Circuit de La Chevrette : Retour aux Sources à Forges-les-Eaux

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Quand on est un touriste et qu’on se rend à Forges-les-Eaux, c’est très souvent d’abord pour son casino. Au cœur d’un parc arboré qui invite à la détente et qu’on remarque nécessairement lorsqu’on arrive depuis Rouen, impossible de manquer la façade aux allures de temple grec du casino autour duquel se déploie désormais trois restaurants, quatre hôtels, un golf, un SPA, un petit étang et des chemins. Mais si, comme moi, le poker et les bandits manchots ne suscitent chez vous qu’une curiosité amusée ce sera donc plutôt vers les sentiers de randonnée que vous jetterez votre dévolu. Direction celui de la Chevrette pour une balade où la nature rencontre l’Histoire autour de ce qui a fait la renommée de l’endroit : ses sources royales !

Difficulté : facile | Distance : 8 km | Dénivelé : <15 mètres | Durée : 2h | Chiens admis : oui | Carte : IGN TOP 25 1/25000è 2110SB – Forges-les-Eaux, Formerie

FORGES-LES-EAUX, AU CŒUR DU PAYS DE BRAY

Nichée entre Neufchâtel (en Bray) et Gournay (en Bray aussi), on a tendance à oublier que Forges fait partie intégrante du Pays de Bray après s’être dépossédée de cette extension pour, de Forges-en-Bray devenir Forges-les-Eaux. Une transformation visant à renforcer l’identité thermale de la commune au 16ème siècle. Depuis, les vertus des sources ferrugineuses se sont taries – tout comme les gisements de fer à l’origine des forges contribuant à la moitié de l’appellation de la commune – mais Forges-les-Eaux a su brillamment négocier le virage en misant sur le tourisme, les activités nature et la mémoire d’un patrimoine de mille ans à partager autour de passionnantes histoires. Ce sont plusieurs d’entre elles que je me prépare à effeuiller ce jour-là au fil du circuit de randonnée La Chevrette dont le départ se situe près de l’ancienne gare de Forges Thermal, en bordure de la voie verte.

L’Avenue Verte à Forges, c’est une ambiance à partager à pied le temps de quelques 600 mètres parmi une haie d’honneur de bouleaux et de frênes.

Cette voie ferrée qui reliait Forges à Charleval, dans l’Eure, a été fermée en 1969 pour être aujourd’hui reconvertie en piste cyclable. Elle abrite désormais l’un des premiers itinéraires de tourisme à vélo structuré en France et inscrit au Schéma national des véloroutes et voies vertes. Inaugurée en 2012, celle qu’on appelle ici L’Avenue Verte London-Paris propose ni plus ni moins de relier Paris à Londres en 470 kilomètres. Et Forges-les-Eaux, sur la route de Dieppe, en constitue l’une des étapes, y ouvrant les portes du Pays de Bray. C’est mon second passage sur ce territoire et sur l’AVLD pour les intimes. J’en avais déjà parlé lors d’une randonnée vers la Forêt du Hellet au départ de Mesnières-en-Bray. Et, pour ne pas marcher idiots, on a convaincu Stéphanie, guide conférencière à L’Office de Tourisme de Forges, et Natacha, directrice du même office, de marcher avec nous. Difficile de s’entourer de meilleures spécialistes pour éclairer nos lanternes de novices en histoire de Forges.

Le départ du circuit de la Chevrette au fil de l’Avenue Verte

LES ÉTANGS DE L’ANDELLE

Après avoir laissé l’Avenue Verte puis traversé le lotissement de l’Épinay, les petites balises rondes de couleur bleue rejoignent les rives apaisées des Étangs de l’Andelle. L’Andelle, c’est cette petite rivière, encore balbutiante ici, qui prend son essor depuis Forges pour rejoindre la Seine, plus au sud de Rouen, face au Grand Étang des Deux Amants. Le plan d’eau actuel, lieu de promenade dominicale des locaux et lieu de vie de nombreux oiseaux et poissons, n’existe que depuis 1989.

