Avignon en été : 3 balades faciles pour échapper au soleil

Les fortes chaleurs de l’été doivent-elles nécessairement être signe de renoncement quand on souhaite faire de la randonnée autour d’Avignon ? Ma réponse est non, à condition de savoir s’adapter à la saison et de bien choisir ses itinéraires. À une époque où la Cité des Papes est sous le feu des projecteurs avec son festival, il n’est pas foncièrement déplacé de proposer à ses visiteurs/ses un programme bien ciblé de randonnées. On y fera la part belle à l’ombre et à la fraîcheur et on les calera en début ou en fin de journée. Des boucles sans difficulté et à la longueur maîtrisée qui officient comme prologue ou épilogue à une journée de vacances passée sur ou autour de ce qu’on nomme ici le Grand Avignon. Si vous pensiez remiser vos chaussures en attendant l’automne, voici trois propositions d’itinéraires pour rompre la trêve !

1 – AVIGNON : L’ÎLE DE LA BARTHELASSE

Départ/Arrivée : parking de l’île Piot

Difficulté : facile | Distance : 6 km | Dénivelé : 5 m | Durée : 1h30 | Balisage : points jaunes | Cartes : IGN TOP25 1/25000è 3041OT Avignon, Châteauneuf-du-Pape

C’est tôt le matin qu’il faut, en été, s’emparer des chemins de la Barthelasse. C’est une île inattendue émergée entre deux bras du Rhône et qui fait le trait d’union entre le département du Gard et celui du Vaucluse.

Une promenade y étire une longue courbe le long du Rhône en révélant les remparts de la ville, de l’autre côté du fleuve, derrière lesquels tours crénelées, vierge enluminée et bâtis massifs imposent au regard du marcheur l’historique présence du Palais des Papes.

La Barthelasse, c’est une  zone tampon dont l’extrémité sud marque le point d’entrée et qui ne se rejoint aujourd’hui qu’en empruntant le Pont Daladier reliant Villeneuve-lès-Avignon à Avignon.

Le soleil, jailli depuis encore peu de temps au-delà du Mont Ventoux, enveloppe la vision d’une lumière douce où infuse le calme provisoire de ces journées urbaines se préparant à l’agitation estivale.

À l’abri derrière ses remparts se déroule en effet le traditionnel festival d’Avignon, immanquable émulation culturelle et le plus grand au monde de ce type, qui réunit près de 130000 spectateurs venant assister à plus de 1500 spectacles.

Le Palais des Papes et le Pont Saint-Bénézet vus depuis la promenade de la Barthelasse

Une effervescence encore en sommeil et qui profite aux marcheurs/ses courtisant la quiétude et la fraîcheur d’un début de journée plutôt que les effusions artistiques et sonores chauffées à blanc par le cuisant soleil du sud.

Si le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, il est aussi aux sportifs et à qui entretient un rapport au temps apaisé. Sur le ruban déroulé de la promenade, c’est l’heure des runners, des vélos et des chiens en roue libre bravant l’interdit de la baignade dans le Rhône.

Avec mon sac à dos, je partage le rendez-vous de ces locaux qui savourent Avignon avant tout le monde.

Personne ne danse encore sur le fameux Pont d’Avignon, alias Pont Saint-Bénézet, cul-de-sac jeté sur le Rhône dont on peut jouir depuis la Barthelasse mieux que de n’importe où ailleurs. Et les volets de la Maison du Parc, point d’accueil touristique incontournable pour s’assurer d’une découverte réussie de l’île, sont encore fermés.

La Barthelasse ce sont près de 700 hectares de terres fertiles, fruit de l’assemblage progressif de plusieurs petites îles au cours des siècles. Un mariage heureux qui pousse au record : l’immense espace naturel, flanqué d’une remarquable ripisylve, se targue ainsi du titre de plus grande île fluviale d’Europe.

Passage matinal devant le Pont d’Avignon, dans la quiétude du petit jour

Marcher ou pédaler sont les moyens de locomotion les plus adaptés pour arpenter ce grand navire de cultures et de verdure. Sentiers et petites routes s’y entremêlent en un maillage élaboré qui prête autant à l’incursion passagère qu’à l’exploration poussée.

