Pointe de la Diablée : incursion dans des Écrins diablement insolites

C’est qu’elle aurait tendance à se faire voler la vedette par le Mourre Froid cette Pointe de la Diablée ! Ce ne sont pourtant que 65 petits mètres d’altitude qui séparent ces deux-là mais les honneurs vont souvent à celui qui tutoie le plus les 3000. Alors elle trône sans broncher dans une vague indifférence la diablesse. On ne peut pourtant lui enlever une certaine présence quand, en montant depuis les Gourniers vers le vallon de Chargès, on se heurte à son immense silhouette déployée à l’horizon. Le sommet invite à la conquête et à la curiosité et c’est dans cet état d’esprit que j’y suis monté. Un petit bout d’Écrins peu conventionnel qui permet, en bonus, une boucle par un vallon désert et à l’abri des regards. Je vous raconte tout ça en agrémentant le récit de toutes les clés pour partir à ma suite.

Difficulté : difficile | Durée : 8h10 | Distance : 18,6 km | Dénivelé : 1530m | Chien(s) possible(s) : non | Carte : IGN TOP 25 1/25000è 3530ET Samoëns, Haut-Giffre

PROLOGUE

Réallon demeure associé, pour moi, à de lointains souvenirs de vacances. Les dernières passées avec mes parents, en l’occurrence, et le début de mon émancipation en montagne. Quelque chose aux alentours de 1992 ou 1993.

De fait, l’évocation de la commune restera durablement indissociable des seules Aiguilles de Chabrières, sur lesquelles j’avais bloqué, sans que je cherche à creuser davantage la connexion pourtant offerte avec les Écrins tout proche.

Pas même lors d’un récent passage hivernal à la Croix du Vallon, alors que le sort m’a pourtant fait habiter la région à partir de 2018, n’ai-je daigné jeter un oeil vers ce vallon de Chargès et cette Pointe de la Diablée qui s’apercevaient au nord, trop occupé que j’étais à photographier le lac de Serre-Ponçon en contrebas.

Le lac de Serre-Ponçon, vu depuis la crête menant à la Croix du Vallon, au-dessus de Réallon, en hiver.

Il aura fallu attendre cette année 2023 pour que mes explorations cartographiques, au cours desquelles je m’emploie à recenser des objectifs de randonnée pour Raphaèle et moi, me fassent prendre conscience de l’existence de ce secteur parfaitement ignoré qui satellise autour du Mourre Froid. Le Mourre Froid c’était d’ailleurs lui l’objectif premier alors que je prospectais au départ de Prapic où on souhaitait revenir après un bivouac en famille au Saut du Laire.

Un sommet en appelant un autre, je commence à divaguer sur la carte jusqu’à ce qu’un nom attire mon attention : la Pointe de la Diablée, sommet voisin du Mourre Froid, dont la sonorité maligne semble pouvoir m’offrir la boucle dont je suis adepte en lieu et place de l’aller-retour que mon délai sur place m’imposerait en briguant le Mourre Froid. La piste est confirmée par l’ami Pacou sur son site Pacou-Randos. L’addition distance/dénivelé a l’air costaude mais je me refuse à faire un reset sur ce temps de recherche. L’occasion fera le larron. Direction les Gourniers.

ACCÈS AUX GOURNIERS

En voiture

Pour beaucoup, Gap sera un point de passage obligé pour rejoindre le départ via la N94 qui relie la grande ville des Hautes-Alpes à Briançon. Si les sudistes – comme moi – qui arrivent de l’A51 depuis Aix-en-Provence s’éviteront le crochet en coupant par Tallard puis la D942, les autres – arrivant depuis Grenoble et la Route Napoléon ou depuis la vallée du Rhône via Veynes – n’y couperont pas.

Tout le monde suivra donc ensuite la direction de Briançon pour rejoindre Chorges. Au rond-point à l’entrée de Chorges, fi de la grand-route : on rentre dans le bourg à gauche et on le traverse entièrement jusqu’à atteindre, après l’avoir quitté, l’intersection avec la D9 qu’on suit à gauche direction Réallon et Saint-Apollinaire. On prend de l’altitude, on traverse Saint-Appolinaire, puis le petit hameau des Rousses. C’est quelques deux kilomètres après qu’on quitte la D9 pour la D41 direction Réallon.

Traversez complètement le village en restant sur l’axe de la D41 et poursuivre jusqu’à l’entrée du hameau des Gourniers, terminus de la route. Stationnement avant le pont, à droite de la route ou bien, si c’est complet, utiliser le parking situé à gauche juste après le pont. Dans tous les cas ne pas monter jusqu’au village où la circulation est interdite en-dehors des riverains.

Option Mobilité Douce : compliqué…

Votre volonté de ne pas utiliser la voiture se heurtera malheureusement à un moment à la situation très isolée du point de départ. Il est possible de miser sur le train pour se rendre à Gap et même à Chorges. Mais ça coince à partir de là. Une navette existe entre Chorges et Réallon-station mais elle ne circule que pendant la saison touristique hivernale, approximativement entre la mi-décembre et la fin mars donc. Et, dans tous les cas, elle dessert la station et non le village. Et, depuis le village, il reste de toute façon quelques kilomètres supplémentaires jusqu’aux Gourniers…

DES GOURNIERS À LA CHAPELLE SAINT-MARCELLIN

2,3 km / 45mn / +275m

Le hameau des Gourniers c’est un peu la porte de service des Écrins, à l’écart de la zone coeur ultra-fréquentée de la façade nord du Parc National. On y trouve d’ailleurs la Maison du Parc de l’Embrunais qui, en marge, de l’accueil et de l’information au public, propose également parfois des expositions. Petit par la taille, on dénombre pourtant derrière les belles façades en pierre rehaussées de balcons de bois de quoi dormir, manger et faire le plein d’artisanat local.