Étiré entre l’Andelle, à l’est, et la Chevrette, à l’ouest, les 75 hectares du Bois de l’Épinay sont classés Espace Naturel Sensible du Département de la Seine Maritime

Le plan d’eau tel que je le découvre a été façonné sur une ancienne tourbière et accueille aujourd’hui promeneurs, joggers et randonneurs sur le tracé de berges bien dessinées. Une occasion de rappeler que Forges s’est marié à la nature qui l’entoure et qu’on y a très vite un pied quand on vit ici. Une belle harmonie, facile à ressentir quand on est randonneur de passage, où l’urbain, ancien comme contemporain, épouse le paysage et les reliefs. Le site du casino, de l’autre côté du plan d’eau, est un parfait exemple de cet équilibre des genres.

Ambiance printanière aux étangs d’Andelle en direction du Domaine des Forges (au fond)

LA VILLA RICHELIEU

Proche de l’entrée du casino, une villa isolée, toute de briques et de bois, m’évoque les pavillons bourgeois du littoral normand. « C’est la Villa Richelieu« , me dit Stéphanie. Richelieu ? Le Cardinal ? Le célèbre premier ministre de Louis XIII ? Il a vécu à Forges-les-Eaux ? Ceci expliquerait la présence de l’imposante statue de bronze le représentant à quelques pas de la demeure. Il n’en est pourtant rien. « Richelieu est juste venu en juin 1633 en compagnie du roi et d’Anne d’Autriche.« , poursuit Stéphanie. « Le pavillon date lui de 1867. Il a été offert à la ville après l’exposition universelle de Paris de cette année-là en prévision d’un séjour de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. S’il porte aujourd’hui le nom du Cardinal c’est à cause de sa proximité avec la statue réalisée par Hippolyte Lefèvre, propriété de la Sorbonne et également prêtée à la ville.« 

Le célèbre cardinal reste ici associé à une villa qu’il n’a même pas connu de son vivant ! Anachronique, non ?

EN ROUTE POUR LA CHEVRETTE

Il est temps de s’enfoncer maintenant dans les recoins enfouis du Bois de l’Épinay et de laisser derrière soi les faubourgs de Forges. La rive opposée du plan d’eau nous sert de tremplin pour repartir en amont de l’Andelle. Un bout timide de ciel bleu apparaît. Le printemps force le passage des nuages et arrose d’une lumière encore jeune l’étang et ses abords, donnant ainsi vie aux couleurs jusqu’alors encore timides. Les pissenlits brillent comme mille soleils dans un petit carré de pelouse qui borde le sentier menant à l’Avenue Mathilde.

Aujourd’hui consacrée pour la promenade, l’avenue Mathilde servait hier à convoyer les blessés du front vers les hôpitaux temporaires aménagés dans les hôtels de Forges.

On l’emprunte rapidement, juste le temps de traverser le paisible lotissement boisé de l’Épinay. Une rapide dégringolade fait ensuite surgir le sentier au bord de l’Étang de la Chevrette. Les berges dégagées du lieu invitent à la pause contemplative pour les uns, à la pêche pour les autres. Saules et frênes s’y inclinent respectueusement pour en embrasser la surface. L’emplacement aurait probablement séduit ou inspiré un Verlaine ou un Rimbaud et pourrait très certainement éveiller l’âme de poète du randonneur de passage.

Pause méditative face au paisible et enjôleur Étang de la Chevrette

Un sentier a été aménagé de l’autre côté pour rejoindre les sources de la Chevrette, qui a donné son nom à cette boucle locale de randonnée. Les équipements m’enchantent : passerelles et pontons, cheminement sinueux sur une allée de planches, présence ondulante de la Chevrette qui joue avec le sentier en faisant miroiter son étrange couleur rouille… Eaux de surface et souterraines ont dissout les oxydes ferriques contenus dans des sables vieux de 130 millions d’années, colorant la Chevrette d’une teinte parfaitement caractéristique. On se laisse facilement envahir par cette belle atmosphère en sous-bois qui prépare le terrain jusqu’à la source proprement dite.

