GR21

GR21 : au royaume des valleuses et des falaises

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Le GR21, Littoral de Normandie, s’étend sur près de 180 kilomètres entre Le Havre et Le Tréport. C’est dans le cadre de sa sélection pour la troisième saison de Mon GR Préféré que j’ai pu aller le découvrir et le mettre en images. Une aubaine pour quelqu’un pour qui le nom d’Étretat n’était resté, jusque là, qu’un nom et une poignée d’images dans les reportages des magazines ou de la télévision. J’emmenais une grosse dose de motivation dans le sac à dos. Trois jours après, j’en reste encore bouche bée. Cette exploration de la Côte d’Albatre, entre Varengeville-sur-Mer et Étretat demeure, à ce jour, l’un des meilleurs tournages de MonGR®. Depuis, l’itinéraire a raflé le titre de GR® Préféré des Randonneurs 2020. Un début d’explication dans cet article qui lui est consacré.

PROLOGUE

Arrivée à Étretat après dix heures de route. C’est sacrément loin de chez moi la Seine-Maritime. Je suis avec Gérard et Roxanne pour démarrer, dès demain, le tournage du troisième épisode de la saison 3 de Mon GR Préféré. Sans les contraintes de budget, on serait venu autrement qu’en voiture. Mais la marge de manœuvre est limitée et on fait avec en trainant nos valises vers l’hébergement que Seine-Maritime Attractivité nous a réservé pour ce soir. Près de 900 kilomètres depuis ce matin 8h, croyez-moi, ça laisse des traces. Je suis trop crevé pour aller jusqu’aux falaises, un comble ! On a rendez-vous le lendemain avec Dominique, de la FFRandonnée Seine-Maritime, qui sera notre chauffeur toute la journée. Les sacs sont bouclés, les lieux vidés et les valises à nouveau tirées. Mon GR Préféré, c’est un rythme de marathon. Dominique nous attend au point de rencontre défini sur le programme. Salutations et chargement du matériel. Portières qui claquent. On est parti.

 

VARENGEVILLE-SUR-MER

Varengeville est atteint en 1h30 de route. Après la journée d’hier, j’ai l’impression d’être arrivé au bout du monde. On est ici à moins de dix kilomètres de Dieppe, mon premier choix comme ville départ de cet épisode. Mais la distance à pied jusqu’à Étretat dépassait les 4 jours fixés par le cahier des charges de la série. Nous voici donc lâchés dans les bois des Gorges de Moutiers, à la recherche d’un spot pouvant se prêter au tournage de l’introduction. Les jambes se délient avec un soulagement muet. Mes yeux, en revanche, n’accrochent encore rien qui puisse fournir une première séquence dans ce fouillis végétal rempli par les pépiements d’oiseaux.

Puis le rideau des arbres se déchire un peu, laissant deviner la proximité des falaises. Le cri un peu moqueur des mouettes remplace le gazouillis des passereaux. L’écho de la mer remonte à travers une brèche : nous sommes au-dessus du Port des Moutiers qu’un étroit sentier, puis un escalier, rejoint au niveau de la plage. C’est notre premier contact avec le littoral de Normandie en Seine-Maritime et, chez moi, ça prend immédiatement. Je le sens bien cet endroit. J’ai envie d’y descendre. Les falaises, les marches, la mer en contrebas. L’alchimie de l’ensemble pique ma curiosité et, qu’importe les délais à tenir, on y va tous !

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Une grande brèche en forme de V fend une falaise fatiguée sur près de 40 mètres de hauteur. Quand j’en franchis le seuil, je fais irruption sur une plage immense définie, d’un côté, par les vagues de La Manche et, de l’autre, par la ligne continue du mur crayeux de la Côte d’Albâtre qui disparaît derrière l’arrondi de ce qui doit abriter le Phare d’Ailly. On est à marée basse. L’estran est libre et je vois Roxanne s’y aventurer. Je fais un signe à Gérard qui envoie le drone à sa suite. Les premières images seront ici, je le sais. On tient l’émotion de notre introduction dans celle qui est la nôtre alors qu’on découvre, impressionnés, le décor incroyable de ce nouvel épisode.

Près d’une heure s’écoule ainsi au rythme du ressac et parmi les algues vertes qui s’accrochent aux rochers. Notre première impression est déjà forte. La moisson d’images s’annonce fructueuse si le reste est du même acabit. Il faut maintenant remonter jusqu’à la chapelle et son cimetière marin, patrimoine incontournable et associé aux lieux. Des travaux de rénovation y sont – malheureusement pour nous – en cours et interdisent toute image. On pousse jusqu’au phare d’Ailly où j’espérais quelques plans. Mais, en retrait de la falaise et cerné par une clôture peu engageante à la sortie d’un carré de forêt quelconque, le petit bâtiment n’a rien d’exceptionnel. On claque les portières de la voiture et on met le cap sur le spot suivant.

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LA VALLÉE DE LA SAÂNE

Dominique nous lâche à Sainte-Marguerite-sur-Mer, petit village posé en rive droite de l’estuaire de la Saâne. Lancée vers la mer environ 25 kilomètres en amont, la Saâne se contorsionne, pour ses derniers mètres, dans une valleuse accueillante et spacieuse bordée par Sainte-Marguerite et Quiberville. Le GR21 y rejoint le GR212 qui remonte la rivière jusqu’à sa source avant de poursuivre vers l’intérieur des terres jusqu’à Duclair. On y tourne un joli plan dans lequel se reflète le début du charme qu’opère la région sur nous. Je suis séduit par l’équilibre trouvé par la terre et la mer dans cet espace, mais aussi par le contraste des couleurs.

