Cerné par des villages dont les noms résonnent de l’écho d’appellations prestigieuses, Sablet pointe le bout de son nez, pareil à l’épicentre d’un océan dédié à Bacchus. Quand on y vient, c’est souvent pour causer vin. Ou littérature lors de sa traditionnelle Fête du Livre de juillet. Les Dentelles de Montmirail, en toile de fond, aimantent le regard des amoureux de Nature et, finalement, beaucoup repartent sans avoir pris le temps d’explorer les alentours immédiats. C’est donc en curieux que j’ai poussé les portes des chemins qui mènent, à travers des forêts et des vignes, jusqu’aux ruines mélancoliques et millénaires de l’ancien Monastère de Prébayon. Un chapitre de l’histoire locale qui attend d’être feuilleté dans le pli isolé d’un ravin oublié. Au retour, un crochet par Séguret, l’un des « Plus Beaux Villages de France » complète idéalement ce voyage dans le temps auquel vous convie cette nouvelle randonnée.
Difficulté : moyen | Distance : 17 km | Dénivelé : 660 m | Durée : 5h20 | Cartes : IGN TOP25 1/25000è 3140ET – Mont Ventoux
Pour sauter le récit et accéder directement au guide pratique, cliquez ici
SABLET OU LA DOUCEUR CROUSTILLANTE DU VAUCLUSE
Quand on arrive depuis Avignon ou Orange et qu’on a dépassé Violes, impossible de manquer la bosse de Sablet une fois laissée derrière soi la barrière des Dentelles de Montmirail.
Élevé au-dessus des vignes et pelotonné autour de son église Saint-Nazaire, Sablet tire son nom de ce sable gréseux de couleur jaune que les géologues appellent saffre et qui constitue le socle de ce terroir classé en AOC Côtes-du-Rhône Villages depuis 1974.
Pareil à ces biscuits gourmands avec lesquels il joue aux homonymes, Sablet, tout en douceur et en rondeur, émerge de la vaste plaine viticole du nord du Vaucluse et vient chatouiller les pieds d’un relief boisé en forme de virgule.
En ce mois de décembre 2023, un vent polaire, charrié depuis la vallée du Rhône, s’est invité dans ses rues étroites et fait disparaître les visages rougis de froid de rares habitants derrière des écharpes et des cols vite remontés à la main.
L’hiver venu, hors saison touristique, la vie locale refluait à l’abri de feux de cheminées dont la fumée, impuissante, était emportée séance tenante loin des toits de tuiles romanes du village.
J’ai stationné la voiture sur le parking du terrain de foot, au sud du village. Non content d’être gratuit, il m’évite surtout des manoeuvres inutiles dans les rues étroite du Sablet ancien. La petite rue du Stade me permet ensuite de rapidement atteindre, à pied, le coeur du bourg.
J’avise à droite la rue Lucien Girard qui me conduit en quelques pas au bord de la grand-route de Carpentras. De l’autre côté, la chapelle Saint-Roch marque le début de l’itinéraire devant me conduire jusqu’à Prébayon (1).
L’Histoire a voulu que Sablet soit relativement épargné par la peste et Saint-Roch en fut chaudement remercié par l’édification d’une chapelle à son nom. L’originale ayant disparu, la chapelle actuelle est en réalité une reconstruction.
Saint-Roch n’était plus un inconnu pour moi. Définitivement associé à la peste, il trahissait le passage de l’épidémie ici, trois cents ans plus tôt. À cette époque, la forme circulaire de Sablet était accentuée par la présence de fortifications, remparts hérités des Guerres de Religion qui jouèrent cette fois les boucliers contre la terrible maladie.
Et si vous trouvez l’allure de la chapelle un peu trop contemporaine pour un bâtiment daté du 17ème siècle c’est normal : la chapelle d’origine, désaffectée après 1883, a d’abord été transformée en bureau de poste avant d’être finalement démolie ! L’édifice actuel est une reconstruction rendue possible par une souscription municipale !
ÉCHAPPÉE SUR LES HAUTEURS DE SABLET
De Sablet à l’intersection de la Font di Fades : 3 km, 55mn, +145m
Les flèches signalétiques m’envoient en direction de l’intersection du Four à Chaux par le petit chemin des Combes. C’est un sillon de goudron peu fréquenté qui quitte Sablet par l’est, tracé entre deux garnisons de vignes. Le temps des vendanges, lui, était depuis longtemps révolu.
Emmitouflés sous des épaisseurs qui leur confèrent une allure d’esquimaux, des viticulteurs sont occupés à offrir une coupe de saison à leurs bataillons de pieds nus alignés en rangs impeccables. Des tapis blanc et vert de fausse-roquette s’y intercalent, simulant le printemps alors que l’hiver frappe aux portes de la Provence.