Les Gourniers n’ont pas oublié, en marge du pastoralisme et de l’agriculture de montagne, d’opérer l’indispensable virage touristique qui assure l’avenir des villages d’altitude.

Ancrés sur un muret de pierre, des flèches signalétiques jaunes invitent à suivre la direction du nord, vers le col de la Règue, le vallon de Chargès et, plus proche, la chapelle Saint-Marcellin, donnée à 45 minutes. La première chapelle à découvrir est toutefois celle des Gourniers, coquette et lumineuse avec son clocher-arcade et son rosier fleuri courant sur sa façade de pierre blanche. Plus loin le goudron capitule et l’habitat recule, laissant le randonneur aux mains des Écrins.

L’adorable petite chapelle des Gourniers, juste avant de quitter le village.

Pour la plupart des visiteurs présents, la marche ne va souvent guère plus loin que le sentier de découverte menant à la Marmite de Géant, curiosité locale assurant le spectacle. Je fais l’impasse dessus, conscient de la nature incompressible d’un temps forcément limité pour atteindre et revenir de mon objectif du jour. Impossible d’ailleurs de rater celui-ci : dressée entre les versants inclinés du Barle et de Roche Méane, la pyramide rocheuse massive du versant sud-ouest de la Pointe de la Diablée remplit l’horizon.

Le sommet de la Pointe de la Diablée, bien visible en arrière-plan, derrière les panneaux d’information du Parc.

J’avise une gorge étroite à sa base : le défilé de Maillassore au creux duquel ronfle le torrent de Réallon. Le sentier arrondit dans sa direction, en douceur d’abord, puis plus audacieusement en franchissant le rocheux Pas du Layre, passage stratégique vers les alpages du Chargès et ancien coupe-gorge médiéval où les larcins étaient courants

En témoigne, sur place, l’explication de la légende des Traffans. L’occasion d’évoquer les mandements, ces organisations sociales locales de l’époque dédiées à la gestion des biens d’exploitation communs. Une partie des forêts alentours est encore partiellement gérée selon ce système ancien qui a succombé à la Révolution partout ailleurs.

Le passage, très visuel, du Pas du Layre. Première bonne surprise.

Passé ce joli encorbellement le cheminement s’assagit et s’élève régulièrement jusqu’à la modeste chapelle Saint-Marcellin, semblable à un chalet d’alpage et dont seule la croix de bois surmontant l’entrée rappelle le caractère sacré.

DE LA CHAPELLE SAINT-MARCELLIN À LA CABANE DE CHARGÈS

4,7 km / 1h50 / +480m / -30m

Au-delà de la chapelle, le sentier, de type single, joue les balcons au-dessus du sillon accueillant le torrent de Réallon. Le pas est roulant, le rythme fluide et la Pointe de la Diablée toujours omniprésente. Plus loin à gauche, un poteau du Parc invite à bien suivre le chemin, fermant par la même occasion un sentier s’éclipsant à gauche. Repérez-le : c’est notre chemin du retour.

Note : la fermeture joue la carte de la sécurité : une section – actuellement contournée par un autre passage – s’est totalement effondrée, interdisant toute progression. On en reparle plus bas.

Une passerelle spartiate apparaît plus loin pour éviter de se mouiller les pieds dans le torrent de Serre Reyna qui rejoint, plus bas, celui de Réallon. Le sentier se remet alors à monter pour atteindre ensuite la cabane du Pré d’Antoni

Bon à savoir : une source captée coule juste après et en-dessous de la cabane. Elle est signalée par un petit panneau. Parfait pour faire le plein avant de poursuivre.

Le vallon de Chargès, tel qu’il apparaît aux randonneurs/ses après la Cabane du Pré d’Antoine

Le vallon de Chargès se révèle enfin, dévoilant ses cascades d’alpages fendues en deux par l’entaille du torrent éponyme qui y a ouvert des brèches profondes. Tendu en arc à l’étage subalpin, le col de la Règue – patois local pour désigner une brebis – marque la frontière entre la montagne et le ciel, surmonté à droite par le flysch de la Pointe de Serre. Véritable millefeuille géologique, cette formation typique de l’Embrunais caractérise les paysages d’altitude du secteur.

Le sentier poursuit son ascension régulière jusqu’au pied de l’arête de la Confrérie, prolongement excessivement raide de celle, sud, de la Pointe de la Diablée – qu’on rejoindra plus tard. Le voyage alpin se poursuit par une trace, souvent abimée par les sabots des vaches, qui grimpe progressivement à travers les étagements d’un grand versant herbeux. On y perçoit l’affleurement de la roche stratifiée sous le derme mince de l’herbe que l’automne à venir continue de colorer de jaune.

Le décor de la première partie de l’ascension avec la Pointe de la Diablée en arrière-plan.

