Pour ma seconde virée dans la Sainte-Baume, c’est sur le secteur du Pic de Bertagne que j’ai jeté mon dévolu. Mais au lieu de courtiser le principal intéressé, je lui ai tourné le dos pour lui préférer les Dents de Roque Forcade. Paraîtrait-il que, dans cette belle ligne de piliers rocheux déchiquetés, se dissimule une trace un peu secrète, gentiment aventureuse qui, à défaut d’égaler le célèbre sentier Marcel Estruch, offre une belle alternative aux sentiers balisés du coin. Et c’est elle que j’ai donc eu envie de découvrir en premier. Et, histoire d’en profiter à fond, j’ai imaginé une boucle au départ de Saint-Pons, tout en bas, qui exploite au maximum les possibilités, assez nombreuses, offertes par ce lieu hors-norme. En voici le récit.
Difficulté : difficile | Longueur : 10km | Durée : 5h | Dénivelé : 955m
Février. Ciel gris sur la Provence. Une teinte blafarde surmonte des reliefs privés de lumière. On est loin des décors de Pagnol. Rien, toutefois, qui n’entame ma motivation du moment. Aujourd’hui, en effet, je rends visite pour la première fois au Pic de Bertagne, ce sommet imposant qui clôture le massif de la Sainte-Baume à l’ouest. Avec la Sainte-Victoire, les Calanques, les Alpilles et, plus modestement, l’Étoile, c’est l’un des grands massifs montagneux des Bouches-du-Rhône. J’en avais entamé l’exploration par le sentier Marcel Estruch, rappelez-vous. Mais la manière dont les courbes géodésiques se recroquevillaient aux abords du Pic de Bertagne sur la carte IGN, créant ravins, falaises et gours, n’était pas passé inaperçu à mes yeux. L’hiver était une période idéale pour mettre à exécution mes envies d’aventure en ces lieux. D’autant que j’avais récupéré un bon tuyau concernant un itinéraire un peu engagé, quasi confidentiel, qui faisait sa trace du côté des Dents de Roque Forcade. Il n’en fallait pas moins pour piquer ma curiosité et bien davantage qu’un ciel gris pour me convaincre de rester à la maison.
Je suis animé d’une sincère et vibrante excitation à m’en aller explorer pour la première fois le secteur du Pic de Bertagne. Je sens, au plus profond de moi, que l’endroit a à offrir des itinéraires de randonnée mémorables et remarquables. Hâte de confirmer la sensation instinctive sur le terrain !
Dans l’axe du vallon de la Galère – quel nom ! – le pilier symbolisant l’extrémité ouest des Dents de Roque Forcade est bien visible depuis Gémenos, près de 750 mètres plus haut. A moins de jouer la carte de la paresse – ou des délais serrés – et de démarrer la randonnée directement au col de l’Espigoulier, qu’on aura rejoint en voiture, c’est du parking du parc de Saint-Pons que démarrera cet itinéraire. Le vallon de Saint-Pons, cette petite merveille… La Fauge y cascade en petites chutes régulières, le long desquelles court un sentier agréable. On y croise également des chapelles, des grottes et des passerelles. L’endroit est propice à la balade en famille. Mais c’est au-dessus que les plus sportifs lèveront les yeux, dans le creux de ce large vallon appelé le Gour de Brest. Une référence à la grande ville de Bretagne ? Après tout il suffit d’inverser une consonne à Bertagne pour se croire dans le Finistère, non ? Le sentier, signalé non balisé sur Géoportail, l’est pourtant sur le terrain. Probablement l’œuvre des Excursionnistes Marseillais, ces bénévoles passionnés à qui l’on doit l’entretien et la signalétique de quasiment tous les itinéraires du secteur. Après un début en douceur, le chemin prend de la hauteur et coupe une large piste au sortir d’une rampe oblique bien raide.