La lumière d’un ciel de bataille se déversa subitement des plaies béantes d’un front de nuages épais et entreprit d’investir la plaine de l’Ouvèze sans trouver une once de résistance
Face à moi, le mur boisé de la crête de Cheval Long ressemblait à une vague de résineux figée dans le temps et l’espace, juste au-dessus des vignes. À sa base, une bande de chênes en pleine mue automnale y dessinait un délicat ourlet orangé.
Le plomb d’un ciel encore lourd de menace semble lui cantonné aux reliefs plus marqués débordant derrière le Mont Ventoux et les Baronnies lorsque j’atteins le poteau de la Four à Chaux (2). Un coup d’oeil rapide m’indique de partir à droite, sud-est, par le chemin de Carpentras, en direction cette fois de la Font di Fades.
Tracé sur un large et solide chemin de terre et de graviers appuyé contre un talus d’herbe, l’itinéraire dessine un arrondi derrière les dernières maisons de Sablet, offrant régulièrement de belles ouvertures sur le village qu’enveloppe chaleureusement le soleil caressant du matin.
Le croisement du chemin du Château d’Eau (3) réclame ensuite un premier effort lorsque les balises, qui suivent le goudron, s’attaquent à la colline pour monter en direction du poste de l’antenne relais, camouflé à l’orée d’un bois.
L’empreinte de la technologie humaine ne va pas au-delà de ce rassemblement de genêts d’Espagne, de pins d’Alep et de chênes blancs sous les frondaisons desquels un chemin, convulsant entre ornières et racines, se déploie rapidement.
Il me fait surgir un peu plus haut, au-delà d’un puits de lumière où se dévoilent de nouveaux arpents de vigne, en amont du domaine – privé – des Briguières (4). Ici le roux primitif de l’automne se retrouve jusque dans la terre nourricière.
Vers le sud, derrière la bosse de Pié Gu, la ligne ébréchée des Dentelles Sarrasines se découpe dans un ciel lavé de tout nuage et rappelle l’étonnante proximité de Sablet avec ce haut-lieu de l’escalade et de la randonnée du Vaucluse.
Contournant le domaine des Briguières par le nord, le chemin, à nouveau forestier, leur tourne cependant le dos pour aller chercher l’arrondi au-dessus du Pié de Maille, une vague éminence coiffée de pins qui fait l’angle avec la longue crête de Cheval Long.
Ouverte à la faveur d’un carré de vigne, une fenêtre invite à un prélude à la rencontre à venir avec Séguret, déposé au pied de sa butte proéminente.
Puis une coalition de chênes verts et de résineux referme brusquement la vision, me poussant avec fermeté vers l’intersection de la Font di Fades (5), atteinte plus rapidement en profitant d’un sentier ouvert à gauche du chemin, en amont d’un inutile lacet bien visible sur l’IGN.
SUR LES TRACES OUBLIÉES DU MONASTÈRE DE PRÉBAYON
De l’intersection de la Font di Fades au monastère de Prébayon : 4km, 1h20, +190m, -90m
Une route se trouve là, lancée à travers la forêt. Pas une once de circulation. C’est une voie peu large, silencieuse, presque poussiéreuse, qui doit plus souvent voir passer des marcheurs/ses que des voitures.
Le tracé l’emprunte à droite, en raccordant le GR® de Pays des Dentelles de Montmirail, en direction de la Fontaine des Fées. Aucune trace de Clochette autour de ce bassin asséché qui jouxte une antique ruine. Les balises jaune et rouge y décrochent en sous-bois pour poursuivre vers Gigondas, m’abandonnant à la route forestière étirée jusqu’à Dindoulette, en versant est du Cheval Long.
Une trouée parmi les chênes autorise parfois un coup d’oeil sur la méconnue Crête de Saint-Amand, groupe des Dentelles plus septentrional vivant dans l’ombre de ses plus prestigieux représentants. L’automne y a roussi quelques reliefs, tachant d’ocre la dense couverture verte qui cascade sous ses falaises.
L’une d’elles plonge littéralement vers le ravin de Grande Montagne, formant une clue remarquable au niveau du Pas de l’Aigle. Étirées sous la ligne des sous-bois, des hectares de vignes nues, propriétés de domaines isolés, tracent des sillons au parallélisme impeccable jusque dans le pli indistinct des thalwegs. De rares voies carrossables, encadrées d’oliviers ou de cyprès, évoquent la Toscane.
C’est tout un pan peu fréquenté des Dentelles de Montmirail que j’ai sous les yeux. Je me rappelle à ce titre d’une boucle, réalisée au départ de Crestet bien avant le confinement, qui m’avait permis de le découvrir, entre chemins balisés et sentes plus secrètes. Une expérience que je n’avais pas encore pris le temps de partager sur le blog, me fis-je la réflexion en observant le site ce jour-là.
Je sursaute au passage soudain d’une Land Rover : probablement le propriétaire de cette maison solitaire que j’ai aperçue, plus loin, au terminus du chemin privé qui quitte l’itinéraire à l’entrée de la Forêt Communale Indivise de Séguret/Sablet.