Sous un kiosque de bois, un petit espace a été décaissé et aménagé pour accueillir la naissance gazouillante du cours d’eau à la lueur ferrugineuse.

On a la chance d’y croiser Benoit Van Hoe, qui supervise l’ensemble des espaces verts et des zones naturelles de Forges-les-Eaux. Il nous conte la richesse biologique des lieux, le rôle essentiel du Pôle d’Équilibre Territorial et Rural du Pays de Bray dans la préservation des zones humides disséminées à travers les 3332 hectares labellisés Natura 2000 et dont Forges-les-Eaux fait partie intégrante aux côtés de 28 autres communes. Difficile, sans les croiser, de soupçonner le travail de fourmi invisible qui est effectué à longueur d’année par ces agents territoriaux passionnés.

La vie est douce sur le circuit de la Chevrette où se dévoilent fréquemment de jolis coups d’œil
Le sentier joue à saute-mouton par-dessus les eaux rouille de la Chevrette dont la source est proche

BALADE FORESTIÈRE AUTOUR DE FORGES-LES-EAUX

À la fin de cet échange, la randonnée se poursuit d’abord à travers un beau passage aménagé sur une tourbière, puis au travers d’une hêtraie arborant sa livrée de printemps. Les balises se repèrent sur les troncs glabres et tachetés de blancs de ces géants des forêts. Plus loin c’est la pépinière : une colonie de hêtres en pleine puberté que surveillent de temps en temps de vieux chênes solitaires. À leurs pieds, de sérieuses poussées de sève font sortir de terre des végétaux en quête de grandeur.

La forêt prend ici des allures de cour royale avec son cortège de seigneurs et de courtisanes.

Notre groupe fait plus loin irruption dans une immense clairière baignée de soleil et tapissée de fleurs près de laquelle trônent quelques spécimens princiers prêts à recevoir leur livrée de feuilles nouvelles. Ici c’est le lieu festif de Forges-les-Eaux où s’organise la Fête du Cheval chaque dernier week-end de juillet. L’Avenue des Bouleaux est ensuite rejointe, qui porte bien mal son nom à cet endroit là puisque ce sont deux rangées d’épicéas qui nous y accueillent. Un chemin large et aéré conduit vers la route, l’extrémité du bois et la source de Cristal Fontaine.

L’un des très beaux spécimens de chênes rencontrés au cours de la randonnée
Arrivée dans la grande clairière où se déroulent quelques grands rendez-vous festifs de Forges-les-Eaux

C’est là le point le plus au nord de la boucle. Le chemin du retour s’y amorce, toujours par l’entremise de chemins à taille humaine qui prolongent notre immersion dans le Bois de l’Épinay. Une déambulation apaisante et rythmée par les cris d’alerte de geais farouches dont on aperçoit, furtivement, l’éclair roux et bleu de leur plumage aisément reconnaissable. Et, plus vite qu’on ne l’aurait imaginé, nous revoici au nord du plan d’eau de l’Andelle.

Retour en immersion par le Bois de l’Épinay dont la boucle de la Chevrette aura permis une exploration quasi exhaustive.

Le décor m’est désormais familier et je me dirige, sans l’aide des balises ou de mes guides, vers la sortie du parc et la Villa Richelieu. Retour à la voiture et fin de la rando ? Pas vraiment. Car une visite à Forges-les-Eaux ne saurait être complète sans un détour par son village qui devrait ravir les amateurs et les curieux de petit patrimoine et d’anecdotes historiques.

