C’est ce rapport là qui est lourd quand t’as gaspillé ton temps à faire des démarches pour nib, que tu cotises comme un sale à l’URSAFF, que t’as dépensé 2000 euros de formation et que tu vois des images passer du même endroit sur les réseaux sans autorisation qui saoule un peu. Et ça aussi c’est bien de le comprendre. Pour te dire je connais des pros – de la télé pour ne pas les citer – que ça gonfle tellement ce temps passé à quérir une autorisation qu’ils ne la demandent même plus et qu’ils font leurs images et basta. Après, tu vois, j’en veux aussi à cette administration bien lourde et rigide, qui se durcit même au niveau de certains départements, communes et sites en France, non pas par rapport à l’exploitation aérienne mais simplement par rapport au droit à l’image. Bref, aujourd’hui j’ai mis de l’eau dans mon vin et je me dis juste que chacun fasse comme il veut après tout. On va pas se battre pour des images non ? Moi je suis pas flic de toute façon. Si des sanctions tombent – et elles tombent – faut simplement en endosser la responsabilité. Vois donc cet article comme un billet d’humeur à un moment donné. Et continue de te faire plaisir avec ton drone, après tout ils sont là pour ça ! Hasta luego 😉