Ces existences recluses, proche de la vie d’ermite, m’interrogent. Elles font écho à une part de ce que je suis, de ce que je cherche. C’est un dos tourné à l’agitation, une rupture avec le superflu, une opportunité de reconnexion à l’élément naturel. Un choix qui condamne cependant au silence d’autres facettes de l’individualité et qui, plus largement encore, ne peut être celui approuvé par la cellule familiale.
J’y voyais donc la possibilité manquée d’une autre vie et me contentais d’être uniquement de passage en ces lieux de solitude pour y nourrir mon aspiration à vivre en marge du monde. J’atteins ainsi l’intersection de Dindoulette (6) point de départ de la boucle dans la boucle menant à l’ancien Monastère de Prébayon.
Note : il est possible de raccourci la randonnée à partir de ce point en ne bouclant pas vers le Monastère de Prébayon et en rejoignant directement le repère (11) en poursuivant à gauche par le GR®4 en direction de Séguret.
Me voici maintenant sur le GR®4, traversée héroïque de près de 1300 kilomètres permettant de relier l’Atlantique à la Méditerranée. En le poursuivant je peux rejoindre Malaucène – point de départ d’une autre randonnée d’hiver dans le Vaucluse évoquée sur le blog : le lac de Paty – avant de gagner le sommet du Mont Ventoux.
Mais ce flirt avec les balises blanc et rouge n’est que provisoire. Démarré sous les traits grossiers d’une piste DFCI, le voilà qui, passé l’intersection de Côte Chaude (7) prend maintenant les traits d’un étroit sentier, immédiatement plus charmant à mes yeux.
Est-ce que je me trompe lorsque j’avance que les randonneurs/ses préfèrent les petits singles espiègles aux grandes pistes caillouteuses ?
Je ne boude pas mon plaisir de plonger sous la voûte étroite des chênes verts après ces premiers kilomètres de grands chemins. Ceux-là peinaient à couper le cordon avec une idée sensiblement élargie de la carrossabilité. Je me sens ici davantage à ma place, mieux accordé à ces sous-bois denses en marge desquels se creuse à main droite le ravin de Trignon.
L’emprise de la forêt se fait ici plus marquée et je me laisse gagner par le plaisir d’y être seul, en communion avec là le frémissement discret du vent dans l’opacité des branchages, ici le pépiement agacé d’une mésange en pleine guerre de territoire, ou encore le murmure à peine… « Arrêtez-vous s’il vous plait ! Arrêtez ! » retentit, soudaine et impérieuse, une voix de femme.
L’interpellation inattendue coupe court à ma béatitude de philosophe en carton et je pile net sur le sentier en cherchant vainement à localiser la source de cette soudaine injonction. La voix reprend. « S’il vous plaît, je suis en train de faire pipi. Pouvez-vous attendre un moment ? » Tout s’explique. Et moi qui croyait à une personne en détresse !
Je vois finalement une femme un peu âgée s’extirper des arbres situés sur le bas-coté, quelques mètres devant moi. Elle reprend sa marche sans un regard en arrière, probablement gênée de la situation. Après une vaine tentative d’amorcer un dialogue, je fais mine de prendre une série de photos pour la laisser prendre ses distances.
Je dois avouer que je ne m’attendais pas spécialement à croiser qui que ce soit sur ce parcours un jour de semaine et en décembre. Car la vérité est qu’elle n’était pas seule. C’est en effet tout un groupe de randonneurs – une petite dizaine – que je finis par rejoindre sur le chemin menant au monastère.
Un groupe de randonneurs avançait avec prudence sur le fil d’un sentier où il était impossible de se tenir à deux de front et où un très bref passage, un peu plus rocheux que les autres, me fit espérer l’amorce d’un segment qui pousserait le curseur de l’excitation un petit cran au-dessus
Je suis à nouveau seul en tête lorsque je franchis un pas un peu plus escarpé. Trois fois rien. Le soleil n’a plus d’accès ici, masqué par de hauts versants boisés qui s’élancent depuis le creux d’un ravin, désormais plus profond. Un vieux pont, moussu et sans garde-fou, a surgi à droite du sentier pour le franchir.
Partiellement dissimulée par les troncs des arbres, je distingue un peu au-dessus ce qui ressemble à une statue bordant le chemin tracé de l’autre côté. Je reste sur ce versant et passe l’arrondi formé par le sentier pour faire mon entrée sur le site du Monastère de Prébayon (8).
UNE PAUSE À L’ANCIEN MONASTÈRE DE PRÉBAYON
L’endroit est isolé. Un fond de ravin oblong, alimenté par le Trignon, où j’imagine facilement que les arbres ont jadis été coupés pour laisser la place au bâti et à la lumière. La nature délibérément reculée du site, en pleine forêt, ajouté à son accès difficile, convient parfaitement à l’établissement d’une congrégation religieuse dédiée à l’observation de la règle de Saint-Benoît. Autrement dit travail et prière. Ni plus, ni moins.