On est en juillet et il y a de la vie qui anime les longues plages du littoral. Ici les falaises ont abdiquées. La Saâne rejoint La Manche dans une anse ouverte et généreuse. Ici on fait griller des saucisses servies accompagnées de frites dans de petites cahutes engageantes. Partout le sourire est de mise. Ici on affiche sa bonne humeur. Ce petit coin baigne dans l’embrun et la convivialité. Sur une plage de galets gris, les petits tracteurs des pêcheurs font des aller-retours parmi les adeptes de la pêche à pied. Moules, crevettes grises, crabes verts, bigorneaux… La micro-faune de la mer vient s’échouer à marée basse parmi les galets.

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SOTTEVILLE-SUR-MER

Après la pause, Dominique nous fait faire un crochet rapide par la chapelle Saint-Julien, petit édifice religieux bâti à la sortie de la vallée du Dun. Une parenthèse avant le prochain spot d’importance : la Pointue, quelques encâblures au nord de Sotteville-sur-Mer. À l’inverse de la Saâne, la Pointue est une valleuse du genre étroite. Pour la pratiquer et rejoindre la mer, les hommes y ont construit un escalier pharaonique dont la raideur pourra décourager les moins sportifs. Se tenir au sommet pour y ressentir l’appel d’air venu de la mer suffit généralement à convaincre d’en tenter la descente.

Gérard y opère un plan de drone destiné à en montrer la vertigineuse perspective. Dans le prolongement des marches, la caméra de l’appareil ouvre ensuite sur une Manche aux couleurs de lagon. Nos clichés de la Normandie volent en éclat. Roxanne, silhouette minuscule sur un lit de sable doré, fait face aux ondulations émeraudes de l’horizon marin. Sans indication, qui pourrait croire que c’est ce nord de la France qu’on tient faussement pour froid, humide et grisonnant ? L’été normand est éclatant et Roxanne le prouve en se mettant à l’eau. Le drone n’en rate pas une miette. On a maintenant des preuves de ce qu’on avance !

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VEULES-LES-ROSES

Sur le GR21, il y a les valleuses et il y a les villages. L’itinéraire tricote, sur la Côte d’Albâtre, un joli parcours qui relie les unes aux autres. De tous les petits bourgs traversés, Veules-les-Roses est celui qui nous a le plus séduits. Y terminer une étape sur le GR21 est une évidence. Parcourue par la Veules, un tout petit ruisseau d’à peine un kilomètre, l’attachante bourgade aligne ses maisons de briquettes rouges au fil de venelles fleuries. Les échos d’une animation joyeuse et d’une vie agréable résonnent dans chacune de ses rues. Des pavillons bourgeois au style normand y prennent le soleil de la fin d’après-midi. On y flâne sans hâte, simplement portés par la douceur de vivre locale.

Le soir venu, des groupes silencieux convergent discrètement vers le spectacle du soleil couchant. Une tradition, presque une cérémonie. L’astre géant vient, chaque jour, colorer de son pinceau doré les falaises géantes qui encadrent la jetée de Veules. L’instant déborde de l’énergie du recueillement collectif. Le temps de quelques minutes, la Nature absorbe les hommes, leurs différences et leurs soucis. Un soleil qui bascule à l’horizon de la mer génère une émotion forcément universelle. On retourne à notre hébergement avec des étoiles dans les yeux, transis de l’excitation des images de cette première journée de tournage.

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SAINT-VALERY-EN-CAUX

C’est la grosse ville de ce qu’on appelle ici le Plateau de Caux Maritime. Le GR21 y fait son entrée par l’Est, au niveau des Monuments Costes et Bellontes. Vue d’en haut, la ville est régulièrement ordonnée par les pentes ardoisées des toits. Il y a une forme de discipline dans la géométrie des rues et dans l’architecture des façades. Saint-Valery affiche un style plus strict que les quartiers coquets de Veules-les-Roses. Son charme, c’est de l’intérieur qu’il le dévoile au visiteur, une fois rejoint le port et le chenal après avoir emprunté un ensemble d’escaliers pour en atteindre le pied.

Encadrés par deux bâtiments plus contemporains, les cinq siècles d’existence de la Maison Henri IV tranchent au-dessus des eaux calmes du canal d’accès à la mer. Sur les quais, les odeurs de poisson sont balayées au jet d’eau par les vendeurs de la pêche du jour. On passe en rive gauche par un pont derrière lequel s’abrite le port de plaisance et ses 550 emplacements. La mer se marie ici à l’histoire des hommes depuis le 10ème siècle, quand la ville balbutiante était alors sous la tutelle de l’Abbaye de Fécamp. Saint-Valery paiera plus tard un lourd tribut à la Seconde Guerre, rasée à près de 70%.

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Le GR21 quitte la ville en escaladant la falaise d’Aval. C’est au pied de celle-ci que Clémence, de Seine-Maritime Attractivité, nous attend. Elle a pris le relais de Dominique, accompagnée de Juliette, en stage. On tourne ici quelques séquences près du phare ouvrant sur la Manche mais la proximité de l’aire – blindée – de camping-cars et les réactions hostiles des mouettes nous convainquent de laisser tomber les plans aériens. On monte en voiture avec nos hôtesses pour le transfert vers le prochain spot de tournage.

