Retour dans le Massif du Pilat pour une nouvelle exploration sur deux jours. Cette fois on s’éloigne des Crêts pour une micro-aventure en famille du côté de la vallée de la Déome. Deux jours de marche aux proportions gardées et une nuit sous les étoiles de Burdignes pour découvrir le visage plus terroir et la Nature un soupçon différente des grands espaces coiffant les hauteurs de Bourg-Argental. Un bien joli programme à s’offrir le temps d’un week-end dans la Loire avec, à la clé, un dîner mémorable dans une ferme-auberge familiale qui maîtrise tout autant l’art de l’accueil que celui des bons produits servis dans l’assiette.
Difficulté : moyen | Distance : 20 km | Dénivelé : 785 m | Durée : 2 jours | Carte : IGN TOP25 1/25000 2934ET – Bourg-Argental, Col de la République, PNR du Pilat
Venir dans le Massif du Pilat
Le point de départ de ce mini-trek dans le Massif du Pilat en famille se situe à Bourg-Argental, dans le département de la Loire. Si vous venez en voiture, vous arriverez depuis le nord ou le sud via l’A7 – sortie 12 « Chanas » puis Sablons, Annonay et D820 direction Saint-Étienne – soit depuis l’ouest ou le centre via d’abord la N88 – axe Saint-Étienne/Le Puy-en-Velay – puis par l’une des nombreuses départementales qui viennent faire la jonction avec la D50 via Yssingeaux ou Montfaucon-en-Velay.
Option Mobilité Douce
Si vous ne souhaitez pas vous rendre dans le Pilat en voiture, il y a plusieurs options possibles combinant le train et le bus. Les gares d’arrivée respectives pourront être soit Annonay, soit Saint-Étienne. Après quoi trois lignes de bus permettent de rejoindre Bourg-Argental. Au départ d’Annonay, il s’agira de la ligne 41 via Pélussin, soit la ligne 17 qui relie Annonay à Saint-Étienne. Au départ de Saint-Étienne uniquement, il y a également la ligne 12.
Où dormir à Bourg-Argental ?
Si des fois vos horaires d’arrivée – au départ ou en fin de trek – vous amenaient à dormir à Bourg-Argental, vous pouvez faire étape à L’Isba de la Tortue, un gîte accueillant où les randonneurs – en solo, duo ou en famille – seront toujours les bienvenus. Isabelle, elle-même randonneuse, passionnée de littérature et de nature, s’y plaît à échanger et partager un moment avec ses hôtes, en toute simplicité et convivialité. Le gîte dispose de 12 couchages répartis en 4 chambres de 2 à 4 places. Une chambre 3 personnes est à 87 euros et le repas du soir est proposé à 22 euros (verre de vin et café ou tisane compris). Infos et réservation : 06 83 88 47 03 ou mail à lisbadelatortue@gmail.com
JOUR 1 : De Bourg-Argental à Burdignes
Difficulté : moyen | Distance : 9 km | Dénivelé : 560 m | Durée : 4h30
Bourg-Argental et la vallée de la Déome se révèlent à nous depuis les hauteurs du col du Blanchet. L’autoroute et la vallée du Rhône semblent déjà loin lorsqu’apparaît le décor de ce qui sera notre terrain de jeu pour les deux jours à venir. C’est jour de marché quand nous déboulons plus tard, sacs sur le dos, sur le parvis de l’église Saint-André dont le portail richement sculpté est classé aux Monuments Historiques depuis 1840.
En ce jeudi de l’Ascension c’est la messe à Bourg-Argental et la ville est parcourue d’une effervescence qui perd peu à peu en intensité au fur et à mesure que les balises du GR®65 nous poussent vers sa sortie, par la route de Saint-Sauveur.
C’est le chemin de Compostelle qu’il faut d’abord suivre, qui fait ici cause commune avec le GR®42, ce bel itinéraire dit des « Balcons du Rhône » qui, après un départ de Saint-Étienne, accompagne la course du grand fleuve jusqu’au Grau-du-Roi – et dont j’avais déjà parlé dans Carnets de Rando : voir l’article Découvrir le GR®42 / En Ardèche, de Saint-Péray à Le Pouzin.