Mais ce qui rend Prébayon étonnant est sans aucun doute son âge vénérable. Sa fondation remonte en effet à l’an 611, soit il y a un peu plus de… 1400 ans ! À l’époque une trentaine de religieuses, issues des plus prestigieuses familles du Comtat et du Dauphiné, s’y installèrent sous la conduite de Sainte Rusticule, une enfant du pays devenue depuis abbesse.
Les invasions barbares et une crue du Trignon plus tard entraînèrent sa désaffection progressive à la fin du 10ème siècle. De cette lointaine époque ne subsiste essentiellement aujourd’hui qu’une forte aura sacrée et un long mur fragilisé par le temps. L’usure des siècles a eu raison du reste et ce qui ne s’est pas écroulé a été grignoté par la végétation.
La forêt reprend aujourd’hui ses droits et de hauts chênes se dressent désormais là où se trouvait, plusieurs siècles plus tôt, une nef, un cloître ou peut-être encore une cellule de moniale. C’est un lieu émouvant et baigné d’une froide nostalgie quand vient l’hiver.
Des bancs usés invitent à fermer les yeux pour ressentir la force de cette histoire et faire revivre, par la pensée et l’imagination, la vie de ces religieuses qui ont dévoué leur existence entière à leur foi. On trouve, alentours, un autel plus récent de 1957 ainsi qu’un oratoire, daté lui de 1871.
La sensation d’abandon qui plane sur Prébayon demeure cependant illusoire, le site faisant encore annuellement l’objet d’un pèlerinage chaque premier samedi du mois de mai. En mémoire de la crue de l’an 962, on y vient pour demander la cessation ou la préservation des calamités publiques ainsi que pour les fêtes de la Vierge.
L’endroit n’a certes rien de spectaculaire mais déborde en revanche d’intimité et chaque pierre encore debout semble vouloir raconter son histoire au visiteur. Je ne saurais trop vous conseiller de faire du monastère le lieu de votre pause, à condition, à la saison froide, d’avoir prévu de quoi vous couvrir chaudement après ces premières heures de marche depuis Sablet.
SUR LE GR®4 EN DIRECTION DE SÉGURET
Du monastère de Prébayon à l’intersection de Constant : 5 km, 1h35, +180m, -345m
La sortie du monastère s’avére plus brutale, taillée dans la pente forestière d’une colline sévère. Consolidé par des planches en bois, un escalier sommaire y a été dégrossi pour faciliter le passage. L’exercice a de quoi tirer de leur somnolence les muscles assoupis par la pause.
Un peu moins violente, la deuxième moitié de cette ascension fulgurante débouche sur une large piste DFCI où apparaissent les flèches jaunes du poteau signalétique de La Grande Montagne (9). Le moment est venu de dire provisoirement au revoir au GR®4 pour suivre la piste à gauche en direction des Planes.
Les contours familiers d’une piste DFCI délimitée par des rangées de jeunes chênes refont leur apparition. L’altitude des 500m est atteinte et le vent, interdit de séjour dans le creux étroit du monastère balaye désormais l’espace libre devant lui, souverain dans son royaume
Je repasse ma doudoune, encore sous le coup d’une petite suée. Plein ouest, pile dans l’axe de la piste et barrant une ligne d’horizon écourtée de part et d’autre par la végétation, je repère une petite pyramide surmontant la barre sombre et indistincte des reliefs gardois. Aucun doute sur son identité : ce n’est ni Khéops, ni Képhren mais bien le Pic Saint-Loup !
À ma gauche, une ouverture rappelle la silhouette de la crête de Saint-Amand dans le paysage. De ce côté et à cette heure-ci, les dégradés de roux colorent plus généreusement les versants forestiers de nuances enflammées.
Derrière une haie de chênes à l’orange plus mûr encore que celui d’une clémentine, les toits de l’imposant bâtiment du parc de la Romane, domaine de chasse privé et lieu d’élevage de chiens à sangliers, se distinguent à peine.
Le bruit d’un moteur et de roues qui dérapent sur les cailloux recentre mon attention sur la piste. Deux véhicules sont en train de remonter la DFCI en tressautant comme deux gros insectes montés sur ressort.
Les conducteurs – sensiblement issus de la catégorie « retraités » – sont souriants et me saluent aimablement lorsque je m’immobilise prudemment sur le bas-côté de la piste. Toujours étrange cette cohabitation en pleine nature avec la voiture. Je me dis qu’il s’agit peut-être de baliseurs en tournée d’inspection sur leur territoire…
Un nouveau poteau de bifurcation, au lieu-dit les Planes, apparaît finalement (10) et m’expédie direction Côte Chaude par un sentier où nul autre gabarit que celui d’un marcheur ou d’un VTTiste ne peut s’engager. C’est un chemin assez quelconque, plutôt large et caillouteux, enfermé entre les chênes et sans possibilité de vue.