Dans la gouttière arrondi d’un vallon, le filet d’eau du torrent du Ravin de la Combe la Règue dévale en cascades chahutantes. Dans notre dos, les arrondis massifs du versant sud-est de la Pointe de la Diablée se dévoilent. Une chose est sûre : il reste encore du chemin à parcourir.

Ici c’est la terre des pâtres depuis des siècles. Les toits allongés de leurs cabanes se repèrent, posés sur des épaules planes et des rebords avec vue, quadrilatères artificiels dans des espaces façonnés par la Nature sur des milliers d’années.

Avec l’altitude, la vue sur le vallon de Chargès s’inverse, barrée désormais dans ce sens par l’arrondi du col du Barle qu’encadrent le sommet du même nom et les murs plissés et stratifiés de l’Aiguille. En direction du sud, le regard accroche de petits groupes de vaches dispersés dans un grand versant bosselé. Loin au-dessus c’est le col de Roche Méane au-dessus duquel s’élance la rampe de la pyramide de Revire Souléou.

Coup d’oeil vers le sud et le col de Roche Méane

Un pas après l’autre on atteint alors la cabane pastorale de Chargès, délimitée par un filet de protection derrière lequel l’espace de vie du berger est réfugié et protégé de l’intrusion non souhaitée de visiteurs. C’est là qu’on tourne le dos au sentier poursuivant vers le col de la Règue, point de passage vers la vallée du Rabioux et Châteauroux-les-Alpes et zone de départ pour l’ascension de la Pointe de Serre.

Bon à savoir : une petite source jaillit sous un empilement de rochers un peu après la cabane, en poursuivant quelques mètres sur le chemin vers le col de la Règue.

DE LA CABANE DE CHARGÈS AU SOMMET DE POINTE DE LA DIABLÉE

3 km / 2h10 / +720m

Il s’agit maintenant de tourner le dos à toute trace, de s’émanciper de la sécurité du sentier. Je mets le cap, à vue, en direction de la Pointe de la Diablée, en me calant sur une vague sente prolongeant le replat piétiné par les bêtes qui s’étire au-dessus de la cabane.

L’axe à suivre au-delà de la cabane pastorale. On distingue le sillon du ravin de la Confrérie, à ne pas dépasser.

Je m’y tiens à flanc, en conservant sensiblement la même altitude, fendant un grand versant herbeux en visant l’encoche rocheuse bien visible dans laquelle chute le torrent. J’en rejoins une première, plus modeste et qui se traverse facilement, poursuivant jusqu’à la suivante, plus échancrée, qui correspond, sur la carte, à celle abritant le torrent du Ravin de la Confrérie.

Je m’abstiens de franchir celui-ci pour remonter en zigzaguant la bosse poussant en rive droite. Elle conduit dans le creux du ravin de la Confrérie dont la ligne semble sinuer jusqu’au col de Chargès, désormais visible aux côtés de l’éminence pelée et rocheuse d’un énième Pain de Sucre.

En rive gauche du ravin de la Confrérie avec le col de Chargès dans le viseur et le ravin des Séas, juste en-dessous. À droite, le bien nommé Pain de Sucre du secteur.

Je me maintiens en rive droite jusqu’à aller cogner au démarrage du ravin des Séas. Refusant l’assaut direct, je franchis le torrent et enroule par une sente qui semble là expressément pour ça autour de la bosse.

Rapidement la vue s’ouvre à nouveau à l’approche d’un épaulement plus vaste où le relief ondule lascivement. Derniers étages de pelouses à brouter pour des vaches éparses dont les silhouettes lointaines, disséminées à l’aplomb du col de Chargès, se font dévorer par l’ombre grandissantes de nuages plus présents qu’il y a quelques heures.

Derniers espaces de pâtures sous le col de Chargès et le Pain de Sucre.

Invisible derrière le rebord de mamelons herbeux, le lac de la Confrérie est à l’agonie. Je le dépasse rapidement, calant mon pas dans l’une de ces sentes toute faite par le passage des bêtes et dont la ligne évidente dessine l’itinéraire vers cette épaule surmontant le sud du lac.

À partir de là la trace appartient à chacun(e) pour viser le faite de l’arête sud de la Pointe de la Diablée. En trace directe ou en négociant de patients petits virages à travers une pente d’herbe à la surface irrégulière, il faudra viser ce qui, sur la carte, peut sensiblement être le point coté 2570.

Un point de convergence pour prendre pied sur cet axe évident qui déroule son capharnaüm rocheux jusqu’aux 2928 mètres d’altitude du sommet. Ce sont près de 600 mètres de dénivelé qui s’y déroulent depuis le lac mourant et asséché de la Confrérie. Autant dire un petit effort après les quasiment mille premiers réalisés depuis les Gourniers.

De l’autre côté de l’arête sud de la Pointe de la Diablée : ravins et à-pics. Une autre ambiance.

Si le vide ne vous effraie pas, ce sera l’occasion d’admirer de plus près les murailles stratifiées s’écroulant en à-pics de la face sud-ouest de la Pointe de la Diablée qui captaient déjà notre attention au démarrage de la randonnée.

Tutoyer l’abime n’est cependant pas obligatoire pour progresser vers le sommet : trouver sa voie parmi ce chaos de gradins raides d’herbe, de terre et de roche en se tenant prudemment à quelques mètres du ravin reste une option possible, quoique forcément moins spectaculaire.

