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Hautes-Alpes : les Balcons du Queyras, version été

Quand on dit Queyras, on imagine des montagnes lumineuses et minérales, dépassant d’une tête de grandes pentes herbeuses sillonnées de forêts de mélèzes. Le Queyras, c’est les Alpes du Sud dans toute leur splendeur. Ici fini les glaciers et la haute montagne. Les sommets demeurent néanmoins fiers, beaucoup dépassant les 3000 mètres. Inaccessibles alors, penseront certains ? Que nenni. Le Queyras est un modèle d’accessibilité, un territoire qui ouvre ses montagnes à – presque – tous les publics au prix d’un effort très souvent raisonnable. Pas étonnant que les séjours en étoile y rencontrent un aussi grand succès. Avec un catalogue étendu de plus de trente randonnées possibles, le secteur a des allures de Graal pour le marcheur débutant à intermédiaire en quête d’objectifs abordables et de panoramas grandioses. Une combinaison gagnante dont l’agence Destinations Queyras s’est faite une spécialité, été comme hiver. C’est avec eux que je reprends le chemin du Queyras, mais cette fois sans les raquettes.

– INFOS PRATIQUES –

Avec qui partir : les randonnées présentées dans ce reportage et cet article sont proposées par Destinations Queyras dans leur circuit intitulé « les Balcons du Queyras ». Il s’agit d’un séjour en étoile, au départ d’Aiguilles (Hautes-Alpes), en hôtel, accompagné par un professionnel diplômé. Pour en savoir plus et réserver votre place pour un prochain départ, n’hésitez pas à consulter la fiche descriptive du voyage sur le site de l’agence.
Niveau & Difficulté : les itinéraires peuvent être effectués par des personnes pratiquant habituellement la randonnée. Les dénivelés quotidiens n’excèdent pas – ou peu – 600 mètres positifs, pour des temps d’activité d’environ 5 à 6 heures en extérieur. Portage des affaires de la journée et du pique-nique (fourni par l’hôtel).
L’hébergement : nous avons été hébergés à l’hôtel les Balcons de Combe Rousset, à Aiguilles. C’est un petit deux étoiles confortable, à l’ambiance familiale agréable. On y rentre le soir après la rando avec plaisir. Le repas du soir des pensionnaires n’a jamais été décevant. Je retiens du lieu sa grande convivialité et son caractère montagne.
Tarif: premier prix à partir de 685 euros la semaine

– LES RANDONNEES AU PROGRAMME –

Retourner dans le Queyras en été, après ma dernière visite hivernale : en voilà un beau cadeau ! Le genre de mission qu’on accepte tout de suite, sans même réfléchir, juste parce qu’on sait qu’on va se régaler. Et puis aussi parce qu’on sait qu’on va retrouver la sympathique équipe de Destinations Queyras et que ça va être des bons moments. En rando et en marge de la rando. Si ce n’était pas pour le boulot, ça aurait presque un air de vacances ! Je songe à tout ça en remontant en voiture les toujours aussi fascinantes Gorges du Guil, juste à la sortie de Guillestre. Le point de rendez-vous est à Aiguilles, loin en amont de la rivière. Car il est grand ce Queyras. On s’en rend compte déjà de la route, tout en bas, en franchissant les entrées des vallons les uns après les autres. Je me penche au-dessus du volant, le regard tourné vers les sommets. Les endroits porteurs de la promesse d’une belle randonnée sont légion. Le choix est immense ici, dans les Alpes du Sud. La randonnée sait se faire dans le coin à la portée de tout un chacun.

Là où les Ecrins font le tri, interdisant aux moins expérimentés de dépasser le seuil de leurs vallées, le Queyras tend les bras à tous les randonneurs. Une véritable terre d’accueil, sans limite, sans frustration, sans élitisme.