Un petit rectangle jaune nous fait un clin d’œil juste de l’autre côté. Tant mieux, je n’avais aucune envie d’user mes semelles sur une piste DFCI. L’ascension reprend de plus belle, l’horizon s’élargit. La grande vallée de l’Huveaune se dévoile à l’ouest, presque totalement colonisée par l’homme qui y a bâti ses maisons et ses zones commerciales des contreforts les plus septentrionaux des Calanques jusqu’aux pentes sud du Garlaban. Notre sentier, quant à lui, s’écarte du tracé de l’IGN pour arrondir vers le col de Brest, face au sommet de Grande Tête. Les espaces de part et d’autres sont indiqués fragiles par de petits panneaux et momentanément fermés aux randonneurs. Rappelons que la Sainte-Baume est devenu notre 52ème Parc Naturel Régional il y a un peu plus d’un an. Pas étonnant alors que nous repérions les silhouettes de deux Aigles de Bonelli postées en sentinelles sur un sommet rocheux. Je prends la mesure de cet environnement à part en dépassant la Brèche de la Galère, un peu plus loin. Du haut des falaises, la planète Bertagne m’apparaît pour la première fois dans toute sa splendeur. Une pause contemplative s’impose, d’autant plus maintenant que le gros de l’effort est derrière soi.
Élément central de cette composition, le Pic de Bertagne remplit l’espace, massif et compact. Des falaises grises projetées à la verticale au-dessus de la limite des arbres. Le tout coiffé du radar de l’aviation civile à 1042m d’altitude. C’est là que s’achève abruptement la Sainte-Baume, démarrée près de 12 kilomètres plus à l’est au Pas de l’Aï. La Mecque absolue des grimpeurs qui trouvent, en faces nord et ouest, des terrains d’expression bien plus raides que ceux des Calanques ou de la Sainte-Victoire. Au pied du géant, une succession de plis rocheux se déploient en sinuant vers le fond du vallon du Fauge, entrecoupés de ravins boisés aux noms évocateurs : vallon du Chemin de Fer, vallon des Crides, de Poucéu. Le paysage est énorme, barré au sud-est par les massives falaises du Cugens. Et, au milieu, ondulant à l’infini en déroulant son ruban d’asphalte, la route reliant Gémenos à Plans-d’Aups, via le col de l’Espigoulier. Le même col que nous nous apprêtons à rejoindre à pied, au fil d’une longue arête flirtant avec les à-pics des Collines Blanches. A notre gauche, ce sont les versants presque nus, à la végétation méditerranéenne arbustive et rare qui dégringolent, via un réseau de vallons, jusqu’aux quartiers résidentiels des hauts de Gémenos. Il est déjà midi passé lorsque nous atteignons le col de l’Espigoulier.
La longue et agréable remontée qui flirte avec les falaises des Collines Blanches nous permet, à chaque pas, d’apprivoiser ce paysage neuf qui se révèle presque intégralement. C’est ici, dans ce dédale de plis et de ravins, que s’achève en beauté le massif de la Sainte-Baume. Et c’est superbe.
Pas question de s’arrêter sur le bord de la route pour le pique-nique. On devrait pouvoir trouver plus d’intimité sur le chemin des Dents de Roque Forcade. On laisse le sentier balisé qui file vers le col de Bertagne pour lui préférer une trace plus directe, escaladant le talus à la sauvage, jusqu’à rapidement venir se percher sur le fil de la crête séparant, sur la carte, le col de Roussargue des Dents de Roque Forcade. Un chemin évident remonte ensuite au pied de cette première dent, en forme de vase rocheux, dominant l’horizon de toute sa hauteur. Arrivés à sa base, je me mets à la recherche de traces bleues, signalées par de rares topos vus sur le web. Elles sont bien là, s’éclipsant à main gauche sur le versant nord, signalant une petite sente collée contre le pied des falaises. Ce petit tracé, discret mais néanmoins visible, chemine ensuite plus ou moins près de celles-ci, en s’appuyant sur les faiblesses du terrain. Rien de vraiment impressionnant. Seuls des reliquats d’une récente chute de neige nous imposent la prudence pour franchir de courts passages rocheux abrités dans des entremêlements de petits arbres touffus. Les marques bleues se font moins claires, parfois passablement effacées, mais toujours présentes pour qui sait observer. On arrive ainsi à l’extrémité nord des Dents – point coté 868 sur la carte IGN – qui offre de belles terrasses rocheuses en contrebas du sentier pour profiter du paysage. L’endroit idéal pour la pause déjeuner.