Il faudra, dans tous les cas, quitter le fil direct de l’arête à un moment, celui-ci devenant définitivement impraticable. On se contente de le tenir à une dizaine de mètres maximum pour continuer à progresser en direction du sommet par ce qui apparaît être le cheminement le plus adapté. Autant dire qu’ici tout est question de subjectivité et que la trace GPX n’a aucune valeur réelle si ce n’est celle de donner un axe de progression.

Dans l’ascension de l’arête sud de la Pointe de la Diablée.

À l’approche des derniers mètres, l’ocre sanguin mêlé au gris argenté de la pierre nous cerne. Tout n’est plus que strates et roches pulvérisées. De l’autre côté de la vallée, l’Aiguille exhibe les cinquante nuances de gris de ses couches millénaires.

Derrière elle le Dévoluy fait subitement son apparition, porté par la muraille de Faraud derrière laquelle pointent l’Obiou et le Grand Ferrand, tous les deux évoqués dans le TOP5 des sommets du Dévoluy publié cette année.

La Pointe de la Diablée, quant à elle, n’en finit plus de se soustraire à sa propre conquête. Un palier succède à un autre, faisant reculer l’accès au sommet. Un cairn, fondu dans cet empilement anarchique de blocs, semble pourtant finalement marquer le point le plus élevé, signant la fin d’une ascension qui sait enseigner la patience. Bienvenue dans un monde de roche nue et d’austérité immense !

QU’EST-CE QU’ON VOIT DE BEAU LÀ-HAUT ?

À portée de main à l’Est c’est forcément le Mourre Froid (2993m) que l’oeil accroche en suivant la jolie courbe de la ligne de crête qui, du col de Chargès, franchit le Pain de Sucre puis le col de la Montagne Haute. Immanquable, presque souverain. Le sommet de référence de cette partie des Alpes entre Champsaur, Écrins et Embrunais.

Derrière lui, qui arrondit vers le nord, c’est la ligne des barons de la Haute-Ubaye – Brec et Aiguille de Chambeyron (3389m & 3412m)- mêlée à ceux du Queyras – Panestrel (3258m), Font Sancte (3385m), Pointe de la Saume (3043m), Tête des Toillies (3175m) et Bric Bouchet (2997m) – dominée par le Mont Viso (3841m) dont le tour a fait l’objet d’un trek XXL rapporté sur le blog.

Au nord-est, le triptyque Pic de Rochelaire (3108m), Tête de Vautisse (3156m) et Tête de Couteau (3038m), les trois derniers plus de 3000m des Écrins méridionaux, s’identifient sans difficulté, constellés, à l’horizon, par les cimes italiennes.

Jeux de lumières sur le sommet tout proche du Mourre Froid à 2993m. Derrière, au fond à gauche, le Brec de Chambeyron et les Aiguilles du même nom.

Et, puisqu’on en est à parler de trio, en nous tournant plus vers le nord, on repère facilement les inséparables Pelvoux (3943m), Pic Sans Nom (3913m) et Ailefroide (3848m) annonçant également la Barre des Écrins et ses 4102m.

Plus proches de nous viennent ensuite les sommets du Valgaudemar ou proches de celui-ci : la silhouette repérable entre mille du Sirac (3441m), les Rouies (3588m), l’Olan (3564m) évidemment, flanqué de la Cime du Vallon (3418m) que je convoite depuis quelques temps maintenant.

En se tournant ensuite complètement vers l’ouest, on distingue aisément le sommet du Vieux Chaillol (3162m), un autre de mes objectifs, si possible hivernal pour gratter du temps sur la descente. Le Dévoluy pointe son nez juste au-delà, ainsi qu’évoqué précédemment, en ajoutant le Rocher Rond (2453m) et le Pic de Bure (2709m) au panorama.

Juste devant celui-ci, presque à portée de main, je reconnais la Grande Autane (2781m) récemment gravie mais pas encore répertoriée sur le blog. Puis, en forçant le regard vers le sud-ouest, les sommets déclinent, vagues lignes de reliefs rassemblant des sommets du Buëch et des Baronnies.

Au sommet de la Pointe de la Diablée : tout à droite, le trio Rochelaire, Vautisse, Couteau. À gauche, au fond, l’amorce du bloc Pelvoux/Ailefroide.

DU SOMMET DE LA POINTE DE LA DIABLÉE À LA CABANE DE LA VIEILLE SELLE

4 km / 1h45 / -990m

Pas question de faire demi-tour. J’aime trop les boucles quand je sors à la journée pour ne pas avoir envisagé une autre porte de sortie que le chemin de l’aller. On poursuit donc sur la crête sommitale, orientée sensiblement nord-est, sur un terrain certes un peu accidenté mais totalement sans danger ni difficulté technique.

On atteint ainsi le point coté 2919 qui surplombe le petit lac de la Reyna, unique touche de couleur dans un paysage lunaire où domine la Pointe de la Reyna elle aussi. Le col limitrophe – de la Reyna forcément – dessert à l’est la vallée du Drac Noir et le Saut du Laire 900m plus bas.

Le petit lac de la Reyna dont il faudra rejoindre les rives en descendant à travers les coulées de pierres.