J’ai choisi la version courte de l’itinéraire Entre les Bras du Rhône pour rester dans un créneau horaire émargeant la poussée de chaleur du milieu de matinée. La version longue qui franchit le Rhône pour s’aventurer sur la rive gardoise, sera à réserver aux intersaisons ou aux journées d’hiver.

Sur la Barthelasse, les gens semblent vivre une existence à part de celle de la Cité des Papes.

Au terme de la chaussée, la terrasse du restaurant Le Bercail assure la continuité de la servitude de passage. Déserte à cet horaire matinal, elle ouvre sans transition sur un corridor étroit dégagé dans la végétation dont les pieds mouillent à quelques mètres du sentier dans les eaux du Rhône.

Me voici plongé dans l’intimité de la Barthelasse, monde verdoyant de hauts chênes et de roseaux épousant le cours du fleuve. Ici le nom des chemins mènent à l’eau et des portails en fer forgé ouvrent sur des pénichettes portant le nom de romans de Saint-Exupéry.

Dans l’amorce des petits sentiers ouverts dans la végétation de la Barthelasse, sur les bords du Rhône

L’itinéraire déroule son tracé tantôt enserré et à l’étroit entre deux rangées végétales, tantôt espacé et aéré sous la haute voûte des feuillus. La Barthelasse est un refuge apprécié et salvateur pour qui, visiteur ou résident, la marche reste un indispensable du quotidien.

C’est également l’occasion de faire connaissance avec la facette agricole du lieu, ancrage historique depuis que Jean-Richard d’Avignon, alias Barthelucius, y souscrivit un bail auprès de l’abbaye de Saint-André en 1447 pour y faire pousser du blé. Six siècles plus tard, l’île dont la toponymie lui rend hommage, est à la fois le jardin, le potager et le verger de la grande ville du Vaucluse à laquelle elle est rattachée.

Sous la protection des arbres, le/la marcheur/se échappe aux affres de cette période placée sous le sceau de la canicule et aux pièges des Îlots de Chaleur Urbaine qui se préparent à monter en température de l’autre côté du Rhône.

Quand on tourne finalement le dos au Rhône pour s’immerger dans le cœur de l’île, les fruitiers succèdent aux chênes, les bois s’effacent devant des polygones de cultures, les moissonneuses remplacent les péniches.

Jardins partagés et vente à la ferme invitent à pousser leur porte pour remplir des paniers en osier – ou des sacs à dos ! – de fruits et de légumes issus d’un maraîchage souvent bio. C’est le cas de la ferme « agriculturelle » de Surikat & Co avec sa tente bédouine, son poulailler mobile et sa serre maraîchère qui ouvre son espace depuis l’itinéraire et une percée opérée dans la végétation.

Un autre aperçu du cheminement parmi la voûte plus haut perché des arbres

J’atterris la fleur aux dents à l’intersection du chemin de la Projette et des Pêchers avec la sensation d’avoir été trop loin, d’avoir raté le coche, aimanté que j’étais par cette trace en sous-bois en bordure du Rhône.

Le balisage, parent pauvre de la Barthelasse, reste dissimulé à mon regard. À se demander même s’il existe. Je prends état de ma position, coincé entre la version normale de la boucle et sa variante plus courte dont j’ai manqué l’embranchement plus tôt au niveau du chemin des Vendanges.

Doit-on parler de randonnée ici où tout, des espaces habilement compartimentés à la lumière suave qui tombe depuis les feuillages, est prétexte à la balade ?

Rapide coup d’oeil à l’heure : il est déjà trop tard pour céder aux sirènes de la prolongation improvisée. J’avise la carte et m’aventure finalement sur l’itinéraire cycliste de la Balade de la Barthelasse, histoire de récupérer plus tard mon tracé sur le chemin des Vignes.

L’asphalte d’une petite route a succédé à la terre du sentier et je fais irruption dans les espaces ouverts de l’île, ces carrés de cultures égrenés de ballots de foin ou drapés de tournesols entre lesquels poussent des bastides de charme aux noms évoquant la douceur de vivre provençale.

Changement de décor en pénétrant l’intérieur de l’Île de la Barthelasse

Un grésillement au niveau du sol me fait baisser les yeux. Une cigale, mise à terre par un frelon, s’agite frénétiquement pour échapper à son agresseur. En vain. Le match est inégal et perdu d’avance. La toxine du féroce hyménoptère a déjà interrompu toute velléité de combat de l’égérie mélomane de la Fontaine.