Je l’aurais souhaité plus longue cette pause. J’aurais souhaité profiter de cette vue immense sur ces étendues creusées de ravins qui me séparent de la Montagne de Régagnas, d’abord, et de la Sainte-Victoire, embrumée, ensuite. J’aurais souhaité les nommer, ces massifs et ces sommets lointains qui auraient dû s’offrir à ma vue si la météo ne s’entêtait pas à empirer. J’aurais souhaité offrir une pause plus ensoleillée et, surtout, prolongée à Raphaèle pour lui permettre de digérer, davantage que son sandwich au poulet, ces près de 800 mètres de dénivelé cumulés depuis Saint-Pons. Mais, derrière nous, l’Est s’est voilé d’une teinte sombre. Le Saint-Pilon, bien reconnaissable, est emprisonné dans un nuage de pluie. A moins que ce ne soit de neige ? La menace d’une dégradation sévère du temps m’oblige à bousculer la quiétude de la pause. On lève le camp sitôt le sandwich avalé. Je ne veux pas courir le risque de nous faire surprendre par la neige dans le passage le plus engagé de ce parcours vers les Dents de Roque Forcade.
Le lieu ne manque pas de panache et respire la clandestinité. Les versants nord de la Sainte-Baume sont chaque fois prétexte à des randonnées insolites et parfumées d’aventure. Seule la météo semble vouloir jouer les trublions, coupant court à la rêverie et imposant l’empressement.
Retour sur la piste des points bleus. La trace monte plus franchement sous les arbres jusqu’à venir buter contre un cairn de bonne taille. Un coup d’œil à droite me suffit pour repérer des chaînes arrimées au rocher, un peu plus haut, derrière les troncs étroits des arbres. C’est là qu’il faut quitter le confort de notre petit sentier et s’acquitter d’une courte escalade pour prendre pied au sommet des Dents de Roque Forcade. Rien d’insurmontable. L’équipement est bon, les branches solides et l’ensemble pas vraiment exposé. Juste derrière il faudra s’engager dans une courte cheminée, bien praticable, sorte d’escalier mal dégrossi, pour sortir sur de larges gradins rocheux défendant la zone sommitale. Un passage fun – c’est un secret pour personne que j’aime dès qu’il faut s’accrocher au rocher – et, en toute honnêteté, pas franchement compliqué.
Là-haut, la vue sur les Dents de Roque Forcade, superbement alignées en-dessous de nous, vaut le détour. L’endroit n’est guère fréquenté et encore moins en cette saison. Je m’imagine en train d’envoyer le drone survoler ces formations rocheuses. Mais le temps de la rêverie tourne court. Comme je le craignais, le nuage d’averse a progressé et c’est du grésil qui commence à tomber du ciel. En douceur d’abord, puis beaucoup plus dru quelques minutes plus tard. Le Pic de Bertagne n’est plus qu’une masse opaque dans le flou de l’averse. Ses escarpements se recouvrent peu à peu de blanc. Les grains rebondissent sur nos capuches et nos vestes, rendant le sol humide mais ne s’y fixant pas. Vers le sud, à main droite de notre trace, la lumière du soleil inonde l’horizon d’une couleur chaleureuse. Il fait probablement beau sur les Calanques, mais pas ici, assurément ! Nous voilà pris en otage d’un micro-climat qui sévit sur Bertagne, résolument accroché à ses falaises.
Averse de grésil, nuages bas de plafond, vent… L’hiver sévit sur la Sainte-Baume, nous privant d’un arrêt prolongé pour profiter du spectacle depuis le sommet des Dents de Roque Forcade. La sensation d’isolement demeure intense. L’endroit me séduit définitivement, peu importe le temps.