Le Queyras, c’est le petit paradis de tout un chacun, de la petite famille aux trekkeurs assoiffés de dénivelé et de défi. Ses vallées lumineuses respirent la joie de vivre. Ses sommets minéraux font bondir le coeur des amoureux de la montagne : Bric Bouchet, Tête des Toilies, Pic d’Asti et, évidemment, Mont-Viso. Le grand seigneur a les pieds en Italie mais tout le monde ici l’a adopté comme un cousin queyrassien quand même. Randonner dans le Queyras semble à la portée de tous. La difficulté de l’effort n’en est pas absente cependant, ne vous leurrez pas. Mais elle s’étage en général dans de belles forêts de mélèzes ou dans des alpages à la fraîcheur apaisante. Le Queyras – et c’est là son secret – sait diluer l’effort pour ne laisser derrière que le plaisir. Plaisir des yeux, plaisir des sens. Plaisir simple, fugace, mais tellement intense, d’être immensément petit au coeur de ses incroyables montagnes. C’est à tout ça que je pense lorsque je me gare devant l’hôtel des Balcons de Combe Rousset. Le soleil est à l’image de mon esprit : radieux. La semaine de randonnée peut commencer.

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L’incroyable crête de la Taillante, qu’on a en permanence à vue une fois passé le col de l’Eychassier. Ici vue depuis le col Vieux, au retour.

JOUR 1 : COLLETTE DE GILLY & VALLON D’URINE

Difficulté : moyen | Longueur : 13km | Durée : 5h30 | Dénivelé : 800m

Le vallon du Bouchet, point de départ de cette randonnée, a des allures de bout du monde. C’est par là qu’on vient pour réaliser les ascensions de sommets locaux notoires, notamment le Bric Bouchet, à l’allure redoutable mais fascinante (pour qui a la passion des sommets évidemment). Mais ce n’est pas vers ces objectifs engagés et lointains que nous mène Léo. Rapidement, nous voici en forêt. Et quelle forêt ! Dense et un peu étroite au départ, elle change de visage sitôt la variante du GR58 passée. Le sous-bois, jusqu’alors touffu et peu accomodant, s’ouvre à la lumière et à la couleur. D’un coup de baguette magique, le mélèze a fait jaillir des sous-bois ordonnés où s’épanouit en tapis entier des rhododendrons fleuris. Traverser cette forêt inondée de chants d’oiseaux a quelque chose d’apaisant. Je m’en délecte à chaque seconde. Puis de petites prairies se mettent à s’inviter au milieu des grands arbres. L’orée de la forêt est proche, frontière naturelle avec les espaces d’altitudes annonçant le col.

Rarement ai-je traversé des mélèzins aussi fleuris et lumineux que ceux du Queyras. Les tons parfaitement coordonnés des rhododendrons et des sous-bois épurés de tout fouillis rendent ici la randonnée en forêt magique.

Une bouffée d’air et nous y voilà : le Queyras que j’aime se libère au-delà des derniers arbres. Des vallons verdoyants aux formes douces, surmontés de murailles rocheuses, accueillent notre petit groupe qui souffle dans l’effort. Les mollets durcissent, mais le regard pétille. Un coup d’oeil quelques cent mètres au-dessus : l’arrondi de la Collette de Gilly s’évase en forme de ligne d’arrivée. Plus haut, c’est la crête éponyme, belle ligne lancée vers le ciel que parcourent les trekkeurs du GR®58, alias Tour du Queyras. C’est l’itinéraire des plus aventuriers que nous, qui va chatouiller le pied de la Tête du Pelvas, bastion à l’allure inaccessible à 2929m d’altitude. Les plus vaillants d’entre nous se contenteront du sommet de Gilly, 2467m d’altitude. A chacun son sommet. Le panorama sur le vallon de Valpréveyre et le Bric Bouchet, qui ferme la vallée à l’est, n’en demeure pas moins extraordinaire. Retour par le joli vallon d’Urine, nom à la consonance peu poétique pour un lieu où la nature se veut pourtant agréable. La mise en jambe est validée.

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En montant vers le sommet de Gilly depuis la Collette. En arrière-plan, la crête de Gilly, emprunté par le GR58 qui fait le Tour du Queyras

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Un court et raide chemin donne accès au sommet de Gilly, à 2467m d’altitude. Superbe point de vue sur Valpeyrère et le Bric Bouchet, dans le fond.