Je laisse derrière moi cette tragédie courante de microcosme et avise mon retour dans les bons rails de l’itinéraire au niveau de l’entrée du chemin de Dardene. C’est une artère longiligne où s’exhibent quelques propriétés cossues, éléments centraux de domaines plus vastes et inaccessibles derrière leurs clôtures, haies et panneaux en rappelant le caractère privé.

Des hommes s’activent dans des alignements militaires de poiriers et de nectariniers, peu concernés par les circonvolutions de groupes de cyclistes béats pédalant à la queue leu leu derrière leur guide touristique et encore moins par celle du randonneur solitaire que je suis.

Plus loin le parcours dépasse l’entrée du centre nautique d’Avignon, repaire de kayakistes ayant fait du Rhône leur stade d’entraînement et qu’on peut parfois apercevoir fendant les flots à grands coups de pagaie et de muscles bandés.

Ce Rhône qui, d’ailleurs, refait son apparition alors que je suis de retour au Bercail. Avignon semble désormais bel et bien réveillé. Vélos, piétons et voitures entrecroisent à nouveau des flux qui ne s’interrompront que tard ce soir.

Les selfies vont bon train sur le Pont Saint-Bénézet, prêts à inonder les réseaux avec un hashtag #avignon. La chaleur pointe le bout de son nez. La bonne heure est passée. Il est maintenant temps d’aller chercher l’ombre et le frais ailleurs.

Sur les petites routes tranquilles tracées à travers l’Île de la Barthelasse

Topo pas-à-pas

Le circuit proposé dans cet article est la version courte d’un itinéraire plus long de 11km intitulé Entre les Bras du Rhône.

Le balisage sur le terrain n’est pas, à mes yeux du moins, particulièrement lisible quand il n’est pas tout simplement absent. Quand on est familier des balises jaunes des PR, on peut vite se sentir perdu sur l’île de la Barthelasse. Voici donc un petit pas-à-pas pour vous aider à vous repérer.

Depuis le parking, atteindre les quais sous le Pont Daladier et sans franchir le Rhône. Remonter à contre-courant en empruntant la promenade, dépasser le Pont Saint-Bénézet et atteindre le restaurant-bar Le Bercail (1).

Traverser entièrement la terrasse et poursuivre au-delà par un petit sentier dans la végétation. Passer à côté du centre nautique (2), au niveau de la zone de mise à l’eau et poursuivre par le chemin sous les arbres. Atteindre le chemin des Canotiers (3) et le suivre jusqu’à l’intersection avec le chemin des Vendanges (4). Tourner à gauche et suivre ce dernier.

Au croisement avec le chemin des Vignes (5) prendre à gauche et continuer par cette route pour dépasser, à main droite et plus tard, le giratoire de la route de l’Islon d’abord (6), puis le Pôle Théâtre et Marionnette et, enfin, le garage de l’Île. Peu après celui-ci, tourner à gauche par le chemin de Dardene (7).

Au bout de celui-ci (8), tourner à droite, passer devant l’entrée du Centre Nautique et rejoindre à nouveau Le Bercail depuis lequel on reprend la chaussée en bord de Rhône ramenant au Pont Daladier et au point de départ.

2 – VELLERON : LA PARISIENNE

Départ/Arrivée : pont de Pichichi à Velleron

Difficulté : facile | Distance : 6 km | Dénivelé : 105 m | Durée : 1h50 | Balisage : bleu | Cartes : IGN TOP25 1/25000è 3142OT Cavaillon, Fontaine-de-Vaucluse

Ma quête de fraîcheur me conduit ensuite jusqu’à Velleron, petite commune située à un peu plus de 20 minutes de route d’Avignon. Associées à Velleron viennent à l’esprit les images de son château de Crillon ou de son fameux marché agricole.

Mais ce n’est ni l’un ni l’autre qui me font traverser la bourgade de 3000 âmes, à mi-chemin de Pernes-les-Fontaines et de l’Isle-sur-la-Sorgue. Par de petites voies gentiment cabossées, j’atteins le parking installé quelques mètres sous le Pont de Pichichi.

J’ai rendez-vous maintenant avec un ouvrage vieux de 170 ans : le canal de Carpentras, ma caution  fraîcheur et « chaleur maîtrisée » pour cette randonnée de 6 kilomètres seulement. Une formalité.