Un crochet bienvenu sur les bords de la Déome permet d’éviter quelques mètres de goudron et de profiter, au passage, d’une jolie chute de la rivière. Un instant fraîcheur avant le début du véritable effort de la journée. « C’est maintenant que ça monte papa ? » m’interroge Ambre face à la rampe asphaltée qui rejoint le magnifique gîte d’étape des Mounes. C’est effectivement le début de l’ascension qui nous conduira tout à l’heure au pied de la tour de Montchal, un peu plus de 400 mètres plus haut.
Pour l’heure un bon chemin forestier a remplacé le goudron et la Via Podiensis a, quant à elle, suivi son propre chemin, nous laissant désormais sur le seul GR®42. À la faveur d’un tunnel, nous franchissons ensuite en toute clandestinité la Via Fluvia, fleuron de l’itinérance à deux roues du territoire, sur laquelle on entend pédaler des tribus de cyclistes enthousiastes.
Le beau temps a donné des ailes à la France qui se réveille après une longue gueule de bois à base de pluie, de froid et de vent. Sous le soleil retrouvé, la Nature a repris des couleurs en même temps que le moral des touristes. Aux abords de la ferme de Bel Air, le chemin surgit à découvert sur une large épaule qui ouvre sur la vallée et sur Bourg-Argental avec lequel on a déjà mis de la distance.
Midi n’est plus très loin mais j’aimerais hisser ma petite troupe encore un peu plus haut. En tout cas plus haut que le Cognet où on se fait accueillir par des salves nourries d’aboiements. La tranquillité sera quelques mètres plus au-dessus, au débouché d’un joli chemin en sous-bois bordé de pierres moussues. Les belles prairies étirées sous la bâtisse des Olagnières sont désertes, inondées de lumière et de calme.
On se pose en dominant la vallée de la Déome, vers laquelle Ambre s’amuse à compter, au loin, les voitures qui prennent les virages serrés de la route descendue depuis le col de la République. J’aurais espéré atteindre Montchal pour le pique-nique mais je connais suffisamment bien ma petite pour savoir qu’on n’ira pas plus loin tant qu’on n’aura pas mangé un bout. Le ventre a parlé !
C’est l’heure de dégainer les sandwichs, achetés plus tôt à Bourg-Argental, les yeux dans les yeux avec les sommets du Massif du Pilat qui s’enchaînent comme des perles jusqu’aux Crêts les plus fameux que sont l’Oeillon et la Perdrix plus à l’est et au nord. Le souvenir de mon baptême du Massif du Pilat autour de ces deux-là, il y a une paire d’années, m’effleure – voir l’article Loire : 2 Jours sur les Crêts du Pilat.
L’ambiance de ce côté du massif se montre plus habitée et davantage tournée vers la terre. Fi cependant de l’agriculture intensive : le Pilat reste évidemment à taille humaine. En témoignent ces douces prairies fleuries, encadrées de murets en pierre et de genêts d’Espagne, dans lesquelles des Normandes se comptent sans rarement dépasser les doigts de mes deux mains.
Aujourd’hui me voici de retour dans le Massif du Pilat en famille et c’est au tour de Raphaèle et de Ambre d’y poser un regard neuf. Je me réjouis d’en explorer une facette moins connue, précisément en périphérie des « grands crêts » (à l’instar des « grands crus ») qui officient comme vitrine du territoire.
Le Massif du Pilat n’est pas la Beauce et le randonneur s’y promène comme un témoin du respect dû par ses habitants à une Nature nourricière. Au-dessus de nous, le tertre herbeux de Montchal, coiffé de sa tour en ruine, apparaît à travers les branches encore nues des hêtres. Nous sommes mine de rien à pas loin de 1000 mètres d’altitude et les plus gros représentants du règne végétal n’ont pas encore complètement pris le virage du printemps.
J’encourage Ambre à venir à bout de ces derniers mètres pour une pause méritée au pied de celle qui fût, jadis, la sentinelle de la voie impériale en rive droite du Rhône. Comme ailleurs, les épisodes successifs de la Guerre de Cent Ans puis de la Révolution, l’ont peu à peu destituée de sa fonction et de sa prestance.