VEULETTES-SUR-MER

À l’instar de la vallée de la Saâne, c’est ici La Durdent qui se taille une valleuse jusqu’à La Manche. Et à l’instar du GR212, c’est ici le GR211 qui en remonte le courant, le dépassant après Héricourt-en-Caux pour aller s’achever à Caudebec-en-Caux après environ 60 kilomètres. On arrive à Veulettes avec les caméras par le site dit du Pont Rouge, un lieu de mémoire pour rappeler que la Seine-Maritime fut le décor du Mur de l’Atlantique et paya elle aussi son tribut aux combats de la Seconde Guerre Mondiale.

Aujourd’hui le calme est revenu. La Nature et l’optimisme ont enterré aussi profond que possible les cicatrices du conflit et de l’Occupation. Les coquilles vides de bunkers engoncés dans la colline contemplent un littoral rendu au tourisme et aux résidences secondaires. Et toujours l’estran, déployé en arc dans le prolongement des dernières activités humaines, qui épouse la courbe des falaises. Et toujours aussi ce vert généreux qui dévale des valleuses et remplit l’espace en concurrence à celui de la mer.

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PETITES ET GRANDES DALLES

Le GR21 poursuit son chemin le long de la Côte d’Albâtre. C’est un parcours fragile et en permanence remis en question par l’érosion. Pour des raisons de sécurité – mais aussi pour amener le randonneur sur d’autres sites d’intérêt que le seul littoral – son tracé est régulièrement dévié vers l’intérieur des terres, nécessitant l’actualisation des outils en ligne et des guides écrits. L’une de mes plus grandes frustrations sur ce tournage aura précisément de ne pas avoir eu l’opportunité de m’intéresser à cet autre visage, certes moins spectaculaire, de la Seine-Maritime. Le littoral a eu la priorité des images. La durée limitée dans le temps d’un épisode n’autorisait pas l’éparpillement et l’idée était de mettre le paquet sur les belles séquences très visuelles. Mais cependant, avouons-le, quel spectacle que celui des falaises dès lors que le balisage s’y autorise à nouveau le passage !

C’est en montant au-dessus des Petites Dalles que j’en ai définitivement pris conscience. Je filmais Roxanne venant à bout d’une nouvelle valleuse quand la superbe du paysage s’est imposée à mon esprit. Jamais loin de moi, Gérard exultait devant le retour image du drone faisant jeu égal avec le vol plané des mouettes. Vue du ciel, la perspective décuple complètement la sensation ressentie par le marcheur. Prise en étau entre des cultures flirtant avec le vide des falaises, la trace étroite du GR n’est qu’à quelques mètres du précipice. En-dessous, une étendue turquoise va et vient à l’assaut de l’estran et des murailles immenses qu’elle rogne avec la patience du temps géologique.

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Le passage des Petites aux Grandes Dalles est splendide et agit comme un révélateur. La prise de conscience que la Seine-Maritime ne se réduit pas à Étretat mais dispose bien d’un territoire foisonnant d’intérêt que le GR®21 ne fait qu’effeuiller. C’est également la découverte d’une Normandie sportive, d’un littoral qui se mérite. Les valleuses, ces affaissements entre deux rangées de falaises, jouent les montagnes russes au fil de l’eau. Le randonneur les monte et les descend, cumulant peu à peu un dénivelé certes faible – pas plus de 80 mètres à chaque fois – mais néanmoins parfois sévère. Ce n’est bien sûr pas encore le GR20 – qui, détail amusant, précède le GR21 dans la numérotation ! – mais ne vous attendez pas non plus à ce que ce soit de la balade !

FÉCAMP

Après le show des Grandes Dalles et, plus loin, de la Valleuse d’Életot, Clémence et Morgane nous déposent ensuite au parc éolien de Senneville-sur-Fécamp. C’est là qu’on vient attraper un bout du GR®21 qui côtoie les falaises au plus près. On y fait le pari de nouvelles belles séquences, d’autant que, pour ce troisième jour, la météo est encore radieuse. Une aubaine visiblement ! Le site de Notre-Dame-du-Salut, posé sur le Cap Fagnet qui domine la Baie de Fécamp, est à la hauteur de nos attentes. La profondeur de champ autorisée par le drone de Gérard sublime la perspective de ces à-pics aux formes surprenantes. C’est à peine croyable qu’un sentier se faufile aussi près de l’abime.

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Fécamp est la grosse ville de l’épisode. La traverser demande du temps, même si ce n’est pas Paris. C’est une ville étape qui a du sens, de par sa position sur l’itinéraire, de par ses infrastructures pour le randonneur et aussi de par son intérêt. C’est un carrefour et un port d’importance, entre Dieppe et Rouen, au débouché de La Valmont. On y retrouve, pour la première fois depuis Varengeville, le trafic et l’agitation d’une ville populaire. Le bord de mer aligne une brochette de restaurants où le tout Fécamp vient se montrer et prendre son repas le soir. La baie, immense, est propice à la promenade et aux activités de voile.

C’est surtout vers le patrimoine que je porte tout mon intérêt. Une fois n’est pas coutume, le temps est notre ennemi. Impossible de couvrir tout ce que Fécamp a à offrir à son visiteur curieux. Exit donc l’Abbaye de la Trinité et le récent Musée de Fécamp, installé aux Pêcheries. Nous devrons nous contenter d’un survol extérieur du fer de lance de la ville : le superbe Palais Bénédictine et son incroyable mariage d’architecture néo-gothique et néo-renaissance. Un édifice imposant qui appelle à la visite ou, tout du moins, à découvrir l’histoire de la liqueur Bénédictine à l’origine de sa création.

