GR470 – Les Sources de l’Allier

Je touche au but ! Après avoir traversé sa vallée, ses gorges, les plateaux du Velay et de la Margeride, l’Allier se prépare à me révéler son ultime visage : ses sources ! Au coeur de la superbe et profonde forêt de Mercoire, c’est une étape résolument nature et sportive qui attend le randonneur pour mettre le point final à cette aventure. Après une visite de Langogne et de son Musée de la Filature, cap sur le sommet du Mourre de la Gardille et, bien sûr, sur les sources de l’Allier !

Vue du ciel, Langogne est une constellation de toits rouges. Vue du sol, c’est une grosse ville lozérienne animée et traversée par un flux constant de circulation. Il faut dire qu’elle est traversée par la RN88 qui relie Toulouse à Mende.

Il serait dommage de se priver de la visite de Langogne. Derrière ses murs, la cité millénaire dissimule bien des secrets !

Ce chassé-croisé permanent de véhicules a d’ailleurs tendance à faire oublier que Langogne a des trésors cachés à offrir au visiteur. Des sites naturels proches, comme le lac de Naussac, mais aussi, plus intimement, une palette de bâtiments, une foule de détails et un très beau musée qui rappellent que Langogne totalise au compteur plus de 1000 ans d’Histoire.

Langogne Filature Musée Calquières

Les amateurs de promenades et découvertes urbaines avides de connaissances sont invités à participer aux visites guidées de la ville. Les plus indépendants se contenteront d’un plan et iront de site en site au gré des nombreuses plaquettes informatives disséminées dans la commune.

Définitivement lié à la filature et au musée des Calquières, le Langouyrou est la rivière incontournable de Langogne

Depuis 998, la ville n’a cessé de s’étendre autour de son église et de son monastère. Les vestiges de cette histoire sont aujourd’hui discrètement intégrés à l’ensemble de celle qu’on appelle aussi La Ville aux 5 Tours. De cet épicentre historique et bien conservé, ancré au creux des méandres de l’Allier et du Langouyrou, les époques se suivent et rayonnent en cercles concentriques.

Langogne Langouyrou

Me voilà à nouveau à suivre les balises du GR470. Je dis au revoir à Langogne en enjambant le Langouyrou par le Pont Vieux et m’échappe plein sud en direction de Saint-Flour-de-Mercoire, sur les pas des marcheurs du Stevenson. Je souhaite à ce nouveau GR© de connaître un jour autant de succès que le GR70.

Il y a de la bonne humeur dans l’air entre Saint-Flour et Cheylard. L’effet Stevenson y est garanti !

L’ambiance est bon enfant sur cet itinéraire où on n’est jamais vraiment seul. Du moins jusqu’à Cheylard-l’Evêque, où les deux sentiers se séparent. Niché dans un creux de collines fleuries par les genêts, le petit village de Cheylard-l’Evêque est le dernier traversé par le GR470 avant l’arrivée à la Bastide-Puylaurent. J’y goûte une petite pause, juché sur le sommet de la butte accueillant la petite chapelle de Notre-Dame-de-Toutes-Grâces.

GR470 Cheylard l'Eveque Lozère

Ce moment de repos n’est pas de trop. Au-delà de Cheylard, c’est la confrontation avec la nature sauvage et immense de la Lozère. La pente s’accentue, les collines ont l’ambition de devenir des montagnes. Bientôt je suis avalé par la forêt et les chants d’oiseaux. Ici c’est la forêt de Mercoire, une mer de feuillus et de résineux de 11000 hectares à cheval sur la Lozère et l’Ardèche.

Partie émergée de cette immense couverture verte, le sommet du Mourre de la Gardille est mon objectif

Patience et ténacité seront de mise – sans oublier un peu de vigilance – pour suivre la trace du GR470 au coeur de Mercoire, théâtre de bien des attaques de la Bête du Gévaudan. Après un bel effort, les résineux cèdent prise et les étendues sommitales du massif apparaissent, fouettées par le vent.

Mourre de la Gardille Lozère

Une table d’orientation permet au randonneur essouflé de mieux lire l’immense paysage qu’il embrasse. Par beau temps, on peut distinguer jusqu’au début de la chaîne des Puys. Sous mes pieds, tout n’est que longs vallons boisés et entrecroisés. La Margeride et le Velay se perdent au-delà dans un flou indistinct. Pour ce dernier jour de marche, le ciel a décidé de faire grise mine. Côté sud, c’est l’Ardèche et les premiers pas du Chassezac qui, comme l’Allier, prend sa source sur ce versant.

Sources de l'Allier GR470

C’est d’ailleurs avec ces fameuses sources que j’ai maintenant rendez-vous. Après tout ce chemin parcouru depuis Brioude, je veux assister à la naissance de cette rivière qui accompagne ma marche depuis maintenant presque douze jours. Un petit détour de vingt minutes aller-retour sera nécessaire.

Jeune et insouciant, l’Allier clapote innocemment sur un tapis de feuilles mortes qui accueillent en douceur ses premiers remous

C’est dans une forêt de hêtres à l’ambiance magique que l’Allier surgit timidement hors du sol. Comme pour le Verdon, c’est toujours un instant à la fois drôle et émouvant de se tenir de toute sa hauteur au-dessus d’un cours d’eau qui, en quelques kilomètres, s’apprête à tailler des gorges et à être franchi par des ponts. Je profite du moment, conscient d’avoir atteint le terminus de ma quête. Car les 11 kilomètres vers la Bastide-Puylaurent ne comptent pas. C’est bien ici, seul, dans la forêt, en tête-à-tête avec l’Allier que se termine véritablement ce GR470.

