Sentier des Falaises et Marmites du Diable : Ma Journée Rando Idéale dans le Buëch

Le Buëch, ce territoire aux accents à la fois sud-alpin et méditerranéen, appelé ainsi en référence à la rivière qui le parcourt du nord au sud jusqu’à se mêler à la Durance à Sisteron, vient s’appuyer contre le Dévoluy au-dessus de Veynes. Village traversant sur la route de Gap, Veynes cache bien son jeu, dissimulant quantité d’itinéraires de randonnée à même de satisfaire le/la marcheur/se exigeant(e) le temps de bien plus qu’une journée. Je ne dispose ce jour-là que de 24h pour un aller-retour vers cette fameuse cité cheminote des Hautes-Alpes. Le programme se devait donc d’être ajusté et adapté. J’ai choisi le fil rouge de l’eau et du rocher. L’occasion de découvrir deux fleurons locaux : les Marmites du Diable et le tout nouveau sentier des Falaises. Débriefing.

Ce reportage a été accompagné financièrement par l’Europe

Un peu de contexte sur la randonnée autour de Veynes et dans le Buëch

J’ai toujours éprouvé une forme de frustration à passer Veynes sans prendre jamais le temps de m’y arrêter pour explorer les alentours. Par alentours j’entends cette zone assez vaste qui, par la forêt de Durbon, progresse en direction du Dévoluy.

C’est notamment par-là que le GR®94, mêlé au GR® de Pays du Tour du Buëch, fraye jusqu’au fameux massif pour l’atteindre au col de Lauteret. Un seuil que j’avais atteint, côté Béoux, en montant depuis La Cluse – voir l’article Garnesier : le Sommet à qui il faut faire la Tête – sans toutefois jamais le dépasser.

Si je dois résumer, je dirais que j’ai passé l’essentiel de ces dernières années à traverser sempiternellement le Buëch, dans un sens ou dans l’autre, sans jamais me décider à réellement lui consacrer le temps qu’il méritait. Jusqu’à ce capricieux printemps 2024 où je me suis enfin résolu à en pousser les portes le temps d’une journée.

Si on m’avait dit que je trouverais ce genre de spot autour de Veynes un jour ! La bonne surprise du sentier des Falaises

Commune de tradition cheminote – aujourd’hui encore elle est située sur la ligne ferroviaire essentielle qui relie Valence à Gap puis à Briançon, mais aussi et surtout au terminus de la fameuse ligne au départ de Grenoble, considérée parmi les plus belles de France ! – Veynes a longtemps et uniquement été pour moi l’endroit le plus proche où faire mes courses après le boulot, quand j’étais saisonnier à La Joue-du-Loup. On est alors entre 2011 et 2013.

C’est ainsi un lien purement pragmatique qui est à l’origine de mon histoire personnelle avec cette petite ville d’un peu plus de 3000 habitants et il m’est plaisant de pouvoir la considérer aujourd’hui sous un angle plus touristique. Un regard neuf qui me donne l’impression de redécouvrir des lieux pourtant incroyablement familiers.

Sur les échelles du sentier des Falaises : un Martel modèle réduit et version Buëch

Sous l’impulsion des élus et des membres de la Communauté de Communes Buëch-Dévoluy – la CCBD pour les intimes – la randonnée autour de Veynes, et plus largement dans le Buëch tout entier, s’est vue bénéficier d’une belle mise en lumière ces dernières années, profitant conjointement d’aménagements importants, d’efforts apportés à sa signalétique et d’un lifting réussi de ses supports de promotion.

Une opération séduction qui ne m’a pas échappé lorsque j’opérais mes veilles sur ces territoires énergiques employés à faire bouger les lignes en matière de randonnée. Je suis donc allé voir par moi-même de quoi il retournait à l’occasion d’une journée entière autour de Veynes ; pour, cette fois, voir autre chose que son Carrefour Market et la pompe du diesel de Super U.

Raphaèle dans le décor fleuri et printanier qui entoure les sentiers du Buëch

Au rang des objectifs possibles, j’avais repéré les sommets de Charajaille et de la Montagne Durbonas. Les deux portaient en eux la promesse d’une boucle sportive cochant à la fois les cases distance et dénivelé. Avec une petite préférence pour la seconde et ses airs de cime hors des sentiers battus comme je les affectionne.

C’est en explorant la carte, à la recherche du meilleur itinéraire possible pour les atteindre, que je mets le doigt sur deux spots qui, je le sens, ont le pouvoir potentiel de bouleverser ces plans initiaux . Le premier ce sont les Marmites du Diable, repérées par leur signalement particulier sur l’IGN et par un tracé en pointillé qui laisse augurer de prometteurs passages un peu rock’n’roll. Je retiens.