Un chemin méditerranéen typique comme on en trouve des centaines ici, dans le Vaucluse, mais aussi dans la Drôme, le Gard, en Ardèche ou dans les Bouches-du-Rhône, traversant les chênaies sans originalité. Au moins, en guise de consolation me dis-je, n’y croise-t-on pas de véhicule !
La surprise survient toutefois parfois quand on ne l’attend pas. Elle prend ici la forme de boules rouges, de la taille d’une cerise mais de la couleur des fraises, éparpillées sur le chemin au gré des bourrasques de vent qui les a arrachées aux arbres sur lesquels vacillait leur fragilité. Ce sont des arbouses.
L’arbouse a une allure de lichi qui aurait trop rougi d’émotion. J’étais surpris d’en trouver ici mais je pris cette découverte comme un signe du destin depuis que j’avais fait l’impasse sur le repas du midi et que mon estomac commençait à me le rappeler à force de ce qui ne ressemblait, pour l’instant encore, qu’à d’aimables tiraillements.
Je croque dans la chair molle et légèrement farineuse de ce fruit qui manque vite un peu de goût une fois le premier effet sucré et timidement acidulé passé. La récolte était maigre mais la consommation symbolique et accompagnée de l’inavouable plaisir de se nourrir à la source, comme au temps de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. J’avais ainsi l’impression d’avoir gagné un peu de temps sur la faim en revenant au niveau de l’intersection de Dindoulette (6).
L’heure est venue d’amorcer le chemin du retour en cherchant le contournement, cette fois par le nord, de la crête boisée de Cheval Long. Je file d’un pas léger sur le GR®4 retrouvé, en direction de Vaison-la-Romaine et de Séguret, par un chemin de terre tracé au coeur d’une parcelle brouillonne.
Des centaines de feuilles de chênes flottent à la surface d’énormes flaques comme une armada de petits bateaux sur un océan de boue. Le sol, mou par endroits, retient parfois mes semelles en me rappelant, qu’il y a deux jours encore, la pluie tombait drue sur la Provence, faisant reculer le spectre de la sécheresse des nappes phréatiques.
Sur les bas-côtés, les points colorés de baies encore intactes mettent un peu de fantaisie dans un capharnaüm de ronces et d’arbustes que l’automne a laissé dénudés. Un verger naturel qui fait davantage le bonheur des mésanges et des rouge-gorges que du bipède que je suis.
Sans cette fois penser à la cueillette, j’identifiais facilement parmi un enchevêtrement d’arbustes des cynorhodons ici, trop amer pour mon palais, puis quelques prunelles là, mêlées aux grappes grenats de plusieurs alisiers blancs.
Le végétal resserra son étau sur le chemin au moment de s’élancer dans l’ascension menant au Goulet, un passage étroit et à l’ombre qui opère la bascule vers Séguret (11). Des panneaux y signalaient une battue en cours dans les bois obscurs et touffus qui s’ouvraient à ma gauche. De l’autre côté de la route, un chasseur chaudement vêtu est agenouillé, immobile, derrière le tronc gris et ridé d’un vieux pin.
On se salue mutuellement en échangeant quelques mots amicaux. Pas la moindre trace d’hostilité. Juste un respect mutuel envers deux façons très différentes de pratiquer la Nature. Bref, sincère, agréable. Rien à ajouter. J’ai d’ailleurs déjà donné mon avis sur la chasse dans cet article.
Je plonge maintenant vers Séguret par une petite route qui perd rapidement de l’altitude en usant des lacets aussi efficacement qu’un col alpin. Une balise du GR®4 aiguillait le randonneur par un chemin de traverse accidenté qui faisait office de redoutable raccourci pour rejoindre plus rapidement les abords de la Ferme de Constant, au-delà de laquelle survenait l’intersection éponyme (12).
Un coup d’oeil à la carte me suffit pour m’inspirer une envie de grimper au sommet de la colline de Séguret, au pied de laquelle l’itinéraire m’avait conduit. Du dénivelé en rab certes mais, à la clé, un probable point de vue intéressant depuis le site d’un ancien château.
Sans oublier la traversée d’un village qui, aperçu de loin précédemment, semblait avoir quelques belles surprises à offrir au visiteur. La messe était dite. Quittant le GR®4, je prends la direction de Roaix et du Tenon.
Note : la variante par la colline de Séguret reste une option. Il est tout à fait possible de l’éviter en poursuivant sur la route, par le GR®4, en direction de Séguret et la Grand Font, afin de rejoindre le point (16)
SÉGURET : SON CHÂTEAU, SON VILLAGE, SON PANORAMA
Variante du château de Séguret de Constant à la Grand Font : 2km, 45mn, +135m, -130m
L’ascension de la colline de Séguret n’est pas longue. La pente est cependant assez sèche une fois dépassées les maisons de Derrière le Château, dans l’une desquelles j’aurais juré, l’espace d’un instant, que le chemin allait pénétrer.