VERS ÉTRETAT

Fécamp-Étretat est une étape officielle et logique sur le GR21. Pour les besoins du tournage, nous en évitons les parties goudronnées et, pour ce troisième et dernier jour, c’est Daniel, membre de la FFRandonnée de Seine-Maritime qui est notre chauffeur. Grâce à lui, nous pourrons faire nos dernières images de valleuses dans celles d’Yport et des Fonds d’Étigues. Je suis encore et toujours impressionné par ces étendues agricoles qui viennent, presque, épouser le bord des falaises. Ici l’humain a, une fois encore, optimisé le moindre centimètre carré de terrain et le GR en emprunte les couloirs.

Le gros de la journée va démarrer à Bénouville. Au-delà de la Valleuse du Curé s’ouvre l’une des plus longues sections littorales proposée par l’itinéraire depuis notre départ. Pour moi, c’est un feu d’artifice, une sorte de bouquet final qui va remplir les cartes mémoires de nouvelles séquences incroyables que j’aurai toutes les peines du monde, au moment du montage, à trier. Mais qu’importe : le soleil est encore et toujours de la partie, les batteries sont pleines et le décor confine à l’incroyable. Les locaux s’amusaient de nous voir en faire trop dans les superlatifs. Mais il faut rappeler que, pour nous autres sudistes, ces paysages sont totalement inédits. Les découvrir est un choc. Dans le bon sens du terme.

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Vigie dressée en pleine mer, la solitaire Aiguille de Belval annonce la couleur. On sent que la dernière étape sera placée sous le signe du show. On multiplie les angles et les effets. Je passe mon temps à redemander à Roxanne de passer sur telle section parce que le plan a l’air encore plus beau que le précédent. Pour la première fois depuis trois jours, le sentier colle véritablement au plus près du ravin. Des saillies plus robustes et rassurantes que d’autres autorisent le décalage par rapport à la ligne de découpe des falaises. Le décor est époustouflant. On sent qu’on tient un très bon épisode entre les mains. Peut-être même un très sérieux candidat au titre de GR® Préféré 2020. L’avenir, on le sait aujourd’hui, aura confirmé notre intuition.

ÉTRETAT

On sait qu’on approche d’Étretat quand le chemin, jusqu’alors plutôt désert, commence à se remplir de promeneurs n’arborant pas forcément un profil de randonneur. Une effervescence s’immisce dans la plénitude du tournage et l’air s’encombre progressivement d’une vibration bruyante. La flèche de Notre-Dame-de-la-Garde est la première que j’aperçois. On dépasse la Porte d’Amont pour dominer la grande baie d’Étretat. Je mourrais d’envie de voir l’Arche et l’Aiguille, ces icônes que je découvre, à plus de 40 ans, pour la première fois. C’est vrai que la Nature s’est surpassée ici. À tel point qu’on peut en oublier la foule, ses braillements et ses comportements étranges.

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Gérard me désigne des petits points perchés sur la Porte d’Aval et, plus loin encore, sur la Manneporte. La fourmilière humaine colonise les lieux dans ses moindres recoins mais comment lui reprocher ? La beauté du site agit comme un aimant et, moi le premier, je peste de ne pas avoir le temps de faire comme eux et d’aller escalader l’autre versant de la baie. À l’heure des réseaux sociaux, le #etretat doit exploser sur Instagram, Twitter et Facebook, cette diabolique Trinité. Nous on ronge notre frein de devoir garder le drone dans le sac, interdiction du Conservatoire du Littoral oblige, alors qu’on en compte trois ou quatre qui volent illégalement parmi les mouettes. Un épisode qui me vaudra, dans quelques temps, la rédaction d’un article coup de gueule sur le blog.

Étretat-centre est noir de foule. Le monde entier s’y est donné rendez-vous. C’est la vitrine du département, auréolée d’un classement à l’UNESCO. Ça mitraille, ça filme, ça immortalise son passage. Et, au milieu de toute cette frénésie, on est surpris de trouver des commerçants courtois et soucieux de leurs clients, ni avare d’un mot gentil, ni d’un sourire. Quand on vient du sud où râler après le touriste est un sport national, on se sent soudain considéré et on a encore plus envie d’aimer la destination pour ça. Que ne pourrais-je pas habiter à moins de dix heures de route de la Seine-Maritime ? Au moment du clap de fin du tournage, je prends la mesure de son potentiel en matière de randonnée. Et je me fais la promesse d’y revenir pour une exploration en règle !

>> Le GR21 se poursuit ensuite en direction du Havre

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GR21 : INFOS PRATIQUES

Difficulté : moyen
Distance : 186 km (totale)
Dénivelé : 3600m
Durée : 10 jours

ACCÈS AU GR21

Depuis Le Tréport et/ou Dieppe

Depuis Paris, Le Tréport s’atteint en moyenne en 3h30 de train avec une fréquence de 10 lignes quotidiennes et Dieppe en 2h30 avec une fréquence de 11 lignes quotidiennes. En voiture, rejoindre d’abord Rouen, soit par l’Autoroute de Normandie depuis Paris, soit par l’A13 depuis le centre de la France, puis prendre l’A151 direction Dieppe. Sortir soit à Dieppe, soit à Le Tréport/Eu.

Depuis Le Havre

Depuis Paris, on atteint Le Havre par le train en moyenne en 2h30 avec une fréquence de 17 lignes quotidiennes. On peut également rejoindre la grande ville de Seine-Maritime par avion puisqu’elle dispose d’un aéroport. En voiture, il faudra arriver par l’A29 et le Pont de Normandie pour ceux qui viennent du Grand Ouest, ou par l’A131 et le Pont de Tancarville, pour ceux qui viennent de Paris et du centre de la France. En venant du nord, Le Havre s’atteint par l’A29.