En remontant l’Avenue des Bouleaux…

BONUS : LA VISITE DE FORGES-LES-EAUX

L’HÔTEL DE VILLE

Au centre de tout, l’Hôtel de Ville relie Forges à son Histoire la plus ancienne : ses eaux ferrugineuses et sources de fertilité. Un mythe qui, en 1633, mène la reine Anne d’Autriche, son royal époux et sa cour jusqu’au Pays de Bray pour s’y forger une descendance. En l’absence de château pour les accueillir, c’est à l’actuelle mairie, alors propriété des Levaillant, une famille de maîtres-verriers, qu’ils séjournèrent. Hasard ou miracle, Louis 14 vit le jour quelques années plus tard et la légende de Forges prit alors racine.

La naissance du Roi Soleil consacre les sources de Forges qui, de Forges-en-Bray devient, par décret royal, Forges-les-Eaux

La belle bâtisse, si elle a subi quelques modifications depuis, affiche encore côté cour l’architecture intacte du 17ème siècle : grès pour l’isolation au sol surmonté d’une armature en colombage qu’on garnissait de briques d’argile fabriquées localement. L’endroit est la fière émanation d’un passé prestigieux dont le souvenir se cultive encore un demi siècle plus tard. Sans oublier que s’y abritent deux curiosités 100% locales à destination des quêteurs d’exhaustivité les plus exigeants.

Somptueux bâtiment de l’Hôtel de Ville de Forges !

LA FAÏENCE DE FORGES

Résultat de la générosité de donateurs privés, la collection de faïences exposée dans la salle des mariages de l’Hôtel de Ville est le plus mémorable témoignage d’un savoir-faire spécifique inféodé au seul Pays de Bray et qui connut son heure de gloire le temps d’un petit siècle. La spécificité de cette exposition rassemblant plusieurs dizaines de pièces échappera sans doute au profane qui se contentera de contempler, admiratif, l’un des éléments du puzzle qui constitue l’identité passée du territoire.

Les argiles, dites blanches, extraites ici faisaient le bonheur des grandes faïenceries du 17ème siècle dont certaines, comme Douai ou Boulogne, s’approvisionnaient à Forges.

L’amateur éclairé, en revanche, se réjouira de pouvoir admirer, en un seul et même lieu, ces pièces parfois délicates, parfois plus grossières, que produisirent jusqu’à cinq faïenceries à l’usage tant de la petite bourgeoisie que des paysans brayons. Une impulsion que la ville dût à un anglais, George Wood, dont on peut encore voir aujourd’hui l’un des bâtiments d’atelier rue des Sources. Puis, comme toute mode, celle de la faïence fit long feu et l’activité prit fin en 1890.

Infos : Visite sur RDV au 02 35 90 52 10 du mardi au vendredi.

En visite avec Stéphanie à la collection des faïences exposée à l’Hôtel de Ville

LE MUSÉE DES MAQUETTES

Le musée des Maquettes est un endroit amusant. Difficile de dire cependant s’il l’est par son contenu ou par l’histoire qui va avec. Vous n’y passerez probablement pas toute la journée mais un crochet, pour l’anecdote, peut se mériter. Ce qui fut jadis les écuries des Levaillant accueille aujourd’hui encore des chevaux mais… miniatures ! Réalisées à partir de matériaux de récupération, ces drôles de maquettes richement détaillées représentent la plupart des métiers et des activités exercés dans les campagnes françaises du début du siècle dernier.

Il aura fallu seize ans aux deux époux à l’origine du musée pour venir à bout d’une centaine de maquettes bricolées en boite à cigares, boite à médicaments, boites de conserves ou sacs à main.

Ces pièces originales sont l’œuvre des Guillot, un couple de quincailliers à la retraite qui vint occuper son temps libre par cette drôle de passion et qui offre ainsi à Forges son leg probablement le plus insolite. D’aucun pourront en sourire mais ce serait faire peu de cas du travail soigneux et de longue haleine apporté à cette entreprise qui, sous une façade légère et dispensable pour certains, reste une assez incroyable reconstitution de scènes de vie d’un passé toujours plus éloigné de nous.

Infos : se renseigner auprès de l’Office de Tourisme au 02 35 90 52 10.