Un petit pas de côté, invisible jusqu’au dernier moment, me rassure in extremis et me fait me retrouver le terminus de la petite route qui vient s’enrouler autour du versant nord de la butte, depuis Séguret. Nulle trace de balisage ou d’un poteau signalétique n’est à chercher ici (13).
La logique appelle à emprunter cette voie en pente, ouverte à gauche sous les arbres, qui prend la direction du sommet. C’est une côte franche et expéditive qui ne ménage pas les mollets fatigués. Autant dire que les 130 mètres de dénivelé supplémentaires sont vite avalés jusqu’au sommet (14).
Un haut mur de pierre encore en excellent état se dresse derrière les troncs de grands pins. Un passage en forme de trou grossier y a été ouvert derrière lequel surgit de la végétation la tour éventrée d’un ancien donjon.
En comparaison du monastère de Prébayon, l’assez bon état général du château de Séguret m’impressionne. Si, au nord, le portail de la Bise a disparu, le pan imposant de la façade ouest résiste bel et bien aux assauts du temps, convoquant le souvenir du temps des Guerres de Religion où toute une garnison habitait le château et ses dépendances.
Il faut imaginer un environnement débarrassé de toute végétation, un sommet aussi chauve que le crâne d’un moine encadré de remparts sur lesquels patrouillaient des lanciers et des archers en armures. La vue y ouvrait plein cadre sur l’immense plaine du Comtat, par-delà le lit de l’Ouvèze et jusqu’aux sommets des Cévennes.
De ce grand format ne survit plus aujourd’hui qu’une modeste ouverture face à laquelle a été installé un banc. Les murs se sont écroulés après la Révolution, le dernier gouverneur du château n’a pas survécu à cette époque et la Nature a lentement repris ses droits sur cette butte d’où elle avait été chassée pendant près de 700 ans.
Les hommes, quant à eux, sont descendus d’un étage et ont installé leur village à l’abri des grandes lames rocheuses dressées au-dessus de Séguret, bâtissant un ensemble provençal tout en étages et en ruelles pavées tourné vers le soleil couchant.
Harmonieusement intégré à sa colline, Séguret domine un vaste océan de vignes dont la notoriété a aujourd’hui atteint les confins du monde. Rien d’étonnant à ce que le petit bourg soit maintenant classé parmi « Les Plus Beaux Villages de France ».
Depuis sa Porte Regnier (15), j’erre au hasard de ses rues empierrées, cédant facilement à l’appel d’un escalier ou d’une courbe dissimulant un porche. Même vide de toute activité touristique, Séguret resplendit. J’y imagine facilement, aux beaux jours, les terrasses des cafés animées, les échoppes d’artisans et les dégustations de vins.
Séguret rentre dans la catégorie de ces villages immédiatement séduisants où on se promet de revenir rapidement. C’est, évidemment, ce que je me dis une fois la porte sud franchie et l’intersection de la Grand Font rejointe (16).
RETOUR À SABLET
De la Grand Font à Sablet : 3km, 45mn, +10m, -75m
J’attrape l’embranchement du GR® de Pays des Dentelles de Montmirail qui doit me ramener vers Sablet. Les couleurs des balises sont de saison : autour du large chemin bordant les vignes qu’il emprunte j’aperçois à la fois le jaune dans l’or du feuillage des chênes et le rouge sanguin de feuilles de vigne admirablement résistantes à la poussée de l’hiver.
Je n’attendais pas de ces derniers kilomètres un tel déploiement paysager. La plaine entière s’illumine d’un reflet doré grignotant un tapis d’ombres en embuscade. Le sol ondule sous les nuages et la géométrie des vignes charme le regard. L’ensemble révèle quelque chose qui approche de la définition du beau dans sa forme la plus absolue.
C’est l’instant, c’est le lieu, c’est la saison. Une conjoncture favorable à travers laquelle infuse une alchimie des sens. Au loin l’îlot de Sablet rutile derrière la ligne plus foncée d’un groupe d’arbres. Je jubile. Jusqu’à ce que, malheureusement, tout s’arrête.
La lumière s’est brutalement retirée du monde. L’éclat des couleurs s’est évanoui, remplacé par le gris terne et plat d’un jour sans soleil. Je lève la tête, incrédule, vers le coup d’ état perpétré en douce par une colonne de cirrus frondeurs. Il est à peine 15h30 et c’est un véritable hold-up.
Sablet a quasiment disparu du décor, comme un caméléon camouflé pour échapper à un prédateur, fondu dans l’uniformité de l’ombre qui s’est subitement abattue sur la plaine. Ton sur ton. Le froid s’invite dans la foulée à la fête. L’horizon, qui se bouche à vue d’oeil, ne luit plus que d’une clarté blafarde insuffisante à révéler les contrastes.