Dans la famille Reyna, celui qui nous intéresse, c’est le vallon qui dessine une longue virgule autour de la Pointe de la Diablée pour ramener à celui de Chargès. Pour l’atteindre, il faut d’abord improviser une descente dans les coulées de pierre qui s’éparpillent jusqu’aux rives du lac.

J’attaque par la crête qui, depuis le point coté, s’affaisse en direction de celle menant ensuite au sommet de L’Homme. Une vague trace s’y découvre qui vient buter, un peu plus bas, contre un amas de hauts blocs tirant sur l’orange sanguin. C’est mon repère pour délaisser la crête et tenter ma chance dans les pentes d’éboulis du versant nord.

L’amas de blocs à ne pas dépasser et à partir duquel il faut partir à gauche et biaiser au-dessus du lac de la Reyna.

Il faut d’abord biaiser, en restant un peu haut, en visant le col et la pointe sud du lac et en évitant ainsi une série de courtes barres rocheuses qu’on rencontrerait avec une trajectoire plus directe. L’obstacle derrière nous, on perd de l’altitude en improvisant la meilleure trace possible au coeur de cette débâcle pierreuse et détritique de qualité inégale pour les pas.

On atteint finalement les rives paisibles du lac de la Reyna qui baignent dans une agréable lumière mordorée. Aucun sentier n’est mentionné sur l’IGN pour orienter les recherches quant à une éventuelle trace parcourant le vallon de Reyna. Ce seront des cairns, régulièrement disposés en rive droite du torrent du Serre de Reyna, qui vont guider nos pas dans les grandes coulées de pierre qui inondent les pentes sud du Garabrut, autre éminence locale que nous prenons en pleine face dans la première partie de cette longue descente.

Début de la descente après le lac de la Reyna et le Garabrut pleine face.

L’ombre dispute désormais sa place au soleil, portée aux nues par des bataillons de nuages toujours plus nombreux en ce milieu d’après-midi. Plus bas une sente se dessine dans les touffes d’herbe qui succèdent à l’hégémonie des éboulis.

L’arrondi du vallon, bien formé au-dessus du versant occidental de la Pointe de la Diablée, révèle l’envergure de la distance à parcourir pour retrouver celui de Chargès bien plus bas. À l’horizon pointe le col de la Gardette, prolongé par les sommets de la Pousterle et des Parias. Bientôt ce seront les Aiguilles de Chabrières qui apparaitront à leur tour.

Le grand arrondi du vallon de Reyna dans lequel il va falloir plonger. Au fond le col de la Gardette et le Pousterle.

À partir de 2300m, le torrent de Serre Reyna se forge un passage dans le vallon à grands coups de brèches brutales et de falaises sombres. Le décor nous jette au visage l’âpreté fascinante de sa géologie de strates. La Reyna respire le sauvage de ces Écrins de l’ombre et loin des foules, dissimulant à l’IGN même l’existence d’un sentier presque parfaitement formé et cairné qui permet aux plus curieux et aux plus tenaces de goûter à ses charmes.

À maintes reprises, les cairns nous permettent de débusquer le passage parmi de hautes barres rocheuses qui sertissent ponctuellement le vallon. Sans eux tout aurait été beaucoup plus long et aléatoire. Quelques rares discontinuités nécessitent cependant de maintenir sa vigilance en alerte pour choisir l’axe le plus cohérent et qui est aussi le plus souvent celui qui colle au plus près du sillon du torrent.

Franchissement d’une des grandes ceintures de barres rocheuses qui parsèment le deuxième tiers de la descente du vallon de Reyna.

Tout là-haut, au-dessus de nous, la montagne se bâche. La Pointe de la Diablée a disparu. La lumière s’est évanouie, ne laissant derrière elle qu’un éclat terne sur les versants et les roches. Aux abords des 2100m, les cairns abandonnent la cuvette du cours d’eau pour contourner un effondrement plus marqué via un astucieux cheminement zigzaguant entre les terrasses herbeuses qui entrecoupent les barres rocheuses.

Plus bas, nouvelle rupture en cascades du torrent : plus docile, la rive droite accueille notre progression jusqu’à finalement toucher le quasi fond du vallon. Je repère très au-dessus l’intrigante Nouvelle Cabane de la Vieille Selle, perchée sur une épaule herbeuse. C’est probablement vers elle que conduit la suite du chemin cairné sur lequel nous évoluons depuis le lac de Reyna.

Mais pour rejoindre le vallon de Chargès c’est sur la sente parallèle au torrent mentionnée sur l’IGN que je compte. Je quitte donc le confort de ma belle trace pour tirer à vue vers la plus rustique Cabane de la Vieille Selle, bloc gris et peu avenant qui ne donne guère envie d’y passer la nuit.

Dans le rétroviseur, l’un des passages que les cairns permettent de facilement franchir à la descente.

DE LA CABANE DE LA VIEILLE SELLE AUX GOURNIERS

4,6 km / 1h40 / +55m / -520m

Je piste le fameux sentier, bien visible sur la carte mais pourtant parfaitement invisible sur le terrain. Je finis par en retrouver un au croisement d’une ravine ouverte par un torrent anémique. Une poignée de cairns me convainquent d’être sur la bonne voie. Sauf que pas du tout.

Je finis par être bien plus haut que la trace indiquée. Alors je plonge sans réfléchir dans les buissons d’airelles et les frondaisons de mélèzes. La végétation y est exubérante. Le GPS d’Iphigénie me localise pourtant bien sur le dit-sentier mais, dans la réalité, il n’y en a plus. Le terrain est retors, l’herbe drue et glissante, la pente coriace et les résineux plus nombreux.