JOUR 2 : CRÊTE DE CURLET ET PIC CASCAVELIER

Difficulté : assez facile | Longueur : 8,5km | Durée : 4h | Dénivelé : 715m

Le nom de la randonnée résonne comme une chanson de geste épique. On est déjà transporté par la seule toponymie. Celles et ceux qui sont familiers de Carnets de Rando auront peut-être reconnu le nom de ce sommet à la forme casquée qui fait face à Saint-Véran, dans le prolongement de la crête de Curlet. Ha, Curlet. Voilà un nom encore familier. Pour la bonne raison que Léo nous y avait amené en raquettes, au mois de janvier dernier. C’est l’une des randonnées très classiques du séjour, l’une des plus abordables dans ce secteur et qui permet de beaux coups d’oeils sur la vallée de l’Aigue. Sans omettre la délicieuse sensation d’être en montagne au prix d’un effort modéré. Enfin, modéré, peut-être pas tant que ça. Pour profiter de la vue, il faudra d’abord s’affranchir d’une ascension forestière qui se réalise à la patience, un pas après l’autre. C’est à ce prix seulement qu’on atteint, première étape, la Croix de Curlet, premier belvédère d’importance sur Saint-Véran. Mais le meilleur reste à venir.

Chevaucher l’accueillante crête de Curlet est aussi enthousiasmant l’été que l’hiver. L’endroit demeure, en toute saison, l’un des points de vue les plus beaux et les plus accessibles sur la vallée de l’Aigue Blanche et Saint-Véran

Derrière la croix, un petit sentier discret s’éclipse à travers les arbres. Une constellation de fleurs a remplacé le tapis blanc et les énormes congères dont j’avais le souvenir. Presque un musée de la flore des Alpes : les principaux spécimens s’y retrouvent, les uns après les autres : clématite, gentiane printanière, aster, géranium de montagne… Un véritable défilé. Puis, pour celles et ceux du groupe qui ne connaissent pas, c’est le moment du choc visuel : le dernier arbre ouvre la voie à une arête accueillante et nue qui plonge les yeux du marcheur dans ceux de la montagne. A main gauche, en contrebas, la vallée de l’Aigue, à droite les ravins déchiquetés qui plongent du nord de la Pointe des Marcelettes. Le décor se fait plus minéral en progressant vers le petit col anonyme qui dessert l’accès au Pic de Cascavelier. De l’autre côté, un abîme. Et une vue ouverte sur la Chapelle de Clausis, très loin, et la Tête des Toilies, massive, sur la droite. En été, une trace sinueuse s’engage dans la pente d’éboulis rejoignant les cabanes de Lamaron. L’hiver, quelques courbes en ski suffisent à les rejoindre. L’été se veut plus paresseux. La descente sera donc plus longue. Autre saison, autre rythme. Mais toujours autant de plaisir.

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De forêt en crête, une belle randonnée qui évolue sur un panel varié de milieux. Avec, en bonus, des coups d’oeil remarquables sur la vallée de Saint-Véran

JOUR 3 : PIC DE FOREANT ET LACS DE L’EYCHASSIER

Difficulté : assez difficile | Longueur : 6km | Durée : 4h | Dénivelé : 550m

Ce matin, on embarque dans le minibus direction le col Agnel. On attaque cette randonnée plus haut que l’altitude maximum atteinte les jours précédents, incroyable ! Le col Agnel bascule en Italie à 2744m, nous démarrerons une centaine de mètre en-dessous, après avoir dépassé le refuge. L’endroit confine au pèlerinage. Jamais l’accès aux trésors d’altitude du Queyras n’a été aussi facile. Des processions de marcheurs s’imbriquent les unes dans les autres en direction du col Vieux : c’est la classique du secteur. Les plus audacieux prennent, eux, le soin de préférer le col de l’Eychassier pour s’éviter un bain de foule. L’oeil averti saura apercevoir les bouquetins qui s’ébattent dans les gradins rocheux au-dessus, avant de basculer derrière le col, encore défendu début juillet par d’immenses névés. Mais le véritable objectif est encore plus haut et c’est une randonnée alpine et spectaculaire qui attend les prétendants à l’ascension du Pic de Foréant. Un sommet de plus de 3000m réalisable pour un dénivelé positif inférieur à 600m. Une aubaine ? Certainement, mais il faudra en payer le prix de l’engagement. Le Foréant ne dévoile son panorama qu’aux braves !

Changer d’angle pour découvrir l’un des sites les plus fréquentés du Queyras ? C’est le pari de cet itinéraire plus engagé qu’à l’habitude et qui offre aux plus téméraires une petite course de crête aérienne et un final à plus de 3000m d’altitude.