IMGP5840

INFOS PRATIQUES

Difficulté : assez difficile | Longueur : 40km | Durée : 2j | Dénivelé : 585m
Carte : IGN 1/25000 TOP25 2737E Langogne & 2738E La Bastide-Puylaurent
Accès : en voiture, Accès par A75, côté Clermont et Montpellier, sortie 39 « Mende » ou par A7, côté Lyon et Marseille, sortie 17 « Montélimar Sud ». De Mende, suivre la N88 jusqu’à Langogne. De Montélimar, suivre la N7 direction Orange, Avignon puis, dans le contournement de Montélimar, suivre à droite la N102 direction Aubenas. Après avoir quitté le département de l’Ardèche au col de la Chavade, bien au-delà d’Aubenas, continuer 18 km jusqu’à Pradelles et tourner à gauche, par la N88, jusqu’à Langogne. En train : Langogne est sur la ligne du Cévenol, le train touristique des Gorges de l’Allier qui joint Nîmes à Clermont-Ferrand. Horaires à consulter sur le site de la ligne. On peut aussi arriver en train ou en avion au Puy-en-Velay ou à Mende puis prendre le bus de la ligne 1. A noter une ligne de bus 17 qui relie Aubenas à Langogne.
Topo : l’itinéraire du GR470 est intégralement téléchargeable sur le site officiel du sentier sous la forme de Rando-Fiches. Chaque fiche compte des extraits de carte avec tracé et points de renvoi vers un descriptif écrit de l’itinéraire à suivre. On y trouve également des informations thématiques sur le patrimoine, les éléments naturels, le paysage, etc. Cet épisode de Carnets de Rando correspond aux étapes 10 et 11 du GR470 : Langogne-Cheylard-l’Evêque et Cheylard-l’Evêque-La-Bastide-Puylaurent.
Notes : prenez toujours de l’eau avec vous car il peut faire très chaud sur le parcours et la sanction est immédiate ! On trouve facilement de l’eau dans les villages mais, en revanche, ceux-ci sont rares. Faire le plein à Cheylard-l’Evêque est capital car il n’y a plus d’eau ensuite et la traversée de la forêt de Mercoire est (très) longue. N’oubliez pas non plus votre crème solaire. Attention au balisage dans la forêt de Mercoire. Inattention ou balise mal placée, sans avoir sorti l’application, je me suis égaré. Pour trouver les sources de l’Allier, il faudra suivre le panneau « les sources » et quitter le GR470 quelques temps. L’endroit est signalé par un petit panneau dans la forêt mais il faudra ouvrir l’oeil et s’échapper du sentier à gauche pour le trouver. Si vous êtes descendu plus de 30 minutes sans le voir, faites demi-tour : vous l’avez passé ! Enfin, psychologiquement, attendez-vous à trouver le temps long sur la piste de 11 km rejoignant La-Bastide-Puylaurent. Pour finir, on a connu mieux mais c’est le seul moyen de rejoindre une gare.
Où dormir : une liste complète d’hébergements est disponible sur le site officiel du GR470 pour préparer vos étapes. Il est fortement recommandé de réserver à l’avance. Pour consulter cette liste rendez-vous sur cette page : la fiche téléchargeable est située tout en bas du site !
Liens utiles : le premier site à visiter est le site officiel du GR©470 où vous pourrez télécharger les rando-fiches (voir ci-dessus), les traces GPX ainsi que l’application mobile. Maintenant que vous êtes en Lozère, un coup d’oeil au site de Lozère Tourisme s’impose. Pour en savoir plus sur Langogne, ses monuments et ses visites, rendez-vous sur le site de l’Office de Tourisme. Si vous êtes à la recherche d’un accompagnateur en montagne pour vos prochaines randonnées en Lozère, contactez Patrick Lafont de ma part, c’est un guide en or !
Bibliographie : La Lozère… à pied | C’est la 4ème édition du topo-guide officiel édité par la Fédération Française de Randonnée Pédestre. 46 itinéraires de Promenade & Randonnée y sont recensés si vous souhaitez aller plus loin dans votre découverte de ce territoire, accompagnés de leurs cartes et de leurs explications. Prix indicatif : 14,50 € | Ref.D048 (indisponible au moment de l’écriture de cet article)

EN BREF

Deux ultimes étapes qui vont réclamer de l’énergie. Atteindre le sommet du Mourre de la Gardille puis la Bastide-Puylaurent dans la même journée constitue un beau moment de bravoure ! Et tant pis pour ces 11 derniers kilomètres anecdotiques : la vue depuis le sommet et la découverte des sources de l’Allier valait bien ça !

by-nc-ndCe reportage Carnets de Rando, sous licence Creative Commons, est la propriété exclusive de Carnets de Rando. Son usage à des fins non commerciales est autorisé à condition de mentionner son appartenance au site www.carnetsderando.net. Pour toute autre utilisation, merci de me contacter.

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