Je finis par tirer sur le bon fil en repérant une ancienne draye plus encaissée et presque entièrement recouverte par la végétation qui sinue entre les troncs. Une trace fantôme, totalement oubliée et que personne ne semble avoir empruntée depuis des lustres. Je lui colle au train en m’assurant d’être bien sur celle que je visais. Un oeil sur le GPS, un autre sur ce qui, un jour, a dû être un sentier. Je nous crois tirés d’affaire.

La sortie du vallon de Reyna et une bonne partie de l’itinéraire parcouru. Juste avant l’épisode paumatoire à venir…

C’est là qu’apparaît l’obstacle qui me fait immédiatement comprendre et interpréter l’état actuel du sentier. Devant nous se dévoile une profonde ravine, bien raide sur ses bords et dévalant sur 70 à 80 mètres jusqu’au sentier emprunté à l’aller et qu’on distingue en contrebas. Et plus rien pour la franchir : tout a disparu dans ce qui a du être un éboulement, interdisant désormais son franchissement en sécurité.

Y risquer malgré tout une traversée hasardeuse m’apparaît inconscient et, malgré l’horaire tardif et la fatigue naissante, je décrète le demi-tour jusqu’au dernier cairn repéré. L’IGN fait état d’un autre sentier, naissant de rien sur sa carte mais qui, par la suite, semble passer très au-dessus de l’éboulement.

C’était peut-être pour cette raison qu’on était trop haut tout à l’heure. Sans le savoir, nous nous trouvions probablement sur l’itinéraire de contournement mis en place à la suite de la disparition du sentier. C’est donc là que je dois reprendre la piste. Bingo !

La ravine dans laquelle a disparu l’ancien chemin après un éboulement massif qui condamne désormais chemin.

Les cairns nous font poursuivre l’ascension en lacets et déboucher sur un sentier propre et bien tracé. On l’emprunte par la gauche. Il se suit sans difficulté, à l’abri quelques cent mètres au-dessus des barres rocheuses surplombant la ravine piégeuse. Nous nous retrouvons rapidement à l’aplomb sous l’emplacement de la Nouvelle Cabane de la Vieille Selle, invisible derrière de hauts escarpements rocheux.

L’altitude décroit, nous rapprochant imperceptiblement du chemin de l’aller qu’on finit par rejoindre au niveau du poteau interdisant le passage mentionné au début. Tout s’explique désormais. Le Parc a préféré signaler cette fermeture pour empêcher les gens de se mettre en danger sur un chemin éboulé (la zone peut en effet être atteinte de ce côté en quittant l’itinéraire de contournement à une fourche) et éviter toute responsabilité en cas d’accident. Logique.

À partir d’ici, il n’y a plus qu’à opérer le chemin en sens inverse. À un bon rythme – mais sans courir – il faut compter 30 à 35 minutes pour repasser devant la chapelle Saint-Marcellin, franchir le Pas du Layre et débarquer enfin aux Gourniers à la nuit tombée. Une journée copieuse et pleine d’inattendus. Comme on les aime en montagne !

La trace de descente qui rejoint le chemin de l’aller en passant bien au-dessus du secteur de l’éboulement.

LA POINTE DE LA DIABLÉE : TOPO PAS-À-PAS

Le topo-guide propose une synthèse factuelle des explications glissées dans le reportage. Je peux également vous fournir une trace GPX d’appoint, réalisée a posteriori de la randonnée. J’ai collecté l’emplacement de 90% des cairns situés dans la descente, ce qui me permet de proposer une trace aussi proche que possible de la réalité. Son usage n’exclut cependant pas une lecture de terrain adéquate sur place. Vous pouvez me la demander par mail à l’adresse : contact_at_carnetsderando.net

Depuis le parking des Gourniers, traverser le torrent et suivre la route. Traverser le village en suivant la direction « Chapelle de Saint-Marcellin, Col de la Règue ». Après la dernière maison, continuer tout droit et atteindre une plate-forme avec un panneau de présentation de la randonnée et du vallon de Chargès (1).

Continuer tout droit en longeant des prairies puis en passant au pied de hautes barres rocheuses. Le sentier s’élève assez progressivement, infléchit légèrement et, après quelques rapides lacets, franchit le Pas du Layre (2). Peu après il atteint la chapelle de Saint-Marcellin (3).

Poursuivre après celle-ci par un agréable sentier balcon au-dessus du torrent de Réallon une centaine de mètres en-dessous. Traverser celui du Serre de Reyna plus loin sur une simple planche de bois. S’élever ensuite jusqu’à la cabane du Pré d’Antoine (5)(source)

Le vallon de Chargès, vu depuis les hauteurs menant à la cabane pastorale éponyme.

Poursuivre au-delà par un sentier en rive droite du torrent de Chargès et rejoindre le pied du vallon. Après avoir franchi le torrent descendant dans le ravin de la Combe la Règue (6), la trace commence à prendre de l’altitude et se hisse jusqu’à la cabane de Chargès (7). Contourner celle-ci par la droite et, une fois le filet de protection dépassé, quitter le sentier et tirer à gauche le long du filet.