Il y a comme un petit air de funambulisme quand on progresse sur les crêtes de l’Eychassier. Dans la grisaille argentée de la pierre, le marcheur évolue au-dessus des précipices dévalant jusqu’aux eaux glacées des lacs de l’Eychassier, quelques 150 mètres plus bas. L’atmosphère est grisante mais exige, à certains endroits, un pas assuré. Léo est heureusement là pour guider le groupe en toute sécurité et permettre à chacun de profiter du spectacle. Excepté un passage un peu plus scabreux, mais parfaitement sécurisé par Léo, la balade est aérienne mais sans difficulté. Une voix royale pour venir s’asseoir sur le trône de pierre du Pic, face à l’impressionnante muraille de la Taillante. Sur ce perchoir étroit, les regards se fixent autant que les gestes. A cette altitude, le Mont-Viso apparaît, colossal et encore enneigé. Je repère également la ligne effilée du Pic d’Asti sur la crête frontière. Le grand spectacle de la montagne est là, sous nos yeux sidérés. La descente est planante, chacun y ressasse déjà le souvenir frais de cette ascension magique. Le retour par le col Vieux se fait à regret. Cette terre immense de lacs et de sommets m’a marqué. A mes yeux l’une des plus belles randonnées de la semaine.

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Montée vers le col de l’Eychassier, encore défendu par quelques névés tardifs, depuis le col Agnel. On est déjà presque à 2900m d’altitude !

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Les crêtes de la Taillante, qu’on a toujours visibles après avoir franchi le col de l’Eychassier. Une montagne à vif, impressionnante, dressée au-dessus du lac de Foréant

JOUR 4 : CHALETS DE CLAPEYTO & COL NEAL

Difficulté : moyen | Longueur : 10km | Durée : 4h45 | Dénivelé : 550m

C’était l’itinéraire que j’avais le plus envie de refaire depuis cet hiver. Je savais que les alpages de Clapeyto se prêteraient parfaitement au jeu de l’effet miroir entre la raquette à neige et la randonnée estivale. Première surprise : le point de départ. On dépasse, de loin, la station de ski de fond qui sert de parking en hiver. Ce sont plusieurs kilomètres de gagnés qui ont deux effets positifs : démarrer plus près des chalets et autoriser le randonneur à grimper au-delà de ceux-ci. Les retrouvailles avec Clapeyto sont heureuses et fleuries. Un océan jaune ondule devant les premiers chalets. La bichromie hivernale a cédé la place à un arc-en-ciel de couleurs. A l’étage du dessus, le vert lumineux et impeccable des alpages se pare de petites touches de rose partout où les rhododendrons ont colonisé les versants. La montagne ressemble à une peinture. Le chemin, tracé au pinceau, dessine une ligne ocre au milieu de ces chalets rustiques plantés dans un décor de rêve. Un rêve éveillé où le marcheur se fait acteur et nage dans le bonheur.

Qu’ils soient ancrés dans un écrin de neige ou de verdure, les chalets de Clapeyto demeurent immuablement beaux. L’altitude ici est apaisante et naviguer parmi les lacs et étangs des étages supérieurs est un pur moment d’oxygénation

Jusqu’à l’étage suivant. Clapeyto, en été, c’est la possibilité d’explorer tout un secteur de prairies d’altitude délicatement étagées où se dissimulent une série de lacs paisibles. Fi des dénivelés secs et exigeants où la récompense des sens se paye par un tribut physique élevé. Le Queyras nuance l’effort du marcheur. Il le dilue au gré de ses alpages. La difficulté se morcèlent jusqu’à – presque – se faire oublier. Les espaces démesurément ouverts autour du randonneur remplissent son champ de vision tout en lui rappelant l’échelle des choses, ici, en altitude. Il est la fourmi grattant l’épiderme de la montagne. Il est le lilliputien dans un pays de Gulliver(s). Mais ici, tant que l’orage est maintenu à distance, le pays est sans danger et autorise à l’émerveillement total. Les lacs se succèdent dans un espace verdoyant où les ombres des nuages se font la course. La minéralité brute des sommets saute également aux yeux. Ici, le Queyras a un petit air de famille avec les Dolomites. Un dernier lac, le Néal, en contrebas du lac du même nom et il est temps de rentrer. Un coup de semonce dans un ciel de plomb invite tout le monde à quitter la scène. La montagne nous pousse gentiment dehors après nous avoir comblé de cadeaux. Rideau.