Je guide Raphaèle à travers le Plan des Vaches. Des cairns et quelques petites traces de peinture rouge descendent en douceur vers le col du Cros d’abord, puis à celui de Bertagne, carrefour conséquent de sentiers. Un premier s’en va rejoindre Auriol, au nord, un autre le sommet à l’est, tandis qu’un autre s’éclipse à gauche pour retourner vers le col de l’Espigoulier. C’est un quatrième que nous empruntons, qui descend abruptement vers Saint-Pons, donné à 1h40. L’humidité et les précipitations ont transformé le sentier en piste de luge. Le pas glissé y est élevé au rang d’art et le faux-pas, assorti de son nécessaire rattrapage hasardeux, est fréquent. La dégringolade, chaotique, mais amusante, nous amène au niveau de la Grande Baume, l’une des belles surprises de ce parcours via les Dents de Roque Forcade.
Alors que, jusqu’à maintenant, le grésil peinait à tenir sur le sol, ici, dans l’espace obscur mais néanmoins aéré des sous-bois, il s’est assemblé en larges plaques au blanc doux et cotonneux, créant une atmosphère subitement irréelle. Les balises s’y précipitent et viennent buter contre un mur rocheux, démarré une centaine de mètres plus haut et s’achevant une centaine de mètres plus bas, contre lequel est venu s’appuyer la forêt. Une cavité semble s’y dessiner alors que le chemin semble plonger derrière un talus. Quelle n’est pas notre surprise de constater que les traces jaunes du balisage s’y engouffrent et qu’une sortie apparaît plus loin, de l’autre côté de cette grande grotte.
Happés par les sous-bois délicatement enneigés, nous nous retrouvons nez à nez avec une vaste cavité dans laquelle s’aventure le sentier. Voici la Grande Baume, jadis fief des bergers de Provence, qui nous ouvre ses portes le temps d’une traversée inattendue.
Un passage secret pas si secret que ça, puisque le lieu a longtemps été fréquenté par les bergers qui montaient leurs troupeaux ici jadis, la grotte elle-même faisant office de bergerie. Des traces plus anciennes remontant au Néolithique ont permis la découverte d’ossements et de silex. On s’y attarde longuement, littéralement enchantés par ce passage inattendu qui nous met à l’abri de la pluie. Car c’est bien de la pluie qui succède maintenant au grésil lorsque nous quittons la cavité. Le balisage nous propulse à proximité de la route, au faîte de la Barre du Pin de Simon. Étrangement, l’itinéraire balisé sur la carte poursuivait sans rentrer dans la grotte. Nous suivons donc un balisage non répertorié sur l’IGN. Et, qu’à cela ne tienne, je suis convaincu de ne pas avoir perdu au change.
Disparaissant à travers une rangée de buis, la trace enjambe ensuite une dalle rocheuse pour prendre pied sur le fil de l’arête de la Barre du Pin de Simon. Et tandis que la pente s’incline de plus en plus, on a la sensation exquise de se tenir en équilibre au centre de l’amphithéâtre de Bertagne avec, à gauche, le pic proprement dit, à droite, notre itinéraire de la matinée, juché haut sur les Collines Blanches, derrière nous la ligne déchiquetée des Dents de Roque Forcade, où nous nous tenions il y a moins de deux heures et, enfin, face à nous, la partie inférieure du vallon de Fauge où est tracé, invisible, la suite et la fin de notre randonnée. J’exulte. Je suis sincèrement content de mettre un visage sur ce lieu qui tient toutes ses promesses. Et peu importe la pluie et la grisaille.
Le circuit parcouru a été à la hauteur de mes attentes. Cette randonnée a sincèrement de belles choses à offrir au randonneur et m’a donné envie de parcourir le moindre chemin, d’explorer le moindre ravin, de gravir la moindre crête du lieu.
Je qualifie l’expérience de reconnaissance. Il faudra revenir pour approfondir et dénicher encore quelques passages secrets. Ils doivent être légion dans ces falaises et ces ravins qui habillent le paysage. Sans oublier le patrimoine, l’ancienne abbaye de Saint-Pons en tête, ou les sites naturels, comme le Gour de l’Oule. Pour l’heure, nous rejoignons la route aux abords des 400m d’altitude. Raphaèle me fait part de sa fatigue. Je regarde la pluie continuer de tomber. Au diable l’héroïsme, nous levons le pouce pour arrêter une voiture et nous épargner une heure supplémentaire de marche sous la pluie battante. Le meilleur est derrière nous. A moins qu’il ne soit dans un prochain avenir, lors d’une nouvelle randonnée dans ce surprenant massif de la Sainte-Baume ?