Les Marmites du Diable : de la fraîcheur et du rocher au programme

Le second, je le débusque grâce à des courbes de niveau serrées comme des sardines trahissant une gorge profonde ouverte au passage du Rif d’Agnielles. Des pictogrammes de grottes et de sites d’escalade ont l’air de confirmer la nature hautement falaiseuse des lieux : ce sont les Gorges d’Agnielles où a été récemment ouvert un nouvel itinéraire : le Sentier des Falaises. Aguicheur !

Les précipitations de ces dernière semaines me suggèrent que c’est le bon moment pour aller profiter de ce genre d’endroit où se célèbre souvent en grande pompe le mariage de l’eau et du rocher. Les sommets attendront : c’est décidé, je m’attaque au Buëch par ses voies d’eau !

Le Sentier des Falaises : des échelles, du rocher et assez de surprises attendues pour me convaincre d’aller y faire un tour

Venir à Veynes

Quand, comme moi, on vit dans le sud, on arrive forcément à Veynes par l’A51 et Gap. La préfecture des Hautes-Alpes est un point de passage alors obligatoire avant de monter par la D994 direction « Valence » ou « Grenoble ». On traversera alors les communes de La Freissinouse puis de La-Roche-des-Arnauds avant d’arriver à Veynes.

En venant du nord, l’entrée du Buëch se fait via la D1075 et le col de la Croix-Haute. En continuant direction Nice et Gap on rejoint et dépasse La Faurie : le point de départ des Marmites du Diable comme des gorges d’Agnielles est situé quelques kilomètres plus loin. Enfin pour celles/ceux qui venez de l’ouest, via la vallée du Rhône, il faudra traverser les Baronnies via Nyons et la D94 pour atteindre le Buëch au niveau de Serres. En prenant ensuite la D1075 direction Gap et Grenoble, on atteint un rond-point : suivre à droite pour Veynes ou tout droit pour continuer sur la D1075 et le départ des randonnées de cet article avant d’arriver à La Faurie.

Mobilité douce

J’en ai fait mention dans l’article et le redis ici : Veynes dispose d’une gare qu’il est possible de rejoindre depuis Gap, Valence ou Grenoble. Ce n’est pas le train le plus rapide du monde et il n’y en a pas dix par jour mais la ligne a au moins le mérite d’exister et est en tout point superbe. Une fois à Veynes, ça devient par contre un peu moins flexible pour aller sur La Faurie et le départ des itinéraires décrits. Le seul bus qui circule est un bus scolaire qui fait un stop à Veynes uniquement le soir et en semaine. Pas bien pratique.

Cascade à débusquer au détour du Sentier des Falaises, dans les gorges d’Agnielles

1 – LES MARMITES DU DIABLE

Difficulté : difficile | Distance : 6 km | Dénivelé : 320 m | Durée : 3h | Carte : IGN TOP25 1/25000è 3338OT – Serres, Veynes, Haut Buëch, Bochaine

Il s’agit de ne pas manquer le petit chemin carrossable qui quitte brusquement le flux de circulation de la départementale filant vers Lus-la-Croix-Haute. C’est comme fermer la porte au nez du trafic routier pour entrer, sans transition, dans les espaces plus confidentiels de cette partie du Buëch.

Un peu plus d’un kilomètre plus haut, un vaste espace aux allures de parking signale que c’est ici qu’il faut couper le moteur. À moins de vouloir continuer par la route des estives, en direction des Clots et du sommet tondu et pyramidal de l’Aup, perché quelques 700 mètres au-dessus. Pas le programme du jour.

À l’invitation d’un panneau, Raphaèle et moi nous engageons par une trouée dans la végétation, autant guidés par l’esquisse d’un sentier que par le bruit du torrent de Durbonas, tout proche. La pente est encore faible mais le garnement a déjà de l’énergie à revendre, remuant et bouillonnant dans un lit très peu large, ouvert entre des rangées de genévriers et de coronilles.

Premier contact avec le torrent de Durbonas, peu après avoir quitté le parking du départ

Des assemblages de planches robustes permettent régulièrement de l’enjamber, sans se mouiller les pieds, au gré d’un jeu de saute-moutons du sentier par-dessus son cours agité. Un prologue frais et luxuriant qui nous fait rentrer sans délai dans le vif du sujet tout en conférant la rassurante impression d’avoir fait le bon choix.

Une première vasque surgit bientôt au détour du chemin. Un réceptacle modeste au débouché d’une série de cascades dévalant à grands coups de pans inclinés. Une promeneuse y est figée dans une posture méditative. Je la comprends. Quoi de plus lancinant, après tout, que la mélopée de l’eau pour noyer le torrent de ses pensées dans le murmure apaisant de la Nature ?

La première des vasques qu’il est possible d’apercevoir sur le chemin des Marmites du Diable : rien qui n’ai l’air vraiment diabolique, bien au contraire !