Il faudra l’énergie et la résolution des habitants du hameau pour décider, en 1999, d’oeuvrer à sauver le dernier vestige de ce monument emblématique et usé par les affres de l’Histoire. J’y décèle un certain lien de parenté avec celui de La Quille, pas loin de chez nous en Provence – voir l’article La Quille : le Bastion déchu des Seigneurs du Puy. Pour Ambre les murs vétustes de la tour et les quelques rochers qui s’éparpillent tout autour sont un parfait terrain de jeu.
Blotties contre le flanc sud du monticule comme un enfant sur le ventre de sa mère, la poignée de fermes et de maisons de Montchal ressemble à une île dans une mer houleuse de prés. Les effluves d’un barbecue et l’écho de rires partagés s’immiscent dans les petites rues du hameau. L’atmosphère est visiblement à la fête et on en profite pour se faire dépanner en eau auprès d’une habitante souriante avant de quitter les lieux.
Notre trek dans le Massif du Pilat en famille reprend de plus bel. Naviguer dans les espaces hauts qui se déploient autour de Montchal est un pur plaisir de randonneur. J’y retrouve les mêmes odeurs et sensations éprouvées sur les chemins de Compostelle en Haute-Loire ou sur le Stevenson du côté des Cévennes. Le parfum entêtant des genêts. La rugosité du granit dispersé en pois dans des pâtures qui attendent la fauche. Après tout, le Puy-en-Velay n’est pas si loin d’ici.
Je dépose ces quelques souvenirs à l’entrée d’une haute pessière qui fait la transition vers l’Ardèche désormais toute proche. Au carrefour de La Cartara, juste sous le sommet boisé du Montchovet, le Pilat se prépare à passer le relais à ce qu’on appelle communément ici l’Ardèche Verte. Par-delà un assemblage de rochers, le relief plonge vers Annonay et la vallée de la Cance – voir l’article Ardèche Verte : la Vallée de la Cance.
Mais ce qui happe rapidement le regard, ce n’est pas tant la terre natale des frères Montgolfier que cette ligne fascinante de sommets qui barre l’horizon et qui, selon la visibilité offerte, permet d’admirer un panorama allant des Trois Becs, dans la Drôme, au Mont-Blanc, en Haute-Savoie ! Un ticket pour les Alpes à saisir sans retenue au détour du chemin.
Peu enclin à désormais trop monter, le sentier préfère maintenant osciller en douceur en direction de Burdignes par d’agréables chemins enherbés. Le territoire nous y ménage cependant encore de petites surprises en plaçant sur notre route le site mégalithique de Joanabel.
Parmi les pins et les genêts qui ont colonisé l’espace, un rocher mystérieux et étrangement creusé repose en silence. Je repense aux Cuveaux, dans les Vosges – lire l’article Vosges Secrètes : 5 Randonnées Faciles pour Découvrir les Vosges sous un Nouveau Jour – ou aux pierres travaillées de manière similaire du Val des Nymphes, dans la Drôme.
La pierre, mutique, gardera ici aussi son secret, laissant le champ libre à l’interprétation de chacun. Lieu de culte ou de stockage, de détente ou de sacrifice : qui sait ? Aujourd’hui, quoiqu’il en soit, c’est un spot d’escalade pour Ambre à qui je fais prendre la pause pour les besoins de la photo. Un crochet amusant avant la descente vers Vireuil.
Surgissant des résineux, le chemin paraît vouloir plonger droit sur la vallée du Rhône. Un peu plus et, en tendant les bras, on jurerait pouvoir s’envoler. Posé à l’aplomb du rebord basculant vers Villevocance et la Cance, Vireuil-le-Haut semble sur le point de basculer et nous fait don d’un belvédère royal avant de repiquer plein nord, par la route, en direction de Burdignes.
On profite pour finir de belles vues vers les Crêts, pile en face de nous, tout en savourant la douceur de la fin de journée. Terre d’élevage haute perchée, Burdignes respire le calme de ces villages où il fait bon faire étape en famille après un bon périple à pied sur les sentiers. Et, pour cela, la Ferme Auberge du Linossier semble être l’endroit tout droit désigné.
Où Dormir à Burdignes ?