– INFOS PRATIQUES –
Carte : IGN TOP25 1/25000è 3245ET La Ciotat, Massif de la Sainte-Baume
Accès : en voiture, rejoindre Gémenos : depuis Aix-en-Provence, via l’A52 sortie 34 « Pont de l’Etoile » puis D396. Depuis Marseille, A50 puis A502. Au bout de l’A502, continuer par la D8N direction Cuges-les-Pins. A la sortie de la zone commerciale de Plan de Jouques, au rond-point, prendre à gauche la D42E direction Gémenos. Dans Gémenos, suivre la direction Plan-d’Aups, Sainte-Baume, via la D2. Le parking de Saint-Pons est signalé à gauche de la route, environ 1km après la sortie de Gémenos.
Topo : depuis l’extrémité du parking, enjamber le Fauge et suivre les balises rouge et blanc du GR®Pays. Au niveau de la maison du Parc de Saint-Pons, emprunter une autre passerelle pour repasser rive droite. Tourner à gauche sur quelques mètres jusqu’à un espace ouvert où apparaît, à droite, la grande ouverture du vallon du Gour de Brest (1). Repérer le sentier qui s’y engage, à droite, balisé de jaune. Suivre ces balises jusqu’à couper une grande piste DFCI (2). La suivre quelques pas à gauche et poursuivre, en face, par le chemin toujours balisé jaune. On rejoint ainsi le col de l’Espigoulier en un peu moins d’une heure (3). A la route, ne plus suivre les balises jaunes mais prendre un chemin tirant droit au-dessus, perpendiculaire à la route, et situé légèrement à gauche du sentier balisé. Atteindre une crête et la suivre à droite en remontant jusqu’au pied du grand pilier (4). Repérer sur la falaise ou sur les rochers des traces de peinture bleue qui partent en versant nord, d’abord le long de la falaise puis, plus loin, par un tout petit sentier en contrebas de celle-ci. Ne jamais essayer de s’engager dans des brèches ou ouvertures à main droite. La trace franchit quelques gradins rocheux puis poursuit parallèle à la falaise jusqu’à son extrémité nord, au point coté 868 sur la carte IGN (5). Elle arrondit autour de ce bec rocheux et repart sud en s’élevant à travers les arbres. Rejoindre un gros cairn. Repérer alors à droite les traces bleus dans les arbres qui viennent buter contre la falaise. Des chaînes sont en place pour poursuivre l’ascension. Au débouché de la chaîne, enjamber le rocher à droite pour continuer, derrière, par une vague cheminée bien protégée. On atteint la zone sommitale, succession de terrasses rocheuses. Suivre les cairns en place pour rejoindre le sommet des Dents de Roque Forcade (6). De là, une sente cairnée, accompagnée par endroit de petites traces de peinture rouge, oscille plein est vers le Plan des Vaches. En cas d’hésitation, préférer toujours les sentes tirant à droite par des sentiers évidents. On rejoint ainsi le carrefour du col de Bertagne (7). Suivre la direction Abbaye de Saint-Pons et entamer la descente. Vers 750m d’altitude, suivre les traces jaunes qui traversent la Grande Baume (8). Continuer la descente après la grotte jusqu’à une zone plus aérée, à proximité de la route. Repérer la balise jaune qui s’éclipse à gauche (9) et qui prend assise sur le fil de la Barre du Pin Simon. Suivre la ligne d’arête évidente (nombreuses balises jaunes) jusqu’à rejoindre un bon sentier. Celui-ci atteint une intersection (10) : poursuivre en face et rejoindre, plus bas, la route qu’on suit quelques mètres. Le balisage reprend plus loin à gauche en direction de l’Abbaye. Le suivre intégralement jusqu’au parking.