Je culpabiliserais d’interrompre pareil instant communiant et j’invite Raphaèle d’un signe de tête à poursuivre plus au-dessus. Une rampe abrupte zigzague dans les pentes un peu plus rocheuses de la rive gauche et des barres rocheuses massives apparaissent maintenant au-dessus des pins, creusant des gorges plus marquées à l’endroit où s’aperçoivent les premières marmites.

C’est une succession de petites vasques, enserrées entre les lèvres épaisses du rocher, qui cascadent les unes sous les autres. Elles sont reliées entre elles par une gouttière généralement étroite et leur approche souvent protégée par le bouclier de la végétation ou une pente trop glissante.

Un moment de pause sur l’une des terrasses rocheuses jouxtant une série de marmites

C’est pour beaucoup et très souvent une présence, un bruit de fond qui remplit l’espace confiné des gorges. Car, en dehors de ces premières terrasses en rocher qui donnent facilement accès au torrent, les marmites ne se laissent ensuite plus si aisément approcher. À part peut-être plus haut, lorsqu’elles prennent le visage d’une cascade aux fils d’argent de taille moyenne que contourne prudemment l’itinéraire.

Il n’est pas exagéré de qualifier le terrain de raide au regard du canyon qu’il s’emploie à remonter. Un panneau d’avertissement est d’ailleurs placé en évidence au départ de la boucle. Cependant le soin et la qualité apportés aux nombreux aménagements installés sur le parcours ont tendance à vouloir contenir cette difficulté.

Joli passage aux abords d’une cascade esthétique que l’itinéraire s’emploie à remonter par la droite

Barreaux, aides métalliques, cordes, câble, escaliers de rondins : la panoplie complète de l’équipement sur sentier escarpé est déployée sans regarder à la quantité. D’aucuns iront même jusqu’à parler de suréquipement. Mais peut-on sincèrement reprocher à un parent inquiet un excès de zèle quand il s’agit de sécurité ?

Pour ce que ça me regarde, et quand bien même mon expérience me dispense de l’usage de la plupart des aides mises en place, je ferais plutôt partie de ceux qui saluent l’initiative de l’aménagement et de la sécurisation

La recette du « mieux vaut trop que pas assez » prévaut dans l’exemple des Marmites du Diable, spot naturel au potentiel trop aguicheur pour rester éternellement dans l’anonymat. C’est une preuve de l’engagement du territoire à l’égard de ses chemins et une intelligente anticipation de sa fréquentation par un public pas forcément familier de ce type de chemin. Que du positif à mes yeux.

Des cordes fixes en abondance assurent une ligne de vie rassurante, même quand ce n’est pas toujours nécessaire : on n’est jamais trop prudent

Malgré que le torrent de Durbonas soit plus difficilement visible au bout d’un moment, le cheminement et l’environnement prennent le relais pour garder les curseurs de l’enthousiasme et de l’attention au plus haut. Il y a vraiment eu du boulot de réalisé pour rendre le passage des randonneurs/ses praticable et sûr et ce simple constat suffit pour moi à rendre l’expérience encore meilleure.

Calé à l’abri de falaises de taille moyenne, le sentier s’enroule dans le versant parmi des bouquets de genêts et des explosions de saponaires de Montpellier. Bientôt la technicité perd en intensité tandis que le vallon prend le large entre les sommets de l’Aup et du Puy. Dans le fond, l’arrondi de la Longeane et du Ranc de Chamoussière dressent un rempart boisé devant la vallée du Buëch, invisible de l’autre coté.

Sortie progressive des secteurs les plus raides de l’itinéraire. Le haut du vallon se rapproche.

À l’approche des 1000 mètres d’altitude, la hêtraie investit le sentier. De beaux spécimens, ouverts comme des parasols à la terrasse d’un café, y déploient leurs feuillages pour abriter le marcheur sous un ombrage apprécié. La présence du hêtre induit invariablement chez moi un rassurant sentiment de protection. J’associe cette essence noble à une forme de magie sylvestre positive.

Pénétrer un sous-bois de hêtre s’accompagne toujours pour moi d’une chaude vague de bien-être. Un tsunami d’énergie. Peut-on parler d’amour à ce stade ? Ça se pourrait bien ! En rive droite, le hêtre est ensuite rapidement remplacé par le pin, plus commun et moins propice à l’extase. Je m’en veux de cette discrimination végétale mais je dois me résoudre à constater que j’avance à nouveau plus vite sur cette section, guettant l’intersection qui marquera la sortie définitive du vallon du torrent de Durbonas.

Changement d’ambiance : la hêtraie fait son apparition. Il y a de la magie dans l’air.

L’intersection attendue est rejointe. Pour continuer vers le Pré de la Selle et le sommet de la Montagne Durbonas, c’est à droite que ça se passe. Tentant. Je suis à deux doigts de succomber à l’envie, me remémorant l’excitation initiale associée à ce primo-objectif. C’est un sommet dont il faudra un jour parler ici mais hors-sujet aujourd’hui.