GR21 : OÙ TROUVER LE TOPO ?

En voilà une question qu’elle est bonne ! Car figurez-vous qu’à l’heure où j’écris ces lignes, le topo-guide officiel, celui édité par la FFRandonnée, n’existe plus ! Le tracé du GR21 a du tellement être modifié ces dernières années – en cause des éboulements ou des conventions de passage non renouvelées – que son topo est vite devenu obsolète. Comme éditer un topo, ça nécessite un certain budget et que ce budget n’a pas encore été rassemblé, eh bien c’est très simple : il n’y a plus eu de nouvelle édition ! En cherchant bien, on peut encore trouver l’ancien topo sur le web. Je l’ai vu sur Amazon ou sur la FNAC. Mais, attendez, vous allez rire : comme c’est un ouvrage désormais collector, son prix s’est envolé ! C’est le topo le plus cher du monde : 185 euros sur Amazon ! Du délire ! Et tout ça pour ne pas avoir le bon tracé, un comble… Et c’est pas mieux sur Géoportail qui affiche des sections de GR21 qui ne correspondent plus sur le terrain.

Lors de notre tournage, le GR21 avait été entièrement re-balisé par la FFRandonnée Seine-Maritime. Le projet de ré-édition du topo était sur le feu, ainsi qu’il nous l’a été confirmé sur place. Horizon 2020 se murmurait-il dans les couloirs. Pas de doute que la victoire du GR21 au concours du GR® Préféré des Randonneurs devrait accélérer les choses. D’ici là, moyennant l’abonnement au GR® Access, il est possible de disposer de la trace complète sur MonGR.fr. L’outil permet également de procéder à un découpage personnalisé de sa randonnée sur le GR21 et de l’imprimer derrière, façon topo perso. Pas mal.

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RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES

Alors moi j’ai deux recommandations particulières à vous faire concernant ce GR. Les deux premières tiennent – et je me répète un peu mais c’est pour bien faire comprendre que c’est important – aux falaises. On vient beaucoup sur le GR21 pour ses falaises. C’est de là qu’il tire l’essentiel de son cachet. Mais, afin d’en profiter en toute sécurité, il est impératif de respecter quelques règles élémentaires.

Respecter la signalétique en place : si un panneau d’avertissement interdit l’accès, ne le franchissez pas. Si une clôture ou un grillage est mis en place, c’est pour une bonne raison. Si un sentier est signalé dangereux, ne vous y aventurez pas, même s’il a l’air joli. Et s’il n’y a rien de marqué, ce n’est pas une raison pour être imprudent et ne pas respecter une distance naturelle de sécurité avec le bord de la falaise. En seulement trois jours de présence, on a nous-mêmes été témoins de comportements inconscients. Je m’en réfère à une colonie de gamins sans adulte accompagnant qui a tracé tout droit de l’autre côté de la Valleuse du Curé alors que rien n’est balisé… Et ça courait, et ça trébuchait… Un miracle s’ils sont tous arrivés vivants chez eux le soir… Bref, soyez parfaitement conscients que ces falaises sont fragiles, vraiment fragiles. Ne prenez pas de risque inconsidéré pour un selfie ou une photo Instagram…

Ne vous baladez pas trop près au pied de ces mêmes falaises à marée basse. Si vous regardez attentivement les images d’introduction de l’épisode de Mon GR® sur le GR21, vous remarquerez l’énorme éboulement qui envahit l’estran. Autant dire que si vous êtes dessous à ce moment-là, ce qu’il y a de sûr, comme le dit si judicieusement Ian Solo dans la Guerre des Étoiles, c’est que vous allez tous maigrir un grand coup. Gardez, là aussi, une distance de sécurité.

La troisième recommandation tient à autre chose : aux marées. Quand on vient de la Méditerranée – comme moi – cette mer que les gens de l’océan appellent pour se moquer « La Flaque », on ne connaît pas bien les marées et leurs histoires bizarres de coefficients. On peut même, à tort, carrément oublier de s’en soucier. Grossière erreur qui peut coûter cher. La vitesse de la marée est surprenante. Quand on s’en aperçoit, il est souvent trop tard. Il est tentant d’imaginer des variantes par l’estran allant d’une valleuse à l’autre. Mais il faut sérieusement bien calculer son coup pour ne pas se faire piéger par la marée en chemin. On ne parle même pas du niveau et de l’expérience du nageur : la force du courant et du ressac vous balaierait à l’infini contre les falaises. Moche. Mieux vaut donc connaître les horaires des marées.

DIFFICULTÉ

Est-ce que le GR21 est un itinéraire difficile ? Réponse : non. On l’a dit plus haut, les valleuses et leur répétition constituent le seul véritable effort à fournir, soit 3600 mètres de D+ sur moins de 200 kilomètres. En moyenne ça tourne donc à 350 mètres de D+ par étape. Rien d’insurmontable vous le voyez.

Le GR21 n’est pas un GR® pour les « performers », ceux qui veulent abattre des records. Ce qu’il a à offrir réclame un rythme modéré, propice à la curiosité et la contemplation. On vient y respirer le grand air du large, flâner la fleur au bec dans les grandes étendues de terres cultivées, découvrir le patrimoine local. Rien qui ne nécessite un niveau physique extraordinaire.

Soyez cependant avisés que les étapes peuvent être longues et qu’il faudra battre la campagne. Le découpage du tracé, inhérent à la présence d’hébergements, peut parfois donner des journées de marche plus copieuses que d’autres. Aussi, pour cette raison, je recommanderai le GR21 pour des randonneurs habitués aux distances comprises entre 15 et 25 kilomètres par jour.