Nul besoin, quand l’été a installé ses quartiers sur le Vaucluse, de s’épuiser sur des parcours trop longs et insuffisamment ombragés. La boucle de la Parisienne constitue ainsi un candidat idéal de la mi-journée pour peu que, comme moi, vous ayez choisi un jour où une agréable brise incite les températures à s’abaisser à des seuils plus acceptables pour l’organisme.

Dans son lit douillet, aménagé à la patience à partir de 1853, l’eau du canal de Carpentras se meut au rythme placide d’un courant constant puisé depuis la Durance. Un chemin plutôt large, façon halage, permet aux promeneurs d’en accompagner la course quelques kilomètres, de pont en pont.

Agréables moments de marche le long des berges accueillantes du Canal de Carpentras

Le tracé s’égrène suivant un linéaire qui s’achèvera au-delà de l’aqueduc sur la Sorgue, abandonnant alors la voie d’eau sur le restant de son long voyage. À la surface, feuilles égarées et aiguilles de résineux sont irrémédiablement entraînées par le courant, frêles esquifs emportés bien malgré eux vers une destination inconnue.

À l’heure du débat sur l’eau et son partage, le canal de Carpentras fait office de bon élève. Créé pour contrer la nature aride des sols du Vaucluse, il dessert aujourd’hui en eau brute plus de 13000 hectares répartis sur 42 communes du département.

Cette balade à contre-courant d’un précieux patrimoine aquifère prend une saveur toute particulière l’été, lorsque eau et ombre ont, pour le marcheur, plus de valeur que l’or.

La gestion du site a été confiée à la plus grande Association Syndicale Autorisée d’irrigation de l’Hexagone qui rassemble près de 17000 adhérents ! Des chiffres un peu froids et qu’efface le murmure calme de l’eau et le frémissement du vent dans les branches d’un vieux tilleul qui s’arc-boute avec une élégance de vieux majordome au-dessus du chemin.

Arrayiès, Vinaise, Cambuisson : les ponts s’enchaînent avec la douceur de perles sur un collier d’eau. Une heureuse navigation sur la mer d’huile d’un chemin ne requérant aucun autre effort que de se laisser embarquer au fil du canal.

Le Pont d’Arrayiès : l’un des nombreux ponts qui enjambent le canal et jalonnent l’itinéraire

Il faut néanmoins renoncer au chant doucereux de ses sirènes lorsqu’est atteint le pont de la Parisienne, qui a donné son nom à l’itinéraire. Une curiosité toponymique pour le/la visiteur/se sans connaissance de l’histoire locale qui aura du mal à faire le rapprochement entre ce morceau de Provence et la capitale de la France.

La Parisienne était le nom d’un quartier de Cambuisson, sur la commune de Velleron, où fut fondé, au milieu du 19ème siècle, l’une des trois usines des Plâtrières. C’est ici que va se jouer une petite révolution dans l’industrie du plâtre jusqu’à la fermeture du site en 1966 puis la fusion, six ans plus tard, avec un autrement plus gros et féroce poisson : Lafarge.

Qui devinerait qu’ici s’est joué, il y a près de 150 ans, l’une des plus grandes pages de l’histoire du plâtre dans la région ?

De l’eau a coulé sous les ponts depuis. Villas récentes et essences de Provence ont colmaté les gisements de gypse et le crissement des cigales s’est substitué à la mécanique des broyeurs et des barres à mine.

Seule la mémoire des sols et le souvenir diffus d’une histoire industrielle révolue contenu dans la toponymie permettent aujourd’hui de faire le lien entre la randonnée et l’aventure locale du plâtre. 

Ambiance le long du chemin bordant le canal de Carpentras

Le temps est ensuite venu de tourner le dos au canal de Carpentras. Les balises montent en effet à l’assaut du ravin de la Pouyaque, unique dénivelé véritable de ce parcours qui n’en compte quasiment aucun.

L’imagerie du Vaucluse méditerranéen se déploie au-delà du goudron défoncé conduisant aux dernières maisons bâties sur la modeste hauteur. L’ombre des chênes habille de noir un large chemin crayeux au bord duquel des chardons bleus explosent en feu d’artifice mauve et violet.

Dans cette végétation de résistance qui encaisse sans broncher le feu solaire, le vol élégant de papillons tigrés musardant de millepertuis en clématite confère une touche de poésie au paysage.