Le large chemin dessiné à flanc de versant et qui ramène vers Notre-Dame nous donne l’occasion d’apprécier le paysage raviné des Marmites du Diable depuis le haut. Restée longtemps enfermée dans le creux étroit de la gorge, la vue est subitement libérée et permet d’apprécier les formes tourmentées des barres émargeant autour du cours d’eau, invisible depuis cette position dominante.

Sur le chemin en balcon ramenant en douceur vers Notre-Dame

C’est un retour tout en douceur qui contraste avec l’intensité de l’effort exigé à la montée et qui nous fait glisser en souplesse et le pas léger vers le minuscule hameau de Notre-Dame. Sur les épaules dénudées de ce versant quelques fermes isolées sont venues chercher la tranquillité.

C’est le cas de celles du Villard, au terminus d’une route montée depuis la vallée où coule le Grand Buëch, appuyées contre la lisière d’un bois que surmonte, en arrière-plan, la pyramide au sommet poncé jusqu’à l’arrondi du Faucon.

C’est également celui de l’étonnant monastère de la Dormition-de-la-Mère-de-Dieu, fondé en 1978 et derrière les murs duquel une dizaine de moines continuent d’oeuvrer à la tradition spirituelle orthodoxe. Le site ne se visite pas mais ses offices sont toutefois ouverts au public. Son état impeccable et ses murs parfois étrangement bigarrés n’en attirent pas moins les regards curieux et l’envie d’une photographie.

Découverte du surprenant Monastère Orthodoxe de la Dormition-de-la-Mère-de-Dieu à Notre-Dame

Le tracé quitte ensuite Notre-Dame en évitant adroitement la route. Un chemin parmi les herbes taille la campagne entre des constellations de renoncules. Sur les pentes de l’Aup, de l’autre côté, la hêtraie encore à l’arrêt dessine une frontière nette avec le vert profond des résineux.

En toute discrétion, on a rejoint sans même s’en rendre compte le GR® de Pays qui fait le tour du Buëch. Plongeant vers la vallée après cet intermède joliment bucolique, il renoue plus bas avec la civilisation du moteur à l’approche de la départementale qu’il faudra longer quelques mètres pour retrouver l’abri de la piste du début.

Un coup d’oeil rapide à la montre suffit pour réaliser qu’il est encore suffisamment tôt pour changer de crèche et continuer à explorer le coin. À moins de cinq minutes en voiture, les gorges d’Agnielles semblent être les candidates tout désignées pour l’écriture d’un chapitre 2 autour de Veynes, via le Sentier des Falaises.

Retour 100% Nature par les jolis chemins ramenant les marcheurs/ses vers la vallée

Marmites du Diable – Guide Pratique

Accès

Depuis le rond-point de la sortie ouest de Veynes, suivre la D994B direction « Grenoble » et « Col de la Croix Haute » (attention : travaux en cours actuellement – mai/juin 2024) pour passer le col des Eydaux et rejoindre la D1075. La suivre à droite direction « Grenoble » et « La Faurie ». Après trois kilomètres, juste avant d’arriver à La Faurie, tourner à droite par un chemin carrossable indiquant « Parking Marmites du Diable ». Attention à bien tourner sur ce chemin et pas sur celui de la propriété privée juste avant ! Rouler tout droit jusqu’au parking environ 1,5 kilomètre plus loin.

Topo et Trace GPX

C’est un itinéraire très facile à suivre. Le balisage est bien visible et la signalétique claire. Si, malgré tout, vous pensez avoir besoin de la trace GPX de cet itinéraire, je peux vous la transmettre sur simple demande par mail à l’adresse contact@carnetsderando.net

Depuis le parking, suivre la direction « les Marmites » donnée par la flèche signalétique. Un sentier, balisé jaune, se dirige vers le nord et rejoint le bord du torrent de Durbonas en rive droite. 

Une première petite passerelle le fait rapidement passer en rive gauche puis, plus loin, une seconde le fait revenir en rive droite. Atteindre une première vasque, au débouché d’une série de cascades sur plans inclinés. Démarrer l’ascension à droite en suivant bien le balisage qui zigzague tout en prenant de la hauteur. On trouve les premières aides un peu plus haut.

De petites passerelles permettent parfois d’enjamber facilement le cours du torrent de Durbonas

Après la descente de quelques barreaux il faut, un peu après, repasser sur l’autre rive (pas de passerelle) une première fois, puis une seconde (toujours pas de passerelle). On atteint le pied d’une belle cascade de taille moyenne. L’itinéraire la passe par la droite (câble).