La Ferme Auberger du Linossier, c’est l’exemple parfait d’une entreprise familiale réussie sur deux générations. À l’accueil, derrière le comptoir de la boutique, la voix douce et le sourire de Véronique donnent le ton. Ici on est hôtelier et restaurateur mais aussi agriculteur et producteur. Pas moins de trois familles y perpétuent des savoir-faire centrés autour de l’accueil du public. Ce qui fait du lieu une adresse et une table réputées à Burdignes où hôtes et convives – locaux comme touristes – se pressent chaque jour.
Jouxtant le restaurant, deux gîtes et deux chambres d’hôtes confortables ont été ouverts pour permettre de passer la nuit sur place après un bon dîner à base de produits fermiers locaux. Parmi ceux-ci, j’ai complètement craqué pour le Boudin Blanc de Mémé Marcelle que cuisine Olivier, le compagnon de Véronique. Un vrai coup de coeur pour ce trek dans le Massif du Pilat en famille.
À base de maigre et de gras de porc mais aussi d’oeufs, de crème fraiche, de lait, de pain, d’oignon et de persil, le tout est aromatisé au Calvados et embossé dans un boyau naturel. Servi accompagné d’un gratin dauphinois et d’un verre de Viognier, c’est sans hésiter le meilleur boudin que j’ai mangé de ma vie ! Infos et réservation : 04 77 39 60 81 ou formulaire de contact sur le site
JOUR 2 : De Burdignes à Bourg-Argental
Difficulté : assez facile | Distance : 11 km | Dénivelé : 225 m | Durée : 4h30
Réveil au son de l’angelus. Un trait de soleil monte doucement à la rencontre des vaches, allongées au loin sous la colline de Roche Béraud, à l’est du village. J’aime sincèrement les cloches ainsi que l’idée – reléguée désormais au passé – que la journée des hommes s’ouvrait et s’achevait sur cette musique céleste.
Dans la salle de restaurant où nous sommes quasiment les premiers, Véronique se confond en excuses à cause d’une coupure d’électricité qui impacte tout le village comme si la pauvre en était responsable. Elle pose sur la table un plateau de yaourts fabriqués à la Ferme des Ayguées, dans la rue d’à côté. « Choisissez celui que vous voulez » nous adjoint-elle.
Avant de repartir sur les chemins, le petit déjeuner est un moment privilégié et Ambre ne boude pas son plaisir devant le pain grillé, les confitures maison et les viennoiseries généreuses qui garnissent la table. Un café plus tard et nous voici repartis avec les batteries chargées à la belle énergie du Linossier pour notre trek dans le Massif du Pilat en famille !
Au bout de la place du Bourg du Feu, là où se dressait jadis le remarquable Tilleul de Sully, on débusque les vrais coupables du hold-up électrique qui a coupé le jus chez tous les Burdignants : le nez dans un compteur électrique, deux techniciens d’Enedis nous saluent distraitement au moment où on s’élance en direction de la Vierge, figée un peu au-dessus dans un geste éternel de bénédiction.
Burdignes finit par disparaître derrière la colline, nous laissant à nouveau seuls en famille sur les chemins d’une campagne colorée et vivante. Je n’y boude pas mon plaisir. Les vues plongeantes sur l’Ardèche Verte nous régalent à chaque pas, conférant une impression de dominer le monde depuis le haut de ces crêtes proche desquelles la trace est tirée.
Échappant à la petite route déserte à laquelle il s’est provisoirement raccordé, l’itinéraire s’aiguille maintenant vers la Croix de Chirol, temps fort attendu sur cette seconde étape. Une rampe, aussi sèche que brève, prend Ambre par surprise et la laisse, le souffle court, jusqu’à la croix où Jésus est suspendu face à la plaine du Rhône. Un Golgotha façon Pilat qui crucifie le visiteur par l’étendue spectaculaire de son horizon.
Au centre d’une trouée pratiquée dans les genêts qui, depuis le ciel, ressemble fort à une calvitie naissante, une table d’orientation fait l’inventaire du moindre sommet susceptible d’être aperçu. Grâce à des contrastes un peu plus marqués que la veille je désigne à Raphaèle et à Ambre la trouée de l’Isère qui annonce Grenoble, entre l’extrémité du Vercors et l’amorce de la Chartreuse.