Je rejoins l’intersection de la Jacquette (17) la mort dans l’âme, partant plein ouest à travers les vignes en direction de Sablet et du Four à Chaux. Un retour chagrin et les mains dans les poches qui renvoie la visite de Sablet, prévue en fin de randonnée, à une fois prochaine. Les photographies de village s’accordent en effet mal d’une panne de lumière.
Je garde en tête que le réveillon est prévu cette année dans le secteur d’Avignon et qu’une petite promenade à Sablet et Séguret avec les amis pourrait bien servir de prologue aux festivités nocturnes. Rassuré par cette issue de secours, je retrouve le chemin des Combes de l’aller une fois dépassé l’intersection du Four à Chaux (2) et me dirige vers Sablet tout proche.
Comptez sur moi pour mettre à jour cet article avec la visite en bonne et due forme de Sablet dans un contexte plus adapté à la dilettante ! L’instant ne serait-il pas propice à un petit « à suivre » et à quelques points de suspension… ? Oh que si !
SABLET – MONASTÈRE DE PRÉBAYON : GUIDE PRATIQUE
Venir à Sablet
En voiture : il faudra avant tout rejoindre Orange par l’A7 et prendre la sortie 22 « Orange sud ». Après le péage, au rond-point, on suit les directions Courthezon et Jonquières. Au rond-point suivant, suivre Jonquières par la D950 puis la direction « Violes » dès qu’elle apparaît, d’abord via la D950, puis par la D977 au niveau d’un rond-point. Traverser Violes en poursuivant par la D977 direction Vaison-la-Romaine. Au niveau d’un rond-pont, suivre la direction de Sablet par la D23. Dans Sablet, au rond-point de la mairie, prendre à droite par la D7 direction Gigondas. Un peu avant la sortie du village, suivre à droite la direction « stade » et « parking ». Une centaine de mètres plus loin, entrer dans le parking du stade sur la droite.
Mobilité douce : Orange peut être rejoint en train. À partir de sa gare routière, le bus de la ligne Zou! 904 assure plusieurs liaisons quotidiennes entre Orange et Vaison-la-Romaine via Sablet. Ci-joint les horaires valables au 1er janvier 2023.
La carto
Vous trouverez ci-dessus l’itinéraire sur fond de carte IGN tel qu’il est décrit dans le récit. Les chiffres font référence aux repères chiffrés cités entre parenthèses dans ce dernier. Je dispose également de la trace GPX que vous pouvez me demander en me contactant par mail à l’adresse : contact@carnetsderando.net
Une fiche rando est également mise à disposition, sans ma variante par la colline de Séguret. Vous pouvez la découvrir et la télécharger sur le site de Terra Rando.
- Depuis le parking, emprunter la rue du Stade. Prendre à droite à sa sortie la rue Lucie Girard. Traverser en bas la route de Carpentras et rejoindre La Chapelle Saint-Roch (poteau signalétique) (1)
- Suivre le chemin des Combes direction Le Four à Chaux. À l’intersection (poteau signalétique) (2), prendre à droite le chemin de Carpentras direction Font di Fades.
- Au croisement avec le chemin du Château d’Eau (3), emprunter celui-ci, dépasser l’antenne-relais et pénétrer dans le sous-bois par un chemin. Atteindre l’intersection du domaine des Briguières (4).
- Tourner à gauche et continuer par le sous-bois jusqu’à l’intersection de la Font di Fades (5).
- Suivre la route à droite (balisage jaune/rouge du GR®de Pays des Dentelles de Montmirail) jusqu’à la Fontaine des Fées. Continuer par la route en abandonnant le tracé du GR® de Pays. Ignorer les différents chemins/pistes ouvrant à gauche et entrer plus loin dans la Forêt Indivise de Sablet/Séguret. Monter après le panneau, continuer par la branche de droite à un croisement et atteindre le croisement de Dindoulette (poteau signalétique) (6).
- Continuer tout droit direction Côte Chaude et monter par une DFCI jusqu’au poteau signalétique (7).
- Prendre à droite le petit sentier direction Prébayon (balisage blanc et rouge du GR®4). Ne pas prendre le pont qui enjambe le ravin peu avant le site et rester sur le même versant pour atteindre le monastère (8). Visite libre du site.
- Revenir sur le GR® et grimper dans la forêt jusqu’à l’intersection de la Grande Montagne (poteau signalétique) (9).
- Prendre à gauche, direction les Planes, par une large DFCI. Rejoindre l’intersection (poteau signalétique) (10).
- Prendre à gauche, par les bois, direction Côte Chaude (7) puis revenir à Dindoulette (6).
- Cette fois partir à droite par le GR®4 direction Séguret par un chemin large. Remonter plus loin en dépassant une propriété sur la gauche. Une route y fait suite, la suivre jusqu’au Goulet (11).