Ici s’étend un royaume de pierres sèches au décorum roncier. Les mûres n’y ont pas d’oreille mais y poussent toutefois avec vigueur en recouvrant parfois des ruines d’origine inconnue, témoins civilisationnels muets d’époques que l’extravagance galopante de la Nature s’emploie à patiemment effacer.

L’itinéraire y recoupe le PR jaune venu de la Grange des Méchants. Une union de balisage provisoire, le temps de quelques couloirs végétaux étroits et ombragés taillés à la seule silhouette du randonneur.

Retour dans les corridors secrets ouverts dans les sous-bois de chênes et de pins

À travers la végétation, un haut mur en pierre percé de deux ouvertures en ogive apparaît puis, à l’abri derrière l’enceinte d’une propriété privée, c’est une petite borie à l’état impeccable. Des fossiles de bâti pour raconter des histoires d’avant où la campagne était habitée et cultivée et où le pin d’Alep gardait ses distances avec le monde des hommes.

Aujourd’hui l’emprise du résineux est solide et les tapis de ses aiguilles recouvrent des restanques abandonnées de longue date et dont l’existence n’est plus que le fait de quelques indices disséminés dans les sous-bois garnis de chênes verts et kermès.

Un signal bleu sur l’écorce d’un tronc et la barre est mise à tribord. Me voici à remonter le faux-plat des Planes par le serpent blanc du chemin ondulant parmi le vert luisant des houppiers de pins.

J’arpente une passerelle menant vers un autre monde bien dissimulé derrière l’orée des résineux : celui de la vigne. Dans le secret d’un vallon protégé par le versant sud du Piègros, le raisin pousse à l’abri des regards, côtoyant des oliviers, des cerisiers et les mystérieuses ruines de Rouxel.

Une friche de culture qu’on quitte par un joli sentier encadré par des murets en pierre sèche et à la calade bégayante. Un dernier trait d’union avant de rejoindre la grande piste descendant depuis Piègros et qui, en quelques pas, ramène le/la marcheur/se au niveau du Pont des Arrayiès.

La course calme du canal de Carpentras s’y retrouve et il suffira cette fois de se mettre dans le sens du courant pour rapidement revenir au Pont de Pichichi depuis lequel avait commencé cette randonnée quelques heures plus tôt.

Retour par d’anciens chemins caladés et bordés de murets de pierre sèche

Topo pas-à-pas

L’itinéraire de la Parisienne est présenté sur la fiche du site Provence Guide, ici.

Depuis le parking finir de remonter la route goudronnée et abîmée jusqu’au Pont de Pichichi (1). Suivre la berge à droite jusqu’au pont des Arrayiès (2). Traverser ce pont et s’engager juste après à droite par la berge opposée. Rejoindre ensuite le pont de Vinaise (3) et le traverser.

Partir à gauche en continuant de suivre le canal. Rejoindre et dépasser le pont de Cambuisson (4), poursuivre par la même rive et rejoindre finalement le pont de la Parisienne (5).

Le traverser et monter en face par le chemin de la Pouyaque. Continuer toujours tout droit et après une dernière maison sur la droite (6) continuer tout droit par un chemin caillouteux et encore tout droit à la prochaine (7). À une nouvelle intersection (8), prendre à gauche et croiser plus loin le PR jaune qui arrive de la droite. 

Après un virage à gauche, approcher un portail vert et repérer le chemin qui s’ouvre à gauche entre la végétation (9). Continuer tout droit jusqu’à une balise bleue indiquant de tourner à droite (10). Rejoindre les Planes et remonter le grand chemin à droite jusqu’à une intersection face aux vignes (11).

Tourner à gauche et descendre le long des vignes. Suivre entièrement ce large chemin qui traverse l’espace cultivé du Rouxel et retrouver le sous-bois à la faveur d’un chemin tracé entre des murets de pierre (12)

Continuer tout droit jusqu’à un replat sous les résineux, à l’intersection de deux pistes (13). Continuer tout droit en descendant par la large piste pour atteindre le pont des Arrayiès (2). Le franchir et tourner à droite pour suivre le canal jusqu’au pont de Pichichi. Rejoindre ensuite le parking.