Confondus avec des bourgeons nuageux dans une sorte de flou gaussien, les contreforts indistincts du Taillefer et de Belledonne s’entraperçoivent en arrière-plan. En remontant plus au nord, les silhouettes vagues des sommets de la Vanoise ont des allures de mirage. C’est peine perdue pour observer ensuite le Mont-Blanc dont la présence n’est signalée que par un panache de nuages plus important que les autres.
Effectuer un pas de plus depuis le sommet c’est tacitement accepter de changer d’univers. C’est un au revoir fait à l’altitude, aux prairies d’herbe grasse et aux jolis chemins qui ondulent au gré du vent. Il y a quelque chose de définitif quand on bascule depuis la Croix de Chirol. La trace s’y fait plus directe et, parfois, plus grossière. Comme pour précipiter plus vite le/la marcheur/se vers la vallée de la Déome, en contrebas.
Après un dernier bel enroulé du chemin face à Saint-Marcel-les-Annonay, genêts et pins s’agglutinent autour de notre passage, restreignant la vue à de brèves fenêtres sur la crête de la Pierre Mourelle en contrebas. Moins varié et moins porté sur l’intimité qu’à la montée depuis Bourg-Argental, le tracé, qui emprunte à celui d’un itinéraire équestre, perd momentanément un peu de son intérêt de la veille.
Du hameau de Concise vers celui de Moulin Ferrand, la dégringolade se poursuit vers la Déome. À la faveur d’un espace ouvert en retrait du chemin, on s’abandonne au plaisir d’un dernier pique-nique dans le Massif du Pilat en famille. Une manière non avouée de retarder aussi l’échéance du retour inéluctable à la vallée.
L’irruption de l’asphalte, un peu avant Moulin Ferrand, compte aussi parmi les signes annonciateurs de la fin de l’aventure. Un crochetage habile du sentier sous Dovezet permet de gagner quelques précieuses minutes de Nature avant de finalement recroiser la Via Fluvia où on s’imaginerait bien tous les trois plus à vélo qu’à pied.
En contrebas de la route qui succède à la voie verte, le cours de la Déome se fait désirer. Il faudra patienter jusqu’à l’entrée de Bourg-Argental, juste derrière le camping de l’Allier, pour finalement l’enjamber et improviser une séance de ricochets sur un petit bout de ses berges ombragées.
Après bientôt dix kilomètres – et avec la perspective de la fin toute proche – l’enthousiasme de Ambre commence à battre de l’aile au moment d’attaquer l’agréable chemin tracé au bord de la rivière. Deux chevaux, parqués en bordure de celui-ci, ne seront pas de trop pour lui faire oublier que son réservoir est bientôt à sec.
En privilégiant des chemins de traverse qui évitent habilement la route et la circulation du centre-ville, l’itinéraire permet un retour tout en douceur sur Bourg-Argental dont on retrouve les faubourgs au franchissement du pont de la Déome. Un retour fatidique à l’urbain qui sera compensé par un bon verre siroté sur la terrasse du Café de la Paix. Je ne connais pas de meilleure manière de célébrer comme il se doit, à trois, cette réjouissante escapade dans les montagnes du Pilat en famille.
AUTOUR DE BURDIGNES – LE MASSIF DU PILAT EN FAMILLE : PRATIQUE
Topo et trace GPX
Je ne ferai pas de doublon ici du très bon descriptif de l’itinéraire proposé sur le site de Pilat Rando : un pas-à-pas simple, mais précis et suffisant, pour vous accompagner sur les chemins de cette boucle autour de Bourg-Argental et de Burdignes. Vous y trouverez également une carto et un tracé ainsi qu’un fichier GPX (ou KML) pour pouvoir naviguer sur le terrain en toute sécurité.
Liens Utiles
Même si je me suis efforcé de restituer le plus d’informations possibles dans ce petit reportage, ma connaissance du territoire ne saurait se substituer à celle de ceux qui le font vivre. Aussi, et aux fins de vous aider à mieux connaître ce Massif du Pilat – ou de vous inspirer des idées complémentaires pour l’explorer – je vous invite chaudement à visiter le site de l’Office de Tourisme du Pilat.