Continuer à monter. Des marches stabilisées par des rondins facilitent une partie de l’ascension plus soutenue. Plus haut on marche sous une falaise, sur le rebord rocheux d’une petite vire bordée de végétation (main courante)

Le sentier a régulièrement été aménagé grâce à des rondins pour former des escaliers dans les pentes les plus raides

Encore plus haut, des sections rocheuses faciles sous de grands pins se passent – au besoin – avec l’aide de nombreuses cordes fixes.

Atteindre ensuite la hêtraie avant de repasser en rive gauche sous les résineux jusqu’à croiser un large chemin (poteau signalétique). Suivre alors à gauche la direction Notre-Dame par un beau chemin en balcon qui surplombe les Marmites du Diable. Commencer ensuite à descendre jusqu’au hameau (poteau signalétique).

Dans le hameau, suivre à gauche la direction « La Faurie – D1075 » et « Parking des Marmites » en suivant la route. Peu après le monastère, repérer le balisage jaune et rouge du GR® de Pays Tour du Buëch qui la quitte par un sentier ouvert à gauche dans la végétation. Après de belles prairies, le chemin amorce sa descente vers la route départementale. 

Au croisement avec celle-ci remonter quelques mètres à gauche jusqu’à l’intersection suivante avec la piste B221. En la suivant à gauche, direction « Parking des Marmites » on rejoint le point de départ.

Le chemin de descente vers Notre-Dame. En toile de fond, le sommet de l’Aup

À propos de la difficulté

Cet itinéraire est parfois décrit avec des qualificatifs un peu alarmants : « très difficile », « très technique » peut-on lire à son sujet. Bien que ce ne soit certes pas une promenade de santé et qu’il ne doive être entrepris que par des personnes en bonne santé, familières de la marche en moyenne montagne et bien équipées (surtout les pieds) je m’autorise un commentaire plus rassurant et nuancé.

D’une part pour celles/ceux qui auraient les capacités d’y évoluer mais que cette entrée en matière refroidirait tout comme pour celles/ceux disposant d’un « gros » niveau et qui s’y élanceraient en s’imaginant y vivre des moments dignes de Marcel Estruch ou du Sentier de l’Imbut pourraient, à l’inverse, être assez déçus. Je vais donc m’efforcer de contextualiser de manière objective cet itinéraire des « Marmites du Diable ».

Le terrain rocheux dans la première partie de la randonnée le long des Marmites du Diable

Primo ce n’est pas très long : le segment technique représente moins d’un kilomètre sur les six que compte la boucle. Secundo ça reste soutenu : l’effort à fournir sera réel pour beaucoup mais se montre étagé, avec quelques moments de répit et d’autres où les mollets vont chauffer. On parle de « pentes raides » dans la présentation : oui, c’est parfois raide, c’est vrai. Mais pas en permanence. Et les segments les plus raides ont été aménagés avec des « marches » qui coupent le degré de pente.

Tertio les équipements sont vraiment nombreux pour rassurer ou aider à la progression. C’est parfois même trop mais j’y entends le voeu de limiter le risque d’accident chez des personnes ne pratiquant ni la montagne, ni la randonnée et qui, par le truchement du bouche-à-oreille et/ou des réseaux sociaux, décideraient, sans la moindre remise en question de leur niveau, d’aller faire un saut eux aussi sur l’itinéraire.

Main courante installée sur un court segment où l’itinéraire progresse sur une vire rocheuse

Ce n’est jamais – et j’insiste là-dessus – vertigineux. Ça reste évidemment un terrain souvent rocheux et sportif mais la trace est saine et même un faux-pas malheureux serait rarement propice à l’accident grave et/ou à la sortie de route. Si vous avez l’habitude du versant sud de la Sainte-Victoire, des parcours acrobatiques des Calanques ou des vires du Vercors, ces Marmites du Diable seront un agréable apéritif à consommer d’un pas alerte.

Pour celles/ceux qui le sont moins (à l’aise), ce sera un joli plat de résistance sur un itinéraire exigeant mais sûr. Enfin, pour (tous) les autres, ça pourrait par contre virer à l’épreuve de force, voire pire. Je vous invite alors à vous contenter de la première vasque, très facile d’accès et déjà très jolie.

Dans tous les cas et pour TOUT le monde : le sentier des Marmites du Diable est formellement déconseillé par temps de pluie. Pour le coup, même bien chaussé et avec un pied de chamois, ça risque de glisser sévère. Et là ça devient tout de suite moins fun.

Il est par ailleurs plutôt recommandé de le faire à la montée qu’à la descente bien que je pense sincèrement que, pour les marcheurs/ses les plus agiles, cela ne pose pas vraiment de problème. Une fois encore, l’appréciation de son propre niveau est essentielle.