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AVIS PERSONNEL

Est-ce qu’on a bien compris dans cet article que je me suis régalé ? Non parce que si ce n’est pas le cas, il faut absolument que je le redise : j’ai adoré ce tournage sur le GR21. Honnêtement. Des conditions météo quasi parfaites ont largement contribué à m’influencer. Mais quoiqu’il en soit : ces paysages, mon Dieu, ces paysages ! On pense avoir le plus beau littoral dans le sud mais on se trompe. Certes, on a quelques perles rares – comme les Calanques ou l’Esterel – mais la grande majorité de la côté méditerranéenne est horrible. Sans parler des plages. Vous voulez voir de vraies plages ? Immenses, dorées au soleil ? C’est en Normandie que ça se passe, mais si !

Et puis il y a les falaises. À l’unanimité, avec Gérard et Roxanne, on est tombé d’accord sur la puissance visuelle de ces titans calcaires venus du Crétacé. On pourrait s’en lasser, au fil des kilomètres. Ce n’est jamais le cas. Le spectacle semble se renouveler à chaque fois. Pour le bonheur des yeux. Les falaises sont les stars du GR21. Après viennent les villages, complètement intégrés à leurs valleuses. On a évoqué l’accueil : ce n’est pas du flan. Les gens sont adorables, tout simplement. Ils sont contents de vous voir. Humainement, cette itinérance sur le GR21 est tout aussi riche que les panoramas proposés. Au final, j’ai quitté Étretat avec l’envie tenace de revenir explorer cette belle Seine-Maritime.

GR21 : LES ÉTAPES & HÉBERGEMENTS PROPOSÉS

Étape 1 : Le Tréport – Berneval (22 km)

De petits mobil-home à louer pour la nuit entre 35 et 45 euros ? Ça se trouve au camping du Val Boisé, une bonne solution quand l’offre hôtelière est réduite au néant dans le secteur. Emplacements dispos, bien sûr, pour les campeurs (9 euros l’emplacement pour 1 personne et une tente). Tel : 02.35.82.32.68 ou mail : camping.levalboise@yahoo.com

Étape 2 : Berneval – Dieppe (13 km)

Près de 15 hôtels à Dieppe, du 2** au 4**** selon vos goûts et vos budgets. Le plus simple c’est de les retrouver sur le portail de l’Office de Tourisme de Dieppe.

Étape 3 : Dieppe – Quiberville-sur-Mer (21 km)

Face à la plage, l’hôtel-restaurant l’Huîtrière est une petite adresse 2** avec 12 chambres de charme qui avait l’air sympa quand on est passé devant. Le prix d’une double en demi-pension pour 1 personne est compris entre 76 et 86 euros selon la saison. On vous servira une cuisine traditionnelle ou une pizza. Tel : 02.35.83.02.96 ou formulaire de contact sur le site.

Étape 4 : Quiberville-sur-Mer – Veules-les-Roses (14 km)

Bon, il faut l’avouer, le Relais Hôtelier Douce France c’était l’étape grand luxe sur Veules-les-Roses. Aussi étonnant que cela paraisse, Veules-les-Roses n’est pas riche en hôtels. Le Douce France est donc incontournable. Le premier prix, en duplex, c’est 102 euros et ça grimpe jusqu’à 182 euros pour la suite d’exception ! Nous, on nous avait mis dans l’appartement Jacques Brel : coin salon, trois chambres, cuisine… Presque plus grand que chez nous, lol ! Mais quel cadre, quel confort, quelle nuit douillette dans le plus beau village du GR21. Si vous devez craquer le budget une fois, c’est là ! Contact : 02.35.57.85.30 ou mail : contact@doucefrance.fr

Étape 5 : Veules-les-Roses – Saint-Valery-en-Caux (11 km)

On retrouve des solutions d’hébergements plus variées sur Saint-Valery. Six hôtels, relativement bon marché, se répartissent sur le centre. On retient, parmi les meilleurs budgets, l’Hôtel Henri IV  (15 chambres, à partir de 49 euros la double) et l’Hôtel Eden (7 chambres, entre 52 et 55 euros la double). On n’a testé ni l’un, ni l’autre.

Étape 6 : Saint-Valery-en-Caux – Saint-Pierre-en-Port (26 km)

À Saint-Pierre-en-Port, réservation à l’avance conseillée pour les non-campeurs afin de bénéficier d’un chalet, d’une tente ou d’une roulotte pour la nuit au camping des Falaises. De loin le plus économique : de 42 euros (pour une tente canadienne) à 76 euros (pour un chalet grand confort). Une seule – éventuelle – contrainte : le séjour est de minimum 2 nuits (3 nuits du 20/05 au 23/05 et du 03/07 au 29/08)

Avec un peu plus de budget, vous avez aussi la chambre d’hôte The View plutôt bien placée sur l’itinéraire puisque le GR21 passe, en fait, juste derrière !

Autrement, il reste l’option – pour les campeurs – du petit camping de la Ferme des Hêtres, plus familial et sommaire mais économique.