Il est également bon de rappeler que le Parc Naturel Régional du Pilat se situe dans le département de la Loire et que celui-ci est riche de bien d’autres sites à visiter et de randonnées à faire – j’espère avoir l’occasion de vous les faire découvrir dans d’autres reportages. Aussi, si vous ne souhaitez pas arrêter votre expérience au seul Massif du Pilat, un petit tour sur le site de Loire Tourisme devrait pouvoir vous inspirer quelques idées pour prolonger votre visite (ou en imaginer de futures).
Peut-on le faire avec des enfants ?
Bien qu’il soit évidemment possible de le faire sans eux, ce parcours et cette expérience du Massif du Pilat en famille ont été expressément pensés pour être réalisés avec des enfants. C’est de cette manière que je l’ai en tout cas réalisé, accompagné de Raphaèle – ma compagne – et de Ambre, notre fille de 8 ans au moment du séjour.
Globalement, je dirais que l’itinéraire peut s’envisager avec un(e) enfant à partir de 6/7 ans et qui a déjà une petite expérience de l’effort. Les étapes, peu longues, peuvent ainsi être abordées avec de la marge pour ne pas avoir à se soucier du temps éventuel à passer sur le chemin.
Lors de notre passage, on a ainsi rencontré un couple de locaux – ils nous ont dit habiter depuis peu à Saint-Sauveur, plus en amont de la vallée de la Déome – qui montaient, comme nous, depuis Bourg-Argental et jusqu’à Montchal avec leurs deux enfants. Si le premier – qui avait sensiblement le même âge que Ambre – marchait déjà bien, le second, qui avait à peine quatre ans, ne se faisait pas prier pour tout faire à pied. À son rythme, évidemment!
Plus que l’âge, la seule limite ici paraît être la patience de chaque parent pour accompagner la marche de leurs petit(e)s respectif/ves et de savoir entretenir leur motivation comme le feu sur la braise. Sur ce sujet, je donne quelques conseils dans l’article 12 Conseils pour Réussir son Premier Bivouac avec des Enfants.
Combien ça coûte et ça s’organise comment ?
Si vous souhaitez être dispensé de l’organisation, sachez que ce séjour intitulé Séjour 2 jours – Rando campagne, en famille, nuit à la ferme peut être réservé directement sur le site de Pilat Tourisme. Il est proposé à partir de 173 euros/famille pour 2 adultes et 2 enfants en demi-pension avec hébergement à la Ferme-Auberge du Linossier.
Quelle est la meilleure saison pour faire ce mini-trek dans le Massif du Pilat en famille ?
On a fait ce trek au printemps, plus exactement à l’Ascension. 2024 est – ou était selon le moment de votre lecture – une année capricieuse sur un plan météo et, sans des perturbations à répétition, il aurait sans douté été possible de le faire plus tôt. Les mois de mai et de juin sont de très bons choix car le Massif du Pilat est alors abondamment vert et fleuri. Les rivières sont également bien en eau et les températures douces.
On perd un peu de tout ça avec le coeur de l’été même si rien n’interdit, fondamentalement, de se lancer dans l’aventure. Vous aurez juste un tout petit peu plus chaud. Les mois de septembre et octobre sont également de solides options pour randonner dans le Massif du Pilat en famille avec des couleurs et des lumières qui pallient à la disparition des fleurs de printemps.
Le mot de la fin
Deuxième round dans le Massif du Pilat pour ma part. Cette fois en famille. Je visais un séjour de pleine nature ressourçant et accessible, deux qualificatifs parfaits pour définir cette expérience du côté de la vallée de la Déome, moins connue et moins fréquentée que le secteur des Crêts : l’essai a été transformé.
En mêlant habilement panoramas, patrimoine et terroir, le Parc Naturel Régional du Pilat se révèle à l’usage une terre de contraste insoupçonnée pour un séjour découverte en famille. Sur les hauteurs fraîches de Burdignes et depuis la croix de Chirol, les belvédères sur la plaine du Rhône qui se précipite à la rencontre des Alpes en mettent plein la vue.
À ces étages frais et ouverts sur l’horizon, il y a comme une certaine douceur qui vient tutoyer le grandiose, un peu comme si le vertige se faisait ici plus horizontal que vertical. Un temps apprécié pour un week-end authentique, en mode tourisme durable et gourmand, qui joue pleinement la carte du dépaysement et qui fait du Massif du Pilat, à mes yeux, une destination escapade avec laquelle il faut savoir compter.
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