Certain(e)s devront faire preuve d’un peu plus d’équilibre que d’autres pour les quelques traversées sans passerelle qui jalonnent l’itinéraire

Informations utiles

Cet itinéraire est décrit dans le topo-guide « les Sources du Buëch ». Vous y retrouverez 26 autres propositions de randonnée pour tous niveaux. L’ouvrage est disponible dans les offices de tourisme ou en ligne au prix de 6 euros.

2 – LE SENTIER DES FALAISES

Difficulté : assez facile | Distance : 2 km | Dénivelé : 100 m | Durée : 1h | Carte : IGN TOP25 1/25000è 3338OT – Serres, Veynes, Haut Buëch, Bochaine

C’est un tout petit tour de rien du tout : à peine deux kilomètres aller-retour. Alors pourquoi en parler, me direz-vous ? Tout simplement parce que les deux kilomètres du sentier des Falaises sont un concentré détonnant des gorges d’Agnielles, un petit kiff à base de vires et d’échelles saupoudré d’un tunnel qui rappelle le Verdon. En mode express certes mais l’initiative procure tellement de plaisir qu’on lui pardonne ce galop un peu rapide qui en appelait davantage.

Après tout les gorges d’Agnielles vues d’en haut restaient jusqu’à maintenant l’apanage des grimpeurs – le site en attire en quantité – et des via-ferratistes – deux parcours, de facile à difficile, sillonnent les barres de sa rive droite. Le randonneur, un peu puni, restait cloué au sol et à la longue piste forestière de Recours, seule option pour attraper un chemin daignant prendre un peu d’altitude. Le plus beau restait toutefois inaccessible. Et je dis bien « restait » car ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Le site impressionnant des Gorges d’Agnielles

Je parlais précédemment d’aménagements en quantité pour les Marmites du Diable. On est sur un autre niveau dans les gorges d’Agnielles et le sentier des Falaises. Si je voulais jouer avec les mots, je dirais même qu’on est carrément passé à une autre échelle.

Le Buëch n’est pas le Verdon en matière de fréquentation. Pourtant le territoire n’a pas regardé à la dépense en dotant ses gorges d’un équipement particulièrement qualitatif et joliment intégré au cadre. « J’ai dépensé sans compter » aurait plaisanté John Hammond dans Jurassic Park !

Le principe ? Permettre au simple marcheur de vivre les mêmes émotions visuelles que les grimpeurs/ferratistes. Comment ? En ouvrant un – court – itinéraire dans les barres rocheuses, à même les falaises, en reliant entre elles de belles sections de sentiers-balcons, jusqu’alors inatteignables, par des équipements solides et ludiques, façon Tour Eiffel (ou plutôt façon Échelles de la Mort, dans le Jura ou, pour rester plus local, façon Brèche Imbert sur le sentier Martel – voir la vidéo dans l’article Grand Trek du Verdon 2ème Partie).

Le « vrai » départ du sentier des Falaises, après un petit bout de marche dans le fond des Gorges d’Agnielles

Pour atteindre le départ de ce sentier étonnant, il faudra marcher un petit peu depuis le parking du site d’escalade en accompagnant le Rif d’Agnielles qui chahute, à main droite, dans le fond de la gorge. Des bornes claires sont placées au début de chaque zone d’activité pour faciliter l’identification des secteurs : bleu pour l’escalade, rose pour les via-ferrata, etc.

Le sentier des Falaises arbore lui un pictogramme violet. Ici encore on note le soin et l’effort apporté à la signalétique. Ce n’est peut-être qu’un détail pour vous mais, pour moi, ça veut dire beaucoup. À l’invitation de la borne, on quitte donc la piste pour s’élever par un chemin de rocailles jusqu’au pied des falaises. En moins de cinq minutes, on est à pied d’oeuvre, face au premier escalier du sentier.

La première section d’escaliers du sentier des Falaises a franchement de la « gueule » ! Le ton est donné.

Il y a quelque chose de réjouissant à être autorisé à évoluer dans cette verticalité sans avoir besoin du moindre équipement. Presque sans effort. L’escalier s’appuie contre le rocher, franchissant l’obstacle en quatre sections et permettant, avec une facilité insolente, de se retrouver vingt cinq mètres plus haut avec, déjà, une toute autre perspective sur les gorges.

Car toute l’ingéniosité et la réussite du sentier des Falaises sont là, dans cette démarche particulière qui, par des moyens cultivant le goût de l’aventure maîtrisée et sécurisée, va transformer le regard des visiteurs sur un lieu. C’est peu de le dire car l’initiative traduit l’engagement du Buëch à séduire le public et consacre en même temps les gorges d’Agnielles comme spot outdoor et site naturel de référence.

Plus haut, l’échelle se raccorde à un sentier qui parcourt cette partie du versant

Une fois à mi-hauteur, c’est une autre balade qui commence. La vire, panoramique sans être vertigineuse, révèle la complexité et la diversité des strates empilées les unes sur les autres et qui ouvrent le passage au torrent bien plus bas.