3 – CHÂTEAUNEUF-DU-PAPE : L’ISLON-SAINT-LUC

Départ/Arrivée : parking du camping l’Art de Vivre à Châteauneuf-du-Pape

Difficulté : très facile | Distance : 3 km | Dénivelé : 5 m | Durée : 1h | Balisage : jaune | Cartes : IGN TOP25 1/25000è 3041OT Avignon, Châteauneuf-du-Pape

S’il vous reste quelques forces après cette journée de randonnée démarrée à l’aube et que vos envies d’exploration autour d’Avignon sont au moins encore aussi vives que celles de profiter de la fraîche douceur du soir, il n’est pas totalement inopportun de se téléporter une petite demi-heure au nord de la grande ville du Vaucluse et de rejoindre Châteauneuf-du-Pape.

À l’évocation de ce nom, cru noble et AOC du Rhône méridional mondialement connu, les amoureux/ses de vin tendront probablement l’oreille. Mais ce n’est toutefois pas le prestigieux vignoble qui est à l’honneur de cette boucle sans difficulté qui se qualifierait davantage de balade que de randonnée.

L’Islon-Saint-Luc donne l’occasion d’évoquer Châteauneuf-du-Pape sans parler une seule fois de sa vigne. Un visage alternatif et bien moins connu.

À l’ombre des grands peupliers blancs de la ripisylve, la marche se veut instructive et invite, au fil d’un sentier de découverte peinant à atteindre les trois kilomètres, à découvrir l’univers de l’Islon, minuscule enclave classée Natura 2000 et ZNIEFF qui fait tampon entre le vignoble et l’île de l’Oiselet duquel elle est séparée par le Bras des Arméniers.

Dans cet îlot verdoyant, baigné par des eaux au courant paresseux qui lui confèrent parfois une allure de mangrove, pépient une soixantaine d’espèces d’oiseaux et une vingtaine d’espèces de poissons. On raconte même qu’il est possible d’y apercevoir le castor…

Châteauneuf-du-Pape et son vignoble vus depuis l’orée de l’Islon-Saint-Luc

N’espérez cependant pas trop apercevoir le fameux rongeur en plein été quand le camping l’Art de Vivre, installé sur l’Islon, regorge des cris joyeux de touristes tout au plaisir de l’abandon aux vacances.

L’itinéraire parfaitement indiqué et balisé cumule les fonctions : boucle de randonnée, anneau de course à pied et circuit vélo. Sportifs, naturalistes, familles en dilettante ou méditants dans la Nature, tous se suivent ou se croisent  au fil de cette ronde ombragée jalonnée de plusieurs panneaux d’information qui en révèlent tous les secrets.

On est ici sur un ancien bras du Rhône, aujourd’hui totalement déconnecté du cours du fleuve suite aux aménagements de la Compagnie Nationale du Rhône.

Ce qui frappe ici c’est la luxuriance de la couverture végétale. Si l’aulne, le frêne et l’orme champêtre sont cités en tant qu’essences autochtones, c’est principalement la taille des chênes et des peupliers blancs qui impressionne.

Troncs massifs et noueux pour les uns, glabres et albinos pour les autres. Tous solidement ancrés dans la terre riche de l’Islon dans lequel ils puisent l’eau et les sels minéraux indispensables à leur croissance. Lianes et lierre y montent à l’assaut comme un réseau de veines qui en épaississent davantage encore le diamètre.

À l’ombre des feuillus géants de l’Islon-Saint-Luc

Au pied de ces géants, le/la randonneur/se sur son chemin sablonneux se sent ridiculement dérisoire. Le tour de l’Islon-Saint-Luc emprunte ainsi à ces agréables balades en sous-bois dont la France se délecte le dimanche après un bon repas de famille.

Ici le soleil n’a que peu d’emprise et on se laisse envelopper par la courbure délicate des mains mises en paume de la forêt autour du sentier. C’est le parcours de promenade du chien comme l’instant de rêverie du promeneur solitaire.

Usages et rythmes différents se côtoient ici à chaque heure du jour à l’ombre d’une canopée exubérante où les stridulations des cigales résonnent avec une vigueur parfois assourdissante.

Au niveau du camping, une ouverture lumineuse ouvre sur l’étendue faussement stagnante du Bras des Arméniers, fruit d’une patiente restauration achevée en 2015 aux fins d’inversion d’un phénomène d’envasement, prologue à une inévitable prolifération de plantes invasives.