Les amateurs/trices d’insolite devraient être surpris par cet étonnant petit musée

LE MUSÉE DE LA RÉSISTANCE

Le Musée de la Résistance sera celui pour lequel il faudra pouvoir prendre du temps. La somme de détails, d’objets, de cartes et d’informations collectés sur ses deux niveaux ne sauraient se contenter d’une visite éclair. La Normandie a payé un lourd tribut à la Seconde Guerre Mondiale et maintenir vivace ce souvenir, tout aussi dur soit-il, est d’utilité publique. Et la visite prend un tout autre sens si, comme nous, vous avez la chance, d’être accompagnés de Guy Cressent, le président de l’Association Départementale du Souvenir de la Résistance et de la Déportation.

Les musées comme celui de Forges sont des lieux de transmission. Des lieux d’accueil et de pédagogiques pour être en contact direct avec les objets et les scènes présentés.

Guy Cressent est issu lui-même d’une famille de résistants du Pays de Bray. À ses côtés, les récits de crashs d’avions et de sauvetages de soldats alliés, imprimés dans sa mémoire, prennent subitement vie. À plus de 80 ans d’écart, le quotidien de la Résistance, la peur mêlée à la volonté de lutter, la déportation, tout ça prend forme devant vos yeux lorsqu’ils sont racontés par l’un des derniers acteurs encore vivants de cette période troublée qui fascine autant qu’elle fait froid dans le dos. C’est une visite marquante.

Infos : d’avril septembre ouvert du mercredi au dimanche 14h 18h / d’octobre à mars du mardi au samedi de 14h à 18h. Renseignements : 02 35 90 64 07. Site internet : normandyresistancemuseum.com

Guy Cressent, ancien résistant, nous guide à travers les salles d’exposition du Musée de la Résistance
Détail de présentation réalisée à partir de nombreux documents et accessoires d’époques

FORGES-LES-EAUX, D’HIER À AUJOURD’HUI

La visite de Forges se termine par une déambulation dans les rues les plus anciennes de la commune. La Grande Rue, artère principale renommée en rue de la République, distille ses commerces entre plusieurs façades à colombage remarquables. La rue du Torquesne, garnie de petites maisons basses, qui ouvrait en un temps lointain sur la Forêt de Bray où étaient célébrés des cultes païens. La rue du Bout de l’Enfer, évocation des décors incandescents des forges de jadis, pour se projeter dans un passé industriel où cette venelle étroite, était un axe de passage central.

L’Histoire se passe le relais à Forges depuis des siècles. Les époques s’y chevauchent jusqu’à former un grand roman que parcourt le visiteur aujourd’hui entre bâti et Nature.

Quelle histoire hétéroclite que celle de Forges, qui a vu passer, au fil des âges, des personnalités aussi célèbres que le Cardinal Richelieu, Napoléon Bonaparte, Gustave Flaubert – qui y puisera l’inspiration de Madame Bovary – ou encore le Général de Gaulle. Un défilé mondain autour de ses sources royales qui permet à Forges, aujourd’hui encore, de bénéficier d’une aura reconnue dans le monde du tourisme et, souhaitons-le également, dans celui de la randonnée. Pas de doute c’est en forgeant qu’on devient Forgion(ne)s !

Passage par la Rue du Bout de l’Enfer où se concentraient jadis les forges de la commune

VENIR EN SEINE-MARITIME

La Seine-Maritime, vous le savez peut-être, c’est 2h depuis Paris en voiture mais de 6 à 9h depuis Strasbourg, Toulouse ou Marseille ! Mais cela ne doit pas être un frein pour venir séjourner dans ce joli petit bout de France. Autrement, il faut venir à Rouen en train (5h30 à 8h30 pour 7/8 départs quotidiens depuis les trois métropoles précédemment citées à titre indicatif) et y louer une voiture. C’est la solution à laquelle j’avais souscrite lors de cette nouvelle tournée de reportages d’une petite semaine.