Notes : l’itinéraire des Dents de Roque Forcade est gratifiant mais exigeant. Un minimum d’endurance est requis pour en profiter. Un bon sens de l’observation sera par ailleurs nécessaire sur le versant nord des Dents de Roque Forcade, sur la piste des fameuses balises bleues qui, la plupart du temps, sont quand même bien effacées et peu visible, excepté au début, sur les rochers. Le passage rocheux est équipé dans sa partie la plus raide et très court. La cheminée, courte également – environ 3/4m – n’est pas équipée mais se remonte facilement (une petite cotation 3a en escalade et je suis large). Attention toutefois en cas de pluie, de neige ou de grand vent. L’ensemble se pratique quand même bien mieux sur du rocher sec. Prudence également sur le sommet des Dents de Roque Forcade. Il y a de la place pour circuler mais aucun garde-fou pour protéger quiconque s’approche de trop près des ravins de part et d’autre. Cette randonnée a été effectuée en hiver. Habitant la Provence, on se doute que l’été n’est pas la période propice à la parcourir : canicule, manque d’eau et risque incendie y sont trop présents. Préférer le printemps, probablement exquis, tant pour la température que pour les couleurs.
Les hébergements : je n’ai rien à vous proposer dans cette rubrique. Je suis venu de chez moi à la journée. Si vous avez de bonnes adresses à communiquer, n’hésitez pas à les partager pour les autres !
LES DENTS DE ROQUE FORCADE, EN BREF
Conquis. C’est l’adjectif que je choisis pour qualifier mon état d’esprit à l’issue de cette première visite aux alentours de Gémenos et de Bertagne. Après la Sainte-Victoire, déjà bien ratissée, j’ai trouvé un nouveau terrain de jeu pas trop loin de chez moi pour me livrer à l’une de mes grandes passions : débusquer des itinéraires aventureux. Croyez-moi, on en reparlera assurément sur Carnets de Rando.
Ce reportage Carnets de Rando, sous licence Creative Commons, est la propriété exclusive de Carnets de Rando. Son usage à des fins non commerciales est autorisé à condition de mentionner son appartenance au site www.carnetsderando.net. Pour toute autre utilisation, merci de me contacter.
Merci pour cet article. Je ne connais pas du tout cette région et j’aimerai tellement la découvrir en randonnées …
Ha il y a de quoi faire dans le secteur avec quelques massifs majeurs. La Sainte-Baume, en soi, est déjà très belle avec quelques randonnées incontournables et pour tous les niveaux. Il faut venir donc !
Randonnée effectuée hier (29 Avril 2018) par beau temps frais. Vues superbes, environnement très sauvage. On a préféré le retour par la Glacière et le chemin de la Glace ( à prendre au col de Bertagne) qui apporte une note histoire et économie régionale. Randonnée à recommander mais il y a quand même du dénivellé et quelques passages (sans danger) ou il faut mettre les mains.
Sympa aussi de faire un crochet par la tour Cauvin et de pique-niquer auprès de la cheminée à la bergerie de Tuny 😉
Bonjour Thierry,
Oui j’avais noté que ce crochet par Cauvin existait. Mais, vu les conditions météo et aussi vu qu’on arrivait déjà de Saint-Pons, tout en bas, ça aurait fait beaucoup dans une seule journée d’hiver ! Une occasion de revenir. J’ai déjà en tête quelques itinéraires à faire dans le secteur.
Bel article. Je travaille à l’Office de Tourisme de La Provence Verte et nous avons un Office en face de l’Hostellerie. Pour les personnes qui cherchent des randonnées plus accessibles (car celle-ci comme vous le dites est d’un niveau assez élevé) dans la Sainte Baume, n’hésitez pas à aller voir ma collègue.
Les photos sont très chouettes malgré le manque de Soleil !
Pour les hébergements à proximité : il est possible de dormir à l’Hostellerie, il y a également une jolie chambres d’hôtes sur le Plan d’Aups : Maison Rouge. Et bien sûr aussi à Nans les Pins. Ce n’est pas loin et il y aussi de jolis coins à découvrir.
Il y a également 2 hôtels-restaurants dans le village du Plan d’Aups : Lou Pebre d’Ai (on y mange très bien) et Les Cèdres dont les chambres ont été refaites il y a 2-3 ans.