Aujourd’hui c’est un contre-canal venu de la Meyne et de différents bras du fleuve qui l’alimentent en amont, relançant la dynamique fluviale et favorisant le retour d’une biodiversité et d’une continuité écologique.

Ouverture du sentier sur les berges du Bras des Arméniers

La fenêtre se referme ensuite, replongeant le/la marcheur/se dans l’opéra des cigales jusqu’à aller chercher l’extrémité nord-ouest de l’Islon. Sur le sol, les semelles roulent sur de petits cailloux aux contours patiemment aplanis par l’eau et aujourd’hui mis de côté par le lit d’un fleuve qui revu ses proportions à la baisse.

La progression se poursuit dans un chatoiement d’ombres et de lumières dorées qui annoncent l’amorce d’une fin de journée. Je me prends à espérer surgir sur une berge du bras d’eau dans le fantasme d’un sunset magique. Aucun accès direct n’autorise cependant ce caprice.

Des figuiers et des mûriers invitent, selon la saison, à de brèves pauses gourmandes.

Une sente mal dégrossie dans la végétation se dessine pourtant dans le lacet signant le retour vers le point de départ. Je place en elle d’inutiles espoirs, convaincu d’avoir débusqué le passage dissimulé, la récompense au bout du chemin. En vain.

Le chemin se prend en effet les pieds dans un mur d’arbres épais, révélant grossièrement un courant venu d’un large bras qui s’emballe comme un rapide au passage d’un couloir plus étroit l’obligeant à accélérer.

Difficile de distinguer davantage de la mécanique imposée à ce Bras des Arméniers par les hommes pour en garantir la dynamique.

Le chemin du retour est la copie conforme de celui de l’aller, prolongeant l’expérience en offrant autant d’occasions d’apercevoir la silhouette d’un colvert dans un froissement d’ailes ou d’un pic épeiche martelant l’écorce d’un vieil arbre avec insistance. Un bain de Nature dans sa plus simple expression pour oublier les chaudes journées d’été.

Le Bras des Arméniers vu du ciel

Topo pas-à-pas

La fiche de présentation de l’itinéraire est disponible sur le site de Provence Guide ici.

Depuis le parking visiteur situé juste avant le pont sur le Bras d’Arménier, traverser le pont et se diriger sur la gauche et le panneau signalant le départ de l’itinéraire (1).

Suivre simplement le sentier qui circule en anneau autour de l’Islon au fil des panneaux d’information régulièrement disposés sur le circuit et du balisage jaune.

Une sente non balisée située dans le coude du sentier nord (2) permet de jeter un œil sur la partie amont du Bras des Arméniers.

RANDONNÉES AUTOUR D’AVIGNON – GUIDE PRATIQUE

Venir et se déplacer à Avignon

La ville d’Avignon est desservie par le train en local/régional mais dispose également d’une gare TGV pour les correspondances nationales. Le réseau bus pour circuler sur le Grand Avignon est solide et géré via le portail Orizo.

Il est également possible de louer des vélos électriques pour se déplacer sur Avignon : soit en utilisant Velopop à l’instar du système Vélib’ parisien ; soit, pour des déplacements à l’extérieur d’Avignon – par exemple pour rejoindre Châteauneuf-du-Pape ou Velleron – par l’entremise de loueurs traditionnels. Je cite ici South Spirit Bike qui est situé à proximité de notre première itinéraire sur l’Île de la Barthelasse.

Et, pour les adeptes de la voiture, je rappelle qu’Avignon se situe quasiment à la confluence de l’A7 et de l’A9. Les accès réguliers pour la grande ville du Vaucluse se font cependant depuis l’A9 avec deux sorties : Avignon Nord (sortie 23) et Avignon Centre (sortie 24). Le GPS fera ensuite tout le travail pour rejoindre le départ des différentes randonnées de l’article.

Paisible atmosphère sur les sentiers au petit matin

Randonner l’été, ce qu’il faut anticiper et prévoir

Comme évoqué dans le chapeau de cet article, il n’est pas, sauf arrêté, interdit de randonner l’été dans le sud de la France. Si la période comprise entre juin et août a toujours été synonyme dans le secteur de chaleur inconfortable et de risque incendie, l’époque actuelle voit se renforcer le phénomène et s’accompagne même désormais d’une problématique liée à l’eau.