Accès à Forges-les-Eaux

Depuis Rouen, il faut suivre l’A28 et prendre la sortie 12 « Le Moulin d’Écalles, Forges-les-Eaux« . On suit ensuite la D919 jusqu’à Forges, le tout en environ 45mn et 45 kilomètres. À Forges, juste après la porte de Gisors, tourner à droite par la rue Gare de Forges Thermal et se stationner sur le petit parking plus loin, près du Relais du Chasse Marée.

En train il existe une ligne qui relie Rouen à Serqueux (3 km de Forges-les-Eaux) avec 4 départs quotidiens en semaine. Le bus 7100 permet ensuite de rejoindre la gare de Serqueux à la mairie de Forges-les-Eaux. Il existe également un bus qui fait la liaison Dieppe-Gisors et qui s’arrête à Serqueux et à Forges.

Natacha, la directrice de l’Office de Tourisme, nous présente la randonnée au niveau du totem de départ

LE CIRCUIT DE LA CHEVRETTE À FORGES-LES-EAUX : LE TOPO

Depuis le parking et le totem de départ, dépasser l’ancienne gare et prendre pied sur l’Avenue Verte qu’on suite à droite. La quitter par la gauche au niveau d’un poteau indiquant « Chambres d’Hôtes du Lac » (1). On rejoint ainsi la rue d’Enghien qu’on traverse pour emprunter, en face, la rue de la Grande Demoiselle.

Au bout de celle-ci (2), tourner complètement à gauche pour descendre l’avenue Olivier de Montalent puis, à l’intersection avec la rue des Ducs de Longueville (3), tourner complètement à droite entre les arbres. On rejoint la partie haute des Étangs de l’Andelle (4).

Descendre à gauche le long des étangs jusqu’à atteindre la D919 et le Domaine des Forges de l’autre côté (5). Suivre la route à droite pour continuer à enrouler autour de l’étang qu’on remonte sur sa rive opposée. Au niveau de la digue entre les deux étangs, suivre un chemin qui s’écarte des étangs à gauche (6) en remontant à travers bois et atteindre l’avenue Mathilde (7).

La suivre à gauche quelques temps puis tourner à droite à l’annonce de deux panneaux en bois indiquant « Étang de la Chevrette » et « Vallon de la Chevrette ».

On rejoint l’avenue de la Reine qu’on traverse pour continuer en face par un chemin dégringolant jusqu’à l’Étang de la Chevrette (8).

Le traverser et tourner à droite juste après pour remonter le long de la rive opposée, en contrebas des maisons. Pénétrer dans le sous-bois et rejoindre le petit pavillon de la source de la Chevrette (9).

Suivre le balisage au-delà de la source et atteindre une intersection. Continuer tout droit pour traverser le site aménagé de la tourbière (10). Après la passerelle et le panneau, continuer tout droit et rejoindre rapidement une autre intersection. Tourner à gauche. Rejoindre à travers bois un autre carrefour et tourner encore à gauche pour se diriger ensuite, à vue, vers la clairière (11).

Traverser la clairière jusqu’à l’arbre central et rejoindre l’extrémité nord-ouest de celle-ci. Passer sous les arbres pour suivre, à droite, une grande allée entre des résineux : c’est l’avenue des Bouleaux. À son extrémité (12) – qui vient buter contre une route forestière – repiquer complètement à droite par une autre grande allée.

À mi-chemin, repérer le balisage qui s’échappe à gauche (13), dépasse une clairière puis, plus loin, rejoint l’avenue Mathilde à nouveau (14). La suivre à gauche quelques mètres puis tourner à droite par un couloir tracé entre des épicéas. Redescendre légèrement jusqu’à venir s’appuyer contre l’orée du bois (15). Tourner alors à droite en la longeant.