Il y a une forme de privilège à être autorisé à évoluer ici et je suis déjà largement convaincu, adhérant à 200% au concept et en profitant avec un enthousiasme enfantin, lorsque s’ouvre subitement devant moi une fissure caverneuse dans laquelle s’engouffre maintenant l’itinéraire du sentier des Falaises.

Je l’aurais su si j’avais lu plus attentivement la brochure mise en ligne au format PDF par l’office de tourisme des Sources du Buëch. Mon manque d’attention me vaut de ce fait une surprise de taille. Est-ce que ça passe réellement là-dedans ? Réponse : absolument !

La découverte et le passage de la grotte dite des Cinq Entrées sont franchement une autre grosse surprise

J’avoue que je ne m’y attendais pas. Ouvert à la verticale comme le tympan d’une oreille improbable, le conduit nous fait passer en quelques pas du jour à l’obscurité. La faille, inattendue, arrondit à l’intérieur même de la barre rocheuse, à peine baignée d’un puits de lumière forçant le passage au niveau du sol, à peu près à mi-chemin de la traversée.

L’endroit devient humide, limite glissant. La frontale – ou toute autre source de lumière – n’est pas de trop pour éviter de progresser un peu bêtement en aveugle. Puis, assez vite, le rocher noir comme la nuit se nuance de gris et s’éclaircit, balisant la sortie imminente. On est passé de l’autre côté mais ce n’est pas fini pour autant.

Et c’est reparti pour un tour d’escaliers et d’échelles !

Le sentier des Falaises repart de plus bel et, bientôt, un nouvel escalier – plus court – nous fait monter encore d’un étage, sur la confortable vire du dessus. En ligne de mire l’arrondi métallisé d’un belvédère que je prends pour le terminus. Une échelle plus tard et on y est. Sauf que ce n’est pas – tout à fait – fini et je note ce sentiment fugace qui me traverse et que j’interprète comme le « trop bien » de celui qui n’est pas rassasié.

Sur l’autre versant des gorges, l’eau coule en abondance et les cascades s’invitent dans le décor : le spectacle toujours sublime de l’eau et de la roche. Le dernier belvédère y a été posé pour y assister. On est aux premières loges.

L’ultime belvédère est un peu plus loin. Juste en-dessous, la ligne de vie de la via ferrata imagine une traversée plus rocambolesque et réservée uniquement aux habitué(e)s bien équipé(e)s. Dans le confort de la plateforme aménagée à notre intention, on se dispense de cette adrénaline pour profiter du panorama en tout apaisement.

Le dernier belvédère et le terminus du sentier des Falaises. Juste en-dessous, dans la barre, on aperçoit le passage de la via-ferrata

D’aucun aurait aimé en demander un peu plus et poursuivre cette virée en falaise encore plus loin. Pourquoi pas, par exemple, pour raccorder le GR® de Pays au niveau du Bras du Roi et ainsi permettre une boucle complète ? Pour quelques échelles de plus… Presque le titre d’un western spaghetti ! Le projet est pourtant dans les rails avec une ouverture prévue en 2025.

Le retour s’effectue par le même chemin : l’effet de surprise est passé mais le plaisir d’emprunter ces beaux passages demeure. Tout ça occupe le temps d’une petite heure. Selon la saison, l’énergie encore disponible, l’heure et la météo, peut-être aurez-vous envie de profiter encore un peu du Buëch. Vous trouverez quelques pistes avant de conclure cet article, juste après le guide pratique ci-après.

SENTIER DES FALAISES – GUIDE PRATIQUE

Accès

Si vous avez précédemment fait les Marmites du Diable, il faut reprendre le chemin carrossable depuis le parking jusqu’au croisement avec la D1075. Là tourner à gauche et rouler deux kilomètres. Repérer l’indication, à gauche, « Gorges d’Agnielles » et « Parking Site d’Escalade » et la suivre pour passer sous la voie de chemin de fer et continuer par un chemin carrossable. Un premier parking est ouvert sur la droite mais il est possible de continuer un peu jusqu’à celui – plus petit et souvent complet – des falaises d’escalade.

En venant de Veynes, suivre les mêmes indications que pour les Marmites du Diable. Excepté qu’après avoir raccordé la D1075 direction « Grenoble » et « La Faurie », il faut rouler seulement un kilomètre pour attraper, à droite, le cheminement décrit ci-avant vers le parking des gorges. Il faut ensuite marcher dans les gorges une dizaine de minutes jusqu’au totem de départ du sentier des Falaises.

Sur le chemin inverse du retour vers le parking

3 – ET MAINTENANT ?