Toutes ces contraintes ferment-elles la porte à la rando ? Pas nécessairement. Au-delà du choix adéquat de l’itinéraire qui privilégiera des randonnées courtes, à l’ombre et/ou à proximité de points d’eau, il sera également indispensable de bien choisir son jour et son horaire.

J’ai, dans mon cas personnel, privilégié un jour où la prévision météorologique prévoyait des températures sous la barre des 30°C, une petite brise et quelques nuages. C’est toujours ça de pris. J’ai ensuite marché de 7h à 11h avant de reprendre après 17h.

Le choix de l’itinéraire et du moment de la journée impactera nécessairement la qualité de l’expérience de randonnée en plein été

Il faudra également prendre en compte, en fonction du secteur de votre randonnée, le risque incendie et, par extension, des restrictions d’accès éventuelles. Un service de la préfecture permet, à 24h, de connaître, par codes couleur, la situation précise dans le département. Il s’agit du Bulletin d’Information Journalière pour la Fréquentation des Massifs Forestiers exposés aux risques de feux de forêts. À consulter impérativement en amont de tout projet de randonnée.

Côté matériel, prévoyez absolument de quoi vous couvrir la tête, de bonnes lunettes de soleil et de la crème solaire indice 50. Je fais également partie de cette catégorie de personnes qui a tendance à recommander de garder les épaules couvertes pour marcher. Côté chaussures, inutile de sortir les « grosses » : sauf fragilité particulière et personnelle, une paire de tiges basses légère, aérée mais néanmoins stable sera à privilégier.

LIENS UTILES

Certain(e)s d’entre vous qui auraient envie de panacher randonnée et découverte touristique pourront avoir envie de profiter davantage des possibilités offertes par Avignon. À leur usage, je joins donc à cet article le lien vers le site internet de la destination Grand Avignon qui offre un aperçu complet des sites incontournables à visiter et de l’agenda culturel.

Dans le même ordre d’idée mais dans un souci d’élargissement de cette envie de découverte et d’informations au niveau du département entier du Vaucluse, j’ajoute nécessairement le lien vers Provence Guide, incontournable portail pour le tourisme de la destination.

Si vous étiez par ailleurs à la recherche d’autres idées de randonnée dans le Vaucluse, un petit tour par l’Espace Rando du territoire me paraît pertinent.

Si ce qui se passe de l’autre côté du Rhône vous rend curieux, j’ai par ailleurs exploré ce secteur lors d’un reportage sur le GR42 consacré à la Camargue Gardoise.

BIBLIOGRAPHIE

Le Haut Vaucluse et les Dentelles de Montmirail… à pied
En marge du circuit local des Vachères, voici 22 autres itinéraires de randonnée à retrouver dans ce topo-guide édité par la FFRandonnée. La collection classique recensant des PR de niveaux facile à difficile pour explorer le temps d’une randonnée à la journée les multiples possibilités offertes par le territoire. Vous y retrouverez à ce titre des circuits proches de Mondragon autour de Bollène, Mornas et Uchaux. Ref. P843. Prix : 13,50 euros

HÉBERGEMENTS ASSOCIÉS

Sur Avignon, vous aurez l’embarras du choix pour vous loger. Je n’ai pas testé d’hébergement en particulier aussi je vous invite à consulter le guide mis en ligne par la destination pour trouver votre bonheur. Il est possible de le télécharger ici.

Velleron est également bien pourvu en matière d’hébergements. La commune les a référencés sur son site internet que vous pouvez consulter en suivant ce lien.

Enfin, Châteauneuf-du-Pape n’est pas en reste pour ce qui est d’accueillir des visiteurs. On trouve ici de prometteuses adresses pour le gîte et le couvert qui sont listées ici. Et, pour celles/ceux, qui préfèrent le camping, je rappelle que celui de L’Art de Vivre est situé pile-poil au départ du sentier de l’Islon-Saint-Luc.

Remarque : les informations données dans cet article consacré à des randonnées autour d’Avignon l’été engagent uniquement la responsabilité de l’utilisateur/rice sur le terrain qui saura les adapter à son niveau et à son expérience. Carnets de Rando ne saurait être tenu responsable de tout accident survenant suite à un mauvais usage de cet article ou à une mauvaise appréciation du niveau du/de la pratiquant(e) par rapport à celui requis.
Share

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.