Étape 7 : Saint-Pierre-en-Port – Fécamp (22 km)

Pas de souci pour se loger sur Fécamp ! Avec dix hôtels et pas mal de chambres d’hôtes, vous ne devriez pas être à la rue tel un pèlerin de Compostelle. Nous, pour le tournage, on a été logés à l’Hôtel de La Plage tout près de la promenade principale de Fécamp. Une petite adresse proprette avec ses chambres doubles standards à partir de 62 euros. L’accueil est sympa. Contact : 02.35.29.76.51 ou mail : reception@hotel-fecamp.com

Étape 8 : Fécamp – Étretat (17 km)

Record battu à Étretat avec 12 adresses d’hôtel ! Bon, après, Étretat c’est vite blindé. Nous, à notre arrivée, on nous avait donc installés à cette adresse appelée le Refuge des Randonneurs, rue Guy de Maupassant, un peu à l’écart du centre. En fait ce sont des particuliers qui ont bricolé des cabanes de jardin, une cuisine et une douche dans leur jardin. Le concept est sympa et sûrement bon marché mais, honnêtement, il fait froid et humide dans ces cabanes et c’est pas super propre. Je ne vous le recommande pas.

Profitez plutôt d’Étretat-centre et de son ambiance avec, pourquoi pas, le Détective Hôtel qui doit être le moins cher du coin. Moins cher c’est quand même 99 euros la double. Et oui, on est à Étretat et on le sent.

Étape 9 : Étretat – Rolleville (24,5 km)

Marge de manoeuvre très réduite sur cette étape où les hébergements sont denrée rares. Marcher jusqu’à Rolleville est, pour l’heure, la seule et unique solution. Il faudra réserver votre nuit au gîte Les Érables avec un tarif très abordable donné à partir de 29 euros la nuit. Il ne loge que deux personnes !

Étape 10 : Rolleville – Le Havre (19,5 km)

Ça y est, vous êtes arrivés ! Au Havre, cela va sans dire que les adresses pour dormir ne manquent pas. On n’est pas allé jusque là donc je n’ai rien de particulier à vous recommander. Je vous laisse entre les bonnes mains du site de l’Office de Tourisme où vous pourrez faire votre choix parmi une liste de 44 établissements. Rien que ça !

LIENS UTILES

FFRandonnée Seine-Maritime
Le site Tourisme de la Seine-Maritime
Office de Tourisme du Tréport
Office de Tourisme de Dieppe
Office de Tourisme Plateau de Caux Maritime
Office de Tourisme de Fécamp
Office de Tourisme d’Étretat
Office de Tourisme du Havre

 Ce reportage Carnets de Rando est la propriété exclusive de Carnets de Rando. Son usage à des fins non commerciales est autorisé à condition de mentionner son appartenance au site www.carnetsderando.net. Pour toute autre utilisation, merci de me contacter. Le terme GR® est une marque déposée auprès de la FFRandonnée.

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12 Comments

  1. SORET Danielle Répondre

    Re-bonjour David.
    J’ai pris le temps et beaucoup de plaisir à lire ton reportage sur le GR21. Bravo et merci : c’est très bien rendu.
    La météo de ce matin à Sassetot n’est pas aussi somptueuse que celle qui a magnifié le reportage de l’année dernière. Dommage mais j’espère que certains attraits de notre village ressortiront tout de même et te redonneront encore le goût d’y revenir.
    Merci de ton accueil, de ta simplicité et des objectifs que nous partageons : la valorisation de nos régions.
    Bonne continuation…bon vent ! et… » boujou, à la prochaine ! » Danielle

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Hello Danielle !

      Notre sauveuse sans qui on ne mangeait pas aujourd’hui 🙂 Content que le reportage sur le GR®21 t’ait plu ! Le soleil, tu as vu, s’est remis à briller fort dans l’après-midi. On a donc fait le plein d’images sensationnelles. On était super court sur l’horaire pour la fin car Olivier et Clément avait un train à prendre sur Rouen à 19h56 et, à 18h30, on était encore en train de faire voler le drone au-dessus de Sassetot 🙂 Mais on y est arrivé, on a les images sous le soleil de ton agréable commune ! J’espère que ça te plaira. En tout cas merci pour ta précieuse aide et ta gentillesse. Dès que je suis chez moi fin juillet je te ré-expédie ton prêt 😉 Au plaisir Danielle !

  2. Laurent Evrard Répondre

    Bonjour,

    Ma compagne et moi même nous renseignons pour peut être faire ce GR21 en fin Septembre.
    Cela sera notre première randonnée sur plusieurs jours de la sorte (nous sommes toutefois habitués à faire entre 10 et 15 kilomètres de rando). Pensez vous qu’elle ne sera pas trop dure pour nous ?

    Finalement, un hébergement en tente vous parait il possible sur le parcours ? Ce dernier est il suffisamment pourvu en campings ? Ou est il plutôt préférable de regarder à d’autres hébergements (pour s’épargner du poids au vu de notre inexpérience et de la météo pour la période envisagée) ?