Plan A : rando sportive, les Cabrettes

Il n’était pas loin de 15 heures quand on a retrouvé la voiture au parking du site d’escalade des gorges d’Agnielles. Au mois de mai, les journées commencent à être assez longues et on a eu envie de continuer à randonner. On a donc pris la voiture pour nous rendre du côté de La Roche-des-Arnauds, à une dizaine de minutes de Veynes. L’idée derrière ça était de prendre de la hauteur et d’avoir de la vue rapidement sans, non plus, s’engager sur une boucle de plus de 4h.

On s’est donc engagé sur la randonnée dite des Cabrettes qui, grâce à une piste forestière, permet de démarrer tout de suite assez haut. Au programme un beau face-à-face avec le Pic de Bure, le sud Dévoluy, les Écrins, le Parpaillon et l’Ubaye depuis les crêtes de la Clape, doublé de la découverte de l’ancien téléphérique forestier, reconstitué à l’identique par un seul homme, Pierre Para. Toute une histoire et un circuit que je vous raconterai très prochainement dans un article indépendant.

Face-à-face avec le Pic de Bure depuis le petit sommet qui domine le col des Roux

Plan B : rando tranquille, les Agniellards

Si vous souhaitez poursuivre votre découverte des gorges d’Agnielles, je porte à votre connaissance qu’il existe, plus en amont, en remontant la piste au nord, un autre circuit de randonnée – plus classique et « terrestre » que le sentier des Falaises ! – appelé « les Agniellards » et qui donne l’occasion de découvrir le hameau d’Agnielles, aujourd’hui inhabité, où vécurent jadis jusqu’à 280 habitants.

Possibilité d’avancer en voiture jusqu’au parking situé 500m avant le village pour raccourcir la distance. La borne signalétique, couleur vert clair, marque le point de départ de ce circuit très facile et familial de 3,4 kilomètres pour 150 mètres de dénivelé.

Plan C : à la cool, les pieds dans l’eau

Enfin si vous optez pour une fin de journée en mode dilettante je vous recommande dans ce cas d’aller goûter à un moment de détente sur les bords du plan d’eau de Veynes, dit des Iscles, à deux pas du centre du village. Le plan d’eau occupe 5,5 hectares et son tour est aménagé avec des tables, plages et barbecues. Un bel espace arboré et ombragé pour aller tremper les pieds – ou davantage – après une bonne journée de randonnée sur les sentiers du Buëch !

4 – PRATIQUE

Liens Utiles

Libre à chacun(e) de vouloir compléter ou assortir ces propositions d’itinéraires par d’autres circuits du Buëch. Un coup d’oeil au catalogue de randonnées proposées par le territoire pourra alors être utile. Rendez-vous sur la page Randonnée du site de l’Office de Tourisme Sources du Buëch.

Où dormir ?

Le Buffet de la Gare est un ancien hôtel, resté longtemps fermé, qui a été acquis en 2019 par l’association Court-Circuit qui l’a transformé en une “maison commune”, à la fois magasin participatif, lieu d’échange de savoirs, de pratiques et de matériel, lieu culturel et social, lieu de réparation et de recyclage. Le tout dédié au principe du circuit court. 4 chambres y ont été également ouvertes à la nuitée, certaines équipées en mode dortoir. Le gîte dispose également d’une cuisine équipée. L’initiative est juste incroyable et mérité d’être citée et, davantage encore, encouragée. N’hésitez pas à vous y arrêter. Les tarifs sont à partir de 20 euros auxquels il faut ajouter le coût de l’adhésion à l’association, présentement laissé libre. Infos et réservation : 06 56 69 63 30 ou gestion.buffet@gmail.com

Remarque : les informations données dans cet article consacré aux Marmites du Diable et au Sentier des Falaises engagent uniquement la responsabilité de l’utilisateur/rice sur le terrain qui saura les adapter à son niveau et à son expérience. Carnets de Rando ne saurait être tenu responsable de tout accident survenant suite à un mauvais usage de cet article ou à une mauvaise appréciation du niveau du/de la pratiquant(e) par rapport à celui requis.
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2 Comments

  1. Alex Plorer Répondre

    Cc David ,
    J’adore ce Buech , beaucoup de belles choses à voir , j’y traine souvent avec le van , merci pour ces infos , faut que j’aille faire ce sentier des falaises

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Hello !

      Mais oui il faut le dire : le Buëch mérite largement qu’on s’y attarde pour la randonnée. J’espère avoir l’occasion d’en reparler plus souvent ici. C’est un coin qui ne peut pas simplement être traversant. Fais un saut à l’occasion sur ce Sentier des Falaises en effet : c’est court, pour sûr, mais je le trouve tellement bien fait et agréable à parcourir que ça compense. Et puis de voir un territoire s’impliquer de cette manière dans les aménagements, ça fait toujours plaisir ! @+++

      David

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  1. Pingback: Crête de la Clape & Cabrettes : Un Voyage dans le Temps qui est aussi Panoramique

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