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La découverte des Chalets et des alpages de Clapeyto avec, en arrière-plan, la silhouette imposante du Pic de Beaudouis

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Dans les étages supérieurs des alpages, les lacs se succèdent en chapelets le long du sentier. Ici les lacs Marion, juste avant de franchir le col Néal

JOUR 5 : SOMMET BUCHER

Difficulté : moyen | Longueur : 9km | Durée : 4h | Dénivelé : 600m

Aujourd’hui le monde vibre à l’unisson du football. La France joue les quart de finale face à l’Uruguay. Beaucoup ont aménagé leur journée pour faire partie des supporters tantôt chez eux, tantôt dans le café du coin. Le Queyras n’échappe pas à la règle. Pour ce dernier jour, Léo nous choisit donc une rando qui satisfasse les besoins vitaux des randonneurs que nous sommes, sans toutefois grignoter sur le match de ce soir. Des critères auxquels répond parfaitement le petit sommet Bûcher, juché là, juste au-dessus du hameau de La Rua, peu avant Molines. Une randonnée effectuée cet hiver dans l’apaisant crissement des raquettes à neige. Une fois encore, l’été a changé le visage de la montagne. Le décor semble à la fois familier et inédit. Je reconnais les embranchements et les sentiers. Je suis en mesure de filer seul sans me sentir nullement perdu. Les souvenirs de cet hiver demeurent. Comme les jours précédents, seules les mille nuances de couleurs qui chatoient dans les sous-bois continuent de m’étonner. Le Queyras est plus que jamais fleuri cette année, ainsi que me le confirme Léo.

Fidèle au poste, le petit Sommet Bucher, perché sur une éminence dominant le col des Prés de Fromage, est la sortie parfaite pour clôre en beauté le séjour. Un panorama à 360° sur le Queyras dans le parfum des fleurs tapissant les prairies alentours

Passage obligé par la cabane du Clot Henri. L’endroit rayonne sous un soleil radieux qui illumine la prairie. Un havre de sérénité, façon famille Ingals. Pareil plus haut, à la chapelle de Saint-Simon, tranquillement édifié dans un vallon confidentiel, au pied de la Roche des Clots. J’en déplore uniquement la porte close qui me fait sentir puni de ne pouvoir davantage communier avec le lieu. Puis Léo reprend la direction du sommet Bucher. Je me souviens de ces prairies d’altitude recouvertes de neige qui ouvraient, au loin, sur les sommets plus septentrionaux du Queyras, ainsi que sur les Ecrins. Je les retrouve intactes et verdoyantes. J’aime particulièrement cet endroit de la randonnée où la solitude prend une allure de richesse, davantage encore que le sommet à proprement parler. La cabane qui le coiffe y est toujours, accueillant jour après jour, saison après saison, des randonneurs heureux. Notre groupe vient à son tour s’y percher pour profiter une dernière fois des beautés du Queyras. La semaine vient de se terminer sans qu’on s’en soit vraiment rendu compte. Le temps file vite dans les Alpes du Sud. Promis, il faudra encore y revenir. Cette fois en mode montagne sportive.

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Une randonnée résolument verdoyante et champêtre, au fil de laquelle s’égrènent des spots particulièrement propices à la pause et à la contemplation

EN BREF

Les Balcons du Queyras, c’est le séjour phare depuis 20 ans de l’agence. Une formule rodée qui s’appuie sur un choix de près de 30 itinéraires à faire découvrir aux marcheurs. On comprend vite pourquoi la plupart reviennent, poussés par l’envie de poursuivre l’exploration de ce massif capable de proposer une montagne accessible et splendide. Une valeur sûre.

by-nc-ndCe reportage Carnets de Rando, sous licence Creative Commons, est la propriété exclusive de Carnets de Rando. Son usage à des fins non commerciales est autorisé à condition de mentionner son appartenance au site www.carnetsderando.net. Pour toute autre utilisation, merci de me contacter.

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