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Bonjour Laurent,

      Super de franchir le cap de l’itinérance ! Une expérience toujours forte et qui en appelle d’autres par la suite. Les étapes du GR®21 peuvent parfois être longues car les hébergements ne sont pas toujours réguliers. Il faut parfois marcher 20 km ou plus pour atteindre une chambre d’hôte ou un hébergement. Il faut donc bien planifier vos étapes pour vous assurer que les étapes ne seront pas trop fatigantes du point de vue de la distance. D’autant que, fin septembre et en cette année « covid » particulière, certains hébergements seront peut-être déjà fermés. Une préparation en amont et un découpage précis des étapes est donc indispensable pour éviter de mauvaises surprises. La tente peut-elle alors être une alternative pour se « poser » quand on le souhaite ? Si, en montagne, cette option peut s’envisager et se concrétiser assez facilement, c’est un peu plus compliqué sur des territoires plus ruraux comme la Seine-Maritime. On est quasi en permanence sur un terrain qui appartient à quelqu’un et y poser sa tente serait malvenu. Je ne dis pas que c’est impossible mais je pense qu’il faut y aller au flair, improviser sur place, parfois aller demander à des particuliers si on peut squatter un bout de leur champ ou terrain… Sans compter la question de l’eau, indispensable le soir et qu’on ne trouve qu’aux abords des villages. Pour une première expérience j’oublierais le bivouac. Le territoire ne me paraît pas adapté, surtout quand vous n’êtes pas familier de la gymnastique de la tente. Et puis la météo peut jouer en votre défaveur également. Autant dormir « en dur » pour cette première fois, histoire que si le temps vous a mis à l’épreuve, vous puissiez avoir du confort le soir. Et puis c’est du poids en moins. Or, voyager léger, c’est un gage de mieux profiter de l’expérience. Bref, à votre place, je choisirais un morceau du GR21 qui me permette des étapes à la longueur adaptée avec possibilité d’hébergement en dur le soir. Là vous serez sûrs de bien en profiter car c’est un bel itinéraire, physiquement abordable et riche en belles ambiances littorales.

  3. Laurence Répondre

    Merci pour ce merveilleux compte rendu sur ce littoral de Normandie…j’en ai déjà des fourmis dans les jambes! Je compte partir vers le 23 octobre prochain avec une amie. J’aime votre enthousiasme qui est contagieux, et j’ai hâte de découvrir tous ces endroits, villages, falaises, panoramas dont vous parlez!
    Laurence

  4. DECET gérard Répondre

    Ce GR est une véritable arnaque ! j’ai eu l’occasion de le parcourir avec un ami de DIEPPE à ETRETAT
    du 14 au 18 Septembre 2020 ; il est très mal balisé : la première étape de Dieppe à Veules les Roses
    a été une catastrophe; au bout de 3H30 de marche nous nous sommes retrouvés à …. 10 minutes
    de Dieppe ! et avons été contraints de prendre la route . Même chose en arrivant sur Fécamp,
    puis sur Etretat .De plus l’érosion des falaises oblige à s’en écarter très souvent, pour , finalement
    marcher au milieu des champs. J’ai personnellement eu l’occasion d’emprunter plusieurs chemins
    de randonnée (Compostelle GR 65 , Stevenson GR 70 entre autres ) , je n’ai jamais rencontré autant
    d’erreurs ou d’absence de balisage . A fuir impérativement .

  5. Christophe Barnier Répondre

    Je suis parti sur le Gr21 suite à la lecture de ce « carnet de rando ». Grosse déception. Beaucoup de routes ou de chemin à travers les champs de blé ou de colza industrialisés, ou à travers les lotissements. Je pense que la personne qui a écrit se carnet de rando a été payé pour vendre du rêve, c’est moche. Ça me servira de leçon.

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Hello Christophe,

      Navré que cette expérience t’ait déplu, sincèrement. C’est moi même qui ai écrit l’article suite au tournage réalisé à l’époque en 2019. Quand je dis que j’ai aimé je ne mens pas, ça m’a vraiment séduit. Mais je crains que depuis mon passage des éboulements à répétition condamnent l’itinéraire à partir de plus en plus dans l’intérieur des terres. Cela peut expliquer ta déception. Je n’aurai pas l’occasion de le re-parcourir de sitôt mais je vais essayer de rédiger un addendum pour actualiser l’article. Je comprends que cela ait pu largement ébranler ta confiance dans le site. J’espère que d’autres propositions te permettront de la renforcer.

      Bien cordialement,

      David

  6. Christophe BARNIER Répondre

    Merci David pour votre réponse qui m’ôte tout doute sur votre sincérité. Il y a de belles choses sur ce gr, mais entrecoupées de longues traversées dans les terres assez rédhibitoires.
    Nous avons discuté avec des baliseurs FFR, effectivement avec l’érosion de plus en plus de sentiers douanier sont fermés. Le problème c’est que la littorale impose une bande de 3m seulement aux agriculteurs, ce qui ne permet pas d’entretenir perennement un sentier côtier sur un côte qui s’erode.
    Ils se sont battus pour modifier la loi littorale, pour pouvoir avoir des protégées de 20m, ce qui permettrait de reconquérir le bord de la côte pour les marcheurs. Ca devrait être voté prochainement.
    Autre bonne nouvelle, ils vont ré ouvrir le chemin côtier entre Fécamp et Vattetot.
    Alors soyons optimiste et réaliste.

  7. Paul Répondre

    Bonjour,
    Ayant moi-même randonné du Tréport au Havre début mai, je rejoins le sentiment de Christophe.
    Certes, j’ai admiré les magnifiques valleuses, falaises, plages, sites, landes, forêts etc. Mais je trouve que ce sentier comportait trop de sections sur routes goudronnée, trop de déviation pour centrale nucléaire ou danger d’éboulement.
    Ce GR est beau, intéressant, mais le prix du GR préféré des français n’est-il pas un peu usurpé ?

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Hello Paul,

      Oui je conçois que beaucoup peuvent juger cette récompense de cette manière. La faute à la mécanique du concours qui favorise les candidats jouant le jeu et disposant d’une force de mobilisation conséquente pour écraser les votes. C’est un aspect sur lequel j’ai invité la FFRandonnée à réfléchir pour que le GR® lauréat gagne en légitimité vis-à-vis du public, plutôt méfiant aujourd’hui sur ce genre de titre. Pour la prochaine saison, on devrait essayer autre chose. À suivre donc !

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