À une patte d’oie (16) continuer tout droit, sur le fil de la lisière. Le chemin pénètre à nouveau dans le sous-bois et finit par rejoindre un carrefour. Descendre à gauche pour atteindre la partie supérieure des Étangs de l’Andelle (4). Les traverser, arrondir à droite le long de l’étang et remonter très vite à gauche par l’itinéraire emprunté à l’aller. Le suivre en sens inverse jusqu’à l’Avenue Verte et le départ de la randonnée.

Je joins à ce descriptif le lien vers la fiche de randonnée – assortie de la carto – éditée par l’Office de Tourisme de Forges-les-Eaux.

CIRCUIT DE LA CHEVRETTE DE FORGES-LES-EAUX : L’ESSENTIEL

Ce circuit d’inspiration locale ne présente aucune difficulté et très peu de dénivelé. Le balisage mis en place selon le code couleur de la Seine-Maritime est parfait. Complété par la fiche topo associée, il devient ainsi rigoureusement impossible de se tromper. À mes yeux le printemps est la meilleure saison pour en profiter et goûter au réveil de la nature. Ici il faut avoir l’âme d’un(e) flâneur/se, et non d’un sprinter, pour savourer pleinement ce petit échantillon de sous-bois et de ruisseaux encore jeunes. Je vous recommande également fortement d’apprécier associer la randonnée à la découverte culturelle afin de totalement comprendre comment les différentes phases d’histoire forgionne ont utilisé et modelé l’environnement paysager de cette randonnée.

N’y cherchez pas le spectaculaire, vous seriez déçus. Forges incite davantage au ralentissement, à l’immersion mesurée et au repos de l’esprit. Le milieu naturel y surprend souvent par sa poésie et sa sérénité.

À cet effet, compléter la Chevrette par un tour de Forges en bonne et due forme – pourquoi pas accompagnés vous aussi par Stéphanie ? – me paraît la combinaison vivement recommandée pour une journée réussie sur Forges-les-Eaux. Enfin, au chapitre purement pratique, sachez ceci : une grosse partie de l’itinéraire fréquente les sous-bois. L’humidité pourra y être importante selon la saison et la présence de boue omniprésente. Partez chaussés en conséquence. Gardez également à l’esprit que les tiques peuvent également être de la partie : prévoyez un répulsif.

Derniers pas sur le circuit de la Chevrette autour des Étangs de l’Andelle

HÉBERGEMENT ASSOCIÉ

Camping de la Minière (testé et approuvé)

S’il ne vous vient pas l’envie de dormir à l’Hôtel Continental, le plus ancien établissement de Forges, sorti de terre en 1870, vous aurez peut-être envie de faire comme nous en passant la nuit dans l’un des bungalows du Camping de la Minière. En périphérie du village – mais avec un accès à pied possible et facile – on y flirte avec les espaces de la campagne normande. Et l’ambiance y est posée et détendue. On y dénombre 8 mobil-homes mais également des tentes haut de gamme pour – entre autre – les randonneurs de passage. Tarifs : à partir de 30 euros la nuit la tente Canada Trek 2 personnes. Infos et réservation : 02.35.90.53.91 ou campingforges@gmail.com

L’épisode hêtre de la Chevrette

Remarque : les informations données dans ce topo engagent uniquement la responsabilité de l’utilisateur/rice sur le terrain qui saura les adapter à son niveau et à son expérience. Carnets de Rando ne saurait être tenu responsable de tout accident survenant suite à un mauvais usage de ce topo ou à une mauvaise appréciation du niveau du/de la pratiquant(e) par rapport à celui requis. Je ne suis par ailleurs pas en possession de la trace GPX de cet itinéraire : merci de ne pas me la demander !

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3 Comments

  1. Patrick Aveline Répondre

    Whaouh, quel boulot David !! Du super bon taf qui donne plus qu’envie de découvrir les trésors de Forges-les-eaux… et qu’il me plaît, à titre personnel, de revivre tout aussi agréablement que j’ai pu le faire réellement. Grâce à ta plume facile et précise tout à la fois.

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Merci sire Patrick !

      On avait effectivement passé une très agréable journée sur Forges-les-Eaux avec nos guides privées !

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