Traverser le replat et, à son extrémité, poursuivre sur la courbe de niveau par un grand versant herbeux (multiples traces et sillons dessinés avec le temps par les bêtes : rester sur le même. Note : le sentier visible sur l’IGN n’existe pas de manière continue) jusqu’à croiser d’abord le Ravin de la Combe la Règue (8), qu’on traverse, puis celui de la Confrérie, qu’on ne traverse pas.

Franchir le mamelon bordant le ravin en rive gauche sur lequel on se trouve et rester ensuite dans le fond du vallon pour se diriger vers le pied du ravin des Séas. Le traverser et arrondir à la suite pour franchir le mamelon desservant le replat abritant le lac de la Confrérie (9).

Hauteurs du ravin de Séas : en-dessous, la trace suivie en rive gauche du ravin de la Confrérie en venant de la cabane pastorale de Chargès.

Depuis l’extrémité sud de celui-ci, grimper sur le rempart herbeux s’élevant derrière et rejoindre le pied de la rampe d’accès à l’arête sud de la Diablée. S’y hisser à vue pour atteindre celle-ci au niveau du point coté 2570 (10). De là suivre plus ou moins l’arête en ne se tenant jamais à plus de dix mètres de sa ligne. Remonter à vue jusqu’au sommet (11).

Continuer au-delà par une crête sommitale bien marquée jusqu’au point coté 2919 (12). Descendre Est par la ligne de crête reliant le point coté à l’Homme jusqu’à buter contre des blocs rocheux massifs (NdR : photo de ceux-ci dans le corps de l’article). Descendre côté nord dans les éboulis en tirant d’abord dans l’axe du col de Reyna afin de dépasser des barres rocheuses puis, à vue, jusqu’au lac (13).

Depuis le lac se diriger nord-ouest et passer rive droite du torrent descendant du lac. Prendre pied sur la ligne de rupture aux abords des 2685m et repérer le cairn marquant l’entrée du chemin de descente (C1). Si nécessaire, voici ses coordonnées UTM que j’ai enregistrées sur place : 44,65672N 6,36864E

Sur les berges du tout petit lac de Reyna.

À partir de là, des cairns toujours réguliers et bien placés font émerger un itinéraire à travers les champs d’éboulis. Ils sont chacun représentés par un point rouge sur la carte pour vous permettre de visualiser l’itinéraire. En cas de doute, partez du principe que : 1 – le parcours se fait en permanence en rive droite et que : 2 – l’itinéraire, jusqu’aux 2300m, n’est jamais très loin du lit du torrent. 

À partir des 2300m, la trace traverse régulièrement des épisodes de barres rocheuses que des cairns habilement placés permettent de franchir sans difficulté autre que de chercher le prochain. On alterne ainsi cuvettes pierres/herbe avec zones plus escarpées. Après une ravine à traverser, on finit par atteindre le fond du vallon, un peu au-dessus de la Cabane de la Vieille Selle (14).

Le décor sculptural et inattendu de barres rocheuses dans la descente du vallon de Reyna. Au fond, les Aiguilles de Chabrières.

Si vous avez lu attentivement le reportage, vous aurez noté que j’ai eu quelques déboires à partir de cette zone. Maintenant que j’ai la configuration en tête et que je sais quel sentier existe et lequel n’existe pas (la trace en pointillés jaunes, sur la carte, est introuvable sur le terrain), quelque chose me dit que la sente qui descend le vallon de Reyna et que j’ai quittée au-dessus de la Cabane de la Vieille Selle permet de rejoindre ce que j’ai nommé « itinéraire de contournement ». Elle doit certainement monter à la nouvelle Cabane de la Vieille Selle mais je mets ma main à couper qu’une fourche  – probablement aux alentours des 1950m – permet de combler le segment manquant sur l’IGN et donc d’être plus vite sur le bon chemin que je ne l’ai été. J’ai représenté cette possibilité par une trace en pointillés bleus sur la carte. Si, toutefois, vous ne voulez vous fier qu’à des informations vérifiées sur place, voici la suite telle que j’en ai fait l’expérience sur le terrain.

Quitter la sente et rejoindre à vue la cabane de la Vieille Selle (14). À partir de là, tirer au sud pour suivre une trace précaire qui épouse le terrain une trentaine de mètres au-dessus du torrent. Vous devriez croiser une ravine facile à traverser, après laquelle on retrouve une trace mieux marquée et même des cairns. Bien les suivre au débouché dans une clairière (15) où on poursuit en ascendance à droite par une ligne assez bien dessinée d’herbe foulée. Bien repérer les deux lacets qui font prendre de l’altitude et permettent de recouper plus haut un chemin bien net (16).

Le suivre à gauche. Il arrondit sur les hauteurs du vallon du torrent de Réallon et amorce une descente progressive vers les étages inférieurs de celui-ci. On rejoint l’itinéraire de l’aller au niveau du point (4) et d’un poteau du Parc National des Écrins signalant la fermeture de l’accès par lequel on arrive.

DIFFICULTÉ & RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES

1 – Effort physique

Ne sous-estimez pas l’effort nécessaire à la réalisation de cette boucle dans de bonnes conditions. On est tout de même sur une distance assez importante en montagne (+ de 15 km) et sur un dénivelé – positif comme négatif – qui tape au-dessus des 1500m. Ne vous engagez pas sur cette randonnée si vous n’avez pas l’habitude de faire des randonnées de plus de 1000m de dénivelé. J’ajouterais même : soyez à l’aise avec le 1200/1300m. Sinon vous risquerez de trouver le temps long et de moins en profiter.