Bonjour Amélie,
Merci pour ce commentaire et pour les infos hébergements. J’ai eu connaissance de l’existence de votre Office de Tourisme par le passé. Je pense même que je vous avais adressé une proposition de partenariat pour monter des épisodes de Carnets de Rando. Le secteur « Provence Verte » vaut assurément le détour et recèle de nombreuses possibilités de randonnées. Quand je réalise des reportages hors partenariat, c’est vrai que je me tourne naturellement vers des itinéraires souvent sportifs, aventureux, voire hors-sentier. C’est ce que je préfère ! Mais il y a aussi, sur Carnets de Rando, des itinéraires pour des marcheurs plus modérés. Je mettrai à jour la semaine prochaine les infos pratiques de l’article avec vos informations et un lien vers l’Office de Tourisme. Si, par la suite, vous êtes intéressée pour développer un projet « la Provence Verte en rando » sur Carnets de Rando (avec vidéos, articles et partage sur les réseaux sociaux), n’hésitez pas à revenir vers moi. Très belle journée à vous !
C’est avec plaisir qu’on partage les adresses pour les personnes ayant besoin d’un hébergement :)/ Pour le partenariat je n’ai pas eu l’information où alors je ne m’occupai pas encore vraiment de ça. On pourrait en parler effectivement. Je me le note donc 🙂 A bientôt
Bonjour,
Belle rando qu’on a fait hier 8/12/19 par un temps superbe. Enorme point noir dès la redescente sur le col d’Espigoulier, le bruit incessant des motos qui finit par exaspérer au plus haut point : revenir avec la neige ou la pluie? Dejà pénible au nord des dents, insupportables dans la descente. Je crois qu’il y a une loi contre le bruit, faut il faire une pétition? Quid du passage au statut de Parc Naturel Régional?
Mais les paysages sont superbes…
Quelques info :
* au col de Brest le tracé jaune invite à passer le col et redescendre de quelques dizaines de mètres de dénivellé pour reprendre le tracé du sentier qui rejoint la crete plus loin, visible en totalité sur le calque openstreetmap de géoportail.gouv.fr ( IGN), ou directement sur openstreetmap.org. Pour éviter les aires de nidification? mais du coup on rate la vue plongeante de la brèche de la Galère.
* Apres le point 868, on s’est fourvoyé à deux reprises : donc ne pas essayer les drayes qui descendent pas plus que celles qui montent. Quoique… on a raté le cairn et la chaîne mais d’autres cairns avant la cote 887 permettent de prendre pieds sur le plateau beaucoup plus facilement, mais allonge un peu le retour en arriere vers le pic (il se pourrait que certains audacieux aient réussi la montée directe par la breche au bout du pic. Dans le sens inverse, quelques cairns indiquent le tracé, dont un sur la crete pour marquer la descente. Viser le point 887 par un arc de cercle tirant vers la gauche. En bas de la « falaise » le sentier part dans les deux sens. Au dela (N) du point 887, il plonge en suivant la crete pour aboutir je ne sais où (la route ou le sentier au NE au fond du vallon qui permet (pas sur les cartes) de remonter à la tour de cauvin?). Même qualité, voir meilleure que certains passages précédent sur le peu que j’ai vérifié.
* Pour la tour de Cauvin, deux sentiers : un sur le plateau, l’autre au pied de la falaise Est pour faire un circuit.
* On a tenté la descente par le sentier IGN juste à l’entrée de la grande Baume : ne surtout pas manquer à cet endroit le diverticule de 150m pour admirer le point de vue sur le chemin de fer. Le sentier est bon jusqu’à la falaise des grimpeurs 43.311208 , 5.677594. De là la descente est pénible : pas assez de passage. Permet de rattraper le sentier de la glacière au niveau de la grotte qu’on n’a pu trouver. Au final un raccourci peu intéressant qui coute cher.
Merci pour cette troisième tres belle rando (apres le vallon du pilon du roi et la Marcel Estruch)
Super randonnée. Rien à rajouter sauf une petite remarque, en provençal » baume » ou » balme » signifie « grotte » donc dire » grotte de la grande baume » est un pléonasme. !!
Salut Franck,
Je me suis surpris à avoir écrit ça, lol ! Je ne m’en étais même pas rendu compte car je connais bien la signification du terme « baume » ou « balme ». Un très beau pléonasme en effet ! J’ai corrigé ça de ce pas. Merci pour la relecture !