- Basculer de l’autre côté, passer deux lacets et repérer le GR® qui s’échappe ensuite à droite par un sentier. Rejoindre la route au niveau de la ferme de Constant et atteindre le croisement de Constant (12).
- Prendre à droite direction Roaix et Le Tenon. Monter en direction d’une large habitation par un chemin en bordure de vignes. Un tout petit sentier contourne la maison à gauche et atteint la route, devant son portail. Poursuivre tout droit jusqu’à un croisement (13).
- Monter à gauche par un chemin raide qui enroule autour du sommet de la butte et atteindre le sommet (14).
- Un peu avant le banc, tourner à droite par un petit sentier qui descend de l’autre côté jusqu’à atteindre une route. La suivre à gauche. Quand elle se sépare prendre la voie de droite et rejoindre l’entrée de Séguret et sa porte Regnier (15).
- La passer et traverser Séguret selon vos envies jusqu’à la place des Arceaux. La traverser et arrondir en-dessous à gauche pour rejoindre le chemin Sous Barry. Tourner à droite et atteindre l’intersection de la Grand Font (poteau signalétique) (16).
- Tourner à gauche par le chemin de la Grand Font et quitter Séguret. À la sortie du passage boisé, quitter la route et monter à gauche par le GR® de Pays. Le suivre jusqu’à l’intersection de la Jacquette (poteau signalétique) (17).
- Tourner à droite par les vignes, puis à droite à leur sortie. Rejoindre alors la route du chemin de la Jacquette qu’on emprunte à gauche jusqu’au croisement avec le chemin de Carpentras (18).
- L’emprunter à gauche jusqu’à l’intersection du Four à Chaux (2).
- En prenant à droite par le chemin des Combes on revient à Sablet et au point de départ.
Recommandations Particulières
Cette randonnée a été effectuée en décembre. Ce n’était plus totalement l’automne mais pas encore vraiment l’hiver. Un entre deux où le froid peut s’inviter les jours de grand vent et où le soleil boucle, dans tous les cas, plus vite son passage parmi nous. La période est agréable pour l’éclat de ses lumières de fin de journée et pour la solitude qu’elle procure. Je mise également sur le printemps, plutôt mai qu’avril, ainsi que le milieu de l’automne – quand les vignes ont encore leurs feuilles qui s’embrasent de mille nuances de jaune et d’orange – pour la recommander.
On essaiera, dans la mesure du possible, d’éviter l’été à cause de la chaleur et du risque incendie. Si, toutefois, vous souhaitiez malgré tout randonner autour de Sablet entre juin et septembre, pensez à consulter en amont le site de la Préfecture du Vaucluse pour connaître le statut de la circulation dans les massifs forestiers.
À l’automne et en hiver, il n’est pas exclus – ainsi que vous avez pu le lire dans le récit – de tomber sur une battue. Soyez prudent(e)s en période de chasse : portez des couleurs vives et signalez-vous dans la mesure du possible en restant courtois. Les chasseurs ne sont pas des ennemis. Plus d’informations sur le site de la Fédération des Chasseurs du Vaucluse.
Liens Utiles
Pour en savoir plus sur le territoire élargi courant autour de Sablet, rendez-vous sur le site officiel de la destination Vaison-Ventoux Provence.
Dans le même ordre d’idée mais dans un souci d’élargissement de cette envie de découverte et d’informations au niveau du département entier du Vaucluse, j’ajoute nécessairement le lien vers Provence Guide, incontournable portail pour le tourisme de la destination.
Si vous étiez par ailleurs à la recherche d’autres idées de randonnée dans le Vaucluse, un petit tour par l’Espace Rando du territoire me paraît pertinent.
Bibliographie
Le Haut Vaucluse et les Dentelles de Montmirail… à pied En marge de ce circuit vers le Monastère de Prébayon, voici 22 autres itinéraires de randonnée à retrouver dans ce topo-guide édité par la FFRandonnée. La collection classique recensant des PR de niveaux facile à difficile pour explorer le temps d’une randonnée à la journée les multiples possibilités offertes par le territoire. Vous y retrouverez à ce titre des circuits proches de Sablet et de Séguret. Ref. P843. Prix : 13,50 euros |
Hébergement Associé
C’est l’adresse la plus proche de l’itinéraire, à deux pas du chemin des Combes par lequel démarre la boucle. Maison d’hôtes en Provence, vous y trouverez un accueil à la hauteur du lieu, tout le confort attendu d’une chambre d’hôte, de bons conseils, un petit déjeuner savoureux et des produits bio et locaux. L’hébergement dispose d’une chambre pour 2/3 personnes ainsi que d’une suite parentale, accessibles l’une et l’autre à partir de 70 euros pour 2 personnes/nuit. Un repas est proposé à 14 euros/personnes. Infos et réservation : 06 82 66 35 67 ou joellemartinbeaumes@hotmail.com
Pingback: Dentelles de Montmirail : le plus beau des Dentelles en une seule boucle