2 – Recherche d’itinéraire

Une grosse partie de cette boucle se passe hors-sentier ou sur des sentiers non balisés et non répertoriés sur la carte. Savoir se repérer dans l’espace et se diriger à vue, distinguer une trajectoire là où il n’y a rien ou encore, à l’instinct et l’expérience, flairer quand les cairns ne vont plus dans la bonne direction, fait partie des pré-requis pour s’éviter des déboires et des déconvenues.

3 – Terrain

Au-delà du lac asséché de la Confrérie, le terrain fait la part belle aux pentes soutenues et, surtout, au caillou. Pas forcément roulant. Gardez cela à l’esprit car ça aura un impact sur la rapidité de progression selon votre habitude de ce type de terrain.

4 – Saisonnalité

Cette boucle a été réalisée au début du mois de septembre. Mauvaise époque pour la floraison mais sympatoche pour les couleurs en montagne et l’amorce du passage du flambeau de l’été vers l’hiver. Plus un pet de neige nulle part, excepté quelques névés réfractaires coincés dans le sillon encaissé du torrent de la Combe de Serre Reyna, hors de l’itinéraire. Tôt en saison il n’est en revanche pas exclu de tomber sur la neige dans le vallon de Reyna, notamment sous le sommet et autour du lac. Possiblement jusqu’à 2300/2200m d’altitude début juin. Dans ce cas il peut être compliqué d’emprunter le vallon, notamment les sections qui franchissent les barres rocheuses. Idéalement cette sortie se fera après la fonte des neiges et jusque mi-novembre.

5 – Météo/Eau

Même si ça paraît évident, ne réalisez pas ce parcours un jour de pluie ou avec un risque d’orage. À l’opposé, avec la chaleur, pas grand-chose pour se protéger. Le terrain est essentiellement nu. Par contre il y a de l’eau et notamment une source captée à la Cabane du Pré d’Antoine (vérifiée) ainsi qu’à proximité de la cabane de Chargès (non vérifiée). Je ne vous conseille pas de prendre l’eau dans le vallon de Chargès du fait des troupeaux. Dans celui de Reyna, pourquoi pas mais le plus haut possible et en utilisant une gourde filtrante.

Remarque : les informations données dans ce topo de la Pointe de la Diablée engagent uniquement la responsabilité de l’utilisateur/rice sur le terrain qui saura les adapter à son niveau et à son expérience. Carnets de Rando ne saurait être tenu responsable de tout accident survenant suite à un mauvais usage de ce topo ou à une mauvaise appréciation du niveau du/de la pratiquant(e) par rapport à celui requis.
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6 Comments

  1. LaRumeurduMonde Répondre

    merci pour cet article très détaillé et à l’écriture soignée ! Je fantasme le massif des écrins depuis cet été, lorsque j’en ai eu une vue imprenable depuis le refuge de la Blanche dans le Queyras. On y voyait les pics enneigés dans un horizon de ciel rouge. Vu sa position, le pic de la Diablée devait être parmi eux.

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Wouah quelle rapidité ! Je ne pensais pas récupérer aussi vite des commentaires ! L’encre était encore fraîche quand tu es passé lol ! C’est vrai que j’aime bien prendre le temps de raconter ma life sur le blog 🙂 Faut pas s’attendre à lire les récits rapidement (rires). Depuis la Blanche, j’arriverais pas à être 100% sûr que la Diablée puisse être identifiable. Il doit y avoir le Mourre Froid dans l’axe qui lui fait de l’ombre – comme d’habitude ! Et il doit aussi y avoir les grosses pointures qui accaparent l’attention. Mais ce serait intéressant de le vérifier. La Blanche c’est trop la classe ce refuge. J’y suis passé l’hiver et l’été, j’adore cet endroit et l’équipe. J’espère me reprendre un bain de Queyras pendant l’automne avant l’arrivée de la neige. C’est aussi un très chouette massif. Merci pour ton retour en tout cas 😉 Au plaisir de te relire dans le secteur !

  2. Stéphane Répondre

    Bonsoir
    J’ai plusieurs fois fait cette boucle dans l’autre sens.
    Une belle randonnée sauvage.
    La faire dans votre sens doit être sympa pour profiter de la vue sur le lac. Mais peut-être moins évident pour cheminer dans le vallon de la Reyna.
    Merci
    Cordialement

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Salut Stéphane !

      Merci pour ce retour d’expérience ! C’est clair que c’est bien sauvage ce secteur ! C’est marrant ce que vous dites car je me suis dit la même chose dans mon sens 🙂 Je me serais moins vu descendre l’arête sud de la Diablée que la remonter haha ! Mais c’est clair que se remonter le vallon de la Reyna, ça doit pas être si simple ! Et peut-être aussi se farcir la remontée entre le lac de Reyna et le point coté 2919 ! Ouch ! Dans les deux cas, on constate que ça se fait finalement toujours !

      Au plaisir,

      David

    1. carnetsderando Auteur de l'article Répondre

      Hello Denis,

      Oui j’avoue que je reste assez incrédule face à cette colère contre les cairns… Sans eux, parfois, progresser serait autrement plus difficile !

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